Boisvenu? Rien de moins que la peine de mort pour Monsieur « Tough on Crime »

La Royale Canadienne Police à Cheval est saisie du dossier de 9 Sénateurs qui auraient bidouillé leurs comptes de dépenses; parmi les ceusses, une majorité de Sénateurs de nomination libérale, ce qui ne va pas quand même pas m’épiler le poil des jambes. No! No! [1] Un Libéral, par définition, c’est un mafieux [sarcasme]; félicitons-nous plutôt que des quelques dizaines de Sénateurs que Junior Trudeau avait expulsés collectivement du caucus Libéral, il n’y en ait pas davantage qui ont abusé de leurs doigts croches!

No! No! [1 bis] Je vais plutôt m’attarder à ce héraut des peines exemplaires, Pierre-Hugues Boisvenu, celui dont ses anciens confrères du Collège de Rouyn étaient si fiers de la réussite. Pierre-Hugues Boisvenu, ce preacher acharné aux yeux duquel le droit des victimes d’un criminel est bafoué dès lors que ces imbéciles  de juges refusent d’ordonner la peine de mort.

Je reviendrai à ce sombre dividu, dont j’ose espérer qu’il sera incarcéré dans l’attente de son procès – une mesure que le Sénateur Tough on Crime souhaiterait voir appliquée plus souvent.

En attendant, qu’on me permette d’ouvrir une parenthèse et se souligner les malheurs qui s’abattent sur ce saint homme – Là Là de son prénom, soupçonné d’avoir trempé dans  une magouille nauséabonde et d’avoir trompé à ce propos aussi bien son confesseur que ses milliers d’ouailles. Dire que cet homme de Dieu avait excommunié ce vilain impie qui s’était brutalement opposé à la prière d’un maire en quête d’indulgences! La Commission municipale débutera au cours des prochains mois une enquête dont Saint Là Là a échoué dans ses tentatives de la garder à huis clos. Serait-ce là l’indice qu’il aurait des choses à cacher à son curé?  .

Petite parenthèse, également, sur ce Dennis Hastert, président Republican de la Chambre des Représentants à Washington, de 1999 à 2007. Le Monsieur avait participé à la tentative d’impeachment lancée par la meute de chacals contre Bill Clinton au motif qu’il s’était fait tailler une collection de pipes par une maîtresse-pipière, Monica Lewinsky. En plus d’avoir abusé sexuellement d’un certain Steve Reinbolt au cours des années ’70, Hastert doit comparaître la semaine prochaine sous l’inculpation d’avoir versé des millions de dollars à l’une de ses victimes pour acheter son silence en 2010. Et c’est ce sépulcre blanchi qui a osé reprocher à Bille-le-moignon ses infidélités conjugales? Huh… look who’s talking!

Décidément, les placards de ces « chrétiens exemplaires » ne dégagent pas toujours des effluves de muguet!

Back to Mister « Tough on Crime » Boisvenu 

«Moi, je dis toujours, dans le fond, il faudrait que chaque assassin (ait) le droit à sa corde dans sa cellule. Il décidera de sa vie», a-t-il lancé lors d’un point de presse impromptu, mercredi matin, à l’entrée de la réunion de son caucus.

Ces propos ont créé une onde de choc à Ottawa, d’autant qu’ils ont été prononcés à quelques jours du lancement de la semaine québécoise de prévention du suicide.

[…] «Dans le fond, ce qu’il fait comme promotion, c’est: « hé! suicidez-vous, et puis vous allez nous sauver bien des sous, bien des millions de dollars« », a dit la néo-démocrate Françoise Boivin.

L’incitation au suicide est par ailleurs criminelle, a rappelé le chef libéral intérimaire Bob Rae. «C’est contre la loi. Il suggère quelque chose qui est franchement criminel», a-t-il fait valoir – La Presse Canadienne, 1 février 2012

Ce qui ajoutait au caractère odieux de ce commentaire, c’était – justement – la Semaine de prévention du suicide. Pas fort, le timing! Mais ça n’est pas tout: cet enfoiré de Sénateur dit représenter les intérêts des familles dont un proche a été assassiné ou est disparu sans laisser de traces. Cette ordure peut bien souhaiter la mort des condamnés – au nom du droit des victimes; encore que ce sentiment tient davantage de l’esprit vengeur que d’une quelconque justice réparatrice. Il n’a pas pensé, le zouf, qu’aussi ignoble puisse être un violeur assassin, son suicide – le cas échéant – risque de faire de nouvelles victimes: père, mère, frères, soeurs, conjoint/es, enfants…

Avant d’entreprendre sa campagne de promotion du suicide, ce trou de cul n’a pas pensé au poignard qu’il enfonçait au coeur de tous les proches de ces suicidés dont la vaste majorité n’avaient le moindre passé criminel?

Cet homme a traversé de pénibles épreuves et il a semé de bien belles choses. Mais son bilan est négatif et, au total, ça demeure un être abject.

Bref, non seulement l’honorable Sénateur a-t-il commis il y a trois ans un acte criminel pour lequel – bien sûr – il n’a pas été poursuivi, mais après avoir retourné toutes les  pierres de la comptabilité tordue de la mascotte francophone du Law and Order, le Vérificateur Général Michael Ferguson aurait trouvé des trucs qui dégagent une légère odeur de fraude.

Bien sûr, il est présumé innocent. Bien sûr, il existe une possibilité qu’un avocat inventif – du genre de ceux qu’il méprise avec volupté! – puisse invoquer avec succès le doute raisonnable. Mais cette morue devra alors avoir la décence de démissionner et de renonçait aux avantages reliés à sa charge de Sénateur: les bottines auraient dû suivre les babines de ce beau-parleur…

By the way, Michael Ferguson n’est pas un %$?¢£@ de Liberal-minded veggie; bien au contraire, sa nomination en 2011 est le fait d’un gouvernement Conservateur majoritaire. ;Alors pour le soit-disant parti-pris anti-Conservateur, bin… on repassera.

Pierre-Hugues Boisvenu a réclamé l’équivalent de 61 076 $ en dépenses inadmissibles et […] son dossier doit être remis entre les mains des enquêteurs de la GRC, estime le Vérificateur après enquête. .

Boisvenu aurait empoché pendant un an un montant de $15800 en indemnités de logement auxquelles il ne pouvait pas avoir droit puisqu’en tout temps pertinent il maintenait sa résidence principale à Ottawa [2]. Par ailleurs, de rapporter Joël-Denis Bellavance dans La Presse du 6 juin 2015, le Sénateur réputé au dessus de tout soupçon aurait réclamé quelques  milliers de dollars pour des déplacements liés à la promotion de son bouquin, Survivre à l’innommable, lancé en 2008. Il aurait également obtenu du Gouvernement le remboursement de 38500 $ en frais de déplacement et d’hébergement reliés aux activités de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues, qu’il avait fondée avant sa nomination au Sénat.

On ne peut nier la noblesse des intentions derrière le travail de sensibilisation aux objectifs de l’Association des familles. Il saute aux yeux, par ailleurs, que si Boisvenu a été élevé à des fonctions  sénatoriales, c’est par opportunisme politique; les Conservateurs souhaitaient s’associer au courant de sympathie rattaché à sa personne. Mais ça n’excuse en rien l’homme aux doigts croches de piger dans la cagnotte sénatoriale. Les hautes instances du Parti n’auraient-elles pas dû s’assurer que leur porte-flambeau comprenne bien la notion de comptabilité séparée pour ses bébelles personnelles et pour ses fonctions de Sénateur, où l’ont-elles lâché lousse en se disant que s’il se fait prendre la main dans le sac, l’agneau sera sacrifié? C’est tout simplement ignoble, de la part des Conservateurs…

Le Canada compte 36 millions d’habitants. Autant dire que la tricherie du Sénateur aura fait 36 millions de victimes; Or n’est-ce pas ce même Boisvenu qui exige que la détermination de la « sentence » tienne davantage compte de l’opinion des victimes?

Soit. En tant que victime, j’exige une peine d’emprisonnement exemplaire pour cette peluche de l’idéologie Tough on Crime; le rôle qu’il aura joué à titre de mascotte constitue sans aucun doute une circonstance  particulièrement aggravante.

Et qu’on me  comprenne bien, ça  me fait de la grosse pé-peine de devoir dire ça d’un Abitibien que j’ai connu alors qu’il était fonctionnaire à Val d’Or dans les  années ’70.  J’ai peine à retiendre mes larmes!

___________

[1] No! No! est une marque déposée, et ce billet se veut donc une publicité subliminale pour laquelle j’attends le paiement d’une généreuse redevance. Si! Si!

[2] Par souci d’objectivité, je dois souligner ici que, alors que la version française de la Loi exige que l’aspirant sénateur soit nommé pour la province dans laquelle il a son domicile, la version anglaise exige simplement qu’il en soit résident. Bref, en français, t’es nommé pour la province qui a émis ton permis de conduire, alors qu’en anglais, tu peux détenir un permis de conduire ontarien et être nommé pour l’Île du Prince Édouard (Mike Duffy) si tu y as un chalet! Encore faut-il qu’il ait l’air habitable!

En droit constitutionnel, les versions anglaise et française ont valeur égale mais doivent être interprétées l’une en fonction des termes énoncés dans l’autre version. Mais peu importe, ça n’est pas là l’essentiel du débat: aussi bien Mike Duffy que cette garnouille de bénitier de Boisvenu savaient très bien s’ils ont pris un taxi pour parcourir quelques km ou s’ils ont dû prendre l’avion pour assurer leur présence au Sénat.

La conjointe de Boisvenu était à Sherbrooke mais c’est avec son adjointe et maîtresse qu’il faisait vie commune… à Ottawa. Me semble que le gars devait savoir avec laquelle il jouait encore du pipeau dans les heures précédant sa présence au Sénat !