Il m’arrive de me commettre dans les médias étrangers – comme le WaPo, par exemple. Ou encore de me glisser dans leur cage et de chatouiller les gorilles qu’héberge le National Post.
La Charte-à-Drainville a provoqué chez nos voisins quelques haut-le-coeur; même que parfois, le vent a rapporté de l’ouest et même du sud quelques relents de vomitoire. Faut dire, à la décharge des éditorrieux de Washington ou de New-York que là-bas, ils ne lisent pas le Québécois; ce qu’ils savent – ou croient savoir de nous, ils le tiennent de ce qu’ils ont lu dans les médias de Toronto.
Et tout le monde sait, de Vaudreuil-Dorion à Blanc-Sablon, combien ils nous chérissent, ces Rest-of-Canadians. C’en est vraiment touchant…
Non, le Post ne leur sert pas des bananes au déjeuner. M’enfin, pas le fruit. Juste la pelure, et ils sont fort nombreux à pogner une débarque su’à p’lure…
À commencer par u certain Second Class, le 5 octobre, à 0h10:
it was a french speaking Quebec nationalist who disguised himself as a Canadian nationalist named Pierre Trudeau who imposed « bilingualism » (frenchification) on all English speaking institutions. […] Quebec nationalist Trudeau imposed « bilingualism » (frenchification) but not in Quebec. Trudeau, Parizeu, Levesque, Bourassa, they were all the same.
Ouep! Trudeau et Lévesque, même nationalisme, même combat! Surtout, que personne ne s’étouffe, là, là…
ChrisInNepean a osé répondre au gorille quelque chose comme « Pierre Trudeau a plutôt donné aux francophones un accès à la fonction publique fédérale qu’ils n’avaient pas auparavant; peut-être le processus est-il allé trop loin mais la démarche de Trudeau était raisonnable et équitable » [ma traduction].
Faux, de rétorquer Second Class: Trudeau a conféré à de soit-disant «francophones» un avantage indu dans le processus d’embauche. […] Vous croyez – à tort – avoir compris «la véritable intention» qui sous-tend ce bilinguisme, ou plutôt cette francisation forcée, que vous qualifiez d’équitable et de sensée, et vous exposez ainsi une fois de plus votre bigoterie et votre hypocrisie purulente. Les anglophones exercent leur contrôle sur une institution essentiellement anglophone et vous osez affirmer qu’ils n’en auraient pas le droit? [1]
En somme, ce Second Class n’est rien d’autre qu’un Rhodésien ou qu’un Afrikaner outré de voir ces crisses de nègres qui étaient là avant lui affirmer leur droit à l’égalité des chances… Une sorte de White Supremacist dont le droit divin à la domination reposerait non pas sur la couleur de la peau mais sur la couleur de la langue. Son pseudo de Second Class traduit sa colère et sa frustration devant l’obligation qui lui est faite de partager la première marche du podium, qu’il estimait être sa chasse-gardée.
Le Canada as a whole est une institution anglophone. Francophones, contentez-vous de ramper devant vos maîtres. Je cite ce trou de cul: English speakers dominate an English speaking institution and you claim that was wrong…
Multcult, is simply cultural marxism by another name, it’s intent is to divide and to destroy, opposition to that ideology is of course absolutely normal for those that respect the idea of one Canada for all Canadians.
Justement, le zouf Le bilinguisme n’est PAS du multiculturalisme; le Canada de Trudeau, c’était le bi-culturalisme. C’était les deux peuples fondateurs, lé-z-Anglas pis lé Franssa... comme si, avant les deux peuples fondateurs, il n’y avait pas eu les Premières nations. Et comme si les Irlandais n’avaient pas haï ces Anglais qui leur avaient enfoncé leur langue dans la gorge.
Et le multiculturalisme, le Québec n’en a rien à cirer, par ailleurs, ce qui démontre à quel point Mossieu Second Class est bien informé! De kossé qu’on veut, c’est l’interculturalisme: des cultures vivantes qui convergent vers une québécitude qui s’exprime en français dans l’honneur et l’enthousiasme, pour paraphraser Mulroney.
C’est alors qu’un certain Papitibi venu d’on ne sait où s’amène dans l’arène. Il est 11h59, ce 5 octobre. Je le cite in extenso:
You really don’t know what you’re talking about! Trudeau and « nationalisme Québécois », it’s like fire and ice.
Have you ever read at least a translation of some of Trudeau’s writing in « Cité Libre »? Nope!
I’ve read Trudeau’s Cité Libre ever since I was 14 or 15; Trudeau strongly opposed to Duplessis, a Quebec former Conservative leader who changed the Quebec Conservative Party’s name to « Union Nationale ». As a matter of fact, Trudeau (a former Constitutional Law teacher in Montreal) saw the federal government and the Supreme Court as the last line of defense against Quebec’s nationalism.
As a matter of fact, Trudeau’s opinion on nationalism amounted to contempt. And your knowledge of the matter amounts to ignorance. Or, should I say, « bad faith »
= = =
« Trudeau imposed « bilingualism » (frenchification) but not in Quebec. »
Here again, you have been misled. Trudeau did impose « bilingualism » in Québec as well… at the post office, within the RCMP, at the airport and – generally speaking – in every Canadian Government agency in Québec, just like he did for BC or PEI or Ontario.
Vous avez été induit en erreur? Voilà un bien joli understatement, dans la bouche du commentateur! L’expression juste, ça aurait dû être « Tu mens comme tu respires, ordure! » On dirait bien, par ailleurs, que la plupart des Rest-of-Canadians sont en même temps très prompts à dénoncer l’affichage bilingouale au bureau de poste de Saskatoon tout en niant que le bureau de poste de Les Éboulements soit tenu au même affichage bilingouale. Bin oui, Trudeau avait EXCLU le Québec de l’obligation d’afficher bilingouale!!!
But he never forced the BC government or the city of Vancouver to turn bilingual. Oh, by the way, an English-speaking Québécois will be answered in English by the Town of Montreal or the Gouvernement du Québec. Have you ever heard of a French-speaking person in Calgary or Vancouver being answered in French by the city of Calgary, the City of Vancouver or the provincial government in provinces other than Ontario or New-Brunswick?
By the way, I am a proud French-speaking Québécois [a full-patch separatist!], and I strongly oppose tne Parti Québécois’ Charter of Québec’s values.
Coriace, le Second Class. Et pas du tout impressionné par les arguments dérisoires de ce révisionniste notoire qu’est Papitibi, à qui il fit cette réponse le 5 avril, à 16h28:
Les francophones du Québec réinventent les faits et leur argumentation est basée sur des prémisses fausses. Trudeau et Levesque étaient deux extrémistes de la langue, l’un ayant besoin de l’autre dans la poursuite de leur objectif commun d’imposer aux Canadiens un État de langue française; ils ne se distinguaient l’un de l’autre que par le choix des moyens et le niveau de la prédominance du français; leur opposition apparente, ça n’était que du cinéma. Un numéro bien monté, mais ça demeure quand même du cinéma. [2]
Le vieux bouc abitibien n’allait quand même pas s’en laisser imposer. J’en cite la réplique:
Your nick should rather read « third class ». Instead of talking about « false narratives and false premises manufactured by french speaking Quebecers », I suggest you stop relying on third hand or fourth hand information from biased medias and start reading or listening to the original.
I suspect you can’t understand French, though. « False narratives and false premises » are for those who could NOT hear and understand their thoughts, directly from the horse’s mouth. Sorry.
Psss! Message subliminal à l’intention d’un tit-coune de
2425 ans, que je ne vais pas nommer ici mais qui va sans doute me reprocher de n’avoir pas fourni la traduction des propos de Papitibi; si je ne l’ai pas fait, c’est que je ne voulais pas être accusé d’avoir trahi la pensée du grand homme par une traduction inadéquate! 😉 [3]I also suspect Trudeau and Lévesque both passed away long before you were born. Well, to me, they’re not just History; I’ve met with both, and I have witnessed their political carreer from the very beginning.
Sorry, Folk, but I DO know what I’m talking about. You don’t.
= = =
Trudeau was a constitutionalist. A civil rights specialist. There are things he knew of, which the English speaking Canadians should not be proud of. Ontario’s Regulation 17, for instance. Google it, you’ll find out. Manitoba did even worse.
I personally find « bilingualism » policies all over Canada counter-productive, as far as the french-speaking communities outside Quebec. They won’t survive. Period. Under the circumstances, why should I care about the English-speaking community in Québec?
Surprisingly enough, I do care. As did René Lévesque. To his fellow Québécois who were ready to kill those rights, Lévesque’s unique answer had always been « Over my dead body ».
An extremist? Really?
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[1] Trudeau made it possible for so called « francophones » to have an unfair advantage in the hiring process. […] You pretend to understand the « original intent » of imposed « bilingualism » (frenchification) , which you don’t, and you describe it’s imposition as « sensible » and « fair » once again exposing your bigotry and festering hypocrisy. Translation, English speakers dominate an English speaking institution and you claim that was wrong… […] Multcult, is simply cultural marxism by another name,
[2] I am well aware of the false narratives and false premise’s manufactured by french speaking Quebecers. Trudeau and Leveseque were both french language extremists who needed each other in order to accomplish their goals of manufacturing a french language state. The only real difference in the Trudeau vs Leveseque paradigm is in the scope and degree to which french language extremism would be imposed. The Trudeau vs Leveseque act was a good one, I’ll admit that, but it was an act nonetheless
[3] L’opinion de Papitibi n’a-t-elle pas déjà été expliquée sur le présent blogue, de long en large et de bas en haut, dans la langue de Richard Desjardins et de Raoul Duguay?
@Papitibi
Vraiment très intéressant et surtout rafraichissant!