Les babines de Jean-Luc: « Tes sarcasmes ne traversent pas l’écran«
« Tu peux bien te défouler sur moi, si tu veux, car ça me laisse complètement indifférent!!! … Tes remarques et tes sarcasmes ne traversent pas l’écran ». – Jean Luc Proulx, sur ce blogue, commentaire au billet Honorificentissimus Laughreus, le 14 août, 01h27
« Comme je te l’ai dit, tu peux m’insulter, mais je ne me fâcherai pas, car j’ai trop de mal à te prendre au sérieux pour me laisser grimper dans les rideaux par un animal du Web!!! » – Jean Luc Proulx, sur ce blogue, commentaire au billet Honorificentissimus Laughreus, le 14 août, 16h31
Les bottines de Jean-Luc: « UNE VRAIE HONTE, OSTIE!!!! Quand je pense à tout ça, je deviens, subitement, une alouette en colère, comme l’était le grand Félix Leclerc!!!«
Jean-Luc est demeuré de glace, comme il l’avait promis: « En ce Blogday, je sors mes vidanges et je règle mes comptes!!! »
Ses vidanges lui ayant été retournées par poste prioritaire, Jean-Luc a senti l’appel de la sérénité et il a répliqué au moyen d’un texte de 4372 mots, desquels mots il a eu la générosité de fournir un hyperlien vers la définition, comme s’il croyait s’adresser à des analphabètes…
Son billet commençait ainsi: « Bon, par où commencer??? Par le début, sûrement!!! ».
À 22 ans, Jean-Luc renie les vagissements post-pubères qu’il avait émis… à 19 ans. En 2007, à l’époque de ses 19 ans, reconnaît-il, il était assez idiot et assez peu cultivé pour confondre musulman et islamiste. «J’admets, écrit-il, que je délirais complètement.»
« concernant l’Islam, je tiens à présenter mes excuses, si, à l’époque, j’ai offensé certaines personnes, de par mes propos haineux contre cette religion!!! »
« La chose que je regrette le plus, c’est qu’il m’aura fallu beaucoup de temps pour pouvoir comprendre toutes ces nuances«
« en 2007, je n’étais qu’un ti-cul de 19 ans qui, je l’admets, se pensais bien brillant à penser que le Québec pouvait devenir souverain par les armes, qui confondais l’Islam avec l’islamisme, qui croyais que combattre l’immigration était combattre le multiculturalisme et qui croyais que lancer la bombe atomique sur l’Afghanistan nous débarrasserait des terroristes »
Rien à voir avec cette maturité acquise avec le temps et l’éducation! Aujourd’hui, à 22 ans, Jean-Luc se dit full mature, full politiquement cohérent, full capable d’analyse et de compréhension. Jean-Luc est parvenu à sa pleine maturité politique. Aujourd’hui, il affirme:
[En 2007, à 19 ans] » je n’étais qu’un imbécile qui racontait n’importe quoi et qui n’avait pas encore développé une solide culture politique!!! Je n’étais pas l’intellectuel que je suis aujourd’hui, grâce à l’âge, au temps et à l’éducation!!!«
Jean-Luc me fait d’ailleurs reproche d’avoir fouillé le Web pour y récupérer des commentaires [qu’il avait écrits] bien avant la création de [son] premier blogue et bien avant que [sa] pensée politique soit à 100% cohérente!
Lettre ouverte à Jean-Luc, enfant prodigue
Je ne vais pas t’admonester, Jean-Luc.
Tes efforts sont louables. Tu as fait preuve d’humilité. Tu as fait preuve de courage, et je t’en félicite bien sincèrement. Ne va pas croire pour autant que tu es « arrivé » au bout de ton cheminement; ce serait présomptueux. Ne va pas croire que tu es désormais un homme accompli, dont la pensée politique est achevée, définitive, désormais immuable.
Tu vois, Jean-Luc, si tu estimes en 2010, à 22 ans, qu’à 19 ans tu n’étais encore qu’un ti-cul mal dégrossi, puis-je humblement te suggérer, mon grand, qu’au jour de tes 30 ans, c’est ce que tu diras du Jean-Luc de 2010. Je le sais, Jean-Luc. Je suis passé par là. Mes enfants sont passés par là. Tes parents sont passés par là. Et toi-même, tu vas passer par là.
« je correspondais avec Noam Chomsky à 22 ans et portais des banderolles trostkystes à 24 ans! »
Diantre. Quel sale go-gauche a pu écrire pareille bêtise, à 8h11, le 1 décembre 2008? Je te le donne en mille: c’est un humble diplômé de Yale, docteur en biophysique moléculaire, aujourd’hui professeur à McGill. Ne me crois pas sur parole, et cours vite vérifier l’identité de ce mécréant sur le blogue de Mali Ilse!
À 22 ans, à l’âge où Honorable correspondait avec Chomsky, je travaillais plutôt, moi, pour un corps policier. Et en 1976, pendant que ce cher Laughrea s’affichait comme trotskyste, Papitibi, lui, était un corporate defense lawyer, défenseur de la multinationale contre la veuve et l’orphelin!
= = = = =
Jean-Luc, j’ai entrepris mon bacc dans les années 60. Ta mère n’était peut-être pas encore née. Peut-être n’était-elle pas encore née quand j’ai fait ma maîtrise. Alors de la culture « culturelle », de la culture religieuse, de la culture économique, de la culture politique, ça fait plus de 40 ans que j’en accumule.
Et dans l’hypothèse où j’aurais eu une pensée déviante à 15 ans, à 19 ans, à 23 ans, tu ne crois pas que j’ai eu assez de 40 ans pour corriger le tir, pour les motifs que tu as invoqués pour expliquer ton propre cheminement: âge, éducation, et j’ajouterai, expérience de la vie et sagesse acquise au fil des ans?
Je ne puis que sourire, Jean-Luc, quand tu écris, avec toute la naîveté dont on est capable à l’aube de la vingtaine : [À 19 ans], je n’étais qu’un imbécile qui racontait n’importe quoi et qui n’avait pas encore développé une solide culture politique!!! Je n’étais pas l’intellectuel que je suis aujourd’hui, grâce à l’âge, au temps et à l’éducation!!!
Jean-Luc, t’as 22 ans. Tu ne connais même pas les tenants et aboutissants du jardin, alors il est un peu tôt pour prétendre en avoir déjà fait le tour, tu ne crois pas?
De 0 à 15 ans, tu as assimilé ce que j’appellerai les notions de base, parmi lesquelles: téter, sourire, s’alimenter, ramper, se tenir debout, marcher, parler, compter, allumer la télé, embrasser la voisine et entrer ton pipi dans son pipi. Selon que tu sois précoce ou non, à 13, 14, 15 ou 16 ans, tu commences à mettre un peu de glaçage sur ton gâteau. Une couche de culture. Une couche encore bien mince. Mais l’apprentissage connaît des ratés, comme tu l’as reconnu en qualifiant le Jean-Luc Proulx de 19 ans d’imbécile et d’ignorant.
Bref, Jean-Luc, tu apprends à te cultiver… depuis 5, 6, 7 ou 8 ans, gros max. Je ne vais pas te reprocher ta jeunesse; permets moi au moins de la constater… et d’en tirer quelques conclusions. Ton éducation collégiale est complétée depuis 2 ans? La mienne, depuis plus de 40 ans. Et pendant ces 40 ans là, Jean-Luc, je n’ai jamais cessé d’apprendre. Alors tu crois que toi, tu serais l’exception? Tu crois que ton éducation et ton apprentissage sont terminés?
Tu crois être devenu un intellectuel à 22 ans? Mais alors, Jean Luc, quand tu en auras 40 de plus, que seras-tu devenu? Un dieu? Et moi qui les ai, ces 40 ans de plus, que crois-tu que j’en ai fait? Tu sais, Jean-Luc, si tu as su reconnaître que les trois dernières années t’ont permis de faire un immense bond vers la connaissance et vers le statut d’intellectuel, à ton avis, les 40 ans d’avance que j’ai sur toi à cet égard, pourrais-tu envisager l’hypothèse qu’elles m’aient permis d’acquérir des des connaissances plus solides – ou plus stables – que les tiennes?
Les études, ce n’est pas nécessairement LA connaissance; c’est un outil qui permet d’acquérir la connaissance. Avec 5 ans d’études universitaires (bacc et maîtrise), et un an et demi de post-universitaire, je crois, en toute humilité, disposer d’outils que tu ne possèdes pas encore. Encore une fois, je ne t’en fais pas reproche. Ce dont je puis te faire reproche – et ce n’est pas méchant -, c’est de me nier à moi un effet cumulatif de l’acquisition des connaissances et de la culture politique (notamment), alors que cet effet cumulatif, tu le revendiques pour toi-même.
En quoi serions-nous différents, toi et moi? Serais-tu un mutant? J’en doute.
= = = = =
Je vais laisser Jean Gabin te parler. À 60 ans, il a enregistré « Je sais« , dont il vaut la peine que tu en lises quelques extraits. Soixante ans, qu’il avait? Hum… Je suis passé par là… il y a quelque temps, déjà.
Mais quand j’ai eu mes 18 ans
J’ai dit, JE SAIS, ça y est, cette fois JE SAIS
…Vers 25 ans, j’savais tout : l’amour, les roses, la vie, les sous
Tiens oui l’amour ! J’en avais fait tout le tour !
Et heureusement, comme les copains, j’avais pas mangé tout mon pain :
Au milieu de ma vie, j’ai encore appris.
…
Toute ma jeunesse, j’ai voulu dire JE SAIS
Seulement, plus je cherchais, et puis moins j’ savais
Il y a 60 coups qui ont sonné à l’horloge
Je suis encore à ma fenêtre, je regarde, et j’m’interroge ?
= = = = =
À toi aussi, Jean-Luc, il te reste bien du pain à manger.
Et toi aussi, au mi-temps de ta vie, il te restera encore des trucs à apprendre et tous les jours, tu apprendras encore un peu…
Et toi aussi, à 60 ans, tu seras encore à ta fenêtre, à regarder, à t’interroger, et à te dire: tiens, ça je sais pas…
J’ai trouvé un titre pour ce texte.
Leçon d’humilité, d’un vieux singe qui apprends encore comment faire des grimaces.
Merci à vous.
Bonjour Papitibi,
Quand je pense à mes 20 ans, j’y contemple ma naiveté, mon innocence et ma presque vurginité. Votre billet est une très belle réponse à ceux qui oublient que la jeunesse les quitte un peu plus vite chaque jour.
J’ai découvert votre page dernièrement et, depuis, je la visite régulièrement.
Ha ha ha! Intello à 22 ans ! Quelle prétention!
Le meilleur moyen d’arrêter d’apprendre est de prétendre qu’on sait déjà tout. Et cela est vrai à tout âge !
Je sais.
Votre texte me rappelle qu’un jour, il y a plus de 45 ans, moi, 16 ans, mon pote, 18 ans, et son cousin 25 et venant de terminer ses études d’ingénieur, nous étions allés acheter des romans policiers d’occasion.
Des San Antonio.
Mon pote ayant fait une reflexion dont je ne me souviens plus, son cousin nous gratifia d’un air grave de cette pensée profonde :
« à 18 ans, on a le feu au c*l, mais à 25 on ne l’a plus ! ».
On s’est ragardé avec mon pote et on s’est dit : il faut pas qu’on perde trop de temps avant que ça refroidisse….
On a largement eu le temps de vérifier qu’il avait tort. 😉
Et lui aussi a avoué plus tard que ce n’était que marquer une certaine distance, celle de l’homme qui atteint l’étape du 1/4 de siècle ….vis-à-vis de blancs-becs .
Bon matin, ami Brugeois
Oh mais bien sûr que le feu n’est pas encore éteint, au terme du premier quart de siècle d’un cul encore jeune!
S’éteindra-t-il un jour, ce feu?
À 12 ans, ma fille qualifiait les 11 ans et moins de « jeunes cons ». À 15 ans, elle qualifiait de jeunes cons tous les 14 ans et moins, et tous les « 16 et plus » étaient de vieux cons.
Maintenant qu’elle est maman, tout ce qui est âgé de quelques mois, sourit, babille et régurgite, est un génie en formation!
Et tous ces vieux cons d’autrefois, soudain, deviennent des sources inépuisables d’expérience et de savoir.
Bonjour ami Québecois et salut à tous vos lecteurs Québécois et les autres aussi.
Je vous propose comme indicatif musical de votre blogue cette chanson de Philippe Clay :
« si on avait mis en quarantaine …. » tous les vieux cons,
les jeunes le resteraient plus longtemps.
La fin de la phrase n’est pas dans la chanson.
D’accord sur le fond: il ne faut pas cesser d’apprendre et prétendre qu’on sait tout.
Cependant, il y a des universitaires chevronnés de 64 ans soi-disant « intellectuels » qui sont bien plus idiots que Jean-Luc. Je trouve qu’il n’est pas si mal pour un jeune droitiste (pas si à droite que ça, sauf sur le point de vue économique, au fond)!
Papi,
Pensez-vous que Jean-Luc a compris l’implicite de la dernière phrase de Gabin ?
@Gaïa 14h09
Non!