Toronto – A mairie usque ad mairie, a tale from two cities… mais c’est pas un conte de fées!

Big Dandy Coderre, ou Big Puffy Rob Ford?

Quand on se compare, on se console. Puffy Robby a pété sa coche ce matin du 31 octobre, et ça n’était même pas une mise en scène halloweenienne. Ces frasques dont il a le secret, même ses pires détracteurs ont renoncé à en faire le décompte.

Y a pas à dire, ces têtes rouges là, il faut VRAIMENT s’en méfier; les British nous avaient pourtant prévenus!

Que le Toronto Star et le Globe and Mail lui fassent sa fête, c’était attendu. Mais c’en est rendu que le gros porc fait vomir les éditorialistes du National Post et du Toronto Sun, cette feuille de chou ultra-conservatrice lancée par Péladeau à l’assaut du vaisseau-amiral de PostMedia.

Ce 31 octobre et dans une rare unanimité, les quatre grands journaux de Toronto ont réclamé – dans leurs pages éditoriales respectives – la démission de Rob Ford. Et, dans  un geste sans précédent qui témoigne du profond dégoût que lui inspire désormais cet allié d’autrefois, le Toronto Sun a publié et distribué une édition papier d’après-midi – 24 pages gratos pour faire le tour du gros Robby: Nightmayor on Ford Street!

La police de Toronto a mis la main sur une copie numérique d’une vidéo montrant des «images qui corroborent celles qui ont précédemment été décrites dans la presse», a indiqué jeudi le chef de la police, Bill Blair.

[…] Un ancien employé de Rob Ford, Chris Fickel, a déclaré à la police qu’il ne savait pas qui approvisionnait le maire en marijuana, mais qu’il avait «entendu dire que «Sandro» [Lisi] pourrait être la personne qui fournit le maire en marijuana – et peut-être en cocaïne». – Allison Jones et Colin Perkel, La Presse Canadienne, 31 octobre 2013

Ce Lisi constitue – et c’est là un bien pâle euphémisme – une fréquentation non recommandable. Et encore  moins recommandable pour un gestionnaire de fonds publics. Un ami et un « bon gars », dira toutefois de lui Rob Ford. en plus de signer en sa faveur une lettre de recommandation laquelle il vante son éthique du travail et sa discrétion. Sa discrétion? Essentiel, bien sûr, de la part d’un compagnon de débauche! Décidément, chez Ford, la jugeotte et le discernement sont inversement proportionnels au tour de taille.

Alexander Lisi, un ami [NDLR: et chauffeur occasionnel] du maire Ford, a été accusé plus tôt ce mois-ci de quatre chefs liés aux stupéfiants. À la suite de la découverte de cette vidéo, il fait aussi face à une accusation d’«extorsion pour avoir tenté de récupérer l’enregistrement», a précisé le chef Blair, qui a indiqué que cette vidéo serait produite en cour comme élément de preuve.

Selon le chef de police, la vidéo montre des événements qui se seraient déroulés dans une résidence de Windsor Drive, un endroit qualifié de «fumerie de crack» par un informateur de la police. – Allison Jones, La Presse Canadienne, 31 octobre 2013

Réaction de Rob Ford? “I have no reason to resign. I’m going to go back and return my phone calls, I’m going to be out doing what the people elected me to do and that’s save taxpayers money… » – Jennifer Pagliaro, The Toronto Star, 31 octobre 2013

La reporter du Star citait également le chef de police, Bill Blair: En tant que citoyen de Toronto, je suis déçu… et préoccupé:  “I’m disappointed,” Blair said at a news conference. “I think as a citizen of Toronto, I’m disappointed. I know this is a traumatic issue for the citizens of this city and for the reputation of this city and that concerns me.”

Ces réactions confirment que c’est bien un pois chiche qui tient lieu de cerveau à ce gros porc. Et ça, même un fondamentaliste aussi conservateur que le Tatagoniste doit le reconnaître, encore que, bien sûr, il n’a pas pu résister au plaisir jouissif de chier en même temps sur la pseudo-gauche réchauffiste et souverainiste.

Entre le Québec des Péquisses et l’Ontario fédéraste, il existe  une différence de taille: alors que le gouvernement Marois a fait adopter dès son élection une Loi autorisant la mise à l’écart d’un élu municipal sur qui pèsent des accusations, rien de tel en Ontario.

Libââârté! Libââârté absolue pour les élus! Libââârté absolue d’empissetter la population: que de choses ne ferait-on pas pour garder intacts les idéaux et la culture libertarienne!

On saura dans moins de 60 heures si Michel Lavoie, le maire de St-Rémi, a été réélu en dépit du fait qu’il aura été arrêté deux fois par l’UPAC… Mais une chose est sûre: il n’existe pas de Loi, en Ontario, pour destituer cette ordure de Rob Ford.

Ordure? Oui, ordure. Je sais, il jouit de la présomption d’innocence et c’est très bien ainsi. Sauf qu’ils sont des millions de Torontois à avoir été éclaboussés par les frasques de leur maire, et la décence la plus élémentaire exigerait qu’il offre sa démission. Pour le bien de la ville.

Ford se targue d’une saine gestion et veut poursuivre sa mission divine: couper dans le gras. Le job d’un maire, ça n’est ni de bâtir, ni de mettre sur pied des services pour la population: c’est de couper! Sauf que, couper dans le gras et assurer une saine gestion, ce serait aussi – et surtout – se débarrasser de cette chose qui s’appelle Rob Ford.