La policière de Montréal Stéphanie Trudeau, alias Matricule 728, n’a pas comparu mardi après-midi au Palais de justice de Montréal comme prévu initialement.
Elle avait été arrêtée la nuit passée à son domicile de Longueuil pour des commentaires menaçants qu’elle aurait fait au chef de la police de Montréal en faisant allusion à l’acte meurtrier de Christopher Dorner. Ce policier de Los Angeles a tué quatre personnes, dont deux policiers, après avoir été congédié par le Los Angeles Police Department. Dorner s’est suicidé au terme d’une chasse à l’homme d’une semaine.
– Christiane Desjardins, Patrick Lagacé et Fabrice de Pierrebourg, La Presse, 19 février
Se pourrait-il que les forces patibulaires constabulaires soient plus promptes à réagir quand c’est le directeur du service de police qui fait l’objet de menaces? Pendant et dans la foulée du printemps érable, la Trudeau avait non seulement menacé de poivrer et d’user d’une violence excessive, elle était passée aux actes; les images avaient défilé en boucle dans les médias et sur le web, et la direction a mis du temps à la désarmer et à la mettre sur une voie d’évitement. Il est vrai qu’à l’époque, la maman-poule semblait davantage préoccupée par son désir de protéger poussinot 728 de la fureur de la rue que par son obligation de protéger la faune de la rue [les estis de crottés de kâlisse de carrés rouges de gratteux de guitare…] des fureurs de madame poivre-de-cayenne.
Sa propension à l’agressivité a été aussi dénonçée par ses collègues au cours des dix dernières années, a déjà rapporté La Presse, mais la sa hiérarchie n’y aurait pas donné suite. – Christiane Desjardins, Patrick Lagacé et Fabrice de Pierrebourg, La Presse, 19 février
Soyons positifs: peut-être ont-ils fini par apprendre de leurs erreurs? Peut-être se sont-ils enfin rendus à l’évidence du danger que représente cette psychopathe pour la population qu’elle avait pourtant pour mandat de défendre? Je me réjouis de cette promptitude, mais je me désole qu’elle ne se soit pas manifestée quand les indices avaient commencé à débouler… et quand ses collègues avaient prié – en vain – la direction d’intervenir.
L’examen de conscience de la police DOIT déborder le cadre du cas 728. La direction du SPVM doit se donner les outils nécessaires à la détection et à la mise au rancart des pommes pourrites. La Fraternité des policiers est elle-même à blâmer, pour son aveuglement et son acharnement à défendre l’indéfendable chez ses membres et ce, au nom des principes les plus abjects du corporatisme syndical.
Peut-être faudra-t-il mettre la hache dans cette culture de l’omerta: quand un policier fait d’la marde, ses collègues ont trop souvent tendance à se regrouper devant le tas de fiente et à nier en bloc et d’une même voix ces gestes que leur code de déontologie leur commande pourtant de dénoncer. Et quand ils dénoncent, c’est la direction qui ferme les yeux… pour que jamais la police ne donne l’impression d’avoir tort.
C’est malheureusement de cette manière qu’un corps de police perd la face… et sa crédibilité aux yeux du public. Or un corps de police en qui les citoyens ont perdu confiance, c’est un corps de police manchot, moins efficace, parfois inutile, sinon même nuisible. Lire la suite