Par deux fois, le bureau du ministre conservateur anglophone Julian Fantino a demandé à ce que toutes ses correspondances soient rédigées exclusivement en anglais, sauf avis contraire -et ce, même si le destinataire est francophone.
Cette directive pourrait contrevenir à la Loi sur les langues officielles, qui stipule que les employés fédéraux ont le droit de travailler dans la langue de leur choix. Même si le bureau du ministre semble avoir rajusté le tir depuis, le commissaire aux langues officielles a accepté d’enquêter sur la situation, à la demande des néo-démocrates.
[…] «Je comprends que nous savons que la première langue des destinataires est le français, cependant, le ministre peut écrire en anglais s’il choisit de le faire. C’est également en accord avec la Loi sur les langues officielles», se conclut le courriel.
Ce n’est toutefois pas l’avis du porte-parole néo-démocrate en matière de langues officielles, Yvon Godin, qui a déposé une plainte à ce sujet au commissaire aux langues officielles, Graham Fraser. – Fannie Olivier, la Presse Canadienne (dans La Presse), 7 avril 2013
What if?
Bien sûr, le risque de voir un Ministre Conservative québécois de chousse ordonner à son personnel de communiquer en français avec ses fonctionnaires ou avec tout autre destinataire est assez improbable; ils sont si peu nombreux! Et surtout, ils n’en auraient pas les couilles.
Mais – on parle pour parler, là, là?
J’imagine le tollé parmi les lecteurs du National Post ou de la Montreal Gazette!
Même si le Ministre était dans son droit – ce dont je doute -, la pratique n’en serait pas moins abjecte, et d’autant plus abjecte qu’elle prend appui sur des coupures budgétaires.
Les services de traduction, ça coûte cher et la traduction, c’est presque toujours de l’anglais vers le français. Bref, aux yeux de ce gouvernement, couper dans les services de traduction, c’est couper dans les services à la communauté francophone. Ce qui est sans doute électoralement rentable, du moins dans certaines circonscriptions de rednecks à la noix.
Cette directive de Top Cop Fantino est d’autant plus abjecte, par ailleurs, qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.
Les compressions budgétaires assenées par le gouvernement conservateur à la fonction publique fédérale se font au détriment du bilinguisme et du droit des francophones de travailler dans leur langue. Placés devant l’obligation de geler ou de réduire leurs dépenses, les ministères réduisent en effet le nombre de documents internes à faire traduire et demandent aux francophones de rédiger leurs rapports… directement en anglais. – Hélène Buzzetti, Le Devoir, 19 mars 2013
Elle est de plus en plus mince, la couche de bilinguisme dont targue d’être paré ce beau grand pays. Le Canada n’est plus un pays bilingue. C’est un pays qui fait semblant. You’d better tell your friends.
Directive d’autant plus abjecte, finalement, que Fantino – et le Cabinet d’aisance auquel il appartient – n’en a rien à cirer de la réaction des francophones. Ils nous ont largués, nous les Conservateurs? À notre tour de les flusher, qu’ils se disent sans doute. Down the drain…
Des réactions…
Un certain Claude Jacques avait réagi le 19 mars 2013 à l’article signé Hélène Buzzetti dans Le Devoir:
Pas de problèmes: que notre gouvernement provincial coupe aussi dans les services faits aux anglophones, ainsi on pourra nous aussi réduire le déficit, étant donné que l’accord de la Confédération, n’est guère respecté par les Conservateurs.
Je m’inscris en faux. Désolé. Je refuse de prendre les anglos du Québec en otages en raison des vacheries d’un ancien beu.
Des Claude Jacques, il s’en trouve de l’autre côté de la Ottawa River. Comme ce « In the Light of Full Disclosure« , sur les pages de Global News:
how is this any different than the province of Quebec mandating laws that restrict the use of English… in a province that’s still part of theoretically bilingual country? Sounds like discrimination to me… we should sue the province of Quebec and immediately repeal all bilingual requirements federally. Its a wonderful way to save some tax dollars and treat all Canadians equally.
Tu veux vraiment être traité avec équité, mon coco? Alors ne viens surtout pas à Montréal, où deux des quatre universités sont anglophones et où plus de la moitié des médias parlés parlent anglais. C’est comment, déjà, à Vancouver, à Calgary ou à Toronto? Et bien sûr, le redneck, t’as jamais essayé de communiquer en français avec un Public Servant à Victoria ou à Regina… La communauté anglophone du Québec n’a vraiment rien à envier à la communauté francophone de Saskatoon, Hamilton ou Halifax.
Mais ce sont les commentateurs du Huff Post qui atteignent la quintessence de l’ignorance crasse, dont ce méprisable douchebag, assez culotté par ailleurs pour se prétendre journaliste à la pige et assez fat pour se qualifier d’auteur!
Ou cet autre, Back Ups, qui écrivait à 19h57 le 7 avril: True, we are a bilingual country… unless you happen to be in Quebec. But since Quebec doesn’t seem to be bilingual by their actions, maybe they have already separated into their own country and the rest of us don’t know about it.
Remarquable réplique, par ailleurs, du traducteur Richard in Obihiro, à 21h23:
Leaving aside the Federal government, which PUBLIC UTILITY, or which MUNICIPAL or PROVINCIAL government of your bilingual country allows individuals to communicate with them or receive bills in either official language?
Or perhaps you’re talking about something which is even more significant, such as the right to education in English? This is just one example among many, but in the Gaspé area, specifically on the Magdalen Islands, there’s an English school with a total of FOUR students and two full-time teachers. Which other province in your bilingual country would extend such services to its French population without TRYING TO HIDE behind some phony « where numbers warrant » proviso?
Honestly, now, which of these actions are the actions of a bilingual country?
Bonne question!
Un autre savant ignare, MKULTRA1, s’interrogeait à 18h33 sur la foi séparatiste du Néo-Démocrate Yvon Godin, un élu du Nouveau-Brunswick (mais ça, MKULtruc devait l’ignorer): Is Godin one of the NDP’s burnt out separatists?
Crisse que la drette est bien informée!
Et après ça, on chiale parce que Pauline oblige maintenant ses ministres à s’adresser à leurs homologues fédéraux en français!!! Au Québec, on aime que notre langue se fasse cracher dessus!!!
Ben moi, je pense qu’on peut se faire respecter en ne parlant que français aux Anglais d’Ottawa qui nous ont toujours écrasé!!!
En passant, je suis surpris de voir cet hommage (même si il est simple) à Margaret Thatcher dans l’entête de ton blogue!!! De ta part, je m’attendais plus à voir un retentissant «Qu’elle brûle en enfer!!!» en parlant de la mort de cette grande dame, toi qui est on ne peut plus opposé à elle sur l’échiquier politique!!! Après tout, ça s’en donne à coeur joie sur son cadavre encore chaud sur le blogue de Richard Hétu!!!
Mais bon, mon p’tit doigt me dit que le conservateur que tu étais à l’époque appuyait Thatcher ou, à tout le moins, la respectait!!!
une petite dose de jovialisme?
http://www.theglobeandmail.com/commentary/in-canada-french-is-a-language-of-ambition-not-decline/article10809725/
@ Proulx
Je viens de jeter un oeil sur cet entête où j’ai placé en surimpression une image de Thatcher qui sera éventuellement remplacée.
Ce qui me fait penser à quel point cette tête austère ressemblait à celle de ma mère. Beaucoup de traits communs dans le visage, et ma mère devait avoir la même coiffeuse! Sauf que ma mère, elle, avait déjà les cheveux tout gris au tournant des années ’40 et je ne l’ai pas connue autrement.
Lady Tatcher. Disez salut à Mammon, le Démon de l’Avarice et des Richesses.
Le sort des pauvres anglophones du Québec! How sad it is, isn’t!!! L’autre jour, dans une salle d’attente de Longueuil, une dame s’adresse à ma compagne et moi en anglais. Nous lui répondons poliment en anglais. Sa physionomie nous donnait à penser qu’elle était d’origine indienne; peut-être était-elle arrivée au Québec récemment. Je le lui demande et elle me dit vivre au Québec depuis 1972. Pas 2012, pas 2002, mais bien 1972, mais elle ne pouvait me dire quelques mots en français. Pauvres anglophones du Québec! !
Il y a une vingtaine d’années, je m’installe à Lachine. Les propriétaires de l’appartement que je loue sont des personnes âgées et retraitées d’origine ukrainienne arrivées au Québec au temps de leur jeunesse. Une cinquantaine d’années passées au Québec et le seul mot français qu’ils peuvent prononcer est le mot bonjour. Pauvres anglophones qui peuvent vivre, travailler, élever une famille, se faire soigner uniquement en anglais au Québec!
À Trois-Rivières existe un dépanneur tenu par un asiatique. Il y a 5-6 ans, il ne pouvait dire un seul mot en français. Et aujourd’hui pas davantage, sinon bonjour et merci. Trois-Rivières n’est pas une métropole, c’est une ville ouvrière et universitaire moyenne à très grande majorité francophone, et le gars peut y tenir un commerce pendant des années et y vivre uniquement en anglais. Pauvres anglophones du Québec.
Au temps de ma jeunesse, dans mon petit patelin d’une quinzaine de mille habitants, un chinois tenait un restaurant. Sa famille ne disait pas un mot de français mais vivait pourtant confortablement en bonne entente avec la population quasi totalement unilingue francophone. Pauvres anglophones du Québec!
Chacun-e de nous en connaît des dizaines d’exemples de ce genre. Vraiment, compatissons avec ces pauvres anglophones victimes de notre racisme et de notre xénophobie. Nous somme svraiment des ordures pour les traiter de cette façon!
@Robert Duchesne
Ca n’excuse pas la monté d’un sentiment xénophobe inquiétant que je sens, ou simplement son affirmation ouverte.
Les anglophones et cie sont pour plusieurs LA source des problèmes au Québec, comme les droits de scolarité.
Il y A une xénophobie et racisme chez certain de nous.
Dans la vie, des fois, tu peus avoir A ET B, X ET Y. Le problème que vous dénoncez est vrai, mais autant celui là.
Un mot sur Julian Fantino, le redneck en rubrique…
Son nom, mais surtout sa bobine me disait quelque chose, mais je ne trouvais pas… Eh bien, ça m’est revenu, l’homme était policier. En prime, de 1991 à 2005 il fut, tour à tour, Chef de police à London, York et Toronto… Mais surtout il a été Chef de la police provinciale de l’Ontario (OPP) de 2006 à 2010. Il a quitté ses fonctions à l’OPP dans les trente jours suivant le sommet du G-20 à Toronto qui fit son lot de vagues…
Fait intéressant: les arrestations massives, la brutalité policière, les conditions d’incarcération qui ont menées à des conditions de détention incompatibles avec l’état de droit – conditions éprouvantes particulièrement pour les francophones ayant été arrêté(e)s – ont mené à une commission d’enquête qui a produit un rapport dans lequel le nom de Julian Fantino n’apparaît nulle part et ce bien qu’il était partie prenante de la gestion du Sommet en question…
Monsieur Fantino, a aussi eu maille à partir avec au moins un policier Mohawk. Ce dernier l’ayant poursuivi, disant avoir fait l’objet d’un congédiement injuste et raciste. Tandis, qu’il était à Toronto Fantino aurait été l’homme par lequel l’ancien maire Lastman serait passé pour que des accusations déposées contre son épouse pour vol à l’étalage disparaissent…
Résumons donc: un policier de carrière, très bien connecté, pas trop regardant sur les questions d’éthique et probablement un peu raciste… depuis devenu ministre…
Permettez-moi d’ajouter mon grain de sel au thème de la détestation ou de la résistance au français s’exprimant tantôt de manière directe et tantôt insidieuse. Voici deux exemples « hard » de cette mouvance qui ne semble que peu émouvoir les membres des deux solitudes cohabitant dans le Montréal métro:
– Dernière campagne fédérale, au sortir d’un théâtre, ma conjointe et moi furent sidérés de voir la tête de Gilles Duceppe, sur une affiche électorale, le front orné d’une mire…
– Dernière campagne provinciale, une affiche de la candidate du Parti Québécois dans notre comté était ornée des mots « Fucking Frenchie »…
Enfin, sur un mode plus « soft », mais tout autant provocant, soulignons les affiches du comique Sugar Machin et de son nouveau spectacle intitulé; Ô comble d’ironie!!! « En Français S.V.P », rappelant une campagne passée de promotion de la langue nationale du Québec. La moquerie, la raillerie, l’insulte, la menace çé correct si c’est utilisé par certains dirait-on…
Tiens, je n’ose imaginer l’accueil qui serait fait à un humoriste francophone raillant et provoquant volontairement la pseudo minorité anglophone du Québec en se moquant de ses doléances et dénonçant ses travers. Entre autre chose, Le « réveil des anglais » annoncé par le concitoyen anglophone Bain, qui a tué et blessé deux concitoyens francophones, et qui souhaitait assassiner la première ministre démocratiquement élue, pourrait entre-autres faire un numéro très drôle, non?
Le show pourrait même s’intituler « I’m not srry. I dont speak french! »…
Ah, je n’ose imaginer les critiques sur les différentes tribunes et que dire des affiches qui, nul doute, seraient bien reçues par nos concitoyens de langue anglaise…
A taste of their own medicine…
@Objecteur Conscient
Il ne FAUS pas justement tomber dans ce panneau.
Les angryphones se délecteraient de la montée de notre droite radicale.
Il faus au contraire montrer que ON est ouvert.
Pas besoin de vous dire que j’étais sous le choc en fin de soirée. C’est sans doute ma photo de style documentaire qui parle le plus!
@ papitibi
Est-ce possible d’afficher directement la photo dans mon commentaire?
Mais si on succombe à la haine de retour, vous savez bien que ca va être spinné-utilisé au max.
Les anti-Québec VEULENT cà. Et on doit montrer que l’on est meilleur.
@ The Ubbergeek
Est-ce que j’ai écrit qu’il faut succomber à la haine?
Je crois que l’on fait preuve d’une très grande tolérance et gentillesse à l’égard des « angryphones ». À preuve Barbara Kay a dit cette semaine à l’émission de Charette (@ Télé-Québec) qu’elle pense que l’anglais est menacé à Montréal sans que ça réagisse fort.
@ The Ubbergeek
Tout à fait d’accord avec vous. L’idée était d’illustrer que jamais nous ne disposerions de la même latitude dans l’expression de notre mépris que nos concitoyens d’expression anglaise. Je souhaitais par l’ironie en faire la démonstration ou utilement le rappeler.
Au final par contre on est en droit de se questionner sur le mérite d’une saine retenue quand l’autre n’a de cesse de nous provoquer. Dit autrement, les provocateurs et agitateurs de tout acabit pouvant en conclure à tord à une quelconque licence…
Cordialement,
@ barefootluc
Peu édifiant et particulièrement pertinent quand on se rappelle les évènements du 4 septembre 2012…
Salutations,
@ La pancarte était à moins de 5 minutes de marche de la centrale de police du Parc Victoria. Et quand je suis retourné pour prendre une photo le lendemain la pancarte n’avait pas été enlevée. Et comme elle était sur un poteau à une intersection très achalandée de nombreuses voitures de police se sont arrêtées à cette intersection pendant au moins une dizaine d’heures après les événements tragique du 4 septembre.
@barefootluc
Bien sur, je suis contre et opposé à tout ce québec-franco-bashing etc, l’hypocrisie.
Mais la tentation de céder à la colère est temptante pour bien de nos sensables, comme sur Vigile.net…
Tenptante(?), semblables…
@ The Ubbergeek
Il m’arrive d’être dans des « partys » à Québec où les francophones sont en minorités et parfois au restaurant où autour de la table ceux qui sont nés en Amérique du Nord sont en minorités. Il faut admettre que ça demande un certain effort d’ouverture pour se retrouver dans ce genre de « partys » ou repas au resaurant.
Je n’ai aucun problème à parler en anglais ou en espagnol en autant que je ne puisse pas constater qu’on se fout de ma gueule comme par exemple Barbara Kay a pu le faire à Télé-Québec. 😉
@Objecteur 21:30
Un ami à moi – qui porte par ailleurs un nom de famille anglophone et un prénom bilingue – était propriétaire d’une pharmacie dans un environnement essentiellement anglophone et financièrement très à l’aise.
Sa pharmacie a été vandalisée pendant une campagne électorale; malgré son nom, il est francophone et souverainiste. Vitres brisées, murs aspergés de peinture, slogans haineux. Quien toé!
S’il avait été juif et subi les mêmes outrages, son histoire se serait retrouvée à la une en Israël, chez David Ouellette, sur JSS News et sur Dreuz Info.
@barefootluc
Je vais sembler fendant ou de quoi, mais à la taille du monde, les peuples acadiens-canadiens-francais-etc, on est pas grand chose… Mais faut pas non plus en faire un pusilianisme.
Aller voir les autres deviens intéressants, utiliser ces langues secondes, et on apprend des choses… comme TRÈS peu savent en dehors de l’Amérique du Nord (et encore..) qu’ici, il y a des francophones..
Je parlais une fois à une brit, et elle est tombée en bas de sa chaise quand je lui ai appris, elle était ‘o.o’. Alors, je peus comprendre qu’ils comprennent rien au début.
C’est la faute à Ottawa pas mal, comme les Olympiques récentes ont montré.
Je veus que les immigrants apprenent le français, oui, bien sur. Cependant, même un Québec indépendant demandera des gens billingues, inévitable dans le contexte, ou on se coupe à nos voisins directs – IMPENSABLE dans le contexte écologique, la crise des combustibles fossiles et tout, à venir…
Comment avoir cà ET le respect de notre langue? dur.
J’ai travaillé comme guide de pêche quand j’étais étudiant. D’après vous, qui entre le client Brit, le norvégien et l’ontarien insistait pour que les conversations se fassent en français?
Réponse: Le brit et le norvégien. Pour l’ontarien la majorité du temps, on me disait que mon anglais était beaucoup mieux que leur français et la suite se déroulait en anglais. Il faut croire que parler plusieurs langues est un peu plus valorisé en Europe. En tout cas je sentais pas mal plus de respect de la part des européens. 😉
Et comme par hasard notre meilleur vendeur était un francophone qui avaient des clients partout et surtout ailleurs qu’au Canada et aux USA. 😉
Les langues se délient sur le coup de force trudeauiste de 1982 avec le décès de Margaret Thatcher: http://www.vigile.net/Un-coup-d-Etat-constitutionnel
Je n’en reviens pas que Trudeau ait été aussi loin!!! Ça donne le goût d’aller pisser sur sa tombe, rien de plus rien de moins!!! Je comprends mieux maintenant pourquoi Thatcher n’était pas là lors de la signature de la Constitution en 1982!!! Ce n’était pas juste parce qu’elle n’était pas d’accord avec la Charte des droits!!! C’était parce qu’elle était dégoûtée par Trudeau!!! La guerre des Malouines lui a fournit le prétexte idéal pour ne pas aller à Ottawa!!!
Si tu veux mon avis, le rejeton de Trudeau est maintenant cuit au Québec!!!
@proulx
Moi, tu vois, les bras m’en tombent. Mais pas pour les raisons que tu invoques…
Trudeau père était l’un des esprits les plus brillants de son temps. Cité Libre, c’était pas La Semaine, Le Lundi le Journalle de Mourialle. Sa dénonciation du nationalisme, c’était la dénonciation du nationalisme à la Duplessis, ce en quoi il était rejoint par le père Lévesque, René Lévesque, Jean Drapeau, Jean Marchand alors de la CSN, Gérard Pelletier (La Presse/Le Devoir).
Trudeau père était professeur de droit constitutionnel à la fac de droit de l’UdeM. C’était aussi un pote du doyen de la fac de droit de McGill, Frank Scott, lui-même un modèle d’intégrité et l’un des plus grands juristes que le Qc ait connus; j’ai étalé sur Cyberpresse, autrefois, l’admiration que je voue à Frank Scott.
Quant au juge en chef Bora Laskin, il avait lui-même enseigné le droit et il était défenseur (et spécialiste) des droits civils. Laskin et Trudeau étaient sur la même longueur d’ondes.
Laskin a lui-même souffert de l’antisémitisme qui sévissait dans les milieux juridiques à Toronto; sauf erreur, il aura été le premier juif à la Cour suprême, et l’ostracisme dont il a été victime n’est sûrement pas étranger à son orientation « civil rights ».
Ma surprise est plus grande dans le cas de Laskin mais elle n’en est pas moins réelle dans le cas de Trudeau; après tout, ils ont tous les deux enseigné le droit constitutionnel et si quelqu’un sait que rien ne doit couler entre le pouvoir judiciaire d’une part et les pouvoirs exécutif et législatif d’autre part, c’est bien un profr de droit constitutionnel!
Si la chose est vraie – SI – alors je m’inquièterais bien plus du rôle qu’a pu jouer Trudeau dans la décision de la Cour – plutôt que l’inverse!
Quant au mépris de Thatcher à l’égard de Trudeau, il vient bien davantage des idéaux marxistes et plus tard socialisants de Trudeau. Et de son opposition au Conservatisme. Trudeau, c’était un peu comme le chien qu’elle aura voulu noyer, alors comme dans le proverbe elle dira que le chien avait la rage.
@Papi
Trudeau il était pas au début NPD? Et a switché Libéral pour avoir plus de chances d’êtres élus disons? (and un certain recentrage?(
@Geek 3:15
Quand Trudeau père avait l’âge qu’a aujourd’hui Trudeau fils, c’est clair qu’il était NPD. Si Trudeau père est devenu Libéral – ou plutôt s’il s’est mis un masque de libéral – c’est par pur opportunisme; jamais il n’aurait été élu sous la bannière du NPD.
En ce sens, je trouve assez ironique que Trudeau fils renie aujourd’hui les convictions qu’avait son père à l’âge que lui, Justin, a en 2013. Et tout aussi ironique le fait qu’il rejette aussi catégoriquement une alliance que son paternel croyait pouvoir réaliser à sa manière en prenant la tête du PLC.
» …mais à la taille du monde, les peuples acadiens-canadiens-francais-etc, on est pas grand chose… Mais faut pas non plus en faire un pusilianisme. » – 12:01 le 10 avril.
– The Ubergeek
Le défi de l’état-Nation a été relevé par plusieurs, et d’aucuns qui, démographiquement ont bien moins de poids que le Québec. L’Écosse, l’Irlande qui font partie du Royaume-Uni sont du lot. Les anciens états baltes, Estonie, Lettonie, Lituanie ont tous acquis leur indépendance. Des pays scandinaves, seul la Suède compte plus d’habitants que le Québec… Et il y en a d’autres…
Le jour où le Québec sortira de sa crise d’adolescence et se prendra en main, sans égard au regard de l’autre, il pourra commencer sa vie d’État-Nation et deviendra adulte. Notre identité est mal assumée et l’ensemble confédéral canadien n’est certainement pas là pour la défendre… Un pays clé-en-main ça n’existe pas. Cessons de blâmer les autres pour ce dont nous sommes en bonne partie responsable et cessons d’avoir peur de nous assumer, de trancher, et commençons à nous prendre en main. Enfin, à mon avis le respect de notre langue nationale au Québec passe par la souveraineté. Étant indépendant nous n’aurons plus à nous inquiéter de quelque forme d’ingérence que ce soit et de ce fait la pérennité du français sera bien moins préoccupante et le bilinguisme institutionnel ne posera peu ou pas de risque. Nous aurons même tout intérêt à être bilingues, vivant toujours sur un continent nord-américain, mais nos institution, seront françaises.
Autrement dit permettez-moi d’être en désaccord avec l’affirmation « on est pas grand chose ». Nous sommes ce que nous sommes tout simplement et l’émancipation de la nation Québécoise vers l’état-nation est légitime comme le sont les aspirations de toutes les nations encore en quête d’un pays. Pas plus, pas moins, mais tout autant…
L’Acadie: elle s’est faite avec les Bretons tandis que la Nouvelle-France s’est faite avec les Normands, si la déportation a prouvé une chose c’est que l’on ne peut pas continuer sa vie, comme si de rien n’était, quand les navires sont à mouiller le long de nos côtes… Ou bien tu prêtes serment ou bien tu ne le fais pas. Mais s’il advienne que tu refuse, il se peut bien que ce soit toute ta vie qui bascule dans la guerre ou la déportation. Par ailleurs, s’il est triste que la Nouvelle-France et le Québec ait été assez indifférent au sort de l’Acadie, on peut se demander ce qu’il en eût été si les rôles avaient été inversés.
Selon moi, les deux choses que partagent encore le Québec et l’Acadie de 2013 se résument à une langue commune et le fait d’avoir tour à tour, tous les deux, été abandonnés par la France.
Cordialement,
@ 10 avril 2013 à 04:13,
Objecteur Conscient
» Par ailleurs, s’il est triste que la Nouvelle-France et le Québec ait été assez indifférent au sort de l’Acadie,… »
Le Québec n’était pas si indifférent de l’Acadie. Au moment de la déportation, une partie des habitants de la vallée du St-Laurent on demandé la fermeture des frontières aux Acadiens sous prétexte qu’ils semaient la mort vu qu’ils étaient faibles et affamés.
@ papitibi 10 avril 2013 à 01:44
Bah… C’est pas grave. Un éminent spécialiste vient de nous dire @ RDI que la perception de l’importance de la séparation des pouvoirs à l’époque était pas mal moins grande qu’elle peut l’être maintenant. 😉
Moi. ça me convient pour me rassurer. ;-P
@ Objecteur 04:13
Acadie et Nouvelle-France
Je crois pouvoir me qualifier à titre de généalogiste amateur. « Amateur », dans le sens que je n’ai jamais gagné ma vie avec ça, mais je suis un « amateur » sérieux, et le résultat de mes patientes recherches, c’est une monographie de quelques centaines de pages, qui comporte en annexe des copies de plusieurs dizaines d’extraits des registres de l’état civil, dont certaines remontent aux années 1600. Tirées des fichiers microfilmés par les Mormons dans TOUTES les paroisses du Québec.
Pour chacun des milliers d’ancêtres que j’ai identifiés, j’ai indiqué une source fiable, qui pour les 19e et 20e siècle provient des « catalogues » montés par les sociétés de généalogie à même les registres tenus par les paroisses, les microfiches disponibles aux Archives Nationales, ma collection personnelle de cartes mortuaires (!) et des découpures de journaux (« obituaries » ou « actualité »). La vie de mes ancêtres immédiats y est documentée.
Mes patientes recherches m’ont permis de remonter – dans la quasi-totalité des cas – jusqu’en France et parfois au delà. Bref, pour la quasi-totalité d’entre eux, je sais de quelle région de France (ou d’ailleurs) ils étaient originaires. Et comme l’une de mes ancêtres était Catherine de Baillon – une fille du Roy issue de la petite noblesse et que son père avait shippée en Neuve-France faute de pouvoir lui payer un dot convenable – je puis remonter jusqu’à Charlemagne et au delà. Voir: http://habitant.org/baillon/figure2.htm
Bon. Tout ça pour dire que comme bon nombre de mes ancêtres, les Baillon n’étaient ni de Normandie ni de Bretagne, mais des Yvelines (Paris). Une bonne partie de ma lignée paternelle est d’origine acadienne (Grand-Pré et environs) et a subi le « grand dérangement ». J’ai retrouvé les traces de certains de leurs collatéraux en Louisiane, où j’ai passé de longs moments. Mes ancêtres acadiens remonté jusqu’au Québec, où plusieurs se sont installés dans La Naudière.
Cela dit, et sans compter la lignée royale et ses ramifications multiples, mes ancêtres venaient d’Écosse, de Belgique, d’Espagne, de Suisse, d’Autriche, d’Allemagne, et de PRESQUE toutes les vieilles provinces de France. Aucun n’était Corse, ni de l’extrême sud-est de la France; je suis déçu, j’aurais aimé avoir des liens avec Jean Giono…
Le nom de quelques petits villages de Normandie revient toutefois pas mal souvent: Tourouvre, Mortagne-au-Perche, par exemple… Ces Normands, c’étaient les descendants de vikings sanguinaires aux noms imprononçables; je suis tombé là-dessus itou…
= = =
By the way, près de 25% de mes racines sont acadiennes et au moins 20% des Québécois ont des ancêtres cadjins.
Dans mon cas, pour ce qui est de mes ancêtres du côté de ma mère, le 1er qui est arrivé sur la Côte de Beaupré en Nouvelle France il était parti de pas très loin de Paris.
Du côté paternel, mon premier ancêtre serait débarqué aux Trois-Rivières en 1608 et venait de Normandie.
Côté maternel, ma grand-mère était acadienne. C’est de là que m’est venue mon intérêt pour cette partie de notre histoire.
J’ai passé plusieurs étés dans la péninsule acadienne: Miscou, Lamèque, Shippagan notamment.
Quelques livres m’ont aidé à en savoir un peu plus su le sujet; « Le feu du mauvais temps » de Claude LeBouthillier et « Les grands dérangements » de Robert Viau entre autres. L’avènement d’internet avait permis à ma grand-maman Gallant de remonter à ses origines. Une tâche que je remets moi-même depuis trop longtemps…
Exception faite de la langue française et de l’abandon par la mère-patrie, je pense que le Québec et l’Acadie ont trop peu en commun. Je trouve cela d’autant plus dommage qu’ignorer le sort subi par les cousins acadiens nous empêche de bien saisir ce à quoi nous avons nous-mêmes échappés, n’eut été de notre propre poids démographique. L’idée même de donner le nom de l’officier ayant participé à la déportation à une ville du Nouveau-Brunswick ajoute l’insulte à l’injure à tous ceux se rappelant le rôle actif joué par Moncton dans la dite déportation…
Merci à Papitibi et Youlle pour les compléments d’infrmation, je n’en suis que plus riche aujourd’hui…
Juste pas envie de finir comme les « cajuns de l’an 2000 » chantés par Stephen Faulkner alias Cassonade… dont je propose ici un lien: https://www.youtube.com/watch?v=XIxTKHf_8zc
Sur ce laissons le bon temps rouler…
@Objecteur Conscient
J’ai des acadiens du coté de mon père. je crois.
Ceci dit, je n’ai PAS envie nom plus d’un Québec indépendant Lepeniste style de droite, fermé au monde, aux autres, passéistes, nationaleux, etc… Le fantasme de ce bouffon de Bock-Coté. Ou Néolibéral comme un certain Ex du Voir…
Tant qu’à cà, je préfère le mal qu’on connait.
Et à regarder le destin de certains pays indépendants, de Cuba à la Finlande à la Grèce et Italie de nos jours…. Je commence à devenir cynique.
Je suis pas devenu pro-Canada, Fédéraliste, jamais. J’aimerais un pays.
Mais comme QS le note, pas à n’importe quel prix.
@ The Ubbergeek
J’avoue avoir peine à saisir comment, à partir de ce que j »ai écrit, vous en arriver à évoquer votre crainte d’un Québec sectaire à la sauce Front-National. Le fascisme étant assez loin de ce que je suis… Cela étant dit, un pays, quand on le veut vraiment on le fait. On attends pas nécessairement que toutes les cartes s’évanouissent dans nos mains. On les joue câline. On attends pas toujours de voir ce que l’autre va jouer…
Les siphonnés du ciboulot il y en a partout, on ne peut pas les laisser avoir trop d’ascendant sur nous. Les États-Unis ne se résument pas qu’au bible belt et au Ku Klux Klan… L’inertie, l’indécision, la peur de même qu’un certain idéalisme me semble bien peu compatible avec la prise en charge nécessaire à l’avènement de la nation québécoise vers l’État Nation. Lorsque j’écrivais qu’un pays clé en main ça n’existe pas c’est précisément cela… Si individuellement d’abord et collectivement ensuite nous ne le voulons pas vraiment, ça n’arrivera pas. Point final.
Et vice et versa.
Le pays oui mais pas à n’importe quel prix ça ne dit pas grand chose, en fait, pour moi, ça dénote surtout qu’il y aura toujours une bonne raison pour ne pas le faire… Avec en prime le fait de nous ramener de facto dans la même dynamique stérile que l’on connaît…
L’autre solitude elle a fait ce qu’elle avait à faire pour arriver à ses fins et ça ne l’importune pas le moins du monde. Elle a menti, elle a triché et elle recommencera…en prime, elle a toujours su trouver quelques bons francophones prêt à se faire complice de leurs basses oeuvres en échange de quelques billets, d’un peu de pouvoir, ou d’un peu de prestige… En plus, nous sommes tellement vertueux qu’il ne nous viendrait surtout pas à l’idée de tricher ou mentir à notre tour. La realpolitik, Machiavel, c’est tellement pas nous…
Alors, continuons à nager dans l’eau chaude, au mieux on prendra pas froid… au pire, on sera tendre à souhait 🙂
Moi aussi je ne la comprends pas celle là… *sigh*
Si sur la toile certains pseudos et avatars le sont moins et parfois ils ont carrément le don de faire lever le coeur…. Ainsi, lorsqu’en fin de billet vous rapportez un nouvel exemple de Québrc bashing primaire où l’on confonds le député néo-démocrate d’Acadie-Bathurst, le néo-brunswickois Yvon Godin, pour un séparatiste québécois… moins que l’absurde du propos c’est le pseudo utilisé pour signer.
MKULTRA1.
MK ULTRA, voyez-vous, c »était le nom du projet « scientifique » mené par le sinistre Dr Cameron à l’université Mc Gill… Les expériences mesuraient notamment sur l’usage et surtout l’effet des psychotropes sur des personnes souffrant de déficience intellectuelle. L’expérience commandée par les services secrets américains (CIA) utilisaient les malades , des gens vulnérables, comme des cobayes et sans sans aucun consentement préalable…
MK ULTRA a un peu égratigné la réputation de Mc Gill, mettons…
Pour revenir au pseudo, s’il a été choisi sciemment, il est du même ordre que des pseudos genre Zyklon-B ou KKK#1 (-note: les deux pseudos sont de mon crus, peut-être existent-ils ou peut-être n’existent-ils pas, leur seule fonction ici est analogique, merci-). Anyway, le pseudo de MKULTRA1 est au pire un brin troublant s’il est associé à autre chose complètement. Mais, s’il fait un lien avec l’expérience de Cameron c’est vraiment dégueulasse…
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* Merci à ma blonde pour le rappel relatif à l’expérience de Cameron à McGill qui m’a inspiré ce commentaire. O.