À la (radio) poubelle, Martineau!

La direction de RadioX a fait une fleur à Richard Martineau: d’ici quelques semaines, il pourra étirer le menton jusqu’au coeur du Labeaume Land. Alléluia! Praise the Lord and Pass the Ammunitions!

Le jambon

Richard Martineau a annoncé il y a quelques semaines son départ des ondes de LCN.

J’ai décidé de ne pas revenir à la barre du Québec Matin, à LCN, en septembre… Je termine le 12 juin, et après ça, je tourne la page…

[…] Mais il faut être à l’écoute de soi-même… Et la réalité est que je ne suis pas un lève-tôt, malheureusement…

[…] Le bon côté des choses est que cette émission m’aura — je crois — permis de dévoiler un autre côté de moi, plus drôle, plus badin, plus « givré »… Plus sympa, quoi. – Richard Martineau, Le Journal de Montréal, 11 mai 2015

[NDLR: Plus givré? Plus sympa, tu dis?]

Départ de Richard Martineau: des milliers de Québécois en deuil, titrait le Journal de Mourréal dans son édition du 12 mai. Mourréal, j’ai dit. Mais c’était bin plusse pire à Pyongyang, comme  en témoigne cette capture d’écran exclusive:.

Le jambon est dépecé…

L’abruti

Cette fois, c’est au tour de la Clique du Platôôô de fournir un accès privilégié à ses précieuses archives. Remontons donc le temps jusquà ce savoureux scandale de pipi et de foufounes qui avait fait les délices de Richard Martineau et lui avait inspiré le 26 décembre 2002 ce jugement sévère à l’égard de la  radio-poubelle: Billet de Richard Martineau, 25 décembre 2002, reproduit sur La Clique du Plateau, 18 juillet 2015.

Vous avez frissonné comme des poules sans tête lorsque vous avez appris que l’animateur de radio Robert Gillet avait été pris les culottes baissées dans une sordide affaire de prostitution juvénile.

Il n’y a rien de plus satisfaisant que de voir un donneur de leçons se voir mettre le nez dans son propre caca […] Il fallait entendre André Arthur, le compétiteur de Gillet, prendre plaisir à clouer son ennemi au pilori. Après avoir dit que Gillet était un alcolo fini qui aimait aller en Thaïlande pour se taper des petites filles, Arthur a fait jouer « Prendre un enfant« , de Yves Duteil. [1]. 

De la grande classe, je vous dis. Un grand moment de radio.

Je ne sais pas ce   qui se passe avec la Vieille Capitale mais la radio de Québec est l’une des plus trash au monde.Toutes les grandes gueules y sévissent, André Arthur, Robert Gillet et l’immonde Jeff Fillion, l’un des animateurs les plus excrémentiels de l’histoire des médias

[…] Québec est une ville magnifique. C’est aussi une cité complètement schizophrène. […] c’est comme si les toilettes du Château Frontenac ressemblaient à des bécosses de camping.

[…] Gillet, Arthur et Fillion permettent en fait à  Québec de se débarrasser de ses toxines. en toute impunité. C’est la fosse septique [2]. où la ville enterre ses couches souillées et ses déchets nucléaires. – billet Richard Martineau, extraits

So cute. Ça s’invente pas… Voilà pour l’abruti. Coming up…ze ugly. Le truand.

Le truand

Et ça non plus, ça s’invente pas: Ce 18 juillet, Martineau-s’en-va-t’en-guerre à Québec, la ville où – écrivait-il en 2002, la radio-becosse répand sur la ville ses effluves pestilentielles.

«À Montréal, lorsque je me promène dans la rue, les gens m’insultent. À Québec, je me fais applaudir et encourager.»

«Sur l’échiquier politique, je suis idéologiquement plus près» du style de radio pratiqué à Québec, poursuit-il, évoquant «le carcan moins étouffant» et la plus grande liberté dont jouissent les animateurs pour commenter l’actualité avec humour et ironie – Normand Provencher, Le Soleil, 18 juillet 2015

C’est depuis un studio aménagé au fond de sa fosse septique que Martineau s’efforcera de faire « couleur locale« , comme s’il était sur la Grande Allée. Mais il n’a pas l’accent qu’il faut…

L’animenteur au menton prohéminent « aborde ce nouveau défi avec «humilité», conscient que le marché radiophonique «très fort» de Québec compte «de gros noms, de grosses pointures», d’ajouter le journaliste du Soleil. 

En 2002, Martineau décrivait Jeff Fillion comme l’un des animateurs les plus excrémentiels de l’histoire des médias. À son arrivée chez le  concurrent NRJ en 2014, Fillion occupait le même créneau à la Radio NRJ que Martineau s’apprête à occuper dans un mois – a donc été promu au rang de gros nom et de grosse pointure!

Et de kossé ka dit, la grosse pointure à Fillion, Côté âneries, le Jeff de 2015 n’est guère différent du trou de cul qui habitait ses bobettes pleines d’excréments en 2002:

«Raif Badawi. […] Enwoueille des coups de fouet, we don’t care. C’est-tu un Canadien? Pourquoi on s’occupe de ça? […] Il est allé dans une place où aller challenger le pouvoir, pis le système, pis la religion, c’est peut-être pas une bonne idée», a-t-il déclaré mardi matin au cours de son émission sur les ondes du 98,9 NRJ à Québec. « Il s’est mis dans marde, qu’il s’en sorte lui-même», a-t-il ajouté. – propos de Jeff Fillion cités par Patrick Bellerose, Huff Post, 9 juin 2015

C’est vra que les estis arabes, cé même pas du monde de  par icitte, faque… on s’en crisse, hein, mon Jeff? Mais quelques mois avant l’épisode Badawi, il y a eu l’épisode Gaspésie:

«La Gaspésie, s’ils n’ont pas de jobs, soit qu’ils déménagent ou ben ils crèveront, c’est-tu assez clair? » – Radio-Canada, citant Jeff Fillion – propos de Jeff Fillion tenus le 14 mars 2015, Radio-Canada

Bref, Martineau semble aujourd’hui très fier de se frotter à cette grosse pointure qu’il qualifiait pourtant d’excrémentielle. Une seule conclusion paraît s’imposer: Martineau now joins the gang, et ce, sans le moindre scrupule!

Et les Francs Tireurs?

Si j’étais directeur de la programmation à Télé-Québec, j’aurais tendance à donner son bleu à cette poubelle ambulante…

La liberté d’expression n’est pas absolue; il y a des balises à son exercice. Nonobstant, j’entends déjà ces tribuns de l’extrême babord objecter que le Vicomte de Martinouille est en droit d’exprimer sa bêtise.

Euh… autant de Martinouille a le droit d’exprimer sa bêtise, autant la Grosse Cloche qu’on appelait autrefois Bell Telephone aurait-elle été en droit de se dissocier, elle et sa filiale Radio NRJ, des propos méprisants de cette ordure de Jeff Fillion à l’endroit des Gaspésiens il y a quelques mois. Bell a des clients en Gaspésie, et Fillion y a terni l’image de Bell. Il y a là – sans doute, bris de contrat, encore que le contrat, moé pas l’awère lu. Mais moé deviner.

Télé-Québec diffuse les Francs Tireurs depuis 1998. Bref, ça fait un bail. L’émission ne survivrait pas sans ses commanditaires et le prix payé par Proctor and Gamble ou WalMart est tributaire des cotes d’écoute… Quant aux cotes d’écoute, elles varient évidemment en fonction du contenu. Autant dire que dans la mesure où Richard Martineau fait fuire l’auditoire, Télé-Québec subit des pertes financières …

Martineau fera-t-il fuir l’auditoire? Et dans l’affirmative, quel pourrait en être le motif?

Depuis le début, Les Francs Tireurs mènent des entrevues de fond. C’est une émission d’affaires publiques. Certes, l’humour et les sujets insolites y maintiennent une place de choix mais ça bouscule souvent. Les Francs tireurs n’héditent pas à tirer à boulets rouges sur leurs invités et à proposer à leur auditoire un exercice de réflexion. La question, ici, en est une de « branding ».

CHOI RadioX s’est donné une image. Un branding. Et cette image, c’est le trash radio et un populisme débridé. RNC Média s’est portée acquéreur de GENEX et de CHOI FM en mai 2006; RNC a testé le concept en Abitibi; ça n’a pas marché. Elle l’a testé à Montréal; ça n’a pas marché. Mais à Québec…

parenthèse abitibienne

L’Abitibi? Pourquoi l’Abitibi? On l’ignore généralement, mais avant de devenir RNC Média en 2007, Radio-Nord Communications avait été fondée à Amos en 1948 par les frères Jean-Joffre et David-Armand Gourd, L’entreprise a été confinée au territoire abitibien jusqu’en 1978, alors qu’elle avait fait l’acquisition de CHOT-TV à Hull. Bibliothèque et Archives Nationales (BAnQ) conserve depuis 1981 le fond des archives de RNC/Radio-Nord dans ses locaux de Rouyn-Noranda. 

Le pap’ d’la marde molle

Comment Martineau pourra-t-il maintenir sinon augmenter ses cotes d’écoute dans ce marché vaseux sans sa juste part de diarrhées bien juteuses, épicées d’un soupçon de pus? Martineau n’est pas du genre à dépasser par la gauche – il le reconnaît lui-même. Alors il va devoir chercher à dépasser par la droite et chercher à viser la quintessence de l’injure et de la xénophobie. Son public l’y poussera; c’est écrit à l’encre brune. Et s’il refuse d’y aller, son chien-show est mort

Or le branding de Télé-Québec, c’est plutôt éloigné du trash et des écarts répétés des chiasses malodorantes du Village Labeaume. Les bonzes de Télé-Québec accepteront-ils longtemps de leur animateur-vedette qu’il soit perçu comme le pape d’la marde à Québec? Je dis et redis: le jour où les magasins Simons ou les vendeurs de colas vont retirer leurs billes ou simplement menacer de transférer aileurs leur budget de publicité, Télé-Québec risque de devoir servir un ultimatum à Monsieur de Martineau. Ou, carrément, lui planter un soulier dans les hémorroïdes, comme l’a fait Stephen Harper avec quelques Honorables crosseurs, comme l’a fait Junior Trudeau avec ses deux députés tâteux-de-foufounes-néo-démocrates, ou comme CBC s’est débarrassé de cette belle-gueule de Jian Ghomeshi.

One day, Jian Ghomeshi was the king of Canadian radio and had a growing following in the United States as host of the public radio program “Q.” The next, he was a kinky celebrity who confessed on the Internet to having a colorful sex life. The day after that, he wasn’t just kinky; he was accused of being a criminal. –  Michael E. Miller, 17 avril 2015, The Washington Post,  

Par contre, la CBC avait gardé cette cruche de Don Cherry, malgré – ou peut-être en raison de ses propos xéno-homophobes répétés. Malgré, ou en raison de ses tenues vestimentaires ridicules. Mais ce diable d’homme avait probablement compris qu’il lui suffira de se prostituer pour les Forces Armées du Canada; Harper a dû aimer ça!

Et que dire de ce serial fornicator qui a pour nom Bill Cosby, admiré pour son apparente rectitude avant d’être largué brutalement pour ses viols sauvages à répétition? Je ne cherche pas ici à faire le moindre parallèle entre ces monstres de lubricité et Martineau; je rappelle que les médias, et les commanditaires sont GÉ-NÉ-RA-LE-MENT soucieux de préserver l.intégrité de leur image.

Martineau a le droit de faire d’la marde à Radio X – du moins, jusqu’à un certain point. Télé-Québec a le droit de lui fermer son micro et d’exiger qu’il renonce à l’une ou l’autre de ses tribunes; mais plus ses déjections sentiront la marde, et plus la direction de RadioX lui fera des mamours. Quand il doit choisir, un suce-la-piasse choisit toujours la job la plus payante…

Épilogue

Y en a marre de ces amalgames sulfureux. Quiconque ose condamner l’islamo-arabophobie se verra derechef qualifié d’idiot utile. De kossé que t’en penses, Martineau?

Quiconque refuse de suivre Martineau dans ses raisonnements de raisin sec risque l’anathème:

C’est comme ce ressortissant algérien qui avait été condamné à 23 mois de prison pour avoir violé sa belle-fille de neuf ans. La juge Raymonde Verreault lui avait donné une sentence légère parce que l’homme avait eu l’amabilité de sodomiser la jeune fille au lieu de la pénétrer dans le vagin, préservant ainsi sa virginité. – Martinouille, 15 juillet 2015

Martineau, astique tes mandibules. Plus qu’un mois avant ton transfert dans la Major League Xenophobia!

C’est comme ce ressortissant algérien qui avait été condamné à 23 mois de prison pour avoir violé sa belle-fille de neuf ans. La juge Raymonde Verreault lui avait donné une sentence légère parce que l’homme avait eu l’amabilité de sodomiser la jeune fille au lieu de la pénétrer dans le vagin, préservant ainsi sa virginité. 

[…] Pour reprendre le titre de l’excellent essai de Marc Provencher sorti chez Leméac en 2012: Le multiculturalisme est un racisme qui se prend pour un antiracisme.

[…] Oui, il a violé, mais c’est un Algérien… Oui, il a tué, mais c’est un Iranien…«  – Martinouille, 18 juillet 2015

Bon an mal an, plusieurs centaines de juges signent des centaines de milliers de jugements dont certains, il vrai, ne sont pas très glorieux. Évidemment, c’est sur ceux-là que Martineau va s’essuyer les pieds, sans bien sur apporter les nuances qui conviendraient.

Martineau méprise le « gouvernement des juges« , et il le méprise d’autant plus que le 30 juillet 2010, la Cour Supérieure avait accordé une indemnité de $110000 à une  avocate de Québec (Me Susan Corriveau) parce que lui – Martineau – avait chié une chronique incendiaire qui avait allumé (!) ses lecteurs et suggéré à certains d’entre eux les pires injures à l’égard de l’avocate. Personne n’avait alors eu le mandat de filtrer les commentaires.

Et de un, Martineau confond le multiculturalisme Canadian et le modèle québécois, qui privilégie plutôt l’interculturalité. Et de deux, il est profondément malhonnête de suggérer – comme il le fait sans en avoir l’air – que c’est l’adhésion au principe du multiculturalisme ou de l’interculturalité a pour effet de ramollir le cerveau. Regardez madame Juge, qu’il a l’air de dire!

Ces juges, avais-je commenté en réponse à Martineau – ont manqué de jugeotte, une matière première pourtant essentielle à la  rédaction d’un jugement. Et ils ont en même temps péché par ignorance de ce que les juristes appellent l’économie du droit – un gugusse qui ne requiert aucune connaissance en économie. On parle plutôt ici d’une vision d’ensemble du droit.

D’ailleurs – et il aurait quand même été plus honnête sur le plan intellectuel de le rappeler aux lecteurs, des écarts de ce genre ont suscité des blâmes sévères de la part du Conseil de  la magistrature, si ma mémoire est bonne. 

Alors, est-ce qu’il serait permis à un chroniqueur du Journal de Montréal d’excuser les écarts de langage d’un animateur de RadioX – un cas hypothétique, bien sûr!!! – en écrivant:

« Oui, il a déconné, mais c’est la RadioX, alors tout est permis… »

Bonne chance dans tes nouvelles fonctions, Richard!

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[1] J’avais, autrefois jadis, perdu un neveu. Mort subite du nourrisson. Le petit Louis-Philippe dormait dans un lit qui m’appartenait, mais ça n’était pas chez moi; le  téléphone avait sonné en fin de soirée. Kâlisse! On ne parvenait pas à rejoindre les parents. C’était en 81. Aux funérailles, il y avait cet hymne à l’enfance, de Yves Duteil. Et c’était tellement poignant de savoir que plus jamais ses père et mère ne le prendraient dans leurs bras…

Au funérailles de ma fille, 30 ans plus tard, sa mère et moi, on n’a pas eu le courage d’affronter Yves Dureil et surtout, cette tristesse infinie que ses mots ne manqueraient pas de semer en nous..

Alors, et parce que c’est une petite néerlandaise de 9 ans qui s’exécute, je vous offre cette version de o mio babbino caro, de Giacomo Puccini. Quand la voix de la Callas vibrait de ce chant puissant à travers les haut-parleurs, Marie et moi, n’avions plus aucun tabou l’un pour l’autre. Extase assurée… Cet air-là, by the way, a été chanté pour la première fois alors que ma mère avait tout juste 9 ans. L’âge qu’avait cette cantatrice haute comme trois pommes quand elle avait ébloui les juges du show « Holland’s got talent ». Ouf!

[2] Martineau avait écrit « fosse sceptique »; j’ai dû corriger, à cause que j’étais moi-même un tantinet sceptique à l’égard de ses cacacités, si je puis dire. On se souviendra de ce mot d’esprit de l’académicien Dany Laferrière: Richard Martineau vit intellectuellement au dessus de ses moyens et un jour il fera faillite!,