L’héroïne des souffrants
Articulée et convaincante, Isabelle Gaston se rend disponible pour les médias. Trop, diraient certains. Mais les journalistes l’ont mise sur le speed dial. Dès que se produit un drame familial, hop là, on présente un micro au docteur Gaston. Mais on doit se rappeler que nous sommes avant toute chose, en présence d’une femme qui a vécu le summum de l’horreur et qui souffre encore. Pas d’une critique impartiale en matière de justice. La souffrance est souvent mauvaise conseillère.
Peut-on lui suggérer, avec tout le respect possible, un peu plus de pudeur et de retenue?
Son geste mardi à la commission a mis bien des gens mal à l’aise. On la sentait très fragile. Si certains disent qu’elle est une sainte, elle n’a pas à devenir une martyre. – Lise Ravary, Journal de Montréal, 28 mars 2013
Les trop nombreuses interventions d’Isabelle Gaston créent un malaise, titrait alors Lise Ravary. Il y a le nombre et la nature des interventions, et il y a – malheureusement – la qualité de leur contenu.
Pensée magique?
« Je ne vois pas comment ça pourrait faire autrement que d’avoir un nouveau procès« , déclarait-elle après les plaidoiries devant la Cour d’appel, ce 30 septembre.
C’est quoi, déjà, la profession de la dame? Ah oui, j’me souviens: urgentologue… Qu’une urgentologue puisse se laisser envahir par la pensée magique et puisse faire preuve d’un jugement et de réflexes aussi déficients, ça ne me rassure pas vraiment sur les capacités de la dame d’exercer sa profession.
Comment réagira-t-elle en salle d’urgence devant un enfant qui pourrait présenter les symptômes d’une affection requérant des soins immédiats et suivis? Va-t-elle nier l’évidence et retourner cet enfant chez lui sous prétexte que – pensée magique oblige – il ne faut surtout PAS poser ce diagnostic qui risque de chagriner les parents?
La Cour d’appel, ça ne carbure pas aux émotions. Désolé, madame Chose, vous qui courez après les journaleux pour offrir vos larmes en pâture à leurs micros. Et désolé, messieurs/dames les journaleux de l’ethnie Québecor, vous qui tendez le crachoir à la dame sans vous soucier du tort incommensurable que votre course au sensationnalisme risque de causer non seulement à Isabelle Gaston mais à ses proches.
À vrai dire, ça me dégoûte.
«Il est vraiment dangereux. En aucun temps il a perdu le contact avec la réalité, il savait très bien ce qu’il faisait», a indiqué l’oncle des petites victimes, Patrick Gaston, dans une entrevue à LCN lundi matin.
C’est aussi l’avis de la Couronne qui souhaite que le verdict de non-responsabilité criminelle rendu contre Guy Turcotte il y a deux ans soit cassé. – Agence QMI, Le Journal de Montréal, 30 septembre 2013
Minute, moumoute, c’est du droit, et le droit n’est pas affaire d’émotions! J’y reviendrai plus loin