En guise de préambule
Quelles sont donc les deux voyelles masquées (illégalement?) par ce petit carré rouge épinglé au front du Monsieur? Moi, j’invoque mon droit au silence, et courageusement, je me tais!
Et qui est, par ailleurs, ce Jacquot VilNiouf de BeauSoleil?
Diantre, on dirait bien Jacques Villeneuve, le chanteur qui chante comme une casserole, qui gratte sa guitare comme un gratte un chaudron et qui croyait bien boucler la boucle en se faisant… marmiton sur la rue Crescent. Là où le célèbre chaudron croyait bien fuir le tintamarre des casseroles en mijotant son méprisant « Bande de fainéants« …
Côté jardin: la vie de Château à BeauSoleil
À moins que ce ne soit ce coureur automobile incapable de se trouver un volant malgré son titre de champion du monde? N’est-pas cestuy-là [1] qui fuit également son homonyme de mononc, coureur comme lui mais de parlure moins pointue?
À moins que ce soit ce fils-de-riche, élevé dans la ouate en Suisse et à Monaco, qui revient au Québec pour s’installer à Westmount, loin des hurlements cacophoniques de cette plèbe hystérique qui affiche le carré rouge?
Ce fils que sa maman avait fait éduquer loin des bruits de la rue, loin des courants idéologiques qui prennent forme dans la rue. Dans un Collège parmi les plus huppés de la vieille Europe, le Collège Alpin international de BeauSoleil, en Suisse.
Le Collège accueille 180 étudiants triés sur le volet, d’une cinquantaine de nationalités; il met à leur disposition un campus de 15’000 mètres carrés, situé à 1’300 mètres d’altitude, au coeur des Alpes vaudoises. Le campus comporte un bâtiment principal, cinq résidences, un complexe dédié aux Arts, deux centres d’expéditions et un restaurant d’altitude, peut-on lire sur le site officiel de l’institution.
On est loin de la Polyvalente Pierre-Dupuy…
Le Collège Alpin offre à la caste qui le fréquente bien plus que les Alpes; en 2011, les étudiants ont pu visiter la Chine, l’Inde, Madagascar et le Kilimanjaro (voir la galerie de photos). Le dernier conventum des diplômés a été tenu au Brésil.
On est loin de l’ambiance feutrée et du kitsch jurassique du chic, réputé, très estimé et défuntisé Château Madrid, mais que voulez-vous, les enfants de riches ne peuvent quand même pas tout avoir!
Côté cour: VilNiouf
Revenons donc à ce nain de jardin qui sait où il vit, qui sait où il a étudié, mais qui a oublié d’où il vient. Lui qui est très prompt à qualifier notre belle jeunesse-à-carré-rouge de bande de bébés gâtés, de fainéants, sinon même de fientes désœuvrées, aura-t-il oublié qu’il était millionnaire avant même son inscription à la pré-maternelle?
S’il a dû perdre quelques kilos dans cette lutte épique contre l’ultra-vilain Shumacher – lutte qui l’avait sacré champion du monde des mains-sur-le-volant [2] -, je doute que le petit monsieur ait eu besoin de plonger ses mains dans l’eau de vaisselle pour payer ses frais de scolarité…
Ce simple constat appelle, il me semble, une petite gêne.
J’ai attendu la fin du cirque de la F1 pour commenter. Le cirque est terminé, les joyaux de la pétarade sont partis vers des cieux plus cléments, et les touristes repartiront avec l’impression que Montréal est la métropole d’un État policier qui se défend contre une armée d’anarchistes. À court terme, et pour les touristes qui s’étaient amenés, c’est sans doute rassurant. À long terme, par contre, sera très certainement écorchée l’image de cette communauté qui se gargarise de sa réputation de métropole aux rues étaient les plus sûres en Amérique.
Ce week-end aura été l’un des plus violents des derniers mois; je vise tout autant les casseurs que ces policiers qui – un exploit parmi d’autres – se sont mis à quatre pour projeter une jeune femme tête première sur le capot d’une voiture.
Apparence que John James le Frisoulé n’a pas pensé à ça, lui aux yeux duquel la crise sociale est pure invention.
Le p’tit Villeneuve – au sens propre comme au sens figuré – n’aura pas eu beaucoup d’égards pour l’évènement qui prend place sur cette piste qui a emprunté le nom de son paternel. Bien sûr, il ne croyait pas mal faire. Mais s’il avait eu pour 5 cennes de cocologie, le p’tit aurait pu prévoir que le mépris affiché à l’égard des étudiants ne manquerait pas de servir de prétexte (comme s’ils n’en avaient pas assez!) aux anarchistes de tout acabit.
À tort ou à raison, les anarchistes voyaient déjà dans le Grand Prix une vitrine du capitalisme sauvage. Un Villeneuve a donné son nom à la piste qui sert de véhicule (!) à ce capitalisme honni; un autre, fils du premier, se permet de chier sur TOUTE la génération qui vient après lui. Sans la moindre nuance…
C’est ce qu’on appelle mettre le feu aux poudres.
Pas fort entre les oreilles…
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[1] L’auteur du présent billet est, ne l’oublions pas, un contemporain de Joachim du Bellay, dont un célèbre sonnet aura inspiré cette forme ancienne de « celui-là« … Du Bellay est né en 1522, ai-je cru bon d’ajouter pour les ceusses qui n’auront point ouï la notice nécrologique de ce vaillant pousse-crayon.
Du Bellay, ancêtre du bellâtre Jacquot? Que dis-je, ancestre du bellastre?
[2] champion du monde des deux-mains-sur-le-volant, voilà qui explique sans doute ses choix politiques…
Tout comme Lucien Bouchard, Jacquot n’est ni un fainéant ni un paresseux. Il y a de l’avenir pour toi dans les gaz de schiste mon Jacquot. Pour info tu peux toujours contacter André Boisclair. Bon retour à Monaco et en passant tu n’es pas obligé de te repointer ici l’année prochaine. À bon entendeur … Salut !
On ne peut pas commenter sur le billet qui raconte la mésaventure de François Arguin, mais comme un des commentateurs sur son blogue le dit, il existe des logiciels pour récupérer les données effacées, photos, vidéos, fichiers.
http://www.imagerecall.com/
Ce serait comique de voir réapparaitre la vidéo.