Il présente un profil suffisamment intéressant pour que sa nomination à titre de délégué général à New-York ne crée aucun remous au sein de l’Opposition.
Mais, bout d’ciarge, était-il vraiment nécessaire de lui garantir un salaire annuel, toute sa vie durant, de 170000$. C’est ce petit extra qui laisse un goût amer; moi, je n’achète pas l’explication officielle, qui veut que le statut d’un délégué-général soit précaire et qu’il est donc juste et équitable de lui garantir des revenus équivalent à ceux qu’il a abandonnés pour accepter le poste.
Bin oui, pendant qu’il ira vivre à Manhattan il va perdre les contacts qu’il avait cultivés dans le Vieux-Montréal. So what? Des contacts, il pourra en nouer d’autres, et de plus haut niveau encore, pendant les mois ou les années qu’il passera à la Maison du Québec. Et c’est quand même pas à moi qu’on fera gober que personne ne lui aurait couru après pour lui offrir un job aussi intéressant au niveau des défis à relever qu’au niveau salarial. Contrairement aux Lucien Bouchard, Jean Chrétien, Brian Mulroney et Jean Charest, il n’a pas été Premier Ministre et il ne pourra pas se négocier un job d’avocat-conseil dans un méga-cabinet.
So what? Peu importe la durée du mandat qu’il aura rempli à New-York, son CV sera plus lourd à la sortie qu’à l’entrée en fonctions. Et le poids d’un CV, c’est monnayable.
Bref, le prétexte avancé par le PQ ne tient pas la route. Désolé.
Une impression de déjà vu
Mais il y a pire. Il y a cette odeur de tentative-d’occultation-de-la-nouvelle qui ternit déjà cette image d’un PQ qui disait vouloir laver plus blanc que blanc. Ce PQ qui disait vouloir gouverner autrement…
Ça sent le souffre, et le PQ va en souffère.
Étrangement, le communiqué de presse qui annonçait la nomination de M. Boisclair était annoncée ne parlait pas de son poste de sous-ministre adjoint, mais uniquement de son poste à New-York.
Ces nominations à des postes politiques à Paris, New York ou Londres ne sont jamais assorties d’une permanence dans la haute fonction publique. Jointe par La Presse, Shirley Bishop, directrice des communications au cabinet de Mme Marois, a reconnu qu’on n’a pu trouver aucun précédent où un nouveau délégué général s’est vu accorder la permanence dans la fonction publique. – Denis Lessard, La Presse, 3 décembre
Jean-François Lisée s’est donc fourvoyé, lui qui évoquait de faux précédents, dont celui de Lawrence Cannon au fédéral.
En matinée, M. Lisée a révélé que M. Boisclair avait lui-même posé cette exigence. «C’était son souhait», a-t-il dit pour justifier la décision du Conseil des ministres. – Denis Lessard, La Presse, 4 décembre
Ça n’excuse en rien. Cette exigence était inacceptable, alors que le gouvernement Marois se dit contraint d’effectuer des coupures draconiennes dans le programme de réfections des infrastructures dont certaines menacent ruine. Au nom de Québec-Solidaire, Françoise David avait qualifié le procédé d’indécent. Elle a raison.
« Il y a quelque chose d’indécent dans le fait d’offrir un tel avantage à M. Boisclair. Quel message lance ainsi le gouvernement à la population à qui il demande de faire des sacrifices pour atteindre le déficit zéro? L’austérité pour les gens ordinaires et les privilèges pour le club sélect qui fréquente le pouvoir ou le 357? Le gouvernement coupe dans les services aux citoyens et a renoncé à ses promesses importantes sous prétexte qu’il n’en avait pas les moyens. Il devrait donc faire preuve de frugalité dans ses embauches en particulier quand il nomme des amis, aussi compétents soient-ils », a lancé Françoise David, députée de Gouin. – Québec-Solidaire, communiqué, 4 décembre
Oh… avant de l’oublier, avions-vous tu jeté un oeil de tisserand sur la piqueture qui coiffe ce billet? Comme les plusses perspicaces l’auront noté, Dédé Boisclair y a été dépeint sur le gros plan d’une trame textile. Une façon d’exprimer à quel point matante Pauline prend bien soin des plusses fidèles de ses fidèles. C’est, comme qui dirait, tissé serré, c’t’amanchure-là.
Même son éminence François Cardinal…
… y allait de sa condamnation lapidaire, ce mercredi 5 décembre:
Le gouvernement Marois a en effet repoussé encore un peu plus les limites du favoritisme Lire la suite