Dis-moi qui tu nommes, et je te dirai qui tu es, avais-je évoqué dans le billet précédent. Et, pourrais-je ajouter: Dis-moi pourquoi tu les a nommés…
Je ne suis pas porté à accorder la moindre crédibilité à Patrick Brazeau, et si le zouf qui l’a nommé au Sénat avait pris la peine de s’informer un tant soit peu avant que de procéder à sa nomination, je doute qu’il aurait osé aller de l’avant avec cette nomination. Mais bien sûr, il aurait fallu que l’Empereur accepte alors de prêter attention aux propos des lologues et autres charlatans issus des sciences molles, lui qui ne fait même pas confiance aux vrrrraies sciences!
Pamela Wallin et Mike Duffy? Personne n’ignore que l’Empereur méprise les journalistes, s’en méfie comme la peste, surtout quand ils ouvrent la bouche pour poser une question! Le reporter-caméraman Dave Ellis, de CTV, en sait quelque chose, lui qui a été victime il y a quelques semaines des humeurs du Cheuf pour avoir osé.
Pourquoi donc Stephen Harper a-t-il nommé au Sénat ces deux méga-stars du monde des médias Canadian? Sans doute parce qu’il les savait crédibles… Il les aura donc utilisés, manipulés, et usés à la corde dans le cadre d’activités partisanes de levées de fonds, et aujourd’hui, voilà qu’il les accuse d’avoir menti.
Mais eux, sont-ils crédibles? Bien sûr que non; après tout, dès qu’un Conservateur remue les babines, il ment. C’est bien connu! 😉
Patrick Brazeau ne vit pas à Maniwaki; il vit à Gatineau, et il y a eu sa résidence principale – sinon exclusive – tout le temps où il a réclamé des frais de déplacement depuis son domicile allégué de la réserve algonquine de Maniwaki. Que la firme Deloitte ait conclu que les règles étaient loin d’être limpides, ou que Brazouille la Fripouille ait – ou non – obtenu un avis favorable de qui que ce soit qui puisse jouer sur la définition de « domicile principal », on s’en crisse; Brazouille sait très bien, lui, qu’il partait de son appart de Gatineau quand il se présentait aux séances du Sénat. Il a menti, et il ment. Period.
Mike Duffy a accédé au Sénat pour y occuper l’un des sièges dévolus à l’Île-du-Prince-Édouard. Mais il n’y habite plus depuis longtemps; depuis – à tout le moins… 1971, alors qu’il devint political reporter pour CFRA, une radio d’Ottawa. Avant de passer à CBC, puis CTV, où il s’est illustré à titre de Ottawa insider. Difficile de jouer le rôle d’initié auprès des politiciens d’Ottawa quand on habite Summerside ou Chalottetown, quand même! Difficile, également, de passer pour un authentique Prince-Edward Islander quand on prend la peine de passer un coup de fil au Ministre provincial pour lui demander d’émettre de toute urgence une preuve de résidence sous la forme d’une carte d’assurance-maladie.
Duffy s’est mérité les faveurs de l’Empereur pour avoir diffusé cette entrevue de Stéphane Dion – incluant quelques faux départs que l’éthique commandait d’effacer. Félicitations, mon homme, t’as fait une belle job de bras!
Ça tombe bien, car si l’Empereur aime faire campagne sur le contenu tough on crime et soft on taxes de ses politiques de droite, il ne dédaigne pas pour autant le matraquage ad hominem. Cette entrevue de Dion, telle que diffusée sur le show de Mike Duffy, a bien servi Harper, et Harper a retourné l’ascenseur à son fidèle laudateur.
De Pamela Wallin et de Mike Duffy, je soupçonne que le PMO (Prime Minister’s Office) ait manoeuvré pour les intégrer à des activités partisanes sans pour autant que le Parti n’assume leurs frais de déplacement; pourquoi ne pas les faire assumer par le Sénat?
Si le Parti avait déboursé pour les frais de déplacement de ses deux dinosaures à l’occasion de ces activités de financement, ça se saurait, n’est-ce pas? Surtout, ça se saurait au niveau du PMO! Et rien de ce qui se rend au PMO n’échappe à ce control freak qui a pour nom Stephen Harper.
Harper EST mouillé.
Le chef de cabinet de Stephen Harper, Nigel Wright, affirme avoir, de sa propre initiative et à même ses fonds personnels, remboursé pour Mike Duffy les 90000$ que ce dernier aurait perçu frauduleusement à titre de frais de déplacements bidon. Ça ne fait que deux trous-de-cul: Duffy et son mécène, Monsieur Nigel…
Mais comment ce control freak qu’est Monsieur Stephen aurait-il pu être tenu à l’écart?
Si je tombe, je ne serai pas seul à tomber.
Les Conservateurs, donc, cherchent à lui fermer le clapet, imposent le bâillon et imposent leur véto à toute proposition libérale visant à faire témoigner les protagonistes sous serment. C’est vrai que ces messieurs-dames sot attendus au Congrès que tiennent les Conservatifs à Calgary la semaine prochaine; entre un Congrès de bullies et une Vérité susceptible d’éclabousser le Très Honorable Cowboy, le choix, bien sûr, n’est guère difficile.
On me permettra de faire ici appel aux ressources du NPD pour ce résumé des événements:
Selon un courriel envoyé par Mike Duffy à son avocat pendant que la controverse sur ses dépenses éclatait, M. Wright lui aurait dit :
« … Nous avons travaillé sur des lignes et des scénarios qui vous permettraient d’avoir l’esprit en paix, notamment en ce qui concerne le remboursement. » [traduction]
– Courriel de Mike Duffy cité par son avocat, 21 octobre 2013
« Nous », M. Wright? Ce « nous » vient contredire ce que les conservateurs des plus hauts rangs répètent ad nauseam depuis des semaines :
« M. Wright lui-même a dit qu’il a agi seul dans le cas de M. Duffy et c’est la raison pour laquelle il a démissionné. Lui seul a posé ce geste. »
– James Moore, Chambre des communes, 11 juin 2013
Cette cassette de James Moore, on l’a entendue dans la bouche de Stephen Harper, qui a dû la répéter cent fois. Nigel Wright a agi seul, il en a fait l’aveu, personne d’autre que lui n’était au courant, bla bla bla…
Sauf que là, l’Empereur Pinocchio lui-même en a finalement échappé l’aveu: Wright n’était pas seul à savoir…
Stephen Harper made the comment Thursday during question period in the House, immediately drawing jeers from the opposition benches.
“Mr. Wright has been clear. The decision to pay Mr. Duffy with his own money was his and his alone. He informed very few people,” Harper said. “Any insinuation, any suggestion that I knew or would have known is incorrect. As soon as I knew, Mr. Speaker, I made this information available to the public and took the appropriate action.”
How many is a few?, demande Tom Mulcair… Et surtout, qui sont-ils? John Visser poursuit, dans le National Post du 13 octobre: [ma traduction]
Dans la mesure où «quelques» personnes auraient été mises au courant de ce plan, pourquoi Harper ne les a-t-il pas congédiées, demande également M. Mulcair.
Selon ce qu’a attesté la GRC en juillet, l’avocat de Wright a déclaré que trois autres personnes dans le cabinet du premier ministre étaient au courant de l’affaire, David van Hemmen (assistant de Wright), Benjamin Perrin (conseiller juridique de M. Harper) et Chris Woodcock (responsable de la gestion de crise au cabinet du PM). L’affidavit de la GRC mentionne que le sénateur Conservateur Irving Gerstein avait également été informé.
Duffy allègue qu’au moins deux avocats de cabinet du premier ministre avaient été informés.
Même si on doit faire preuve de circonspection devant les allégations de Duffy lui-même, reste que la GRC a déposé une déclaration sous serment, suite à SA propre enquête. Et reste que Harper lui-même a fini par lâcher le morceau, reconnaissant ainsi qu’il a menti pendant des mois aux Canadiens.
En guise de conclusion, cette cassette du député Conservatif Jacques Gourde – qui porte bien son nom. Douze fois. C’est ça la réponse à la question que soulève le visionnement de ce clip.
Gourde, c’est aussi celui que les Conservatifs délèguent devant les médias du Québec pour assurer la défense de Pinocchio Harper.
Ne manquez pas la suite des aventures de Harper et sa bande avec leur nouveau projet de loi mammouth, leur troisième tellement les Titans de l’ère glaciaire au Centre des Sciences ne font pas le poids.
Ce nouveau projet de loi s’intitule C-4, et il porte bien son nom; Harper et ses amis n’ayant pas caché leurs intentions de faire « sauter » les syndicats dans la fonction publique fédéral.
Avec C-4, une seule charge ou explosion suffira pour vous ôter vos droits messieurs-dames. C’est comme le lait de magnésie, c’est efficace tout de suite, pas besoin de répéter, peu importe les dommages collatéraux.
Apparemment une maison de disque aurait signé Jacques Gourde
La compagnie ne publie qu’en format dinosaure c.-à-d. en format vinyle. 😉
@ barefootluc
Ouin… Par contre, je serais curieux de voir – et surtout d’entendre – une copie 3D de l’oeuvre; j’imagine que les Japs ou les Ronald-Coreyens ne mettrot pas trop de temps à mettre en marché des appareils tellement bien « fine-tuned » qu’ils pourront reproduire fidèlement les sillons de l’image d’un bon vieux vinyle!
Cela dit, je me souviens de ma propre sortie de l’âge des cavernes. C’était en 88, je m’étais procuré la version vinyle de The Joshua Tree (U2), je le déballe, je le place délicatement sur ma platine particulièrement sophistiquée et équipée d’un « diamant » vieux de deux ou trois semaines à peine, et je salive à l’avance. Shit! Il y a des « craquements », des bruits parasites; forcé de se rendre à l’évidence dès le lendemain, le disquaire avait néanmoins refusé de me rembourser mes 17 ou 18 dollars (de mémoire).
J’ai cessé de faire affaires avec ce minable – de qui j’avais BEAUCOUP acheté! ET je me suis procuré chez un autre marchand la version CD du Joshua Tree. Vingt-cinq ans plus tard, des cd, je n’en achète plus que très rarement et ceux que je me procure sont presque exclusivement des usagés; j’adore fouiller chez les revendeurs, à la recherche de perles rares.
À partir de l’épisode Joshua Tree, je n’ai plus acheté de vinyle… sauf, à l’occasion, dans des ventes de garage et encore, suis-je très sélectif: que des versions que je ne trouverai jamais en cd.
Le CD lui-même semble voué à nourrir les derniers dinosaures et je le déplore; chez-nous, on en trouve encore chez WalMart et chez Polysons, dont la surface de vente de CD rétrécit graduellemet au profit de ses étalages de vêtements à tête de mort.
Le propriétaire ne semble pas avoir compris que les seuls rayons où il va continuer à vendre, c’est dans la musique qui intéresse davantage les « adultes » qui en ont les moyens et dont la culture musicale s’étend au delà des vedettes instantanées: jazz, blues, classique, musiques du monde. Plus le proprio attire une clientèle avec des spikes et des anneaux dans le nez, et plus il fait fuir les amateurs de Messiaen ou de Rachmaninoff, dont la plupart ont plus de 55 ans. Et plus la jeunesse-à-anneaux-dans-le-nez verra de têtes grises et bien mises dans LEUR boutique punk, et moins ils la fréquenteront. Clientèles incompatibles. Alors le gars a choisi: les rayons de musique pour têtes grises ont été coupés de moitié.
Je peux vous les commander, me dit le commis. Va chier! Si je veux commander, je vais me passer d’intermédiaire, sale con! Surtout que ni le proprio ni ses commis n’ont les connaissances pour me conseiller adéquatement.
Le dinosaure, finalement, ce doit être moi! 😉
@ Papitibi ,
si vous êtes un dinosaure , vous savez actualiser. J’ai un ami qui s’occupe d’un de mes 2 »BUREAUX » , qui m’a dit avoir en a possession plus de mille vinile. Je vais lui dire , mais il vous connait quelque part et là c’est les élecion à Tingwick. Mais après……
Jean-Marie De Serre.