Si Pierre-Hugues Boisvenu est venu en politique pour faire honneur à la mémoire de sa fille lâchement assassinée, c’est raté. Par sa méconnaissance de ses dossiers, par le caractère démagogique et bassement populiste de ses interventions, et par ses volte-face et mensonges éhontés, cet homme, qui aurait pu être une icone de la lutte au crime, est plutôt devenu une marionnette, de plus en plus dérisoire, de plus en plus risible, de moins en moins crédible. Une marionnette qui n’hésitera pas à affirmer une chose, puis son contraire, si cela peut servir LA CAUSE.
Pitoyable.
Je m’en tiendrai au registre des armes d’épaule.
Le 28 mai 2010, Boisvenu disait rechercher un compromis entre la position des Easterners et les choix exprimés par les Westerners:
Le sénateur conservateur Pierre-Hughes Boisvenu, a de son côté mis en doute l’efficacité du registre.
Il a par ailleurs affirmé que l’est du pays souhaite son maintien, alors que l’ouest cherche son abolition. « Est-ce qu’on frappe un mur pour avoir une adhésion nationale au registre des armes à feu? », a-t-il demandé.
Si le Québec y tient tant, a argué M. Boisvenu, il n’a qu’à avoir le sien. Le sénateur a dit ainsi se rallier à la position du Parti québécois, qui demande au gouvernement Charest de rapatrier la portion québécoise du registre pour que le Québec exerce le plein contrôle de ce dossier. « Je cherche un compromis et c’est le compromis le plus intéressant », a-t-il soutenu.
Le 11 juillet 2011, l’opinion du bonhomme n’avait pas encore changé, et ce, plus de deux mois après l’élection d’un gouvernement Harpon majoritaire.
Il estimait alors que si le gouvernement du Québec devait rapatrier le registre, il lui en coûterait entre 5 et 10 millions par année:
Selon M. Boisvenu, en investissant dans un registre provincial des armes d’épaule, le Québec dépenserait l’argent des contribuables à mauvais escient. « Le cinq ou dix millions qu’on va mettre dans le registre au Québec, est-ce qu’on doit le mettre pour contrôler des chasseurs, ce qui a très peu d’impact sur la criminalité, ou on ne devrait pas le mettre dans le contrôle des gangs de rue? », a-t-il affirmé.
Or cinq à dix millions, ça ne peut que correspondre à l’évaluation, par le sinhater Boisvenu, du coût annuel de la tenue à jour et de la gestion du registre. Les Conservateurs ont tellement insisté sur les milliards de dollars qu’aura coûté la mise en place du registre que même le plus imbécile des Conservateurs ne pouvait pas être à ce point imbécile pour évaluer à $10 millions les coûts d’un nouveau registre, à l’échelle du Québec. D’où il faut nécessairement conclure que deux mois après l’élection du 2 mai, Boisvenu ne savait pas que son gouvernement avait pris l’engagement, non seulement d’abolir le registre, mais d’en DÉTRUIRE le contenu.
Et pourquoi ne le savait-il pas? Harpon se sera-t-il foutu de la gueule de Boisvenu? Je ne crois pas. Ce gouvernement, fort de sa majorité, devient, tout simplement, plus arrogant de jour Lire la suite