Il y a quelques mois, la promesse d’abolir le registre des armes d’épaules s’est muée – subrepticement – en promesse d’en effacer les données. Quand les Conservatifs sont passés au stade du « chose promise, chose dûe », la promesse a mué.
« This is a very proud moment for me « ¦ because it is the culmination of several years working to deliver one of our government’s first promises to Canadians in 2006, » he said. « Today we are delivering on that commitment. » – Vic Toews, tel que cité le 25 octobre 2011 dans le Toronto Sun
The Harper Government has long-promised to scrap the federal long-gun registry. Now, a promise made has been kept. We’ve delivered on scrapping the failed, wasteful and ineffective long-gun registry, and will now focus these resources on dealing with real criminals.
[…] The registry was also a burden – not on criminals – but on law-abiding farmers, duck hunters, sport shooters and rural Canadians, many of whom reside in my riding. They were required to waste time filling out forms, navigating red tape and dealing with bureaucracy […]
Recently, the Harper Government finally put an end to this nonsense. Our law to scrap the registry ensures that the information previously collected from long-gun owners — information that is not useful in preventing gun crimes — will no longer be preserved or passed on to other parties. We are protecting the privacy of Canadians. – site officiel du député conservatif Pierre Poilievre, 5 avril 2012
Sorry, Folks. Though he often appears as the French voice for unilingual colleagues, Calgary-born Pierre Marcel Poilievre’s official webside is 99,8% [1] Pure White Conservative. À l’inverse de sa circonscription de Carleton-Nepean, en banlieue de la National Capital. Mais ça, c’est une autre histoire.
[Vic Toews] said the government can’t shoot down the registry while keeping the records, the essence of the registry, in existence. – Canadian Press, 15 février 2012
Ah? Mais de ce tout petit détail – la nécessaire destruction des données – ça, personne n’en avait parlé avant l’élection du 2 mai.
Revenons plutôt à Junior Marceau, dont les raccourcis intellectuels en matière de rétroactivité semblent avoir été directement inspirés par la rhétorique des Conservateurs: the government can’t shoot down the health tax and the growing tuition fees without retroactively increase the tax rate on income above $130,000 and capital gains
Sounds familiar? Sounds wisted-minded?
Le Marceau Junior donnait cette entrevue à Anne-Marie Dussault, au 24/60 (SRC, 25 septembre 2012):
Moi, j’aurais voulu que ce message-là soit clair et bien compris par tout le monde, moi, j’avais l’impression que c’était le cas […]
Je suis surpris que les gens soient surpris. Madame Marois a été très claire sur le fait que nous voulions mettre en oeuvre cette mesure très rapidement, dans les 100 jours de notre élection. Nous, ce que nous faisons en allant de l’avant avec ça, c’est respecter les engagements que nous avons pris auprès de la population.
Heu… si le PQ avait imité les autres partis – dont le très modeste Québec Solidaire – et déposé son cadre budgétaire AVANT le débat à la SRC et les face-à-face à TVA, peut-être un autre chef aurait-il pu poser une question à la châtelaine de l’Île Bizard, et peut-être aurions-nous alors appris le caractère rétroactif de cette mesure fiscale…
Mais peut-être pas! Le 24 septembre, Alain Dubuc – avec lequel je suis rarement d’accord – écrivait: « Sur le plan politique, le PQ n’a jamais parlé de cette rétroactivité pendant la campagne. Ça ne se retrouve pas non plus dans son cadre financier. Hypocrisie, comme le croit l’ex-ministre Raymond Bachand, ou improvisation? Dans les deux cas, il y a un troublant manque de transparence. » Quoi? Même pas dans le cadre financier?
Le 2 mai 2011, aucun électeur n’avait compris de la promesse des Conservatifs d’abolir le registre qu’ils détruiraient les données de manière à empêcher un gouvernement provincial quelconque d’en faire usage dans l’exercice de leur propre juridiction.
Le 4 septembre 2012, personne n’avait compris de l’engagement du PQ d’abolir la taxe-santé et la hausse des frais de scolarité aurait pour conséquence de pénaliser RÉTROACTIVEMENT les retraités qui ont réalisé un gain en capital en mars 2012 et qui comptaient en utiliser les bénéfices pour se donner un p’tit coussin de confort relatif.
À vrai dire, de voir Nicolas Marceau faire siens les raisonnements de Vic Toews, ça me laisse un goût amer. Mais je plaine non coupable: j’ai voté QS, moi!
Le respect des engagements électoraux? J’en suis. À la condition, toutefois:
a) que l’engagement ne viole aucun traité international (comme la destruction des données sur les armes d’épaule), ni aucun principe d’équité ou de justice naturelle
b) que l’engagement ait été compris et bien interprété par les électeurs – ce qui n’est le cas ni de l’engagement des Conservatifs ni de celui des Pékwistes
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[1] – Seule concession à la langue française, sa bio, dont il a publié une traduction. Mais pour le reste, nyet, you gotta speak White!
Ouais, moi qui aime donner la chance au coureur et le bénéfice du doute, là je dois admettre que la comparaison entre ces propos de Marceau et les conserves de Harper tient la route…et croyez bien cher Papi que j’en souffre. À ma connaissance, rien ne laissait présager cette rétroactivité. Par contre, Marceau a aussi dit que des mesures seraient prises pour que les personnes âgées ne soient pas pénalisées par la taxe sur dividendes. Je ne crois pas non plus qu’il ait été question de rétroactivité pour cet aspect. Dans tous les cas, c’est trop vague et ça n’explique ni ne justifie rien, et j’admets que ça ressemble à la façon typique des conserveux fédéraux. Disgusting!
On retourne en élection ou les autres partis politiques (QS, QLP et CAQ) négocient un compromis? 8;-)
Désolé, après avoir lu la déclaration ci-dessous, je n’ai pu m’empêcher d’esquisser un sourire. 8;-)
Ce vidéo « posté » par Yves sur le blogue de Darwin ( http://jeanneemard.wordpress.com/2012/09/27/le-lobby-des-riches-et-la-confusion-organisee/#comments ) résume bien la situation. 8;-)
de plus la trame sonore est à faire brailler.
Comme le disait la revue Croc. « C’est pas parce qu’on rit que c’est drôle ».