- la grande marche de Ville-Marie
Le Témiscamingue, adossé au Lac du même nom, est vaste – 19 244 km² – mais ne comptait que 16 756 habitants au recensement de 2005. La tendance démographique est à la baisse. Et contrairement à l’Abitibi qui peut compter sur le marché haussier des métaux pour assurer son développement économique, le Témiscamingue, lui, vit de l’agriculture, de la forêt et, accessoirement, du tourisme.
La forêt? C’est mort. Et l’agriculture est lourdement hypothéquée par la faible densité de la population, par l’éloignement des marchés ET par des politiques et des Lois qui lui interdisent tout accès au marché ontarien, à la fois si près par la géographie et si loin sur les plans politique et administratif…
Le Lac Témiscamingue, ce n’est rien d’autre qu’un élargissement de la rivière Outaouais. Mais il sert de frontière. Et cette frontière interdit, elle, la libre circulation des produits agricoles entre deux marchés pourtant complémentaires. C’est ce qui étrangle le Témiscamingue québécois.
Aujourd’hui, la population du Témiscamingue a crié Au secours. Trente pour cent de sa population a marché dans les rues de Ville-Marie qui, pour l’occasion, a doublé sa population.
Au Téléjournal-midi, le reporter Francis Labbé a estimé la foule des manifestants à 5000 personnes. Le chiffre est un peu plus bas sur le site de la SRC:
Près de 3200 personnes sont dans les rues de Ville-Marie, au Témiscamingue, pour participer à une grande marche verte. L’événement se déroule pendant deux heures, de 10 h à midi.
Cette mobilisation vise à inciter le gouvernement à intervenir pour aider la région, qui est aux prises avec de graves difficultés économiques, notamment dans les secteurs forestier et agricole.
Par solidarité, plus de 300 entreprises et quatre polyvalentes de la région ferment leurs portes. Employés, patrons, enseignants et étudiants se sont rendus à Ville-Marie, une municipalité de 2500 habitants, pour participer à la marche. Quatre chefs autochtones et des décideurs politiques prennent également part à la marche.
M. Warolin [Arnaud Warolin, préfèt de la MRC] souligne que 40 % des fermes de la région vivent une situation de crise. Il ajoute que depuis six mois, des dizaines de fermes de la région ont dû fermer.
Selon lui, la région est prête à mettre en oeuvre des projets pour se relever, il ne manque qu’un coup de pouce du gouvernement. « On a des projets concrets. Par contre. Ils nécessitent l’appui du gouvernement pour être mis en oeuvre », dit-il.
Arnaud Warolin ajoute que la marche verte est le début des démarches de mobilisation de la population de la MRC, qui compte 16 000 résidents.
Les agriculteurs du Témiscamingue vivent à proximité d’abattoirs agréés par le gouvernement ontarien. Or la Loi exige des agriculteurs québécois qu’ils fassent affaires avec un abattoir agréé soit par le Québec, soit par le fédéral.
Tous les ans, on organise à Ville-Marie une Foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est Ontarien; mais des difficultés administratives avaient empêché en 2009 un producteur de viande de bison d’y offrir son produit, celui-ci n’ayant pas été traité dans un abattoir agréé par Québec ou Ottawa. En 2010, ce producteur a pu jouir d’une dispense, mais cela explique en partie pourquoi le Témiscamingue crie au secours: les lois ne sont adaptées ni à sa situation géographique ni à son marché trans-frontalier.
Merde! Cette région offre une viande d’une qualité supérieure, résultat d’un plus grand nombre d’heures d’ensoleillement et d’un plus grand différentiel entre les températures de jour et de nuit; le secret de la qualité du boeuf, c’est le fourrage. Mais faute de pouvoir desservir le marché ontarien tout proche, les producteurs hésitent à se lancer.
Bien sûr, il ne suffira pas de signer une entente Québec-Ontario mais ça serait un bon début.
Est-ce trop demander?
Jusqu’où devront aller les Témiscamiens pour obtenir justice?
la page à papi 
Pour Harper, la crise forestière et les difficultés des éleveurs et des agriculteurs en dehors des provinces des Prairies et de l’Ontario, ça n’a pas autant d’importance que les sables bitumineux et l’automobile…
De toute façon, c’est là que se trouve l’électorat qui devrait normalement donner un gouvernement majoritaire à Harper.
On verra s’il caressera Labeaume dans le sens du poil et lui accordera les millions manquants pour le prochain colisée en pensant se maintenir au pouvoir dans cette région, dans celle de Max, le futur capitaine Bernier du Canada, en Gaspésie…
Maudit qu’on traite mal les régions! Le gouvernement semble incapable de tenir compte des particularités économiqure des régions. Et après ça, les drettistes parlent du gouvernemaman! Peut-on investir?
Trop de règlementation abusive en matière alimentaire. Pas juste dans le domaine de la viande « sauvage ». Songeons à certains producteurs fromagers québécois et aux obstacles qu’ils doivent affronter. Une honte.
@poulou 18h21
En matière d’abattoir, il FAUT des règlements, ne serait-ce qu’au niveau de la salubrité et de manière à pouvoir assurer le consommateur d’un semblant de probabilité de fiabilité.
Et s’il n’y avait pas de règlementation, n’importe quel mousseux, embouteillé de manière plus ou moins suspecte, pourrait être vendu sous l’appellation de Champagne.
Les producteurs de boeuf de ma région visent, éventuellement, à obtenir l’exclusivité d’un produit de d’appellation contrôlée. Ce ne serait pas le premier au Québec. N’y a-t-il pas déjà l’agneau de Charlevoix, d’appellation contrôlée depuis 2005?
Pas de règlements? Pas d’appellation contrôlée!
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Pour ce qui est du fromage québécois, ce n’est pas le principe de la réglementation qui est mauvais; c’est la manière tatillonne de l’appliquer. Si le fromage est, par hypothèse, source de maladie, je préfère que l’État puisse le sortir des tablettes. Mais la manière de faire, par contre, aura été un peu cavalière.
C’est trop te demander de comprendre que, si la forêt et l’agriculture sont en crise, c’est que ces deux secteurs-là connaissent une destruction créatrice??? Au lieu de vouloir téter les gouvernements, comprends donc que les industries du futur qui remplaceront celles du passé nous rendront plus riches!!!
@ koval.
Le sort de Bernier n’est pas lié à l’avenir du Colisée de Québec!!! Peu importe ce que décidera Harper, Bernier sera confortablement réélu dans son comté et, comme ce fut le cas en 2006 et en 2008, il recueillera la plus forte majorité conservatrice de tout le Québec!!!
Pour ce qui est du Colisée, tu sais ce que j’en pense: http://lequebecdedemain.blogspot.com/2010/09/financement-public-du-nouveau-colisee.html
@ lizzie.
Tu veux aider les régions et les agriculteurs??? Commence par leur permettre de faire leur zonage agricole comme bon leur semble!!! Ce n’est pas au gouvernement de leur dire comment zoner leurs terres!!!
@Proulx
« C’est trop te demander de comprendre que, si la forêt et l’agriculture sont en crise, c’est que ces deux secteurs-là connaissent une destruction créatrice??? Au lieu de vouloir téter les gouvernements, comprends donc que les industries du futur qui remplaceront celles du passé nous rendront plus riches!!! »
C’est trop te demander de comprendre que tu pourras pas remplacer l’agriculture par l’informatique ou l’aérospatiale? Gros comme que t’es, tu dois bouffer une fois de temps en temps, et j’imagine que tu bouffes pas des hamburgers en plastique avec de la sauce 5W30 synthétique…
Tes industries du futur, c’est ça qui va remplacer ton big mac quotidien? C’est ça qui va remplacer les vignobles pis les champs de patates? Oh, excuse, c’est vrai, l’industrie du futur va recycler les huiles usées et en faire des tomates synthétiques!
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Au lieu de téter les gouvernements, que tu dis? Crisse que tu fais dur, Proulx. Je ne parlais pas de téter le gouvernement, je parlais d’un assouplissement aux règlements, dans une région grande comme 90% du Nouveau Brunswick mais avec une population de 16000 habitants. Y a tu moyen, crisse, de pas obliger les témiscamiens à faire 500 milles pour faire abattre un boeuf quand tu pourrais traverser en Ontario et trouver un abattoir à 50 milles de distance. Tout ce que ça prend pour rentabiliser ta ferme, c’est qu’on te permette de vendre ta viande l’autre bord du Lac Témiscamingue, à ta belle-soeur ou à ton cousin qui ont le défaut de vivre en Ontario.
C’est trop te demander d’apprendre à lire?
Et quand tu t’adresses à Lizzie qui a 30 ans de plus que toi, c’est trop te demander d’apprendre les règles de la bienséance la plus élémentaire? À ma connaissance, t’as pas élevé les cochons avec elle. Ni avec moi, d’ailleurs. Non, mon ti-nomme, le tutoiement par manque de savoir-vivre ça n’est pas du courage. C’est tout simplement une occasion manquée de démontrer que tu sais faire preuve d’un minimum de classe.
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« Commence par leur permettre de faire leur zonage agricole comme bon leur semble!!! Ce n’est pas au gouvernement de leur dire comment zoner leurs terres!!! »
Tiens, les libâââârtariens sont devenus des libâââârTERRIENS, maintenant? Tiens, ça me tente de me zoner « élevage de porcs » la semaine prochaine. Les voisins? Qu’ils mangent de la marde! Moé, je suis les principes à Ti-Proulx, je fas mon zonage agricole tout seul! Pas besoin du gouvaremaman!
De toutes façons, chu le maire de la place, faque cé moé qui décide, han? C’t’une djoke!
Bravo, Ti-Proulx, pour ton beau programme électoral. on voit que tes 22 ans t’ont permis d’atteindre une maturité intellectuelle exemplaire. Continue. Ça va bien!
Je suis d’accord avec Pouloutine – une règlementation abusive tue l’innovation en agriculture. Évidemment, certains règlements sont nécessaires: zonage (n’en déplaise à JLP, le zonage a d’abord comme fonction de protéger les terres agricoles contre d’autres usages), salubrité, AOC, normes environnementales. Mais les règlements actuels sont pensés en fonction d’une agriculture de masse, pas d’une agriculture de niche, et ces règlements ne sont nullement adaptés aux particularités régionales.
Julie
Moi aussi je considère qu’une réglementation abusive peut tuer l’innovation en agriculture.
Il y a quelques années, la Commission de contrôle du zonage agricole a bloqué le projet d’un jeune couple qui souhait implanter à Montbeillard (une communauté agricole de 500 habitants maintenant intégrée à Rouyn-Noranda) une garderie en milieu familial. Zoné vert. Interdit.
Pourtant, il aurait vraiment été utile à la communauté et au développement de son potentiel agricole, ce projet. Ceux qui cultivent, il leur arrive de faire des enfants; on peut pas toujours les amener aux champs! Si on veut attirer une relève agricole, ça prend un minimum de services.
Je me suis moi-même battu devant la Commission de protection, pour des clients qui avaient hérité de leur père cultivateur et qui souhaitaient implanter une maison additionnelle (ils étaient deux frères, chacun avec sa famille, et ils voulaient exploiter la terre en société. La CPTA a dit non, l’un des deux frères a dû exploiter seul, il s’est lassé, il a vendu et la terre est en friche depuis. Voilà comment on protège l’agriculture!
Pire, mes clients auraient planté la résidence additionnelle à un endroit qu’il était impossible de cultiver. Mais l’addition de cette résidence aurait pu sauver le caractère agricole de cette terre.
Comme on dit parfois: FAIL !
(…) ce n’est pas le principe de la réglementation qui est mauvais; c’est la manière tatillonne de l’appliquer (…)
Malheureusement, et vous le savez bien, les cadres fonctionnaires vivent sous le joug des stats et ça les force presque tous à devenir… plus tâtillons qu’il le faut. C’est pourquoi je me méfie des gens qui prononcent trop souvent la phrase : « There ought to be a law… ».