En guise d’avant-propos
En mai dernier, j’avais jugé avec une sévérité extrême les le comportement démontré par l’agent Stéphanie Trudeau – plus connue sous son numéro matricule « 728 ». J’avais notamment établi contravention à trois articles du Code de déontologie policière. J’avais également expliqué en quoi le fait de poivrer sans discernement des passants et des manifestants qui ne démontraient aucune agressivité constituait, de la part de 728, des voies de fait au sens du Code criminel.
Depuis que « 728 » a suscité un nouveau buzz, ce blogue a connu une explosion de clics, et hier comme aujourd’hui, celui de mes billets qui attire le plus grand nombre de lecteurs, c’est le premier des deux celui que j’avais consacré en mai à cette bitch.
Sa récente crampe au cerveau perpétue la tradition!
T’en fais pas, Stéphanie « 728 ». T’as d’la graine de Sénateuse conservateuse, et ça sera pas long que mononc’ Stephen va te trouver un job à la hauteur de tes talents.
Oublie les paumés du Plateau; tu l’as dit, c’est des rats. Des artisses. Des mangeux de marde. Des gratteux de guitare. Pire, c’est des astis de carrés rouges. C’est pas du monde pour toué. Quand t’auras été nommée au Sénat, t’auras pu besoin de ta matraque, ni de ton atomiseur de gaz poivre; quand t’auras envie d’écoeurer les artisses pis les autres mangeux de marde, tu vas pouvoir en écoeurer des millions à la fois. Ça, ça va-t-être une job pour toué…
Si t’as pas bronché devant le T-Rex qui te crachait son haleine fétide au visage – comme le montre cette photo exclusive – c’est sûrement trois ou quatre fanfarons qui vont pouvoir te sortir de tes bottines!
Un beu femelle atteint du syndrome de la vache folle?
Si j’ai bien compris, un certain Rudy Orchietti aurait fait quelques pas sur la voie publique avec une bière à la main – ce qui pourrait contrevenir à un règlement municipal. Et c’est cette infraction, somme toute mineure, qui aura donné lieu au déploiement d’une vingtaine d’auto-patrouilles? La Trudeau avait comme partenaire un « p’tit jeune », a-t-elle expliqué à son supérieur. Alors elle a déclenché un 10-07 [NDLR: appel à l’assistance des collègues], ce qui aura amené une nuée de bibittes à matrak sur les lieux. policier Orchietti aurait tenu la porte extérieure ouverte pour permettre à un ami d’entrer du matériel audio. Stéphanie « 728 » lui demande de s’identifier, il lui demande pourquoi, et de toute évidence, les fils se sont touchés entre les deux oreilles de la madame.
« J’entends crier tout le temps tout le temps, pis là elle me dit : »je t’arrête, je t’arrête », mais là elle est en train de m’étrangler, puis ça dure jusqu’en bas, plus ça descend, plus elle m’étrangle puis là je suis convaincu qu’elle est en train de me tuer », dit Serge Lavoie.
Voilà qui explique la résistance à son arrestation par Serge Lavoie.
Je soulève ici l’hypothèse que l’un des acteurs civils a reconnu en 728 la brute que YouTube avait transformée en vedette instantanée, en mai dernier. Ça aussi, c’est de nature à inciter n’importe quel citoyen à réagir négativement. Message subliminal à la direction du SPVM: vous avez foiré. Retourner 728 au milieu d’une population envers laquelle tant de préjugés l’aveuglent, c’était particulièrement stupide!
Après l’intervention, la policière saisit les téléphones des prévenus, mais déclenche involontairement l’un d’entre eux. Dans la conversation qu’elle a eue dans son véhicule avec son supérieur, on peut notamment l’entendre dire : « Là on a réussi à le menotter, mais là pendant ce temps-là, toute les rats qui étaient en haut dans… les gratteux de guitares, c’toute des ostie de carrés rouges là, toute des artistes astie de, de, en tous cas des mangeux de marde, fait que là y sont comme toutte commencé à sortir de l’appartement tsé ».
La policière poursuit en parlant de l’arrestation de Serge Lavoie. « Là, on… on… je saute sur l’ostie de trou de cul. Là évidemment, y s’laisse pas faire, là l’encolure ostie, chu en train de l’étouffer, là je me bas avec dins escaliers, on se bat avec dins escaliers […] Là finalement a foulu que j’lève le ton pis j’commence à sauter ma coche pour qu’y sa, se dispersent ou qu’y r’rentrent vers le haut tsé. »
Finalement, rendu au poste, Stéphanie Trudeau revient sur l’intervention. « Même si j’aurais pas été 728 c’est des caves pareils, tsé c’est ben parce qu’il m’a reconnu, c’est ben sûr je suis facilement reconnaissable, une fille qui brasse y en pas 12 000 […] Non je l’ai pas poivré ben j’étais sur le bord en tabarnak, j’étais sur le bord, ca me tentait en crisse, ben je me suis dit si je le fait ca va se retrouver dans les manchettes. » – Radio-Canada, 10 octobre 2012
Les infractions au Code de déontologie
L’épisode atomiseur de gaz poivre avait donné lieu à des violations flagrantes des articles 5, 6 et 11 du Code de déontologie policière. Cette fois, ce sont les articles 5, 6, 7 et 8:
- 5. Le policier doit se comporter de manière à préserver la confiance et la considération que requiert sa fonction.
Notamment, le policier ne doit pas:faire usage d’un langage obscène, blasphématoire ou injurieux [1°]; poser des actes ou tenir des propos injurieux fondés sur … les convictions politiques… la condition sociale, l’état civil, la grossesse, l’origine ethnique ou nationale, le handicap d’une personne ou l’utilisation d’un moyen pour pallier cet handicap [4°]; manquer de respect ou de politesse à l’égard d’une personne [5°][NDLR: qualifier les citoyens mis en état d’arrestation de rats, de gratteux de guitare, de trous de cul, de crottés ou de mangeux de marde, c’est contrevenir aux paragraphes 1, 4 et 5]
- 6. Le policier doit éviter toute forme d’abus d’autorité dans ses rapports avec le public. Notamment, le policier ne doit pas… 1° avoir recours à une force plus grande que celle nécessaire pour accomplir ce qui lui est enjoint ou permis de faire;
-
7. Le policier doit respecter l’autorité de la loi et des tribunaux et collaborer à l’administration de la justice. Notamment, le policier ne doit pas: empêcher ou contribuer à empêcher la justice de suivre son cours [1°] ; ni cacher ou ne pas transmettre une preuve ou un renseignement dans le but de favoriser ou de nuire à une personne [2°].
[NDLR: cet article interdit nettement a saisie de téléphones cellulaires et de caméras utilisées pour filmer la scène, tout comme il interdit à 728 d’ordonner – comme elle l’a fait – à des tiers de cesser de filmer. Et encore davantage de les mettre en état d’arrestation pour avoir osé filmer. L’une des quatre personnes mises en état d’arrestation – une femme – était une passante dont le seul crime est d’avoir filmé la scène]
- 8. Le policier doit exercer ses fonctions avec probité. Notamment, le policier ne doit pas: […] 2° disposer illégalement d’un bien appartenant à une personne;
[NDLR: on ne sait pas si 728 a altéré les objets saisis en y effaçant des données, ni si elle ne les aura pas « égarés »; dans l’un ou l’autre cas, il y aurait contravention à cet article 8] – Code de déontologie des policiers du Québec
L’assaut brutal sur le type-â-la-bière (Rudy Orchietti) et la prise d’étranglement sur Serge Lavoie, du haut jusqu’au bas de l’escalier, constituent par ailleurs des voies de fait au sens des articles 264.1 et suivants du Code criminel. Bien sûr qu’un policier est autorisé à exercer la force nécessaire à l’exercice de ses fonctions. La force NÉ-CES-SAI-RE. Et pas davantage… Bien sûr qu’un policier a le droit de maîtriser quiconque résiste à son arrestation ou entrave son travail. Mais cela ne va pas jusqu’à poser les gestes que 728 a posés à l’occasion de cette intervention.
La patrouille n’avait pas affaire à un criminel; elle avait affaires à un individu paisible qui tenait ouverte la porte d’un immeuble résidentiel après avoir été aperçu une bière à la main sur la voie publique. Pas de quoi jeter ce contrevenant par terre au motif qu’il aurait cherché à savoir pourquoi elle lui demandait de décliner son identité. Pas plus que ne constituait une entrave quelconque le fait de demander à 728 de mettre la pédale douce…
Bref, peut-être un policier aux tendances moins psychopathes aurait-il su faire preuve ici d’un discernement dont cette furie est incapable.
Le présent billet s’est étiré au fur et à mesure que des développements survenaient. Il sera donc scindé. Suite au prochain numéro… où il sera notamment question de la faute du SPVM dans la « mise en service » d’une telle folle.
En attendant, puis-je vous suggérer de prendre ÉGALEMENT connaissance de l’intégral de la scène… incluant l’intégralité de la conversation tenue entre Stéphanie Trudeau et le policier avec lequel elle conversait. La SRC n’en a publié que des extraits, à ma connaissance.
C’est bien beau de commenter l’événement mais il faut maintenant passer à l’action pendant qu’ils sont à terre. Tous dans la rue pour provoquer une purge au sein du SPVM!
C’est une lesbienne homophone.
@ Phil
Ouin… mais moi, je suis à 630 km du poste du SPVM le plus rapproché. Alors non, je ne marcherai pas dans la rue.
Tout ce que je peux faire, moi, c’est sonner la charge, expliquer, expliquer et expliquer encore, en espérant que cette « valeur ajoutée » puisse servir à quelque chose….
Bonsoir Luc-Mado…
Votre adresse semble bien confirmer que vous êtes bien ce personnage flamboyant. Merci de cette visite!
Homophone? Homophobe?
Homophone, ce serait « leur » – « leurre » – « l’heure », ou « ses », « ces », « c’est »…
Alors que lis que la madame est plutôt homophobe.
À vrai dire, elle me semble plutôt « PHOBE » dans sa nature. À part le benchpress et son power-trip, y a-t-il vraiment quelque chose qui lui plaise, à celle-là?
Stéphanie à l’attaque et Boisvenu dans les goals… Le dream team des tough on crime! 😈
Devraient la mettre à l’UPAC, à te brasserais ça les Vaillancours pis les Tremblay, elle!
« Le présent billet s’est étiré au fur et à mesure que des développements survenaient. Il sera donc scindé. Suite au prochain numéro… où il sera notamment question de la faute du SPVM dans la « mise en service » d’une telle folle. »
Faute ? Je dirais que ça faisait leur affaire depui 1995…
Comme dit La Flaque ; je reste là jusqu’au prochain numéro.
@ J-F
« Je dirais que ça faisait leur affaire depui 1995… »
= = =
Ça pouvait faire l’affaire de certains, mais ça faisait pas l’affaire de tous. Il y a des policiers de haut rang pour qui l’image de la police compte beaucoup. Des comme ça, j’en ai connu. L’un de mes trèèèès bons copains a dirigé un poste de la SQ, quelque part; il est vrai qu’il possédait une formation académique, lui. 😉
L’un de mes cousins a dirigé un gros corps policier; en 95 il était décédé mais non, il n’aurait pas accepté.
Et quand j’ai travaillé au SPVM – qui s’appelait alors le SPCUM -, j’avais des amis haut-gradés que 728 aurait fait vomir. Mais à cette époque, et en particulier à l’occasion d’une grosse manif, j’ai eu connaissance d’initiatives prises par certains policiers dans la « gestion » de la manif. Pas joli…
Mais déjà, vers 1970, le SPCUM payait un cours de droit à certains jeunes lieutenants ou sergents. Il y avait un but derrière tout ça, j’imagine. Le problème, c’est qu’un avocat ne POUVAIT PAS légalement être policier; quand ces jeunes ont eu le droit d’entrer au Barreau, ils ont dû choisir entre un salaire de lieutenant (de mémoire, ±18-2000$ par année) et un salaire d’avocat au dernier échelon prévu par la convention collective – ± la moitié de cette somme. Certains sont partis pour la « Couronne », d’autres ont choisi de demeurer lieutenants et refusé d’utiliser leurs connaissances du droit dans l’exercice de leurs fonctions de policiers!
J’imagine qu’ils ont corrigé le tir depuis mon départ; ils ont eu plus de 40 ans pour le faire, après tout!
Je ne sais pas si papa et maman sont fiers de leur fifille. Ils doivent se dire qu’ils auraient dû lui acheter une guitare au lieu d’un Nintendo et lui payer des cours de diction au lieu des séances de paint ball.
Quoi qu’il en soit, cette personne n’a pas sa place dans le SPVM. Elle en est la disgrâce.
Autant de grossièreté et de vulgarité me fait vomir!
« La crainte du policier est déjà une observation de la loi »
Mettons nous à la place de tous ceux et celles qui ont été « brassés » par cette enragée depuis 1995 pour des motifs insignifiants. Et il y en a BEAUCOUP d’autres enragéEs qui marchent à l’adrénaline.
Quand à ses parents, interrogeons nous plutôt sur leurs comportements en privé envers ce bébé. J’ai comme l’impression qu’elle a souvent entendu dire que sa couche puait et je suis poli.
Par delà les campagnes de relations publiques, c’est une armée d’occupation. La répression des 22 du mois du printemps érable est révélatrice. Ils ont obéit au « QLP » contre leurs enfants, mais vômissent sur la mairie de Montréal. Ce n’est pas congruent et il y a d’autres incongruences comme de congédier le « boss » de la SQ qui en sait des chooosesssssss lui, mais qui n’ont pas rapport au Métropolis.
Comme « cadeau », gracieuseté du SPVM, je l’obligerais à suivre une thérapie chez Pierre Mailloux alors qu’il est suspendu de pratiquer la médecine mais pas la thérapie.
http://www.centpapiers.com/polemique-video-panique-et-violence-dans-une-synagogue/109984
OBSERVEZ BIEN LE TRAVAIL DE CE CLONE DE 728.
@ J-F
Je n’ai pas l’habitude de lire Renart Léveillé; j’aurais apprécié qu’il cite ses sources, de manière à permettre à ses lecteurs d’en apprendre davantage.
Il aurait été intéressant, par exemple, de savoir qui est le rabbin qui tient ce « Centre » où l’incident a eu lieu. Il aurait été intéressant de savoir que la communauté Lubavich accuse les policiers d’être antisémites. Voir le site Crown Heights.info.
Le rabbin Moshe Feiglin qui dirige cet Institut Aliya à New-York est-il ce Moshe Feiglin dont on parle sur cette page Google?
Est-ce qu’il s’agit du même Moshe Feiglin que le Haaretz décrit comme un admirateur de Hitler?
= = =
Enfin, c’est quoi, cet Institut Aliya à New-York? « Alya », c’est l’acte d’émigration d’un juif de la diaspora vers la Terre Sainte.
Ça laisse deviner que Moshe Feiglin, rabbin à New-York, est le Moshe Feiglin, politicien sioniste d’extrême droite en Israël.
= = =
Cela dit, pourquoi cette nuée de coquerelles en uniforme dans le clip vidéo? Était-il nécessaire de se mettre à 16, 18 ou 24 pour maîtriser un individu déjà assommé à coups de poing? Se pourrait-il que les policiers aient tendance à appeler des renforts non pas pour « maîtriser la situation » mais pour se donner des témoins qui pourraient nier la brutalité policière? Là, ils sont mal tombés, une caméra a tout filmé.
= = =
Une dernière question; pourquoi l’agent de sécurité qui a appelé la police n’avait-il pas été informé de la présence légitime de la victime de cette violence? Pourquoi la communauté ne se pose-t-elle pas de questions là-dessus?
Ce qui me surprend, c’est que l’Institut semble accueillir des jeunes. Pourquoi, dans les circonstances, l’agent de sécurité aurait-il été surpris de la présence de celui-là sur les lieux?
Entéka…
Bon, Je vous laisse le domaine juif.
Vous semblez ne pas avoir remarqué que la première « team » était formée d’un mâle et d’une femelle à queue de cheval. C’est la participation de cette dernière avec son « bâton télescopique »qui me fait dire « clone de 728 ».
L’agent de sécurité aura vraisemblablement tenté d’évincer le « barbu » dont on peut facilement conclure au refus d’obtempérer. N’importe quel rabbin aura eu raison de monter l’affaire en épingle avec une telle preuve « béton ».
@ J-F
N’en doutez point, j’avais noté la présence de cette policière à la queue de cheval et parfaitement compris le parallèle avec 728.
Mais j’essaie toujours d’aller au delà de la nouvelle…
Etje note, simplement, que si le rabbin est pris à partie par des Juifs en Israël, à plus forte raison est-il susceptible d’être pris à partie à New-York. Aussi bien par des Juifs que par des non-juifs que son idéologie peut « heurter ».
L’Institut où ce jeune Juif était hébergé fait donc possiblement l’objet d’une surveillance accrue, et ce, non pas pour tapocher un Juif mais pour empêcher que des Juifs soient l’objet d’attaques quelconques. Je m’étonne donc, du moins à première vue, de la réaction.
Non pas de la dénonciation de la brutalité policière: je suis 100% d’accord avec cette dénonciation.
C’est l’accusation d’antisémitisme qui me chatouille.
Le gars s’est-il fait brasser parce qu’il est Juif, ou s’est-il fait brasser parce que, à tort ou à raison, les policiers ont cru qu’il était un intrus à l’intérieur d’un immeuble voué aux oeuvres juives?
Quand un chien lève la patte et fait son pipi sur le mur extérieur d’une synagogue, la plupart du temps (!) ça n’a rien à voir avec l’antisémitisme. Cela dit, peut-être le maître de ce chien a-t-il – lui – posé un geste politique en dirigeant sciemment son chien vers CE mur-là plutôt que vers un autre mur…
Oui, je sais, je parle parfois en paraboles.
Mettons cela sur le dos de la déformation professionnelle.