Le Parti québécois souhaite revenir à la formule traditionnelle d’un seul débat télévisé des chefs en vue de la prochaine campagne électorale.
[…] Le Journal de Québec a récemment appris que TVA souhaite revenir à la charge avec sa formule de face à face électoraux. Le réseau souhaiterait cette fois inviter Françoise David à y prendre part, ce qui ferait passer le nombre de débats de trois à six.
[NDLR: Sont vraiment perspicaces, les hournaleux du Hournalle de Labeaume Village. Comment ont-ils pu réussir à s’infiltrer dans les arcanes du grand Réseau TVA sans se faire attraper par les molosses qui en protègent l’accès? Mais ça n’est rien! C’est TVA Nouvelles qui a eu le scoop de cet exploit réalisé au péril de leur fond de culottes par les enquêteurs checronnés du Hournalle. Au final, TVA publie que le Hournalle a appris de TVA; ça voudra-tu dire qu’ils seraient de mèche, ça?]
[…] «C’est totalement inacceptable cette attitude de Mme Marois qui est communiquée aujourd’hui à notre grande surprise. Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire qu’on a là un parti politique qui cache ses véritables intentions aux Québécois», a lancé le chef libéral, parlant aussi d’un «agenda caché».
De son côté, le chef de la CAQ François Legault s’est contenté d’un message sur son compte Twitter. «Mme Marois a-t-elle peut de débattre avec moi?» a-t-il demandé. – TVA Nouvelles, 28 février 2014
Une mise au point s’impose ici. Legault rêve en couleurs s’il perçoit la moindre crainte de Lady Po-Po à son égard; a seule crainte qu’il peut soulever dans un débat, c’est l’endormitoire. Le ton est tellement monocorde…
Ce que craint Marois, et à cet égard elle a raison de craindre, c’est d’être confrontée en direct à une question qu’elle n’avait pas vu venir et dont aucune réponse politically correct ne lui avait été soufflée à l’avance par ses spin doctors. Oh, bien sûr, il y a les oreillettes; mais on ne lui laissera pas l’opportunité d’appuyer sur PAUSE, le temps que l’équipe lui concocte ZE GOOD réponse.
Marois le sait, elle n’est pas capable de sortir de s’éloigner de la trail; des qu’une question lui est posée hors des sentiers battus par son équipe de conseillers, elle panique. Et elle cafouille. Elle le sait. Ses adversaires le savent. Se virer de bord sur un dix cennes? Non, elle n’en est pas capable. Mais des quatre leaders susceptibles d’être invités à un éventuel débat des chefs, Couillard est de loin celui dont le cerveau est le mieux garni et devant cette question qui tue que pourrait lui poser madame Brossard de Brossard, il parviendrait, lui, à noyer le poisson avec élégance. Pas Marois.
Elle le sait; c’est pourquoi, d’ailleurs, elle refuse systématiquement de répondre en conférence de presse à des questions qui ne sont pas reliées au spécial du jour.
Couillard est tout autant dans le champ que Legault: un débat, trois débats, 10 débats, de toutes façons on n’apprendra rien de Marois SAUF SI UNE QUESTION VENAIT À LA PRENDRE LES CULOTTES À TERRE. Pour le reste, aucune réponse qui ne puisse faire l’objet d’ajustements mineurs sinon même majeurs – au gré des humeurs de l’électorat ou des sondages internes. Bref, de la bullshit!
Ce dont elle a peur, c’est de s’auto-peluredebananiser et de choir les quatre fers en l’air au fond d’un nid de poule budgétaire ou identitaire.
David contre Goliath Marois
Marois craint Françoise David comme la peste, elle dont le sourire, le calme et la force tranquille avaient séduit lors du dernier débat. Dans un affrontement des deux dames, Goliath Marois a tout à perdre contre David.
Il est déjà acquis que les Fédéreux ne risquent guère de succomber au chant de la sirène souverainiste, mais s’il fallait que Françoise David parvienne à attirer vers les candidats Solidaires le vote de tous ces souverainistes à qui la patente-à-gosses de Drainville donne la nausée, Marois pourrait bien se retrouver au pied du podium. Suffirait d’une toute petite dérape de top-contender, ou d’une performance hors du commun de Françoise David et hop, des circonscriptions lui filent d’entre les doigts.
Québec Solidaire n’est pas qu’un adversaire pour le Parti Québécois; il en est, surtout, la conscience. Et devant certains excès de nature identitaire – la fâmeuse Charte des valeurs, par exemple, la conscience risque de se mettre en branle.
S’il devait former un gouvernement majoritaire quelque part le mois prochain, le PQ ne le devra pas à ses inconditionnels, mais plutôt à des électeurs volatiles, séduits par un assemblage hétéroclite de valeurs qui ne sont pas nécessairement associées au Parti: islamophobie, xénophobie, opposition systématique à l’invasion par les étranges importés d’ailleurs, ultra-catholicisme… Pendant que Pauline cherche à séduire cette clientèle conservatrice, Françoise ne pourrait-elle pas lui arracher le vote des souverainistes plus progressistes qui votaient PQ par habitude?
Le Couillard
Marois n’est pas davantage très chaude à l’idée d’affronter en duel Philippe Couillard; face à cet intellectuel de haut niveau, elle risque de mal paraître, et elle le sait. On peut être en désaccord avec Couillard mais, et cela dit en toute objectivité, il dépasse Marois par au moins deux têtes.
Que l’électeur moyen soit incapable de suivre Couillard dans ses envolées de haute voltige, ça importe peu. Mais ça lui suffira à la faire mal paraître, et c’est ce qui compte. Parviendra-t-elle à le coincer en raison de ses accointances avec les pharmaceutiques? Ou avec Arthur Porter? L’homme est une couleuvre. Et s’il n’a rien du bagarreur de rue qu’était Jean Charest, en revanche il sait débattre avec intelligence et mettre à profit toutes les ressources d’un cerveau particulièrement bien meublé.
Quitte à égarer son interlocuteur dans un labyrinthe de phrases savantes mais sans contenu réel.
Dans un face-à-face contre Couillard… bin là, à vrai dire, tout n’a pas encore été dit devant la Commission Charbonneau, et la Commission, c’est une boîte de Pandore. Qui, de Couillard ou de Marois, risque d’être le plus éclaboussé et d’être plus vulnérable lors d’un débat? Ça n’est pas nécessairement Couillard.
Sans compter que si en 2012 tout le monde tirait à boulets rouges sur Jean Charest, le mois prochain, c’est Marois qui devra faire face au feu nourri de ses adversaires.
Et je la sens capable de craquer.
La dinde farcie au crastillon…
… sur un coulis de sauce drainvilloise, assaisonnée au poivron identitaire.
Suis-je le seul à percevoir cette ressemblance troublante entre Madame Brossard de Brossard et Madame Marois du château de Versailles?
Et pourquoi, diantre, diffamer le Chef Groleau avec cette orthographe incongrue? C’est pas que je veux minimiser le rôle prépondérant du Chef Groleau dans l’histoire post-duplessiste du Québec contemporain, mais pour ma part, le champion toutes catégories, c’est son cousin. Ringo Rinfret.
La question, ici, c’était plutôt de poser subtilement la question: en déclanchant des élections anticipées sous de faux prétextes, Marois peut-êlle décrocher le gros lot et être sacrée reine du premier scrutin à date fixe à avoir été déclenché avec pas de date fixe?
Breaking News: Hélène David dans Outremont
Habile, oui ou non, le Couillard?
Hélène David – la soeur de Françoise – sera la candidate du PLQ dans Outremont, en remplacement de l’éphémère député Philippe Couillard; autant dire qu’elle sera élue. Et si le PLQ devait remporter contre toute attente une pluralité de sièges, il y aura un ministre au sein de la famille! Ministre de l’éducation? Ministre de l’enseignement supérieur? Ministre aux relations internationales / Francophonie? Elle a du coffre, la madame…
Cette candidature risque-t-elle d’alimenter la fibre démagogique de ceux qui affirment que l’a notion d’indépendance est un trademark du PQ? Peut-être…
À première vue, et après l’épisode Houda-Pépin, Couillard pourrait retirer des bénéfices de cette désignation surprise [1]. Au premier coup d’oeil, il pourra avoir l’air d’avoir repris le flambeau du fédérateur des fédéralistes.
Soit. Mais est-ce qu’il ne risque pas de détourner ainsi quelques souverainistes de Québec Solidaire – le parti dont la chef a une soeur fédéraste et libérale?
Me semble que Couillard marche sur les oeufs qu’aura échappés le Chef Groleau! Enfin, on verra. Quant à François, ira-t-elle faire acte de présence au profit de sa candidate probable dans Outremont, Édith Laperle. La p’tite Laperle [2] a quand même très bien fait aux partielles remportée par Couillard il y a quelques mois. Un score de plus de 32%, c’est pas rien…
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[1]] Surprise? Oui et non. La madame est fille, petite-fille, arrière-petite-fille et soeur de politiciens et de sénateurs. Famille de politiciens, que ça s’appelle. Je peux presque en dire autant, moi qui suis petit-fils d’un maire de campagne, petit-neveu d’un ministre libéral, arrière [bin des fois] petit-fils de rois de France (et autres lointaines contrées) et de tsars, et finalement, arrière [encore plus de fois!] petit-fils de l’Empereur Charlemagne.
La passion de la politique, ça se transmet de génération en génération; les David n’ont rien inventé!
[2] Les parents d’Édith Laperle sont des amis de longue date; le papa a toujours été actif au sein de son syndicat, et le fruit (unique) de cette union n’est pas tombée très loin de l’arbre! Les grands-parents paternels comptaient eux-mêmes parmi mes proches.
«[…] Philippe Couillard; face à cet intellectuel de haut niveau, elle (Marois) risque de mal paraître, et elle le sait. On peut être en désaccord avec Couillard mais, et cela dit en toute objectivité, il dépasse Marois par au moins deux têtes.»
On disait ça de Ignatieff contre Harper en 2011 et de Kerry contre Bush en 2004!!! On dit ça maintenant de Couillard contre Marois!!! Je doute que l’éloge citée ci-haut pour Couillard est de nature à lui donner un coup de pouce, surtout que l’Histoire joue contre lui!!!
M. Couillard n’est pas très dangereux, il est performant, mais seulement dans sa zone de confort, si Mme. le maintiens hors de sa zone de confort, il est fait. La campagne n’est pas commencé qu’il sort déjà de la boulle à mites les discours contre la souvraineté.
Dans le fond M. Couillard est un M. Dions version provincial.
En plus sur fond de commission charbonneaux.
@ Alain 21:19
Sur fond de Commission Charbonneau?
Si Marois affrontait Jean Charest, ça pourrait faire mal. Surtout que tout le monde, aujourd’hui, peut toujours affirmer que si Charest a niaisé aussi longtemps avant d’accéder aux demandes de Sylvie Roy (ADQ) de créer une Commission d’enquête, c’est parce qu’il avait des choses à cacher.
Couillard n’était plus là comme ministre, et il n’était pas encore là comme chef. Lui, il y a deux choses qui pourraient l’atteindre:
a) le dossier pharmaceutique
b) ses accointances avec Arthur Porter, présumé innocent mais qui va devoir ramer fort s’il veut éviter d’être trouvé coupable.
Le dossier pharmaceutique ne va pas aboutir à temps pour nuire à Couillard et même si une enquête était sur le point de livrer ses fruits, rien ne permet d’affirmer MAINTENANT que Couillard a trempé dans des magouilles.
Comme chef de parti, il est encore vert. Mais je me souviens de l’effet « Françoise David » au débat de 2012: calme, pondération, pondération et calme… Avec Couillard, c’est un peu à ça que je m’attends. L’effet sera-t-il le même pour Couillard que pour, en 2012, Françoise D?
Cela dit, sur le plan de l’image personnelle et de la sympathie qui s’en dégage, les quatre chefs, je les classerais comme suit (du moins pire au plusse pire):
1 Couillard
2 David (presque à égalité avec Couillard, à qui son bla bla lui vaut de se détacher légèrement
3 Legault (trop monocorde et voix désagréable)
4 Marois
Bien sûr, c’est là un classement très subjectif. Mais moi, si je les entendais pour la première fois et sans égard à leur option politique, c’est dans cet ordre que je serais tenté de les aborder.
@papi
Il n’a pas besoin d’être présent, plusieurs des membres qui pourrais faire partis du cocus étaient présent et s’est amplement suffisant pour l’atteindre de façon indirect. Il suffit que l’un de ses plus proches collaborateurs soit nommé, pour lui faire passé un mauvais quart d’heure. Imagine si Jean-Marc Fournier est nommé ou Sam Hamad… Il peut aussi être rattrapé par ses anciennes décision lorsqu’il était ministre de la santé. La méthode de gestion « Lean » qu’il à implanté à fait explosé le nombre de gestionnaire dans le système de santé. Ou encore le privé entré dans le système de santé par les agences d’infirmières. Ces agences sont extrêmement dispendieuse et n’apporte pas de meilleur service.
Si le PQ décide de s’en prendre à Couillard s’est pas les pognés qui manque pour pratiquer « le lancé du Couillard ».
PS. Avez-vous entendu le slogan de campagne « Ocupper des vrais affaires » sa sent le plat réchauffé quatre à cinq fois. 😉
@ Alain Chicoine
Je crois fermement que l’étau va se refermer sur le PLQ… un jour. Mais il est bien peu probable que des détails croustillants sortent de la Commission Charbonneau ou de l’escouade Marteau en temps utile pour influencer le vote du mois prochain.
Rien qu’à voir l’acharnement de Jean Charest à prétendre qu’une Commission d’enquête va nuire à la mise au trou des coupables,
j’étais convaincu – et je crois bien que la majorité de ceux qui s’y connaissent un peu sur la mécanique des Commissions d’enquête partageaient dès lors mes impressions, plus le temps passait, et plus il devenait évident que Charest avait des choses à cacher.
Je ne dis pas qu’il savait tout; ça me surprendrait qu’il ait été mis au courant. Mais je me doute bien qu’à partir d’un certain point, il a posé les questions et obtenu des réponses. Toutes? Je crois pas. Mais assez pour se braquer contre une Commission dont il avait fini par comprendre qu’elle pourrait littéralement TUER son Parti.
Quand Charest a sorti son simulacre de Commission avec-pas-de-pouvoirs, je pense bien que la majorité de ceux qui connaissent bien le fonctionnement d’une VRAIE Commission d’enquête avaient compris le pourquoi de la manoeuvre.
Je suis personnellement convaincu que l’entourage de Madame Charbonneau est « infiltré »de Libéraux, mais c’est pas parce qu’un Libéral est libéral qu’il va nécessairement fermer les yeux sur la marde qu’il voit et qui émane de « sa » famille politique.
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Alléger la fonction publique en congédiant pour ensuite aller chercher les exécutants dans le privé, c’était pas très fort. Et en même temps, ça aura permis d’engraisser le porte-feuille de plusieurs gros-bonnets sans doute assez proches du pouvoir politique.
C’est caché sous combien de couches? Ça reste à voir. Plus il y en a, plus il sera difficile de sortir des gros noms bien juteux.
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Le slogan des Libéraux n’est pas si mal; maintenant que Couillard s’est peinturé dans le coin avec une position trop molle sur la Charte, maintenant qu’il a trouvé le moyen de virer capot avant de re-re-virer capot concernant Houda-Pépin, ils sont dans la merde avec la Charte, et ils le savent sans doute.
Bref, n’importe quoi pour détourner l’attention de la Charte des valeurs, surtout que le PQ est seul à manger une pointe de tarte de 51% des « favorables », alors que les 3 autres partis se partagent le reste. Ils n’ont pas le choix de parler des « vraies-z-affaires » (économie, santé, etc).