Denis Drouin écrivait ce commentaire en réponse au billet publié par Josée Legault portant sur la crédibilité de Me Bellemare:
» Je suis en train de me demander si pour Bastarache et sa commission, «avoir la peau de Bellemare» et «remplir son mandat» sont des expressions équivalentes. À date on a plus l’impression qu’on vise à avoir la peau de Bellemare. »
Avec égards, je ne partage pas cette impression négative; le Commissaire Bastarache me semble parfois bouillir, et avoir envie de sauter au visage des contre-interrogateurs. Mais il ne se sent pas le droit de le faire et il fait bien de ne pas montrer son impatience, que certains pourraient éventuellement vouloir assimiler à un parti-pris justifiant une évocation en Cour supérieure (Jean Chrétien ne s’en était pas gêné avec le juge Gomery).
Cette question posée à Bellemare par Me Ryan au sujet de sa fille, danseuse nue, c’était une grossière erreur de stratégie. Cheap shot, a répliqué l’avocat de Bellemare. Dans le cadre d’un procès, là où il n’y a ni public ni journaliste ni caméra, cette question eut été appropriée. Quoique susceptible d’objection pour cause de non pertinence, elle était de nature à déstabiliser le témoin et à lui faire perdre sa belle contenance; c’est une question que je n’aurais pas hésité à poser, dans ce seul but.
Mais devant une Commission d’enquête dont les audiences sont suivies par un troupeau de journalistes et sont diffusées en direct, ce genre de question est à proscrire, en ce sens qu’elle attire la sympathie du public, et fait du client du contre-interrogateur un bourreau. C’est l’opinion publique, ici, qui compte. Lire la suite