Le «bénévole de l’année» du Parti libéral du Québec (PLQ) en 2010, Louis-Georges Boudreault, figure parmi les 15 personnes arrêtées mardi par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Il a été accusé d’abus de confiance et de participation à une infraction.
Âgé de 77 ans, M. Boudreault est une institution au PLQ, où il milite comme bénévole et permanent depuis 50 ans. Il a longtemps été responsable de l’organisation des campagnes. C’était une éminence grise influente au parti, surtout à l’époque de Robert Bourassa. Il a été permanent du PLQ de 2005 à 2010. Cette année-là, le premier ministre Jean Charest lui a personnellement remis le titre de bénévole de l’année. – Paul Journet, Denis Lessard et Tommy Chouinard, La Presse, 17 avril 2012
BÉ-NÉ-VO-LE
Du latin bene et volens. Sous Jules César, le « bénévole » travaillait pour le bien d’autrui. Sous Jean Charest, le « bénévole » travaille pour faire sortir le bien (lire: les $$$) des poches de ceux qui espèrent un retour d’ascenseur… C’est ça, le passage de l’antiquité à l’ère moderne.
Pour l’instant, la frappe de l’UPAC – le gugusse-à-Robert-Lafrenière – vise le monde municipal. Mais il serait étonnant que le bénévole de l’année du PLC ne doit pas agir de manière très différente lorsqu’il collecte des fonds pour le candidat à une élection municipale et lorsqu’il amasse des fonds pour le Parti Libéral. Le sens de l’éthique, c’est pas élastique.
« Mais aussi grand et impressionnant que soit l’arbre, il ne faut pas qu’il cache la forêt […] Je rappelle pour les besoins de la cause que plusieurs de ceux qui ont été épinglés, c’est-à-dire M. Accurso et ses associés, ont contribué au cours des dernières années plusieurs dizaines de milliers de dollars aux caisses du Parti libéral du Québec et du Parti québécois », n’a pas manqué de rappeler Amir Khadir au passage. – Radio-Canada, 17 avril 2012
François Legault, le chef de la Caquophonie, estime pour sa part que cette série d’arrestation n’est que la pointe de l’asperge. En ce sens que le PQ ne manquera pas d’être aspergé à son tour…
Mascouche
J’ai accompagné des amis à la mairie de Mascouche, un soir où le maire Richard Marcotte y avait donné un spectacle plutôt disgracieux. Je ne vais pas verser de larmes si ce politicien devait se faire éjecter pour cause de corruption… L’hebdo régional La Revue, publié à Terrebonne, commente en ces termes les arrestations de ce jour:
Parmi les personnes visées : le maire, Richard Marcotte, et l’ancien directeur général de la Ville, Luc Tremblay.
Selon les informations dévoilées lors d’un point de presse tenu au Quartier général de la Sûreté du Québec, l’enquête menée depuis un an et demi aurait permis de démanteler un important système de corruption, lequel aurait notamment enrichi personnellement MM. Marcotte et Tremblay. Impossible toutefois de connaître les détails et la nature des avantages que les deux hommes auraient tirés de ce système, étant donné que l’enquête est toujours en cours.
«On parle d’un système mis en place permettant de favoriser certaines entreprises dans l’octroi de contrats lucratifs par la Ville de Mascouche. Alors que les entreprises se partageaient ces contrats, MM. Marcotte et Tremblay en soutiraient des avantages. On parle donc de beaucoup d’intermédiaires en place et d’importantes sommes d’argent qui ont même transigé dans d’autres pays», ont précisé MM. Lafrenière et Morin, laissant sous-entendre que cet argent pourrait se trouver dans des paradis fiscaux.
Si Lafrenière le dit…
Papitibi,
Pensez-vous que le proprio du Touch, la barquette en manchettes à répèt, réussira à faire traîner l’affaire suffisamment longtemps pour que JJ (en anglais) Charest ait le temps de soit se faire remplacer à la tête du PLQ en tirant sa révérence, soit essayer de se faire réélire aux prochaines élections, à sa convenance, si soupçon de convenance il lui reste, entre autres soupçons ?
Je sais que ma question est, disons, « loadée », mais j’essaie de trouver l’alternative, la solution, la porte de sortie que JJ, qu’on dit très habile (après tout, il est avocat), prendra pour sauvegarder le peu de réputation positive qu’il lui reste en ce qui ressemble définitivement à l’approche d’une fin de carrière politique, débutée en 1984 dans le Parti progressiste conservateur (fédéral), avant de passer au Parti libéral du Québec en 1998 sous la pression politique (du libéral fédéral Chrétien notamment) et de l’establishment affairiste CANADIAN en tant que « sauveur du Canada ». Nous connaissons son Plan Nord, mais rien de son Plan Dehors.
Curieux de lire vos opinions juridique et politique sur le sort de JJ.
Un admirateur anonyme, que j’appellerai ici Lèche-vitrine à défaut de pouvoir décemment le qualifier de Lèche-hémorroïdes – m’envoie à 9h09 ce commentaire qu’il convient de déconstruire.
Fidel, Vladimir et tous les autres dictateurs, mes héros? De toute ma vie, je n’ai jamais applaudi ni appuyé un dictateur… ce pourquoi d’ailleurs, en 1956, j’exprimais à mes parents ma colère pendant que Radio-Canada affichait les résultats électoraux: Duplessis l’emportait, calvaire!
À vrai dire, aucune de ces ordures n’aura échappé à mes commentaires vitrioliques.
Je mets d’ailleurs quiconque au défi de retracer UN seul commentaire où j’aurais affiché la moindre petite parcelle d’admiration ou de sympathie à l’égard d’un seul d’entre eux.
Et je rappelle à mon respectable correspondant anonyme que les hémorroïdes qu’il vénère appartenaient autrefois à un trotskyste.
= = =
Mon bénévole? C’est pas MON bénévole. C’est le bénévole de l’année, tel que désigné par Jean Charest. Et Jean Charest, c’est pas tout à fait mon politicien préféré. Et n’est-ce pas ce même Jean Charest qui a manifesté cet enthousiasme délirant à déclencher une enquête digne de ce nom sur le financement des partis politiques… dont celui qu’il dirige? Tellement d’enthousiasme qu’il aura pris plus de 2 ans et demie avant de donner suite?