La ministre responsable des programmes d’assurance-emploi, Diane Finlay, a été surprise il y a quelques semaines en flagrant délit de mensonge.
N’eut été d’une taupe, personne n’aurait su. Crisse de taupe!
Plus on coupe, meilleur on est. Chez les fonctionnaires de Service Canada affectés à la prévention de la fraude de l’assurance-emploi, l’efficacité se mesure à la valeur des prestations coupées. Des informations obtenues par Le Devoir montrent que ces employés sont en effet soumis à des quotas mensuels de prestations à couper, et que des objectifs « d’économies » sont établis par la direction centrale.
« La mesure d’évaluation de notre travail, c’est l’argent qu’on fait économiser au gouvernement », a confié au Devoir un employé des « services d’intégrité » de Service Canada. « On nous demande 40 000 $ par mois par enquêteur… – Guillaume Bourgault-Côté, Le Devoir, 1 février 2013
La Finlay avait nié. Courageusement.
La ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences assure que les enquêteurs de son ministère ne subissent pas de pression pour débusquer des fraudeurs.« C’est tout à fait faux », s’est indignée la ministre Diane Finley au cours de la période des questions, vendredi avant-midi. « Il n’y a pas de quotas pour les employés du département, pas de quotas individuels », a-t-elle ensuite précisé. – Presse Canadienne, 1 février 2013
Et, pour tenir lieu de copie de la preuve du mensonge, cet extrait sur fond de belle menteuse du document incriminant, [« entente sur le rendement et l’apprentissage »] tel que le journal Le Devoir l’avait mis en ligne le 25 février en format PDF. À l’époque, j’avais songé à en faire un billet, avant d’y renoncer. Mais bon, l’actualité a parfois le hoquet!
Que doit donc faire un gouvernement pour éviter qu’à l’avenir d’autres taupes viennent saper sa crédibilité? Mettre fin à ses habitudes de mentir au Parlement et à l’ensemble des Canadiens? Ou décréter ouverte la saison de la chasse à la taupe?