Chaoui et le chameau: je blatère, tu déblatères (ou inversement)

D’aucuns affirment que les chameaux qui ont fait sciences humaines sans maths détiennent le monopole de l’irrationalité. Hamza Chaoui, dont on a vaguement entendu parler – j’veux dire, il soulève des vagues! –  a confirmé son statut de chameau full rationnel le jour où il obtint son diplôme en génie électrique de cette Université nommée en l’honneur de Saint François de Montmorency-Laval, homme de foi et Monseigneur de son état.

Ni la démocratie ni les feufis ne sont solubles dans la bouillabaisse coranique, d’affirmer le chef Chaoui:

Selon l’imam Chaoui, les femmes devraient avoir un tuteur et les hommes devraient porter la barbe. Il critique aussi la démocratie, qui permet d’élire des homosexuels. – TVA, 30 janvier 2015

Mais l’imam-ingniégnieur électrique semble avoir du mal à imposer sa recette parmi les fidèles de sa propre communauté, rapportait madame la Ministre Lise Thériault le 31 janvier:

«Au cours des derniers mois», Hamza Chaoui a pris part à un «rassemblement» auquel assistaient des musulmans.

[…] «Après l’avoir entendu, les gens de la communauté musulmane à Anjou lui ont signifié clairement que ce n’était pas leur façon de voir l’islam, que ce n’était pas leur façon d’appliquer leur religion et que ce n’était pas compatible avec les valeurs du Québec. Ils lui ont demandé de ne jamais revenir.»

Le gniengniégnieur de la Foi a dessein d’implanter dans l’Est de la Ville de Montréal une patente-à-gosses moitié mosquée, moitié centre communautaire, moitié centre de formation de la jeunesse anti-feufi; après l’avoir autorisé à procéder à des travaux de réaménagement dans le bâtiment qu’il avait spotté pour son projet grandiose à la gloire d’Allah et du Prophète, l’arrondissement cède aux pressions.

Denis Coderre et le maire d’arrondissement Réal Ménard ont annoncé ce matin qu’ils opposaient une fin de non-recevoir au projet parce qu’ils craignent pour la sécurité des Montréalais.

«Des informations obtenues auprès des différents organismes responsables de l’application de la loi m’ont convaincu qu’il est de mon devoir de ne poser aucun geste de nature administrative qui aurait pour conséquence d’offrir une tribune à l’imam Hamza Chaoui», a dit M. Ménard.

L’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve modifiera ses règlements pour bloquer la création du centre communautaire de l’imam Hamza Chaoui, qualifié d’«agent de radicalisation» par le maire de Montréal. – Philippe Teisceira-Lessard, La Presse, 31 janvier 2015

La règle de droit en matière de zonage

Ne vendez pas trop vite la peau de l’ours – et encore moins celle de l’ingniégnieur-imam, bande de mécréants. Il y a un os… 

Le droit des collectivités locales prévoit que les règlements d’urbanisme et de zonage doivent servir des objectifs reliés à l’urbanisme; constitue une erreur grossière le fait d’avoir reconnu en conférence de presse que l’arrondissement entend modifier le zonage de manière à assurer la sécurité. Bien sûr, une ville peut ajuster les limites de vitesse de manière à assurer la sécurité dans une  zone densément peuplée, mais elle n’a pas le droit d’interdire l’usage lieu de culte, l’usage école ou l’usage centre communautaire pour les musulmans – ou pour UN promoteur musulman visé directement, si elle entend maintenir ces mêmes usages pour les Juifs, les Sikhs ou les Chrétiens.

Un tel règlement ne passerait l’épreuve des tribunaux. Me Julius Grey – qui s’y connaît en la matière – confirme au Téléjournal Montréal (18h00): la ville empiète ainsi sur les champs de compétence constitutionnelle du Fédéral…

Mais il y a plus: dans la mesure où l’imam Chaoui semble avoir déjà fait sa demande de permis, légalement, le dépôt de cette demande et le récépissé qui en fait foi (le cas échéant) confèrent un droit acquis aux usages tels qu’autorisés au moment de la demande de permis. Une telle demande fait donc obstacle à toute procédure subséquente visant à invalider un tel usage et rend inopérant tout avis de motion d’amendement au règlement existant.

J’avais produit une  longue opinion à  cet égard, jurisprudence à l’appui, quand la Ville de Rouyn-Noranda avait cherché à occulter sa propre négligence à agir plus tôt après que la chaine Loblaw’s eut demandé un permis de construction pour un supermarché Maxi. Sur les conseils de je ne sais trop quel fautif, l’avis de motion visant à interdire les grandes surfaces sur le terrain visé avait été déposé quelques jours après le dépôt d’une demande de permis.

L’usage était permis au moment où le promoteur a fait sa demande; dès lors, la Ville avait l’obligation d’émettre le permis. Une gaffe dont le maire a payé le prix; à l’élection qui avait suivi un an plus tard, le maire avait été littéralement humilié.

Les maires Coderre et Réal Ménard auraient avantage à s’informer.

La ministre de l’immigration itou. Après tout, Kathleen Weil n’est-elle pas avocate, elle qui par ailleurs avait occupé le poste de directrice des Affaires Juridiques auprès d’Alliance-Québec de 1985 à 1989? Elle ne semble pas très calée en droit, madame la ministre…

«Je ne voudrais pas dire [aux gens de] la Ville quoi faire, mais je pense qu’ils doivent regarder cette question-là [au-delà] des questions d’architecture ou d’aménagement urbain. Il y a l’enjeu très profond des valeurs à véhiculer», a plaidé Kathleen Weil lors d’une mêlée de presse. – Philippe Teisceira-Lessard et Tommy Chouinard, La Presse, 30 janvier

Les sources auxquelles s’abreuve le chameau

Dans un article qu’il avait publié le 24 novembre 2014 sur sa page Facebook, l’imam-ingniégnieur s’est ouvert. Son radicalismeet sa haine de la démocratie à l’occidentale, il les tient de sa lecture du conflit israélo-palestinien, de son dégoût des politiques expansionnistes de Netanyahu et de l’invasion de l’Iraq par les Américains  sous de fallacieux prétextes.

L’Occident est mensonge, l’islam est Vérité. C’est court, c’est simple, et c’est ça qui est ça!

Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et soyez avec les véridiques. » (Sourate IX – Le Repentir, 119)

Les véridiques, bien sûr, ce sont ceux qui ne mentent pas. Ce qui exclut les présidents des États-Unis, évidemment.

Tiens, un autre extrait des blatèrements et autres errements du chameau:

ils prétendent que leurs buts en Irak n’étaient ni tuer, ni humilier, ni violer, ni diviser le peuple, ni effondrer les maisons sur les têtes des habitants, ni voler les richesses du pays, ni effacer une civilisation qui perce dans l’histoire. Ils prétendent également qu’il ne sont venus en Irak que pour détruire les armes de destruction massive, mais comme d’habitude, ils ne font que des mensonges. Ce ne sont que des mensonges qu’ils disent. 

Mais ce qui fait mal au cœur, c’est la réaction et les cris de beaucoup de gens adhérant à l’islam qui ne voient en États-Unis qu’un pays démocratique qui œuvre pour un monde serein.

Tout est là. Et nonobstant ce qu’en pense l’Ayatollah Drainville dans son Livre des Valeurs québécouèses, ce n’est pas l’interdiction du port du hijab qui pourra contrer l’éclosion du radicalisme.

La tendance au  « sur-place » du Cheikh Bin Couillard

Kathleen Weil ne peut pas ne pas savoir que la responsabilité ultime de contrer ces radicaux qui prétendent interpréter le Coran sans en avoir fait l’exégèse relève d’Ottawa et dans une moindre mesure de Québec, mais sûrement pas des élus municipaux.

Elle le sait. Sans doute. Mais dès qu’il est question d’intégrisme, d’écoles religieuses et de radicalisation de certains musulmans, son chef, lui, perd tous ses moyens et fige littéralement. Ça aussi, elle le sait.

Son ancienne collègue Fatima Houda-Pepin avait proposé la mise sur pied d’un Observatoire sur l’intégrisme religieux, seul susceptible, estime-t-elle, d’en découvrir les causes chez nous et de contrer le  radicalisme susceptible d’en découler. Le PQ se dit d’accord; évidemment, l’idée ne saurait plaire à Couillard, dans la mesure où derrière la burqa d’un homme affable et cultivé se cache un entêté bourré d’orgueil qui n’a jamais accepté que Houda-Pepin le fasse si mal paraître.