
Shirley Christensen, image diffusée par l'agence QMI
Les médias – et certains avocats – ont largement commenté le jugement rendu ce 29 octobre par la Cour suprême en matière de prescription du recours civil d’une victime contre son abuseur. Mais les médias ne sont pas à l’abri de la dérape désinformative on, comme en fait foi cet extrait publié par Radio-Canada:
Au Québec, un plaignant ne peut obtenir de compensation financière si sa plainte au civil est déposée plus de trois ans après la commission des crimes allégués. Aucun délai de ce genre n’existe pour les causes au criminel.
La majorité des provinces canadiennes ont déjà reconnu ce problème et voté des lois qui invalident ou prolongent sans limites les délais de prescription dans les causes d’agressions sexuelles sur des mineurs. Au Québec, la loi n’a cependant pas été modifiée. C’est précisément ce que conteste Mme Christensen.
Faux. Il est plus difficile, mais néanmoins possible, au Québec, de poursuivre un abuseur en dommages, après 10 ans, 20 ans ou 40 ans. Mais à la différence de 8 des 9 autres provinces, le Code civil du Québec exige de la victime qu’elle fasse la preuve de son incapacité, et de lk’incapacité de ses tuteurs légaux (ses parents) d’agir plus tôt.
Faux. Et indigne de Radio-Canada. Sur cet aspect particulier, je reviendrai plus loin.
Cela dit, Madame Christensen devra démontrer la commission de l’abus (le prêtre a déjà plaidé coupable), le préjudice qui en est résulté pour elle, le lien de causalité entre les abus et le préjudice, et surtout, les motifs d’ordre psychologique qui l’ont empêchée de poursuivre plus tôt. À la fin de ce processus, il pourrait arriver – mais c’est douteux – que son recours soit rejeté pour le motif que cette preuve d’impossibilité n’aura pas été faite au moyen d’une preuve prépondérante.
La décision qu’a rendue la Cour suprême ce 29 octobre dans l’affaire Shirley Christensen n’est pas vraiment une décision de principe, porteuse de changement. Mais, de toute évidence, la médiatisation qui l’entoure aura servi de catalyseur et suscité une réflexion dont l’aboutissement serait un amendement – nécessaire – au Code civil du Québec.
L’appel à la Cour suprême ne portait pas sur le droit d’une victime d’abus de poursuivre 10 ans, ou 30 ans après avoir été abusée. L’appel portait uniquement sur la décision du juge de première instance de mettre fin prématurément au litige, au moment de la présentation d’une requête visant à faire déclarer l’action irrecevable pour cause de prescription.
Le premier juge s’est laissé convaincre du caractère frivole de l’action et telle que rédigée, la Loi lui ordonne de mettre fin à un litige qui lui apparait manifestement frivole. L’erreur du juge, c’est de ne pas avoir fait preuve de suffisamment de prudence dans son interprétation de ce caractère frivole, et de ne pas avoir laissé à la victime l’occasion de faire témoigner son psychiatre.
La décision de la Cour suprême fait simplement reproche à la Cour supérieure et aux juges Morin et Vézina, de la Cour d’Appel, d’avoir ignoré le principe suivant, rapporté par le juge dissident, Jacques Chamberland:
[129] La demande ne doit être rejetée que si elle n’est pas fondée en droit, supposé même que les faits allégués soient vrais (article165(4) C.p.c.). Ce n’est pas le moment de trancher des questions de fait. Le juge saisi d’un moyen préliminaire en irrecevabilité doit se mettre en garde contre les risques de mettre fin prématurément à un procès, sans examen de l’affaire au mérite.
[130] La prudence s’impose donc, et j’ajouterais, elle s’impose d’autant plus lorsque la question à trancher a trait à la prescription, la détermination du jour à partir duquel court la prescription et la suspension de celle-ci (l’impossibilité d’agir) reposant souvent, voire toujours, sur l’appréciation des faits propres à chaque affaire.
Là est le noeud: la date du début de la prescription de 3 ans, et la durée de la suspension de cette prescription pour cause d’impossibilité d’agir, peuvent varier d’un cas à l’autre. En d’autres mots, en jargon juridique, chaque cas est un cas d’espèce. Au Québec.
Dans toutes les autres provinces, exception faite de l’îke du Prince-Édouard, le droit de poursuite contre un abuseur demeure, apparemment, toujours ouvert.
= = = = =
Dans l’action qu’elle a intentée contre son abuseur, Madame Christensen allègue que dès sa tendre enfance, en 1981, elle a commencé à manifester des problèmes psychologiques. Elle allègue également avoir dénoncé l’abuseur, un ecclésiastique, auprès de ses parents; en réaction, ces derniers ont contacté l’archevêché mais ils n’ont pas pris action au nom de leur enfant.
La victime affirme, dans son action, n’avoir jamais fait le lien entre ses problèmes psychologiques et les abus dont elle avait été victime. Du moins, pas avant l’été 2006, alors qu’est survenu l’élément déclencheur. La Cour d’appel décrit ainsi cet élément déclencheur (paragraphe 16 de la décision):
[16] À l’été 2006, une situation déclenche selon l’appelante la régression de son comportement . Alors qu’elle discute dans la salle de bain avec la fille de son conjoint (issue d’une union précédente), l’appelante se dit : « J’avais son âge à elle, et ce petit corps-là lorsque ça m’est arrivé! » Un déclic a lieu en elle. Elle se rappelle de façon plus intense les abus dont elle a été victime.
[17] À l’automne 2006, l’appelante porte plainte contre l’intimé Lachance pour attentat à la pudeur d’une personne de sexe féminin. Le 21 février 2008, l’enquête préliminaire se déroule devant la juge Hélène Bouillon. Le 10 octobre 2008, l’intimé Lachance plaide coupable à l’infraction reprochée.
Le juge de la Cour supérieure explique ainsi pourquoi il a rejeté l’action de madame Christensen sur présentation d’une requête en irrecevabilité:
[25] Selon la doctrine et la jurisprudence, l’état psychologique de crainte doit être causé par la faute du défendeur et exister durant toute la période d’impossibilité d’agir. Les allégations de la procédure introductive d’instance ne permettent pas à S.C. d’invoquer dans le présent dossier l’impossibilité d’agir. Il lui incombait de démontrer, selon la balance des inconvénients, qu’elle était effectivement entre 1981 et 2007 dans l’impossibilité psychologique d’intenter une action en justice en temps utile, ce que les allégations de sa procédure et les pièces produites ne lui permettent pas d’invoquer.
L’erreur du juge consiste dans le fait que, contrairement à ce qu’il a pu comprendre du rapport d’expertise psychiatrique versé au dossier, le respect que vouait la famille au clergé et sa crainte d’affronter l’Église n’expliquent pas, à eux seuls, le retard. Il y avait autre chose. Avant de se retrouver seule dans une salle bain avec une enfant de 6 ans qui n’était pas la sienne, la victime n’avait pas fait le lien entre ses propres désordres psychologiques et le fait de se retrouver seule, au même âge, avec son abuseur.
Elle a eu un flash.
= = = = =
On trouvera en annexe au présent billet quelques compléments d’information: textes pertinents, cas similaire et hyperliens vers les décisions rendues par la Cour supérieure, la Cour d’appel et la Cour suprême.
Mon expérience personnelle
Non, je n’ai pas été victime d’abus ni n’ai abusé qui que ce soit. Cross my heart!
J’avais cru pouvoir parler ici de ces enfants abusés dont j’ai croisé le chemin. Mais je le ferai plutôt dans le cadre d’un billet distinct. Surtout que je voudrais bien aborder ÉGALEMENT le cas d’une adulte, dont les démons se sont réveillés 35 ans après s’être endormis en elle et alors qu’elle jouait le rôle d’une amoureuse attentionnée.
Radio-Canada: pouah!
La mission d’uns Société d’État est d’informer. Cette mission n’est pas de diffuser des informations fausses, incomplètes, qui tendent au surplus à décrire la société québécoise comme une vieille dame empoussiérée.
Le droit québécois traîne parfois de la patte, c’est vrai. Et c’est vrai, malheureusement, dans le cas des victimes d’abus.
Toutefois, il n’est pas digne de Radio-Canada de diffuser une information sur l’état du droit québécois sans qu’elle n’ait été vérifiée auprès d’un juriste. L’erreur est ici tellement flagrante que la Société d’État est en faute. Ou bien son service de l’information a fait défaut de s’informer adéquatement, ou bien les artisans anonymes de son service d’information n’ont pas su intégrer et traduire correctement les renseignements qu’il aura obtenus auprès d’un avocat.
Complément d’information
Les dispositions pertinentes du Code Civil du Québec
L’action qui tend à faire valoir un droit personnel… et dont le délai de prescription n’est pas autrement fixé se prescrit par trois ans – Code civil, article 2925
Lorsque le droit d’action résulte d’un préjudice… qui se manifeste graduellement ou tardivement, le délai court à compter du jour où il se manifeste pour la première fois – Code civil, article 2926
La prescription ne court pas contre les personnes qui sont dans l’impossibilité en fait d’agir, soit par elles-mêmes, soit en se faisant représenter par d’autres. – Code civil, article 2904.
Avant le 1 janvier 1994, l’action se prescrivait par 2 ans ans (Code civil du Bas Canada, article 2261, paragraphe 2) mais les causes d’interruption et de suspension n’ont pas changé.
Le texte intégral des décisions: Cous supérieure, Cour d’appel et Cour suprême
Un simple clic permettra aux plus hardis de consulter la décision rendue par le juge Alain le 21 mai 2008, de même que la décision de la Cour d’appel, rendue le 8 juillet 2009 et celle qu’a rendu la Cour Suprême. Cette dernière comporte que 3 paragraphes, dans lesquels elle se rallie, sans plus, à la décision du juge d’appel Jacques Chamberland, dissident. La décision du juge Chamberland débute au paragraphe 123 de la décision de la Cour d’appel.
Des cas similaires en droit québécois
Dans le jugement dont on trouvera le texte ici, la Cour avait rejeté une requête en irrecevabilité identique à celle qu’ont présenté les avocats de l’Archevêché de Québec dans l’affaire Christensen, objet de la décision de Cour suprême ce 29 octobre. La question soulevée était la même, comme on pourra en juger à la lecture des paragraphes 44 et 49 de cette autre décision.
Je reproduis ici ces paragraphes:
[44] Comme on le sait, pour soutenir sa position, madame a obtenu à cet égard une expertise d’un psychiatre qui se prononce clairement quant à son impossibilité d’agir.
[49] Dans Gauthier c. Beaumont, la Cour suprême a reconnu que l’état psychologique d’une personne et la détresse psychologique qui en découle peuvent constituer une impossibilité d’agir au sens de l’article 2232 C.c.B.-C. devenu avec quelques modifications l’article 2904 C.c.Q.
[52] Suite à cet arrêt, plusieurs décisions ont reconnu que la détresse psychologique peut constituer une impossibilité absolue ou non d’agir selon que l’on est régi par l’article 2232 C.c.B.-C. ou 2904 C.c.Q.
La décision rendue par la Cour suprême le 29 octobre n’est, en somme, qu’un simple rappel de ce principe. Mais puisqu’il s’agit de la Cour suprême, il n’y a aucun appel possible, sinon à Dieu lui-même (pour peu qu’il existe) et à Stephen Harper.
Lui, il existe. Et les décisions de la Cour suprême, il s’en crisse!
J’aime bien le titre : le broute minou ! -:)
Ce qui m’étonne le plus c’est que la gente féminine qu’on considère de grande communicatrice se ferme la trappe, mais se la ouvre soudainement dès qu’il y a possibilité de faire du fric. D’ailleurs, les hommes les imitent de plus en plus comme c’est le cas avec les Ste-Croix du Frère maintenant Saint-André Bessette, l’deur du Fric les attirent.
Ce n’est pas la première fois où Radio-Canada nous informe-à moitié. Une victoire pour Christianesen disait la manchette. Alors que ce n’est qu’un renvoi à une Cour inférieure.
Ainsi, le délai de prescription commencerait à courir à compter du jour où elle s’est trouvée seule avec un enfant de 6ans car c’est à ce moment que son préjudice se serait manifesté pour la première fois.
Mersi papitibi pour votre billet car je me sentais tout confus en écoutant, distraitement, les infos. J’entendais que c’était une grande victoire pour les victimes. On aurait cru que la CSC venait d’invalider un article du CcQ. Mais étant très occupé, je n’avais pas pris le temps de m’informer et, ce matin, je lis papitibi pour me détendre et, en quelques lignes, me voilà bien mis au courant. Encore merci.
Excellente analyse, sauf que vous me permettrez d’être en vif désacord avec votre dernière ligne. Bien qu’il soit visible que vous visez précisément l’affaire Khadr, ce commentaire est superflu car le PM n’a pas intérêt à s’immiscer de toute façon dans la cause Christensen.
En ce jour où j’ai atteint mes 59 années, je vous soumets ce lien vers un sujet (bien sûr hors-sujet) qui me tient à coeur. Je considère évidemment Mark Steyn comme un des plus importants et des plus lucides analystes actuels de la situation mondiale. Sans oublier sa prose inimitable.
http://www.nationalpost.com/news/Centre+refuses+host+Steyn+lecture+free+speech/3709430/story.html
Poulou,
Juste pour vous pour votre anniversaire.
@Gentil Astineux
« Ce n’est pas la première fois où Radio-Canada nous informe-à moitié. Une victoire pour Christianesen disait la manchette. Alors que ce n’est qu’un renvoi à une Cour inférieure. »
CE N’EST… mais c’est quand même beaucoup pour madame Christensen. Sans ce renvoi en Cour Supérieure, c’était terminé. La Cour Suprême renverse une décision « interlocutoire » qui avait pour effet de mettre fin au litige et donc de nier ses droits. Elle pourra maintenant être autorisée à faire sa preuve – et l’archevêché donnera mandat à un psychiatre, qui va contredire les conclusions du psy de Christensen. Lequel des deux sera le plus crédible? Jugement à venir dans 2-3 ans; si l’Archevêché est condamné, on peut s’attendre à un autre appel.
Pour ce qui est de « là où ça sent le fric… » – je dois dire que les conséquences d’un viol, d’un inceste ou d’un acte de pédophilie sont difficiles à imaginer pour qui n’est pas familier avec ça. Et j’ajoute que la plupart des victimes qui se manifestent après 30 ans renonceraient volontiers au montant de l’indemnité si on pouvait, en échange, leur éviter l’outrage.
Mon prochain billet portera d’ailleurs sur les aspects humains – le vécu – de la victime.
Mais la décision de la Cour suprême
@ Poulou 10h12
Cinquante neuf ans aujourd’hui? Joyeux anniversaire, alors! Et n’oubliez pas que les abus prélèvent un tribut de plus en plus lourd
Pour le reste, oui, je visais Harper, bien sûr… Non seulement il n’a pas intérêt à s’immiscer dans la cause Christensen, mais le voudrait-il qu’il n’aurait pas le pouvoir de changer les choses…
Je me suis dit que puisque Yann Martel et Marie Laberge (cette dernière à TLMEP, dimanche le 23 oct) affirment qu’il n’a jamais ouvert un livre – sans doute par manque de temps – 😦 -, j’ai pensé qu’il aurait le temps de lire mon commentaire!
@Lizzie
Cé-t-y une sorte de gun, ça, vers 1min33, à la toute fin du clip? Un cadeau pour le 59e anniversaire de Poulou? Hum… pour son 60e, faudra alors lui trouver un bazooka! 😉
Bannaniversaire Pouloutine !
[img]http://img339.imageshack.us/img339/5103/pieinface.jpg[/img]
😉
Jean Émard
C’est quoi le BBCode pour une image et une vidéo ? Je veux pas salir le site avec des tests.
@papitibi, J’espère que personne n’osera penser que je minimise les souffrances des victimes, qu’elles résultent de viols, d’incestes ou d’ivrognes au volant. Il faut mettre mes remarques dans le contexte où l’on voit de plus de victimes s’ouvrir publiquement comme cette Mme Christensen qui veut poursuivre au civil pour 250,000$ et ceux qui se disent victimes des Ste-Croix qui veulent leur part des bénifices de la messe de cet après-midi.
@ Jean Émard
«C’est quoi le BBCode pour une image et une vidéo ?»
Pour les images, seuls les administrateurs peuvent mettre sur WordPress. Pour les vidéos (sur Youtube, en tout les cas), tu mets leur adresse, saute une ligne et n’écris rien après. Je n’ai jamais réussi à en mettre deux dans un même com.
Pour le fêté :
« Il faut mettre mes remarques dans le contexte où l’on voit de plus de victimes s’ouvrir publiquement comme cette Mme Christensen qui veut poursuivre au civil pour 250,000$ » – Le Gentil Astineux
===
Qu’est-ce que vous voulez dire par « s’ouvrir publiquement » ?
À ma connaissance faire une poursuite en justice est ne démarche publique qu’on le veuille ou non ?
Jean Émard
est ne = est une
@Jean Émard / Darwin
Je viens de faire des tests d’insertion d’image, en utilisant la case des commentaires plutôt que mes outils d’administrateur, et y a rien qui fonctionne.
Pour les clips, youtube – sauf erreur – a une fonction « share » qui permet de transférer un clip en suivant les instructions; la méthode Darwin est plus simple.
Merci pour vos bons souhaits! pour les guns, j’ai tout ce qu’il me faut pour m’amuser, bien que mes responsabilités de directeur de club de tir impliquent beaucoup plus de gestion que de tir proprement dit.
@Darwin
Trop drôle la vidéo.
@tous
Je copie-colle le lien you tube.
Pour papi
@Jean Émard 15h11/ Gentil Astineux 14h59
« s’ouvrir publiquement »?
Peut-être cela vous aura-t-il échappé, mais les jugement en cour supérieure et en cour d’appel sont sous les deux répertoriés « S.C. »; le jugement de la Cour suprême est répertorié « Shirley Christensen ».
C’est le fédéral qui nomme et paie les juges de la Cour supérieure et de la Cour d’appel mais c’est Québec qui paie l’aménagement et le chauffage de leurs bureaux. Bof, me direz-vous! Mais surtout, c’est Québec qui s’occupe de répertorier les décisions. Et même les éditeurs de jurisprudence ou revues telles que la Revue du Barreau ou les publications des universités québécoises sont soumis aux règles de confidentialité que le gouv. du Qc a mises en vigueur il y a longtemps.
La Cour Suprême n’est pas soumise à cette règle, ce qui explique la divulgation du nom de madame SC…
= = =
Dans un dossier de Cour, certains documents peuvent être mis sous scellé; ce pourrait être le cas de la photo de la vulve d’une enfant, blessée par l’introduction d’une paire de ciseaux. I’ve seen that! (pas les photos; le juge les offre aux avocats mais ils refusent de les voir, par pudeur). Ça pourrait aussi e cas de rapports d’évaluation par un psychiatre…
Aussi longtemps que jugement n’est pas rendu, dans 99.99% des cas, le quidam qui se présenterait au greffe pour consulter le dossier d’une victime de pédophilie ne pourrait pas y avoir accès. Il ne connait pas le # du dossier, et il ne connaît pas le nom de la victime. Ni même ne sait qu’une poursuite a été intentée.
Le 00.01% qui reste, c’est quand le dossier monte à la cour suprême et redescend devant la Cour de première instance – le cas Christensen, par exemple. Dès lors, une recherche sur internet, dans les banques de données utilisées par les avocats notamment, permet de retracer les numéros de dossier et le texte des jugements sur les « incidents », comme les requêtes en irrecevabilité, par exemple…
Cela dit, madame C a dédidé de montrer son visage. C’est son choix.
« Cela dit, madame C a dédidé de montrer son visage. C’est son choix. » papitibi
===
C’est elle qui a décidé de mettre sa binette dans les journaux ?
Jean Émard
@papitibi
J’espère que vous saisissez que je m’interroge sur le lien entre ces deux affirmations du gentil astineux
===
1- « Ce qui m’étonne le plus c’est que la gente féminine qu’on considère de grande communicatrice se ferme la trappe, mais se la ouvre soudainement dès qu’il y a possibilité de faire du fric. » le gentil astineux
2= « Il faut mettre mes remarques dans le contexte où l’on voit de plus de victimes s’ouvrir publiquement comme cette Mme Christensen qui veut poursuivre au civil pour 250,000$ » ;e gentil astineux
Ma question est simple : Croyez-vous, vous aussi, qu’elle cherche à se faire de la publicité avec ça ? Qu’elle court après les jouenalistes ? Ou si le fait que ça sorte dans les journaux n’est pas vraiment de son ressort ?
Jean Émard
Si mon interprétation de ce que dit le gentil astineux est erronnée et que j’ai mal compris, je suis toute ouie pour ses éclaircissements.
Par exemple si cette dame décidait de passer à TLMEP, j’admettrai sans problème que dans ce cas précis il a raison de dire : « mais se la ouvre soudainement dès qu’il y a possibilité de faire du fric ».
Jean Émard
gentil astineux tiens souvent des propos rétrogrades et nauséabonds….mais faut pas le dire trop fort….
Je suis ouvert à tout propos… en autant qu’ils sont soutenus par une argumentation qui se tient. C’est pour ça que je lui demande des éclaiscissements.
Jean Émard
« Je copie-colle le lien you tube. Pour papi »
Superbe!
@ Jean Émard
«Je suis ouvert à tout propos…»
Vous semblez plus tolérant aux opinions des péquistes avoués qu’à ceux des Solidaires ! 😉
Blague à part (oui, oui, c’en est une…), le commentaire d’Astineux ne peut reposer que sur des a priori. Le fait que plus de cas ressortent peut aussi bien (et bien plus, selon moi) provenir d’une plus grande sensibilisation de la société à ce genre d’abus (et à une honte moins forte d’en parler) que d’un attrait monétaire, surtout que les sommes octroyées au Québec n’ont rien à voir avec celles qu’on observe aux États-Unis. En fait, lels n’excèdent pas toujours les frais juridiques.
Quant au nombre plus élevé de femmes, je dis cela de même, peut-être est-ce tout simplement dû au fait qu’elles sont plus nombreuses à avoir subi des abus sexuels que les hommes…
«En fait, lels n’excèdent pas toujours les frais juridiques.»
En fait, elles (les sommes octroyées) n’excèdent pas toujours les frais juridiques.
@Darwin
Ok si c’est une blague parce que je ne connais pas l’allégeance des intervenants encore (GA entre autre). Pour le loner du PC j’ai une bonne idée. 😉 Pas que ça change quoi que ce soit au fond des débats quelle que soit l’allégeance de GA.
« Le fait que plus de cas ressortent peut aussi bien (et bien plus, selon moi) provenir d’une plus grande sensibilisation de la société à ce genre d’abus (et à une honte moins forte d’en parler) que d’un attrait monétaire, » Darwin
D’autant plus que je vois pas vraiment ce que ça changerait en terme de chance d’avoir une compensation monétaire plus ou moins grande, le fait qu’on « sorte public » ou non.
Jean Émard
« D’autant plus que je vois pas vraiment ce que ça changerait en terme de chance d’avoir une compensation monétaire plus ou moins grande, le fait qu’on “sorte public” ou non. » Jean émard
===
Une exception pourrait être le sénateur Boisvenue qui a passablement pressé le citron de la tragédie arrivée à sa fille.
Mais je suis un peu méchant et je devrait peut-être lui donner le bénéfice du doute en dire que son poste il le mérite peut-être à cause de ses compétences.
jean Émard
GA C’t’un péquwiss fini conservateur qui pense que moi Darwin et Lutopium sommes les mêmes….mais bon, je ne lui en veux pas parce qu’il me fait rire…..
@ Jean Émard
«Mais je suis un peu méchant et je devrait peut-être lui donner le bénéfice du doute en dire que son poste il le mérite peut-être à cause de ses compétences.»
Pas méchant du tout ! Des compétences ? Lesquelles ? Son histoire est triste, mais cela ne lui a pas donné de compétences par magie. Il nie même les données de Statcan sur la criminalité parce qu’elles ne correspondent pas à son idéologie…
Oui je me doute bien qu’il a eu le poste en léchant les bottes de Harper, et j’ai oublié d’ajouter la phrase « mais je suis sceptique » à la fin de mon message.
Jean Émard
@Darwin 18h23
« les sommes octroyées au Québec n’ont rien à voir avec celles qu’on observe aux États-Unis. En fait, lels n’excèdent pas toujours les frais juridiques.
Quant au nombre plus élevé de femmes, je dis cela de même, peut-être est-ce tout simplement dû au fait qu’elles sont plus nombreuses à avoir subi des abus sexuels que les hommes… »
= = =
En 1990, la couille d’un homme de 57 ans valait plus de $100000 (couille scrappée suite à une erreur médicale).
Il y a quelques années, Jeff Fillion a été condamné à quelques centaines de milliers de dollars pour avoir diffamé Sophie Chiasson et lui avoir enfoncé un pieux au coeur de son image de femme,
Scrapper 30 ans – sinon davantage – de la vie d’une femme, et peut-être la souiller (ça je n’ai pas vérifié), c’est pire que ce que Fillion a fait subir à Chiassonb, non. Et c’est pire que ce que valait le testicule d’un « vieux » qui avait 57 ans quand il en a perdu l’usage il y a 30 ans (préjudice évalué il y a 20 ans).
= = =
Pour l’observation sur le nombre des victimes de sexe féminin, c’est juste. Mais je pense – et c’est là une opinion empirique – qu’il est plus difficile pour un ancien ti-gars de dénoncer de tels abus; la dénonciation peut – dans sa tête – lui donner une mauvaise réputation.
C’est l’impression que j’ai tirée de ma pratique. Mais c’est pas documenté.
@ jean Émard 18h35
« je vois pas vraiment ce que ça changerait en terme de chance d’avoir une compensation monétaire plus ou moins grande, le fait qu’on “sorte public” ou non. »
Il pourrait y avoir un effet thérapeutique; l’agression sexuelle, c’est rough sur l’image qu’a la victime de soi. En somme, sortir public, c’est peut être démontrer – ou essayer tant bien que mal de démontrer qu’on a pas honte, puisqu’on est pas responsable de ce qui s’est passé.
Sauf, bien sûr, ce Paul Ouellet – frère du cardinal Ouellet – qui, alors qu’il en avait ±45, a pénétré une fille de 14 ans et qui a pratiqué le cuni sur une autre de 13 ans, qui a plaidé coupable à Amos il y a quelques mois, qui a reçu une sentence bonbon et qui, dans les semaines qui ont suivi, s’est payé de la pub dans tous les hebdos d’Abitibi pour affirmer qu’il était lui-même la victime de ces deux jeunes filles. Elles l’avaient séduit, le pauvre!
Et moi, cette pub, ça m’a donné envie de vomir!
« Il pourrait y avoir un effet thérapeutique; l’agression sexuelle, c’est rough sur l’image qu’a la victime de soi. » papitibi
===
Je pense que tu m’as mal lu. J’ai spécifié en terme de « compensation monétaire », puisque c’était l’argument invoqué par GA.
Je ne doute aucunement qu’il peut y avoir une foule de motif personnels pour « sortir public ».
Jean Émard
« et qui, dans les semaines qui ont suivi, s’est payé de la pub dans tous les hebdos d’Abitibi pour affirmer qu’il était lui-même la victime de ces deux jeunes filles. » papitibi
===
La pub en question.
Jean Émard
@Jean Émard 20h05
Gentil Astineux avait écrit à 14h59: « dans le contexte où l’on voit de plus de victimes s’ouvrir publiquement comme cette Mme Christensen qui veut poursuivre au civil pour 250,000$ et ceux qui se disent victimes des Ste-Croix qui veulent leur part des bénifices de la messe de cet après-midi. »
= = =
Je ne veux pas avoir l’air d’affirmer que GA veut « couvrir » les Ste-Croix. Ni qu’il considère Christensen comme un vautour.
Mais c’est une opinion que j’ai entendue.
Je ne réponds pas nécessairement spécifiquement à l’interlocuteur que j’ai nommé. Je me sers plutôt de ses propos comme d’un sling shot. Ou une catapulte. Je m’en sers pour relancer le débat dans une autre direction. Pas toujours, bien sûr… Et quand il avait lancé l’expression « sortir public », ça m’avait frappé. Il y a tellement de tabous. Les victimes se font crier des noms parce qu’elles s’en prennent à la Sainte Église, tout comme les p’tites filles se faisaient traiter de salope et de menteuse quand elles pointaient le père du doigt.
« Aller public », c’est difficile. Combien ça aura pris de temps pour les joueurs de hockey Sheldon Kennedy et Theoren Fleury avant qu’ils dénoncent leur ancien entraîneur (le même)? Il y a la honte. Il y a l’opprobre. Et ça ajoute encore à la difficulté de « sortir public ».
Je le précise, pour tirer le tapis de sous les pieds de tout ceux qui pourraient penser que.
Juste au cas où il en existerait encore quelques-uns. On sait jamais. 😕
On est d’accord papitibi.
Jean Émars
«Scrapper 30 ans – sinon davantage – de la vie d’une femme, et peut-être la souiller (ça je n’ai pas vérifié), c’est pire que ce que Fillion a fait subir à Chiassonb, non.»
Bien sûr, mais faut-il encore que le bourreau soit solvable. Les abuseurs n’ont pas tous les mêmes moyens que Guy Cloutier ou que Jeff Fillion et son poste de radio.
«C’est l’impression que j’ai tirée de ma pratique. Mais c’est pas documenté.»
Je ne prétends pas non plus avoir raison. Tout ce que je disais est que Astineux non plus ne peut pas savoir. Alors, son commentaire est gratuit, basé sur du vent.
@Darwin 21h24
» Les abuseurs n’ont pas tous les mêmes moyens que Guy Cloutier ou que Jeff Fillion et son poste de radio. »
Sans doute. Mais les abuseurs à soutane, eux, sont solvables. Non pas qu’eux-mêmes le sont, mais ils ont un emploeur solvable, et ils sont dans l’exercice de leurs fonctions sacerdotales, le plus souvent.
Et c’est sans compter sur la faute distincte des autorités diocésaines (ou archidiocésaines): je je répéterai jamais assez le cas de ce prêtre condamné pour pédophilie en Abitibi, qu’on a exporté à Montréal où je l’ai vu exercer son ministère sur le Plateau Mont-Royal. Son curé, qui ne semblait pas être au courant, lui avait confié la mission d’agir à titre d’aumonier / conseiller spirituel (ou whatever) auprès de groupes de jeunes adolescents,
Peut-être est-il guéri, ce prêtre que j’ai moi-même bien connu. Et peut-être fait-il merveille (c’est un prédicateur hors pair, que ses paroissiens adoraient). Si son curé ignore, l’archi-diocèse, lui, n’ignore pas. Ni n’a fait ce qu’il aurait du faire pour empêcher le loup d’entrer dans la bergerie.
Il y a aussi les employés de CPE, de garderies, les professeurs, les entraîneurs sportifs; s’ils ont développé une ralation de confiance, c’est en raison de leurs fonctions. Cella pourrait suffire, à mon avis, à incriminer l’employeur même si l’agression n’avait pas été faite sur les heures ou sur les lieux de travail. Les préparatifs (la mise en place d’une relation de confiance) sont faits, eux, sur les lieux et pendant les heures.
Tout ça pour dire que, oui, il y a parfois les vieux mononc’ cochons, insolvables. Les avocats sauront filtrer les cas qui en valent la peine; autrement, ça ne ferait qu’ajouter à la frustration de la victime.
«il y a parfois les vieux mononc’ cochons, insolvables.»
Parfois ?
«Les résultats de l’ECI indiquent que, dans les cas confirmés, les membres de la famille ou d’autres personnes liées à l’enfant constituaient la vaste majorité (93 %) des agresseurs présumés. Selon le Programme DUC 2, l’accusé est un membre de famille dans 51 % des cas des abus sexuels sur des filles âgées de moins de 12 ans et dans 46 % des cas sur des garçons du même âge.»
http://www.phac-aspc.gc.ca/ncfv-cnivf/pdfs/nfntsx-2006-csa_f.pdf , page 4
@Darwin 23h39
Vrai. Mais c’est rare que la mère, tutrice ad hoc à sa fille, va prendre action contre son chum abuseur. Tourt comme il est rare qu’on poursuive le mononc’ vieux cochon. Moi, j’ai encore mes réflexes de plaideur; je faisais surtout allusion non pas aux cas de pédophilie tels qu’ils surviennent (50% parmi les proches) mais aux cas de pédophilie tels qu’ils sont susceptibles de se retrouver devant les tribunaux CIVILS.
Au criminel, c’est autre chose. Surtout que une fois la plainte déposée, c’est la Couronne qui décide de citer ou non à comparaître…
«mais aux cas de pédophilie tels qu’ils sont susceptibles de se retrouver devant les tribunaux CIVILS.»
C’est exactement ce que j’avais compris. Mais, cela me met un peu mal à l’aise de constater que des victimes d’actes semblables (quoique ce soit même peut-être pire d’être abusé par des membres de sa propre famille, ceux à qui on fait confiance et qui sont supposés avoir le rôle du protecteur) puisse avoir des recours différents et surtout des possibilités différentes de réparation, non seulement en fonction de la richesse de l’agresseur, mais aussi de son niveau de relation avec la victime.
@Darwin 2h57
En effet, c’est pire quand c’est dans la famille, en ce sens que le lien de confiance est plus facile à établir. ET, pire encore, il y a les pressions familiales qui s’exerceront pour « enterrer » l’affaire.
Les mêmes recours existent, mais on hésite davantage à les exercer. Si le benjamin de mes fils abusait la fille ainée de son frère, je pense que l’ainé hésiterait à porter plainte. Par respect pour le grand père que je suis? Peut-être… Par crainte que la nouvelle me chagrine au point de provoquer chez moi un infarctus qui cette fois pourrait m’être fatal?
Je dis « cette fois »; il y en a eu d’autres et la « loi de la moyenne » finira bien par me terrasser. C’est que, statistiquement, je suis déjà mort, moi! Mes enfants le savent.
Des pressions familiales, ça peut inclure ce genre de considérations…
« Mon expérience personnelle
« Non, je n’ai pas été victime d’abus ni n’ai abusé qui que ce soit. Cross my heart! » Papitibi
« Opérer » comme vous le faites en est la preuve.