Tout ça, pour dix cennes! Faut dire qu’à l’époque, une quinzaine de collaborateurs suffisaient à produire cette modeste feuille de chou
Qui était ce fuyard qui avait fait la une? Personne ne s’en soucie plus, mais le Hournal avait trouvé là sa voie: du sang, du sexe, des scandales et du sport. Et ça tenait sur 24 ou 28 pages; dire qu’aujourd’hui, 28 pages ne suffiraient même pas à la pub d’Albi le Géant! Ni même à la couverture du CH… M’enfin!
Un nouveau mari pour Ginette Ravel? À l’époque, Pierre Marcotte n’était que Monsieur Ginette. Trente ans plus tard, la Ginette – une artiste RCA Victor, était tombée dans l’oubli, et Pierre Marcotte était devenu une grosse pointure au Canal Disse. Télémétropauvre, avait pastiché Dodo dans son « dernier » Bye-Bye… Le Disse de Régal Giguère! C’était bien avant TVA.
Et Gaston Naessens? Ce biologiste a nourri jusqu’à son arrestation 25 ans plus tard les pages « scandales » du Journal. Des spores, passons aux sports; Péladeau avait réussi un coup de maître en débauchant Jacques Beauchamp. Avant même de se transformer en trophée, Beauchamp était synonyme de hockey. On le voyait partout: au Montréal-Matin, à la ligue du vieux-poêle et même sur la glace, où il était le substitut de Jacques Plante… pendant les entraînements. Son arrivée au Hournal a fait bondir le tirage de 40000 à 100000 exemplaires. Il aura suffi de 18 mois.
Le sexe? Bin… il y avait Camille et Réal – surtout Camille, pour parler du sexe qui remplaçait les crucifix dans nos écoles chrétiennes. Et plus les ténors créditistes s’égosillaient contre le chekche, et plus la pin-up de la page 7 du Hournal était mangeable! Autre temps, autre moeurs.
Pierre Péladeau – le papa-à-moustache du petit Pierre Karl, était un authentique génie. Il savait comment on peut vendre de la copie, lui! Deux ans à peine après avoir attiré les trois vedettes qui étaient à eux seuls le pain pis le beurre de son concurrent de format tabloïd – les Beauchamp, Gaudette et Sanche, il parie cette fois sur un autre gros nom.
Le mien…