Sauvée par « la cloche »?
C’est qui, ça, la cloche? Les enquêteurs du SPVM qui ont analysé et filtré les p’tits bouts de film de poivrage et 27 témoignages provenant – en majorité – de policiers membres du même syndicat que 728? Les deux couronnes de Québec qui ont analysé cette preuve déjà soigneusement mâchouillée par les enquêteurs du SPVM? Le Directeur des poursuites criminelles et pénales?
C’est poche!
Le DPCP tente – bien maladroitement – d’expliquer la démarche intellectuelle des deux procureurs de Québec qui ont examiné le dossier tel que monté par les confrères de Matricule 728. Ce faisant, il n’a pas l’air de se rendre compte du ridicule de la position qu’il défend.
C’est par souci de transparence et pour éviter tout soupçon de partialité que le DPCP a confié à des procureurs qui ne sont jamais en contact avec les policiers de Montréal le mandat d’examiner le dossier de 728.
Fort bien. Mais diantre, si le risque d’une apparence de conflit d’intérêt ou d’une apparence de risque de partialité au niveau des procureurs était tel qu’il aura semblé opportun de faire appel à des analystes qui n’ont pas affaire aux membres du SPVM, pourquoi le risque d’une apparence de conflit d’intérêt ou de partialité de la part des enquêteurs du SPVM n’a-t-il pas effleuré le cerveau des deux procureurs chargés d’analyser le dossier? Pourquoi ce risque n’a-t-il pas dès le départ fait tiquer le Directeur des poursuites criminelles et pénales?
L’extrait vidéo que tout le monde a vu sur YouTube ne dure que quelques minutes mais la séquence a duré des heures, la manif avait été déclarée illégale, on demande alors aux policiers de disperser les manifestants, bla bla bla
Bullshit! La Direction des poursuites criminelles et pénales essaie d’endormir le bon peuple, et fait complètement abstraction des obligations que leur Code de déontologie impose aux policiers. Que la madame ait fait face à des milliers de manifestants plus ou moins hostiles depuis des heures, désolé, mais ça n’est pas pertinent: aucune des personnes qu’elle a agressées en les aspergeant de gaz poivre ne représentait une menace, ni pour elle, ni pour le public, ni pour ses collègues, ni pour des biens meubles ou immeubles des alentours. Ce sont là les seuls éléments qui importent.
Par application de l’article 6 de son Code de déontologie, matricule 728 devait s’abstenir d’avoir recours à une force plus grande que celle nécessaire pour accomplir ce qui lui est enjoint ou permis de faire. Poivrer des passants non menaçants, c’est faire usage d’une force plus grande que nécessaire. Period! Pareillement, l’article 11 du Code de déontologie interdit à un policier d’exhiber, manipuler ou pointer une arme sans justification. Or non seulement la bête a-t-elle pointé son atomiseur de gaz poivre [légalement, c’est une arme de service!] mais elle en a fait usage contre des victimes au comportement inoffensif!
De voir la DPCP faire preuve d’une telle malhonnêteté intellectuelle, ça me dégoûte!
La preuve n’était pas concluante.
Combien de procureurs de la Couronne ignorent encore la « rumeur » qui veut que les policiers arrangent la preuve quand ça les… arrange eux-mêmes de le faire? Combien de procureurs de la Couronne feignent d’ignorer que les policiers se protègent entre eux, par « solidarité syndicale »?
Et ici, arranger la preuve, ça peut prendre toutes les formes que l’on voudra, depuis les « ça, enlève ça de ton rapport » et la réécriture des rapports d’incidents pour les rendre conformes jusqu’à la mise au rencart des éléments de preuve qui entrent en contradiction avec LA thèse.
Quand l’accusée est une police à matricule, pas sûr que les enquêteurs du corps de police auquel elle appartient vont informer la couronne des éléments de preuve qui tendent à incriminer la collègue!
Il y a une quarantaine d’années, j’ai travaillé au SPVM – qu’on appelait alors le Service de Police de la Communauté Urbaine de Montréal (SPCUM). Au bureau des avocats du Service de police. J’y ai passé quelques années, et c’est pas à moi qu’on va faire croire que le cover-up n’existe pas chez les policiers, surtout que des policiers, j’en ai interrogé par centaines au cours de ma carrière et c’est pas vrai qu’ils disaient toujours vrai!
Je comprends que le dossier de la poivrette est distinct de celui de l’intervention sur la rue Papineau, qui a fait l’objet d’une enquête distincte et dont on en saura davantage d’ici quelques semaines. Je comprends que devant un Tribunal, on ne mêle pas les choux et les navets. Mais au niveau de l’enquête, il me semble à moi que, avant de conclure que les policiers du SPVM avaient fait une enquête complète et impartiale, et surtout avant de conclure qu’on leur avait transmis un dossier COMPLET, je me serais posé une ou deux questions…
Après les incidents de la rue Papineau, madame 728 a confisqué au moins un téléphone portable appartenant à un des témoins – qu’elle a eu le culot d’accuser d’entrave pour avoir canné la preuve de sa bestialité! C’est d’ailleurs une manie qu’ils ont de confisquer caméras et téléphones. Pourquoi? Pour détruire la preuve de leurs agissements criminels, kâlissse – ce qui constitue en soi une entrave à la justice… et l’entrave à la justice, c’est aussi un acte criminel!
L’appareil qu’elle avait confisqué sans droit, rue Papineau, a continué d’émettre vers un autre appareil. La conversation que 728 avait enregistrée à son insu n’avait-elle pas trahi un certain exercice de maquillage de la preuve? De mémoire, il me semble que oui. Et si tel était le cas, est-ce que ça n’aurait pas dû rendre les deux avocats de la Couronne plutôt circonspects à l’égard de la qualité de la preuve qu’on leur présentait dans le dossier du gaz poivre?
Deux poids deux mesures?
Quand un simple citoyen conteste en pleine face du policier la légitimité d’un billet d’infraction, que se passe-t-il? Si tu penses que t’es pas coupable, tu iras contester devant le juge, de répondre le policier.
Combien de billets d’infraction les policiers de Québec et de Montréal ont-ils émis aux seules fins d’écoeurer les carrés rouges? Quelle est la proportion de ces carrés rouges qui ont été acquittés de l’infraction qui leur était reprochée? Plutôt élevée, me semble-t-il…
Il y a une trentaine d’années, un tit-coune à matricule m’a intercepté à l’ouest de Tadoussac; plutôt que d’aller témoigner de mon innocence au Palais de justice de La Malbaie, j’ai préféré payer (et ainsi plaider coupable!).
Encore une fois, je sais distinguer entre une accusation portée en vertu d’un règlement municipal ou du Code de la sécurité routière, d’une part, et d’autre part une accusation portée par application du Code criminel. Je suis quand même assez bien placé (et formé) pour le savoir. Cela dit, l’impression qui va demeurer ancrée dans l’esprit d’une bonne partie de la population, c’est que les policiers sont au dessus des lois.
Politiquement, c’était pas très brillant de la part du DPCP. Surtout que pour la qualité du raisonnement juridique, il va devoir repasser.
Désolé, mais la bullshit, on a beau l’apprêter comme on voudra, ça reste de la bullshit.
Commentaire sur cette image
M’est avis que l’illustrateur est aussi poche que la situation qu’il dénonce. Bon chien, qu’il dit; pas mordre! Mais c’est même pas un chien qui croque dans le logo du Directeur des poursuites. Cé un T-Rex, niaiseux!
Ces clowns n’ont pas compris qu’ils donnent raison à tous les anarchistes, Anonymous, etc..
Est-ce que je rêve, mais nos dirigeant sont de plus en plus ti-casse de bain.
J’ai l’impression que ce genre de niaiserie ce multiplie.