L’appui indéfectible du Canada à Israël serait-il en train de coûter des jobs au Québec? Et le refus des USA (et du Canada) de reconnaître l’État palestinien serait-il lui-même responsable de ces attentats qui se trament et dont l’apatride Raed Jaser est accusé? Si la Palestine avait été reconnue, Raed n’y aurait-il pas été déporté en 2004?
a) le siège de l’OACI à Montréal
L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) est la seule agence de l’ONU à avoir son siège au Canada; créée en 1947, elle compte plus de 500 diplomates, fonctionnaires et experts à ses bureaux de Montréal. Sans compter les membres des délégations nationales auprès de l’organisme.
Sollicité par le Qatar, l’OACI pourrait déménager dès 2016. Adieu veaux, vaches, cochons? Adieu, emplois bien rémunérés? À l’appui de la candidature de sa ville-phare, Doha, l’Émirat plaide…
… le climat hivernal de la ville québécoise et et la distance qui sépare cette ville de l’Europe et de l’Asie. Il a également déploré les difficultés que rencontreraient, selon lui, les membres des délégations pour obtenir des visas canadiens.
Le Qatar s’est engagé à construire pour l’OACI un siège ultramoderne et à couvrir ses dépenses d’exploitation. Le riche émirat se propose par ailleurs d’exempter totalement tant l’organisation que son personnel – environ un millier de personnes – des taxes et impôts.
La proposition sera probablement examinée lors de l’assemblée triennale des 191 membres de l’organisation prévue à l’automne, du 4 septembre au 4 octobre. – Le Monde, 25 avril 2013
Mais il y a plus…
L’International Air Transport Association (IATA) occupe 126000 pieds carrés à son siège international de Montréal; elle détient un bail jusqu’en 2030. L’IATA regroupe 240 compagnies aériennes à travers le monde et ses membres assurent 84% du trafic aérien mondial. Ça n’est toutefois pas l’effet du hasard si l’IATA et l’OACI sont voisins depuis les années ’40. Si l’OACI devait quitter Montréal dans trois ans, est-ce également la fin de l’aventure montréalaise de l’IATA.
En 2030, à l’expiration de son bail à la tour de la Bourse? Ou peut-être même beaucoup plus tôt? Pour ma part, je ne serais guère surpris que le bail – renouvelé en 2011 – comporte une clause échappatoire au cas de départ de l’OACI… Après tout, la seule raison pour laquelle l’IATA y maintient son siège, c’est la proximité de l’OACI. Surtout que l’importance de plus en plus réduite de Montréal sur le plan aéroportuaire ne saurait à lui seul justifier la présence de l’IATA.
L’appui sans réserve du Canada à Israël lui a déjà coûté le siège qui lui revenait traditionnellement au Conseil de sécurité; mais ça, c’était plus dur sur son égo que sur sur son économie. Mais si on ajoute à cela son désengagement envers les pays en voie de développement et un mépris de plus en plus marqué envers l’ONU, Montréal va devoir ramer en titi pour conserver l’OACI! Et comme si ce n’était pas assez, il y a l’argument fiscal.
Question bête et méchante: si le Canada avait conservé la sympathie de la communauté internationale, le Qatar aurait-il cherché à lui arracher le siège de l’OACI? Ce qui est dommage, c’est que de tous les Canadiens, les Québécois sont les plus opposés à ce gouvernement; mais ce sont eux qui vont faire les frais de la colère des richards du Qatar.