L’hebdo La Frontière, de Rouyn-Noranda, affiche le topo suivant sur son site internet:
Pour faire la promotion du film trou story, l’Office national du film (ONF) a mis en ligne sur son site Internet un jeu interactif où vous pouvez jalonner votre quartier, exproprier vos voisins et gagner beaucoup d’argent fictif. Les réactions n’ont pas tardé.
Ce jeu a soulevé l’ire du député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard. «C’est comme si l’ONF devenait juge et partie envers des lois de notre gouvernement provincial», s’est-il insurgé.
[…] « Si l’ONF dépasse sa mission, ça relève du gouvernement fédéral de statuer sur le sujet», a commenté Pierre-Olivier Dussault, attaché de presse du ministre [NDLR: Serge Simard, ministre délégué aux ressources naturelles et à la faune].
La directrice des communications de l’ONF, Lily Robert, a confirmé que «l’oeuvre interactive» a été financée et développée par l’organisme, avec des fonds publics. «C’est un projet complémentaire au film… » , a-t-elle argué.
[…] La directrice nie que l’ONF fasse de la propagande avec une initiative du genre. «Nous sommes des producteurs de films et d’oeuvres interactives depuis 72 ans. C’est notre mission que de donner la chance à certaines personnes moins entendues de diffuser leur point de vue. Ce n’est pas de la propagande, c’est du documentaire.»
Le jeu interactif est disponible ICI.
Je me suis amusé à déposer un claim virtuel sur mon chez-moi, avant de le vendre à une minière dite junior. Qui à son tour vendra ses droits à la multinationale Trou Corp. En fin de cycle, quand la virtuelle Trou Corp aura vidé le sous-sol pour en extraire 113 tonnes d’or massif, elle aura laissé un immense trou, et 6 millions de tonnes de résidus miniers assaisonnés au cyanure pour en séparer le métal précieux du minerai. Ils partent avec l’or, on hérite – gratuitement!!! – des résidus. Et des problèmes…
Il faudra extraire trois tonnes de roches (minerai et matériaux stériles) pour en tirer un gramme d’or. Pour façonner un jonc de mariage en or, il faut compter un camion bien plein – 35 tonnes de résidus miniers. On trouvera ce renseignement, et bien d’autres, sur le site Trou Story de l’ONF.
L’exploitation ne sera jugée rentable par Trou Corp que si le gouvernement devait financer une partie du programme d’exploration et s’il devait réduire l’impact des coûteuses (toussotements répétés!) redevances…
Comme l’a relevé en 2009 le Vérificateur Général du Québec, les redevances de 12% sur les profits dans les faits se situent plutôt autour de 1,5% de la valeur brute de production annuelle. « Les compagnies bénéficient de plusieurs mesures et allocations qui leur permettent de réduire leur profit, voire de le réduire à zéro », indique le rapport (voir l’article 2.39, en p. 14). Le gouvernement québécois a récemment annoncé que les redevances atteindront 16% des profits à compter de 2012. – extrait du document interactif de l’ONF, volet 3Il y a plusieurs personnes qui ont demandé que dans la Loi, on prévoie des redevances pour faire en sorte que la communauté reste avec quelque chose. C’est la communauté qui est obligée de tout faire les dépenses pour les rues, pour les tuyaux, pour l’eau et ainsi de suite. Et puis la communauté n’a rien de direct par rapport au producteur – André Pelletier, ancien maire de Val d’Or (extrait du document interactif de l’ONF, volet 3)
Matante Pauline, cheffe adulée du Parti Québécois, était à Rouyn-Noranda ce 11 novembre. Elle y a été reçue avec froideur. Chiâler, c’est facile pour un parti qui n’est pas au pouvoir, réagissait Henri Jacob, président du mouvement écolo Action Boréale (le joujou de Richard Desjardins). Le PQ, ajoutait-il, a déjà été au pouvoir, sans pour autant faire quoi que ce soit au niveau des redevances ni obliger les minières à restaurer après usage.
Et vlan dans les dents!
Alors que le Québec vit, depuis quelques années, le plus grand boom minier de son histoire, le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs dispose d’un nombre limité d’inspecteurs (Police Verte) pour couvrir plus de 25 mines en exploitation, des dizaines d’autres inactives ou abandonnées et plusieurs centaines de projets d’exploration un peu partout sur le territoire québécois – document interactif de l’ONF, volet 5
Le drainage minier acide est certainement l’un des dommages à l’environnement le plus fréquent dans les mines. Un drainage minier acide est une solution minérale acide qui s’écoule des sites miniers. Ce phénomène est généralement causé par l’oxydation des métaux ou des minéraux sulfurés lorsqu’ils entrent en contact avec l’air et l’eau. Lentement, de l’acide est produit et les métaux toxiques contenus dans la roche ou les résidus deviennent solubles. Ils peuvent alors être transportés dans les liquides qui s’échappent du site. [… Ce drainage] est une source importante de pollution des cours d’eau et des nappes souterraines – document interactif de l’ONF, volet 5
Une image vaut mille maux
Cette image empruntée de l’hebdomadaire La Frontière (Rouyn-Noranda), non, ça n’est pas un déversement d’orangeade Crush qu’on y voit. C’est bien de l’eau, résultat d’un drainage minier acide tel que décrit plus haut.
Dans les années 70 et 80, j’avais moi-même photographié des scènes de ce genre, tout autour des installations de la Noranda. Ruisseaux, fossés, tout était alors contaminé. Depuis, oui, l’industrie a investi. Des sols contaminés, dans le quartier Noranda-Nord, ont été chaulés et recouverts de terre inerte, si bien que là où on ne voyait que désert, des parcs de résidus miniers ont reverdi. Mais des parcs de résidus miniers, il en subsiste des centaines, que le gouvernement devra traiter à NOS frais puisque les minières qui les ont créés ont disparu… sans avoir versé les montants nécessaires à leur revitalisation.
Et dans le quartier Notre-Dame, toujours dans l’ancienne ville de Noranda, le plomb contenu dans le sol rendait les enfants malades; la Noranda avait dû décontaminer tout le quartier, en retirant une couche de 50-60 cm de terre. C’est ça, l’industrie minière.
Il y a là de quoi alimenter l’indignation des indignés, non?
Ah, c’est vrai, ces indignés, nous dira le Tatagoniste, c’est rien que des marxistes dont le discours est creux! Vive l’entreprise privée… libre de toute contrainte étatique!!! On le sait que ça fonctionne!
Papi
Si t’as 30min de lousse et que tu veut grincer des dents voici ce que la déréglementation fait au Nigeria avec la belle cie Shell
Pour ce qui est de Henri Jacob j’espère qui lui a dit en pleine face a matante Pauline…y’as crissement raison
@Stéphane
Que je sache, matante Pauline a dû suivre le circuit habituel, c’est-à-dire les chambres de commerce et réunions partisanes… Comme ni Henri Jacob ni moi ne correspondons à ce profil…
Henri Jacob a plutôt livré ses impressions devant les micros et caméras de la télé locale, après avoir pris connaissance des discours de Marois.
Quand au PLQ… aujourd’hui, nous avions l’immense privilège d’accueillir le très excellent ministre de la médecine, venu faire l’annonce – à Ville-Marie – d’un investissement de 24 millions au Cantre de santé de l’endroit. Qui en a bien besoin.
Le centre de santé, à Ville-Marie, c’est l’édifice le plus important et il aurait été normal d’inviter le maire à cette annonce, surtout qu’il braille depuis son élection à la mairie pour cet investissement. L’équipe du Docte Bolduc a démontré beaucoup de classe: le maire Bernard Flébus n’a pas été invité et il a appris la nouvelle dans les médias locaux.
Il est pas libéral, le Flébus. Mais avec sa conjointe Line Descoteaux, il est à la tête d’une entreprise qui fait du crisse de bon chocolat (Les chocolats Martine).
Kâlisse, ils auraient pu l’inviter et tout le monde aurait eu du chocolat!
Gang de caves! Surtout que le choco, il aurait été gratis…
@ Gaudette.
Tu as raison!!! Le Nigeria est vraiment le royaume de la liberté économique!!! 😛
Sans rire, instruits-toi donc, Rambo: http://www.heritage.org/index/Country/Nigeria
@Prooo 0h42
Tu devrais plutôt lire CECI:
« Le PNUE épingle Shell dans l’étude. Il relève notamment que «le contrôle et l’entretien des installations pétrolières dans l’Ogoniland demeurent inadéquats: les propres procédures de Shell Petroleum Development Company (SPDC) n’ont pas été respectées, conduisant à des problèmes de santé publique et de sécurité».
Et CECI:
Ces deux organismes ont rendu public jeudi le rapport La vraie tradégie : retards et incapacité à stopper les fuites de pétrole dans le delta du Niger. Selon eux, le géant pétrolier anglo-néerlandais a seulement offert 50 sacs de riz, des haricots, du sucre et des tomates aux quelque 69 000 citoyens de la ville de Bodo, victimes de la catastrophe.
En 2008, des milliers de barils de pétrole ont contaminé la terre et des cours d’eau autour de Bodo à la suite de deux défaillances dans l’oléoduc Trans-Niger. Plusieurs semaines se sont écoulées avant que les fuites ne soient colmatées.
Qu’un organisme-bidon classe le Nigeria parmi les pays peu enclins à laisser le champ libre aux multi-nationales, on s’en crisse. De toutes façons, c’est un classement « contemporain », alors que ce qui fait problème ici, c’est des dommages qui résultent du laxisme des autorités nigérianes au moment où l’oléoduc a été construit. Shell s’est retiré en 1993, ce qui veut dire que l’oléoduc avait été construit il y a au moins 20 ans. Ce sont les politiques ou la corruption pratiquées il y a plus de 20 ans, donc, qui sont pertinentes. Pas les politiques des dirigeants actuels…
La pognes-tu? Non, bien sûr, empêtré que tu es dans ta kâlisse d’idéologie qui t’empêche de raisonner…
Tu vois, le rapport d’enquête qui a été déposé démontre qu’au moment de la construction, Shell n’avait même pas daigné respecter ses propres règles de sécurité.
Ça, mon tit-nomme, ça tend à suggérer que le gouvernement du temps fermait les yeux.
Quod erat demonstrandum…
Osssssti que j’suis content…Jean Cule a tombe drette dans mon piege a con
La drette gueule a chaque osti de minute « y’as trop de réglementation ca tue la business »…. »les corpos sont pas des sauvages ils vont faire les bonnes choses »
Well well well….ils font FUCKALL DOUCHEBAG
Justement c’est ca qu’on répète depuis le début…ca prend des lois tough car les osti de corpo respecte rien sauf $$$$
Si Shell avais le moindrement d’intégrité ils ferais ca super clean et les gens a travers le monde dirais… »Dude pas besoin de réglementation avec Shell…y marche drette en criss pis y cochonne pas la place »….C’EST PAS CA QUI SE PASSE SHITHEAD
Quand tu verras UN..1..UNO…ONE gauchiste te dire que y’as pas assez de réglementation sur une industrie et que sans réglementation toute va etre tout croche…souviens toi de ce documentaire …et dit criss…Gaudette avais raison
Sur ce have a nice day scumbag
Le Nigéria est une HORREUR POUR LES PAUVRES, PROOT!
T’est vraiment une sous-merde attardée de droite.
Les appartchiks s’enrichissent – le peuple n,a que des miettes, et les habitants de la région ramasse la polution.
Je connais un type qui vivait de l’autre coté de la frontière, l’Abitibi (ou Témiscamingue?) ontarien… est-ce que c’est le même bordel, ou les choses sont différentes, Papilord?
@Geek
De part et d’autre de la frontière, on pratique plus ou moins les mêmes activités sous la même latitude. Rouyn, c’est des mines. Idem pour Malartic (le trou d’Osisko) et Val d’Or (le trou de Century Mining). Pourquoi? Pcq c’est la même faille géologique qui court est-ouest et qui suit la route 117… mais qui se prolonge en Ontario.
Kirkland Lake est à 50 km de Rouyn, à la même latitude. Mêmes problèmes. Même paysage minier…
S’il y a une différence, c’est le Témiscamingue ontarien, beaucoup plus minier que son équivalent québécois. Autrefois. La ville de Cobalt, aujourd’hui fusionnée à Haileybury et New Liskeard pour former Timiscaming Shores sur les rives du Lac Témiscamingue (à 20 km de N-D du Nord, au Québec), comptait 2-3000 habitants lors de la fusion, mais 30000 il y a 75-80 ans.
L’équipe de Cobalt avait même gagné la Coupe Stanley … Avant même la NHL des « six original teams ». Et le nom de COBALT n’est pas un hasard.
L’Abitibi et le Témiscamingue ontariens se sont développés AVANT la partie québécoise.
Ahhh, merci pour les details. Je connaissait pas trop.