Rob Ford entreprend une cure de désintoxication.
“I have a problem with alcohol, and the choices I have made while under the influence. I have struggled with this for some time,” Ford said in his statement. “I have tried to deal with these issues by myself over the past year. I know that I need professional help and I am now 100% committed to getting myself right.” – Sasha Goldstein & Bill Hutchinson, NY Daily News, 1 mai 2014
Trois quotidiens ont dévoilé de nouvelles informations selon lesquelles le principal intéressé aurait consommé de la drogue et tenu des propos inappropriés au cours des dernières semaines.
Le conseiller municipal, Doug Ford, a réagi la gorge nouée d’émotions, au retrait temporaire de la vie politique de son frère. – Ici.Radio-Canada, 1 mai 2014
I love my brother. I’ll continue to stand by my brother.
Dans un bar de son fief d’Etobicoke, il a tenu ces derniers jours des propos obcènes à l’égard d’une candidate à la mairie, Karen Stintz: Je voudrais bien la fourrer, mais elle ne veut pas de moi! [I’d like to to “fucking jam” mayoral opponent Karen Stintz, “but she don’t want it.”] – Michele Mandel, Toronto Sun, 1 mai 2014
Et dans la foulée de ces propos sexistes, voilà le porc qui dégobille sur les gays: ce même papier du Toronto Sun rapporte qu’il s’en est pris au leader Conservateur provincial Tim Hudak pour s’être compromis with all the gays et accepté que le drapeau de la Fierté gaie [the Pride “fucking flag”] flotte sur Queens Park. Alors, tout naturellement, si je puis dire, ce gros porc n’hésite pas à qualifier Justin Trudeau de fag (« tapelle« ) et les membres des communautés culturelles de fucking minorities.
C’est dire à quel point sa consommation lui fait perdre le contrôle.
Mais le monsieur est candidat à sa propre succession, en octobre.
Et ça, c’est le principal obstacle à sa réhabilitation. La pression qu’exerce la notoriété n’est pas nécessairement compatible avec un traitement efficace – qu’il ne faut pas confondre avec une simple désintoxication. La désintox, ça reste en surface; le sang est nettoyé. mais le problème demeure, et demeurera aussi longtemps que subsisteront les éléments déclencheurs. Dont la vie publique et le stress qu’elle entraîne…
Il n’a pas encore tout perdu, puisqu’il croit fermement à sa réélection. Dommage. Il ne pourra s’en tirer que s’il renonce; c’est le prix à payer pour sa renaissance. Il va devoir mesurer ce que sa dépendance lui aura coûté – et en particulier ce sentiment d’accomplissement qui accompagne les fonctions qu’il occupe et auxquels il s’est accroché malgré la volonté exprimée par ses pairs.
Mais s’il devait être réélu, à quoi donc aura-t-il renoncé?
J’ai connu un jeune homme que des cures de 60 jours ont rendu sobre. Des cures. Au pluriel. Et c’est ça, le problème; un premier séjour en centre de réadaptation lui avait permis de retrouver sa sobriété… jusqu’à ce qu’il retombe dans la coke. Un deuxième séjour eut sur lui le même effet… jusqu’à ce qu’ à la prochaine rechute. Il s’en est sorti, non sans le soutien de sa femme et de sa famille. Plus elle lui apportait son soutien, et plus il savait qu’il ne devait pas lâcher lui-même.
Si la famille Ford avait vraiment voulu aider cette épave à la dérive, et je pense ici en particulier à son fidèle chien de poche Doug (!), elle ne l’aurait pas accompagné et soutenu dans son déni; elle lui aurait depuis longtemps foutu son pied au cul.
Il y a un an et demi, la mère et la soeur de Rob Ford avaient invité une équipe de télévision chez les Ford pour y prendre la défense du maire de Toronto et nier tout problème de toxicomanie; à part son poids, Rob n’a pas de problème, insistaient-elles.
Il ne vit pas sous mon toit; comment aurais-je pu me rendre compte à quel point son problème de consommation était aigu. – Ann Hui, The Globe and Mail, 1 mai 2014
La soeur de Rob Ford a elle-même développé un problème de dépendance aux substances illicites. Semaine après semaine, les médias rapportaient de nouvelles frasques du maire. Des adversaires politiques, bien sûr. Des gens qui lui en veulent et qui sont prêts à tout pour salir mon pôv tit-bobé… La première fois, la deuxième fois, voire la troisième fois, passe encore. Mais quand ça fait 30 fois que la télé montre des images d’un maire-épave, est-ce qu’on ne peut pas parler d’aveuglement volontaire? La famille aurait pu l’aider, mais en le confortant dans son déni et dans son mensonge, elle a largement contribué à l’enfoncer dans son vice.
Ils l’ont laissé accuser les médias. Ils l’ont laissé accuser le chef de police. C’est toute la famille Ford qui a menti. Ça n’était pas la manière de lui venir en aide. Bien au contraire…
Alors que les gens peuvent certainement devenir sobres après avoir suivi une cure d’au moins 30 jours, ou plus dans un programme de traitement, la clé d’une sobriété à long terme c’est un programme bien structuré capable de les aider à gérer les tentations et autres éléments déclencheurs.
« Ce que nous en savons aujourd’hui, c’est que ça doit durer une vie entière, a déclaré Ann Marie McCullough, la porte-parole du Centre de réhabilitation Orchard de Bowen Island, en Colombie-Britannique.
Un traitement de 28 jours n’est que le «strict minimum», ajoute-t-elle. – Douglas Quan, Agence Postmedia (National Post), 1 mai 2014
Bref, le salut de Rob Ford passe par son acceptation du fait qu’il aura été un gros porc. Et qu’il doit renoncer à son statut.
Papitibi,
Article sur ceux qui veulent la mairie de la ville REINE.
Lire aussi les commentaires et la brochette d’aspirants en fin d’article. C’est l’enfer.
http://www.vice.com/en_ca/read/toronto-mayoral-candidate-sarah-thomson-makes-me-uncomfortable?utm_source=outbrain&utm_medium=cpc&utm_content=rss&utm_campaign=outbraincanada1
Papitibi,
Réflexion pour les vêpres:
http://www.huffingtonpost.ca/2014/05/10/dr-oz-rob-ford-rehab-attitude_n_5300255.html
« warning that a « grandiose » (…) attitude while in rehab will get him nowhere. »
C’est le faux moi de la folie des grandeurs développé pour survivre en très petite enfance.
« The most important tip she ever told me is that people don’t change based on what they know. They change based on how they feel, » he said. « So if you can get people to connect emotionally with what you’re talking about, instead of just drilling their brains with information, they’ll change. »
Amen. C’est multilingue.