John James a raison: le gouvernement a fait des efforts, qu’il me faut saluer. Il a raison: les concessions consenties par le gouvernement constituent, pour certains étudiants, un progrès certain. Était-ce suffisant? Apparemment, non. Car l’argent demeure un obstacle à l’éducation supérieure pour bon nombre d’étudiants qui ont le talent et la volonté de poursuivre des études qu’ils n’ont pas les moyens d’entreprendre.
Mais John James n’est pas que Premier Ministre; il est également le ministre de la jeunesse. Et à vue de nez, le Premier Ministre semble avoir muselé son Ministre responsable de la jeunesse, au point où ce dernier n’aura même pas obtenu de son Premier Ministre l’autorisation d’échanger ne serait-ce qu’une poignée de mains avec les leaders étudiants.
Aussi mauvaise conseillère soit la colère, la préparation, la présentation et l’adoption du projet de l’oie 78 n’en ont pas moins été dictées par la colère et le ressentiment plutôt que par la sagesse et le détachement dont certaines éminences grises associées au PLQ ont su faire preuve – Claude Castonguay et Jean Cournoyer, par exemple.
Avant même que le contenu du projet de l’oie fut connu, le public s’était rangé massivement derrière le gouvernement, selon un sondage pour le moins prématuré commandé à CROP par la Maison Sagard. Quelques jours plus tard, le 21 mai, Le Journal de Montréal publiait les résultats d’un sondage réalisé par Léger Marketing APRÈS l’adoption du projet de l’oie, une fois connues ses dispositions-assommoir.
Et là, surprise! Non seulement le bon peuple considère-t-il cette loi inutile, mais il confirme le statut de héros des leaders étudiants Martine Desjardins et surtout, Léo Bureau-Blouin. Gaby, lui, traîne « loin derrière » – au niveau des chefs de parti!
Sur les 1 186 répondants, 73 % pensent que la loi spéciale ne permettra pas de rétablir la paix sociale au Québec. L’option la plus populaire reste la négociation […]
Selon [Christian Bourque, v-p de Léger Marketing], plus la population analyse la loi, plus elle se fait hésitante.
L’encadrement des manifestations passe, comme en témoigne le consensus autour du règlement municipal anti-masque, mais la répression et sa portée plus large que le conflit étudiant, non.
Ainsi, 54 % des répondants se disent en « total désaccord » avec les amendes salées données aux simples citoyens et associations étudiantes et avec le caractère englobant de son application.
La Maison Sagard a présenté ses excuses, et reconnaît qu’ellae a agi avec trop d’empressement; elle a donc commandé un nouveau sondage, pour effacer le premier.
Plus de 620 arrestations en une nuit!
Si le rythme des arrestations se maintient – plus de 600 dans la nuit du 23 au 24 mai – le ressac contre la Loi 78 s’accentuera encore davantage, et ce, même si la Loi 78 n’a pas encore été invoquée à Montréal.
Ygreck présente ce jeudi sa vision de ces arrestations massives. [2] Prophète de malheur? C’est au Colisée de Québec que la police a dû entasser les 170 personnes mises en état d’arrestation la nuit dernière. Au train où vont les choses, l’amphithéâtre Labeaume-Péladeau pourra vraiment être multifonctionnel… même sans les Néo-Nordiques annoncés.
Surtout que du côté de la police, la capacité d’interpréter la Loi avec intelligence et discernement fait cruellement défaut: « avec la loi 78, la charte des droits ne s’applique pas« . Ils n’ont tout simplement pas été formés pour ça! Les policiers sont épuisés: des Pitbull 728, il y en aura de plus en plus. Et plus il y en aura, plus la colère citoyenne grondera chez les opposants à la Loi, et plus elle atteindra les couches profondes de la population. Nombreux sont ceux qui vont changer d’opinion.
Saturday night on Montreal’s St. Denis St., for example, a restaurateur was arrested on his own premises, apparently because he had pinned a red square, emblematic of the protests, to his shirt. As I read Section 30 of Bill 78 – Anyone who helps or induces a person to commit an offence under this Act is guilty of the same offence and is liable to the fine … – the restaurateur, Dominique Dion, might be interpreted as guilty of breaking the law, simply because he’d welcomed protesters into his place. Even if untrue, that makes the law dangerously imprecise and open to abuse.
No surprise, every bright young lawyer in Quebec is now volunteering to work pro bono to help challenge Bill 78 in court, echoing a denunciation by the Quebec Bar Association. – Michael Den Tandt, The Gazette, 23 mai 2012
Charest s’entête c’est une tête de cochon, qui ne crie grâce qu’au moment où toutes les issues sont bloquées.
Et plus il s’entête, plus il creuse sa propre tombe. Malheureusement, il se fait en même temps le fossoyeur du Québec. Et pour le Rest of Canada et les anglophones du Québec, With Bill 78, Charest reopens the sovereignty debate, titrait The Gazette (article cité plus haut).
[Charest] appears to have squandered the opportunity, overplaying his hand with a vaguely worded emergency law that growing numbers of Quebecers believe was draconian and excessive. One consequence is the rest of Canada, which might have been spared a third round of national-unity wrangling – capping previous outings in 1980 and 1995 – is now back on track for more of the same, in 2014 or so. Merci, Mr. Charest.
Serait-ce là le signe avant-coureur d’une désaffection des lecteurs de The Gazette? Se pourrait-il que l’entêtement de Charest [1] puisse en faire le fossoyeur du PLQ?
Jusque là, rien de très dramatique, from my own point of view, that is. Mais…
La suite dans le billet Le fossoyeur, la face étampée dans le mur! Quelque part ce 24 mai.
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[1] sans compter bien sûr la corruption qui semble atteindre les racines du PLQ et dont des échos de plus en plus rapprochés nous parviennent du gang-à-Lafrenière et nous parviendront de la Commission Charbonneau.
[2] L’image qui coiffe le présent billet rend hommage au talent de Serge Chapleau, dont j’ai emprunté un dessin fumant, publié le 19 mai 2012. Lequel j’ai dû recadrer pour les besoins de mon texte, et maquiller un peu l’acteur principal, qu’accompagne Ma Mère L’oye 78.
Ce n’est même pas le Colisée de Québec qu’il y a sur la caricature de Ygreck!!! C’est le Stade olympique de Montréal, alias la casserole géante, pauvre inculte!!!
@Prooooout 13:07
J’ai assisté à suffisamment d’évènements au « Big O » (comme l’appellent les Zamaricains) pour savoir de quoi il a l’air. Concerts rock, salons, games de balle, games de football… Sous tous les angles. De l’intérieur, de l’extérieur, du haut de la tour et même d’un peu plus haut (hélico). Quinze ans avant ta naissance, crisse de moron, je passais devant le stade (alors en construction) tous les jours, pour aller pelotter ma fiancée. Et t’es assez imbécile pour t’imnaginer que je je serais assez inculte pour pas faire la différence entre votre vieille crisse de shed à Québec et le mat du stade olympique?
T’es pitoyable, grosse loque !!! !!! !!!
Et le Colisée, je pourrais te le dessiner les yeux fermés. Il fut quand même un temps, vois-tu, où je descendais à Québec 2-3 fois par année pour affaires (Cour d’appel et réunions avec un gros client), et on peut y ajouter une dizaine de fois par année pour « affaires familiales ». Pour ce qui est du Colisée, un de mes beaufs y détenait quatre paires de billets de saison. Je te laisse deviner le reste: oui, j’ai visité le Colisée bien plus souvent que le Centre Bell et le Vieux Forum réunis, etde mémoire, le seul club que je n’ai jamais vu jouer au Colisée, c’est les North Stars du Minnesota. Et peut-être les Pinguins, je suis pas certain, surtout que les Pinguins, je les ai vu jouer deux fois dans l’Igloo (à Pittsburgh).
Et toé, pendant ce temps-là, t’étais même pas un projet. Pour tes pôv parents, ça devait être le paradis, avant la naissance du taré analphabète fonctionnel de la famille.
= = =
Rappelle moé donc plutôt à quel endroit j’ai écrit que la caricature de ton ami Ygreck représentait le Colisée ça m’aiderait à comprendre.
Es-tu certain d’avoir eu ton certificat de 6e année du primaire?