Après les cuvettes, les cannettes, les tablettes et les Yvettes, v’là les Janettes; on n’arrête pas le progrès!
La madame Bertrand autrefois célébrée par Mouffe et Charlebois remise son crucifix et sort de sous son hijab, en publiant un court texte dans Le Devoir, la Presse et le Journal de Montréal: [extrait]
En ce moment, le principe de l’égalité entre les sexes me semble compromis au nom de la liberté de religion. J’aimerais vous rappeler que les hommes ont de tout temps et encore de nos jours utilisé la religion dans le but de dominer les femmes…
C’est vrai. Mais ce n’est là qu’une piste de réflexion parmi bien d’autres, dont j’aurais souhaité que ces femmes de tête les explorent plus en profondeur. Et surtout, ça ne me fera pas changer d’idée…
C’est vrai, et j’en étais pleinement conscient au moment où, nonobstant, je me suis prononcé contre l’interdiction des signes religieux ostensibles, mais en faveur de l’interdiction des signes religieux ostentatoires – ceux qui sont portés avec ostentation dans un but politique ou prosélytique.
Certains Juifs portent la kippa parce qu’ils sont croyants et fiers de leur judéité. D’autres la portent pour porter un message politique: Israel rules! Certaines musulmanes portent le hijab comme d’autres, ailleurs, portent le kimono, le sari ou le poncho. Et c’est alors un trait culturel. D’autres portent le voile comme le Christ portait sa croix et en signe ostentatoires de soumission à l’ordre établi – celui des hommes.
Comment les distinguer les uns des autres? En cas de doute, mon réflexe à moi, c’est la tolérance. Mais tolérance n’est pas nécessairement synonyme de naïveté. Ni synonyme de laxisme à l’égard des abuseurs.
Mais il y a plus.
Ces 20 femmes qui signent Janette Bertrand, Denyse Janette Filiatrault ou Chantal Janette Renaud, elles n’ont pas grand chose en commun avec ces infirmières musulmanes et voilées du CHUM qui vont devoir, ou bien renoncer à leur job et à leur employabilité, ou bien renoncer à un attribut de leur culture – à moins que ce soit plutôt la renonciation à vivre en conformité avec leur foi.
Un pas en avant, deux pas en arrière
Je salue le remarquable engagement de Madame Bertrand dans la cause de la féminitude. Un engagement remarquable tant par sa durée que par la diversité des efforts qu’elle a déployés. Mais l’admiration que j’éprouve à l’égard de son cheminement et de son oeuvre n’altère en rien le doute que j’entretiens à l’égard de la pertinence et de l’opportunité de sa démarche.
Peut-être, aidée en cela par ses 19 muses, Madame Bertrand eut-elle gagné en crédibilité si elle avait su expliquer en quoi le beau principe de l’égalité des sexes peut-il s’accommoder de la perte de son emploi pour une femme voilée? Lire la suite