Faque… on les flushe!
De plus en plus de trains de banlieue sont retardés par l’entreprise ferroviaire Canadian Pacific (CP), qui autorise le passage de trains de marchandises durant les heures réservées à l’Agence métropolitaine de transport (AMT).
L’an dernier, 63 trains circulant sur les voies ferrées de CP ont été retardés par la circulation de trains de marchandises.
Cette année, après moins de huit mois, il y en a déjà eu 90, soit 42 % de plus, a appris le journal 24H.
[…] «Selon le contrat que nous avons avec eux, les trains de passagers doivent avoir la priorité aux heures de pointe et cela n’est pas respecté en tout temps», a indiqué une porte-parole de l’AMT, Claudia Martin. – Christopher Nardi, QMI/Journal de Montréal, 2 septembre 2014
Les abus sont plus criants sur les lignes Vaudreuil-Hudson et Candiac.
Il apparaît assez évident que la multiplication de ces retards compromet le maintien à moyen terme du service des trains de banlieue. Les usagers ne vont pas tolérer très longtemps sans se tourner vers un mode alternatif de transport: l’automobile.
En chiffres absolus, c’est la ligne Vaudreuil-Hudson qui enregistre le plus grand nombre de retards – 63 depuis le 1 janvier 2014, en hausse de 20%. Mais c’est sur la ligne de Candiac que l’augmentation aura été la plus spectaculaire. ayant presque quintuplé en l’espace de huit mois (4 incidents en 2013 à 18 en 2014).
Au surplus, la pertinence des investissements publics risque d’être sérieusement compromise; qu’adviendra-t-il de ces éléphants blancs que risquent de devenir le matériel roulant, les améliorations locatives sur les voies ferrées, les vastes (et autrement inutiles) stationnements incitatifs et les nouveaux quais d’embarquement?
Des recours?
Si le contrat est si clair entre l’AMT et le CP, alors que l’AMT intente un recours! Et pourquoi pas une injonction, pour forcer le CP à respecter les termes de la convention?
Mais voilà, est-il possible que l’AMT s’en soit fait fait passer une p’tite vite? Se pourrait-il que le CP puisse invoquer une clause d’exonération, pour le cas où le trafic de marchandises franchirait un certain seuil pré-défini au contrat intervenu entre le CP et l’Agence Métropolitaine? It’s all in the game, rétorquera alors le CP. Si l’augmentation du volume des produits pétroliers transportés par rail était imprévisible pour l’AMT, en revanche, le CP, lui, en était informé; on sait aujourd’hui que cette augmentation du trafic pétrolier aura été exponentielle depuis quelques années.
Ceci explique-t-il cela? Le CP a-t-il caché à l’AMT des renseignements qu’elle aurait dû savoir avant de consentir à payer un supplément pour cette priorité aux heures d’affluence des trains de banlieue?
Et se pourrait-il que le transport de marchandises (dont les produits pétroliers) soit devenu si lucratif qu’il devient rentable pour le CP de payer les pénalités que prévoient probablement son contrat avec l’AMT? Et si le contrat ne prévoit pas de telles pénalités, alors oui, l’AMT se sera fait royalement entuber!
Se pourrait-il que des compagnies comme la raffinerie Irving, au Nouveau-Brunswick, imposent par ailleurs des pénalités tellement fortes au CP pour tout retard de livraison de pétrole brut que le CP préfère violer son contrat avec l’AMT? Quitte à payer les pénalités toutes en douceur pourraient éventuellement s’y rattacher?
Voilà, monsieur le journaliste, de quoi alimenter votre enquête, écrivais-je en conclusion d’un commentaire laissé à la suite de l’article publié dans le Hournalle. Mais bien sûr, l’auteur de l’article ne lit pas les commentaires, et le gniochon qui est responsable de la modération est payé pour modérer. Pas pour transmettre à l’auteur la moindre suggestion d’un sujet d’enquête, aussi pertinentre puisse être la suggestion.
De toutes façons, la définition du journalisme d’enquête n’est pas la même à la CBC/ICI-Truc et au Hournalle de Mourialle. Dommage pour le hournaleux; il aura laissé filer une belle occasion de faire de lui-même un nouveau Alain Gravel!
Si l’AMT se doit d’attaquer en aval, c’est qu’elle est elle-même susceptible de faire l’objet d’un recours collectif en amont; informer publiquement ses usagers de son dépit face aux manquements du CP, c’est une manière de damage control.
Certains ont évoqué le recours à l’expropriation. Mauvaise réponse, malheureusement.
L’expropriant – le cas échéant – doit payer la juste valeur marchande, et cette juste valeur marchande doit prendre en compte les profits que réalise et que compte réaliser à l’avenir le CP avec le transport de marchandises. Or avec le transport de pétrole depuis l’Alberta, la Saskatchewan et le North Dakota, ces profits ont explosé ces dernières années et il ne sera pas difficile de convaincre un juge qu’ils vont continuer de croître.
Or l’AMT n’a pas une cenne pour exproprier et le Gouvernement s’apprête à sabrer dans les dépenses.
Et puis… tant le CP que le CN sont sous juridiction fédérale; elles vont vouloir débattre jusqu’en Cour suprême du pouvoir constitutionnel de l’AMT ou du gouvernement du Québec de les exproprier… et ce, avec l’appui du Fédéral. Mucho pesos, ladies and gentlemen; Martin Coiteux, dit La Hache, ne va pas laisser faire ça!
Les effets secondaires sur l’économie
Retards, stress et abandons d’emploi: l’impact des travaux routiers sur les travailleurs se fait de plus en plus sentir, selon l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés
La congestion et les travaux routiers ont pris une telle ampleur au Québec – à Montréal en particulier – qu’ils ne sont plus seulement une nuisance quotidienne réservée aux automobilistes. Dans les organisations et les entreprises, les retards au travail s’allongent et se multiplient, la santé psychologique des travailleurs est minée, et de plus en plus d’employés abandonnent ou refusent un emploi dans les secteurs envahis par les cônes orange. – Bruno Bisson, La Presse, 2 septembre 2014
Ce qui est vrai des cônes oranges est sûrement vrai des trains de banlieue. Peut-être pas tant au niveau du stress qu’au niveau de la productivité des entreprises. Quand le train est en retard à cause des sparages du CP, il y a des meetings qui doivent être reportés, et souvent, à beaucoup plus tard, puisqu’il n’est pas toujours facile d’arrimer les agendas de tout un chacun.
La situation du transport routier est déjà suffisamment chaotique dans la région de Montréal sans que des usagers du train retournent à l’automobile en raison du manque de fiabilité des trains de banlieue. Des entreprises de transformation choisiront-elles de s’installer ailleurs et de délocaliser des centaines d’emploi en raison du temps perdu dans les bouchons de circulation?
La recette la plus efficace pour rendre la circulation plus fluide sur les grand axes routiers, ça n’est pas d’en faire des routes à 16 voies; c’est de rendre le transport en commun plus concurrentiel. Cet objectif ne pourra pas être atteint si le CP continue son travail de sabotage des efforts de l’AMT.
Des emplois perdus, des entreprises qui vont s’installer ailleurs… Le Québec a-t-il les moyens de perdre tous ces revenus? Non. Mais puisque le Président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a engagé le Québec dans une vaste entreprise de révision permanente des programmes gouvernementaux, je doute que la pseudo-consultation publique qui précédera le processus puisse inciter le gouvernement Couillard à investir massivement dans le transport public.
Vision à courte vue…
Les miaulements du chat de gouttière
L’article du Hournalle de Mourial a donné leu à un concert de miaulements particulièrement rauques, mettant en vedette le Chat Botté en personne! Ce chat de gouttière s’en est pris au fantôme de cette petite Moustache dont l’image me sert d’avatar.
- C’est drôle de voir les commentaires de gérants d’estrade qui n’ont aucune idée de la gestion d’un système ferroviaire public! En pasant, je ne suis pas certain que l’AMT gagne vraiment à faire des sorties médiatiques pour régler ses différents avec le CP sur la place public. Chat Botté
Surtout que la violation délibérée (ou non) des termes d’un contrat ne relève pas de ce qu’on enseigne dans les écoles de gestion, mais de ce qu’on enseigne dans les écoles de droit.
Quoi qu’en pense le Chat, l »AMT a tout à gagner dans la dénonciation de la cause de ces retards répétés, ne serait-ce que parce que c’est sa réputation à elle qui est en jeu. Si elle devait perdre cette réputation de fiabilité en raison du non-respect de ses obligations contractuelles par le CP, c’en est fait des trains de banlieue et des dizaines de millions de dollars auront été investis par le secteur public en pure perte.
- Dans les faits, lorsque tu chies sur le propriétaire de l’emprise ferroviaire et sur les employés de ce même propriétaires ferroviaires qui en font la réelle exploitation… c’est rare que tu l’on obtiens ce que l’on désire. Go pour les poursuites et injonctions que tu veux, mais mes 20 ans d’expérience dans le domaine ferroviaire et la gestion des trains de banlieue me dit que tu perds ton temps – Le Chat Botté
La recette du Matou se résume à peu de choses: farmez vos yeules et laissez le CP faire à sa guise au mépris de ses obligations contractuelles, vous allez wère, le problème va se régler tout seul, le service va devenir tellement pourri que vous n’aurez plus un seul passager!
En gestion d’entreprise, il y a les ti-boss, les moyens-boss pis les gros-boss. De toute évidence, le Matou appartiens à la catégorie des sous-fifres dont le pouvoir se limite à gérer l’horaire des surnuméraires. Mais ceux qui ont le pouvoir de mandater un avocat pour prendre des procédures, ils sont à un niveau hiérarchique trop élevé pour qu’il soit lui-même mis dans le coup.
Pour un soit-disant gestionnaire d’expérience dans le domaine des trains de banlieue, ce hâbleur n’a rien d’autre à proposer que son Farme ta yeule pis laisse-toé empissetter.
Tout un gestionnaire!
Dommage pour le hournaleux; il aura laissé filer une belle occasion de faire de lui-même un nouveau Alain Gravel!
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tu dis que les journalistes qui siuvent tes conseils vont devnir des alain gravel? Bien ta vie est un exemple de résussite à répétition.