Non, mais y va-t-y finir par apprendre, c’te moineau-là?
Avant sa nomination au Sénat, Pierre-Hughes Boisvenu était aussi respecté que respectable, et la cause – par ailleurs très noble – qu’il portait à bout de bras bénéficiait largement de cette réputation de père courageux et tenace qu’il s’était donné.
Depuis qu’il est entré en politique partisane, il accumule les bourdes, aussi bien sur le plan éthique que sur le plan politique, lui dont les statements comportent trop souvent une dose de mépris rarement égalée.
Ça n’est pas sans conséquences, et si je dénonce l’homme avec une telle virulence, c’est justement parce qu’il nuit désormais à la cause qu’il défendait autrefois si bien.
Alors qu’il était vraisemblablement atteint d’une crampe au cerveau sinon d’une forte fièvre, il avait suggéré que l’on laissât aux condamnés à mort une bonne corde, de manière à respecter leur liberté individuelle de mettre fin à leurs jours et le choix collectif des électeurs du Parti Conservatif à se dégager du financement du système carcéral.
C’est sans doute en raison d’une récidive de la maladie qu’il avait complètement perdu de vue qu’il avait établi sa résidence au domicile de son adjointe Isabelle Lapointe et facturé pendant trois mois des frais de déplacement depuis son « domicile principal » à Sherbrooke. C’est sans compter que, malgré l’avis que lui avait transmis le Conseiller à l’éthique du Sénat en 2012, il avait décidé de passer outre et conservé la jolie dame à son service pendant 6 mois avant de s’assurer qu’elle soit mutée le 11 mars 2013.
En février, rapporte Agnès Chapsal de l’agence QMI, il avait témoigné de sa connaissance encyclopédique de la maladie mentale et de son respect proverbial à l’égard des personnes qui en sont atteintes:
«Ces gens ne prennent pas leurs médicaments, consomment boisson, drogue et deviennent des bombes ambulantes»
Plutôt que de reconnaître les qualités de leader de cet être d’exception, l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) a préféré lui décerner le 29 mai son prix Citron.
«Ses propos renforcent les liens exagérés entre la violence et la santé mentale, laissent croire que la médication est une panacée et opposent à tort les droits des familles à ceux des personnes ayant reçu un diagnostic psychiatrique», a affirmé l’AGIDD-SMQ.
L’honorable membre de la Chambre haute avait juré avoir mis fin à sa relation avec Madame Lapointe.
À vrai dire, on s’en fout.
Or, M. Boisvenu a confirmé à La Presse hier qu’il fréquente de nouveau Mme Lapointe «à l’occasion». […] De plus, au cours des dernières semaines, M. Boisvenu a fait des démarches auprès du greffier du Sénat et du président du comité de la régie interne de la Chambre haute afin de prolonger la durée des vacances consenties à son ancienne employée. – Joël-Denis Bellavance, Martin Croteau, Hugo Degrandpré, La Presse, 14 juin 2014
Que le bonhomme ait recommencé à fouiller les entrailles de la dame, ça n’intéressera personne… et surtout pas moi. Qu’il y trouve cependant prétexte pour chercher à lui obtenir des faveurs à même les ressources financières de l’État, là, par contre, ça ne va plus. Boisvenu n’en est pas à un premier conflit d’intérêt près, mais il semble incapable d’apprendre de ses propres errances.
On peut ici parler de trafic d’influence et de corruption. On peut également parler d’un sale caractère: mossieu le sénateu n’a pas digéré le ton utilisé par le Sénateur David Tkatchuk, président du Comité de régie interne du Sénat.
De retour au trio des journalistes de La Presse:
Selon des sources au courant des tractations, on a alors clairement fait savoir à M. Boisvenu que sa démarche était inappropriée, ce que celui-ci a reconnu sans détour.
«C’est M. Tkatchuk qui m’a répondu en me disant que pour eux, le dossier est clos, a indiqué le sénateur Boisvenu. C’était un ton très sec.»
Le sénateur se défend de s’être servi de sa position pour qu’une institution publique accorde un traitement de faveur à son amie de coeur. C’est pourtant précisément ce que lui reprochent des sources sénatoriales au courant du différend. «Le greffier travaille pour des sénateurs et vous l’appelez pour demander des privilèges pour quelqu’un avec qui vous êtes en relation, a dit l’une de ces sources. C’est de l’influence indue.»
Cette ténacité considérée comme digne de la plus grande admiration alors que Boisvenu dirigeait cette Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD) qu’il avait fondée en 2002, a depuis son entrée au Sénat fait place à un entêtement maladif.
Le manque d’intégrité intellectuelle et personnelle du bonhomme tire la réputation de l’AFPAD vers le bas; je comprends qu’il n’y est plus of-fi-ciel-le-ment associé, mais son nom demeurera à jamais indissociable de celui de l’Association. Et dans le cadre d’une éventuelle campagne de financement, le nom Boisvenu devient de plus en plus un handicap. Si l’homme ne sait pas distinguer entre ses intérêts personnels et les intérêts de l’État, pourquoi n’aurait-il pas… quand il présidait les destinées de l’Association?
Suffit que la question puisse être posée – à tort ou à raison – pour que le mal soit fait.
Et quand c’en est rendu que même les collègues Conservateurs du Sénateur sont incapables de blairer ses écarts de conduite, c’est qu’il y a un problème…
Réprobation unanime (AJOUT)
«A priori, le Sénat a eu raison de dire non à cette demande inappropriée», a déclaré le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Peter Van Loan.
«Les amis des sénateurs et les amis du parti ne devraient pas avoir ce genre de passe-droit», a affirmé le député du NPD Alexandre Boulerice. – Hugo DeGrandpré, La presse, 15 juin 2013
Boisvenu s’est même dit outré par la manière «disgracieuse», «cavalière» et «impolie» dont M. Tkatchuk et le greffier du Sénat ont traité le dossier [de la demande d’étirement des vacances de madame sa blonde]. – Joël-Denis Bellavance, Martin Croteau, Hugo Degrandpré, La Presse, 14 juin 2014
Et si c’est l’acharnement maladif de Boisvenu et son refus d’accepter que des règles puissent s’appliquer à son auguste personne qui avaient provoqué l’agacement sinon l’exaspération du Sénateur Tkatchuk et du greffier du Sénat?
Tête enflée. Arrogant. Condescendant. Méprisant. Borné. De plus en plus isolé. Et la liste s’allonge…
En temps qu’un de ces « crisses de freaks mental dangereux’, je lui enjoint de se la fermer sur ce sujet.
Pas rap’ mais intéressant http://blogues.lapresse.ca/sciences/2013/06/14/note-de-service-a-jacques-brassard/
@fem_progress
C’est une « note de service » pour Brassard qui est bien envoyée et très intéressante. Malheureusement ti-Jacques tombe en vacance et son blogue devrait rester fermé jusqu’à l’automne, on ne pourra donc pas lire ce qu’il a à en dire. La section des commentaires semble d’ailleurs déjà fermée…
Qu’il a pris des faux plis depuis qu’il a accepté le poste de Sénateur à Ottawa. Dommage qu’il ne s’en rend pas compte…