Frachieu Block-Noté, mieux connu des intellos sous son sobriquet de Tit-Block, sonne le tocsin: le feu est pogné dans le backstore de la souverainitude, vite, il faut câller les pompiers!
Les souverainistes qui s’apprêtent à voter pour le NPD le sont-ils encore? Probablement. En un sens, du moins. On comprend qu’ils voteraient «oui» à la souveraineté, mais […] ils se reconnaissent quand même suffisamment, d’une manière ou d’une autre, dans le programme du NPD pour s’enthousiasmer pour lui – quand ce n’est pas le cas, ils sont suffisamment hostiles au gouvernement Harper pour faire de sa défaite électorale leur priorité politique.
Mais je me demande une chose: qu’est-ce que nos souverainistes convertis à la gauche pancanadienne sur la scène fédérale attendent d’un gouvernement NPD?
[…] Nos souverainistes de gauche ont souvent tendance à dire que ce qui caractérise l’identité québécoise, ce sont justement les valeurs progressistes […] écologisme […] féminisme […] pacifisme […] social-démocratie. Considéreront-ils qu’un gouvernement néo-démocrate assumant clairement ces valeurs progressistes sera par définition favorable au Québec, même s’il se montre très centralisateur? – Mathieu Bock-Côté, Le Hournal, 5 septembre 2015
J’ai fait à Mossieu Tit-Block une réponse que le censeur de Québecor a effacée… probablement parce que j’y faisais allusion à un certain PKP, chef d’un certain parti souverainiste aux valeurs de plus en plus ethno-nationalistes et de moins en moins progressistes. De toute évidence, Tit-Block-les-oeillères n’a pas apprécié que l’on écorchât ainsi Pierre-Karl, Sieur de Québecor et mètre de céans.
Tel PKP, tel Pikiou. Et tel Pikiou, tel Bloc, non?
Entéka, quand c’est avec le beau Gilles plutôt qu’avec la belle Julie que le Pierre-Karl fait son voyage de noces, peut-être que le Bloc cesse d’être une option pour certains souverainistes. notamment les ceusses de la faction Solidaire. Et le Chef du Pikiou (version Québecor) refuse de se mouiller face au conflit larvé entre l’État du tandem Couillard/Coiteux et les syndicats du secteur public; quêêêêêêêlle surprise! Bonswar, le bloc, il est parti…
En matière de relations de travail, le fragile rapport de forces n’a pas survécu à ces avancées technologiques qui ont rendu désuètes des lois du travail adoptées dans un contexte bien différent; aucune ligne de piquetage n’empêchera la parution du texte d’un scab comme Richard Martineau ou Joseph Facal, ni la publication des textes d’une agence de presse bidon (QMI) créée aux seules fins de contourner la Loi.
Ceci étant, pourquoi le Pikiou de PKP est-il si peu empressé à réformer un Code du travail dont les dispositions anti-briseurs de grève ont été adoptées il y a 38 ans sans véritable mise-à-jour? Ceci explique-t-il cela?
Faut-il par ailleurs chercher une explication à cette décision du Boss du Pikiou dans ce lock-out que vient de déclencher la fiducie-avec-ou-sans-droit-de-regard de Québecor aux dépens des salariés de l’imprimerie Mirabel? Diantre! Se pourrait-il que la philosophie Québecor du conflit de travail sous PKP ait été importée au sein du Pikiou du même PKP?
Faut-il s’étonner également du refus de ce Pikiou 2.0 d’appuyer la pourtant nécessaire réforme du Code du travail? LAvant de prendre la direction du Parti Québécois, Pierre-Karl Truc n’était-il pas un chef d’entreprise au comportement exemplaire?
La méthode forte, celle qui consiste à mettre ses employés à la rue pour forcer des concessions, est une habitude pour Quebecor Media. En 13 ans, de 1994 à 2007, 12 lock-out ont été décrétés par Quebecor contre ses employés, tous sous la gouverne de Pierre Karl Péladeau. En voici la liste. – Union catholique internationale de la presse (basée au Liban!!!)
Pierre-Karl n’est plus mêlé aux décisions liées à la gestion de son entreprise. Pourtant, la gestion que des conflits de travail font les gestionnaires mis en place par le PKP n’est pas vraiment différente du style du style PKP. C’est comme s’il avait encore les deux pieds d’dans!
2015:La direction aurait offert une somme globale de 15 millions en indemnités de départ à une cinquantaine d’employés… conditionnelle au fait que les travailleurs restants acceptent une baisse équivalente de leur masse salariale. – Tommy Chouinard, La Presse, 5 septembre 2015 [transparence totale: la partie patronale dément formellement]
2009: les 253 salariés du Journal de Montréal sont mis en lock-out. Le conflit – le plus long de l’histoire des médias écrits au Canada – aura duré 25 mois, au cours desquels le Journal n’a jamais cessé d’être publié. Merci, convergence…
Québecor/PKP avaient exigé des journalistes en lock-out qu’ils ferment ce média qu’ils avaient mis sur pied pour se garder la main (!), RueFrontenac.com. Québécor/PKP exigeait également que TOUS les journalistes (même ceux qui perdront leur emploi dans le cadre du dégraissage) renoncent à occuper un emploi chez le concurrent Gesca (La Presse). Cé-t-y sauvage yinque un peu, ça? Mais il y a plus:
Il en va de même de la clause de non-concurrence collective exigée par Quebecor, qui souhaite empêcher les journalistes en lock-out d’aller travailler pour La Presse ou Cyberpresse. […] Les journalistes ne possèdent aucune information stratégique sur l’entreprise qui puisse justifier une telle interdiction – collectif, lettre publiée dans Le Devoir, 26 octobre 2010
Alors que les syndiqués du Hournal de Mourial étaient victimes de la médecine Péladeau depuis près de deux ans, l’Opposition Officielle de Lady Popo avait présenté un projet de Loi visant à «dépoussiérer» les dispositions anti-briseurs de grève… qui datent de 1977, une époque antédiluvienne où le travail à distance n’avait pas encore été inventé.
Le député péquiste Guy Leclair avait clamé l’urgence d’actualiser une loi datant de 1977. Il avait fait valoir que la modernisation du Code du travail, si elle avait été en vigueur, aurait «empêché» Québecor de continuer à publier le Journal de Montréal en recourant aux services d’une agence de presse créée à cette fin. – Jean-Marc Salvet, Le Soleil, 4 décembre 2013
De 2010 à 2013, le PQ s’est converti à la doctrine Péladeau, à qui Lady Popo avait entre-temps offert la présidence du Conseil d’Hydro-Québec… Françoise David a bien essayé de rappeler à la Première-Ministre ses promesses de 2010 mais l’influence du King de Québecor se faisait déjà sentir. On n’avait encore rien vu, bien sûr.
Ti-Block-Côté: mercenaire, ascendant « bagman »
Bock-Côté se présente sous un déguisement de sociologue souverainiste identitaire. Mais son jupon d’intellectuel néo-libéral ne le quitte jamais. Lui qui prétend remettre en question le crédo souverainiste des électeurs désireux de mettre Stephen Harper à la retraite, comment réagirait-il, au contraire, si le NPD était au pouvoir depuis 2006 et ralliait les deux tiers des électeurs contre lui, genre Anybody but Mulcair?
Serait-il enclin à blâmer les souverainistes qui s’apprêteraient à voter Conservateur au motif que si tout le monde s’y mettait d’un océan à l’autre, on pourrait enfin en finir avec ce nouveau Staline qui a pour nom Mulcair? J’en doute.
La principale raison de voter pour le Bloc est de se donner les moyens qui viennent avec l’élection d’un député de notre camp pour les mettre au service de la cause : une circonscription apporte de 400 à 500 000 $ par année au parti élu (salaire du député, bureau de circonscription, budget de recherche, etc.).
En 2011, 59 députés du NPD ont été élus au Québec. Faites le calcul: plus de 20 millions par année. […] En 2015, la moitié des souverainistes ont l’intention d’appuyer ce parti, donc de priver le Bloc des moyens de faire avancer la cause qui, en principe, leur tient à cœur. – Jean-Claude Pomerleau, Vigile.net (éditorial), 6 septembre 2015
Vigile ne saurait mentir, n’est-ce pas? Surtout pas en éditorial… Alors voilà, c’est confirmé, Tit-Block appartient à l’armée des bagmen, ces collecteurs de fonds sans lesquels un Parti Politique ne saurait survivre. Même rôle, en somme, que Monsieur 3% (Bernard Trépanier) au sein du parti du maire Je-ne-savais-pas Tremblay…
Vous confondez les choses en comparant Trépanier qui fait monter les coûts de la construction en collectant des fonds pour une caisse électorale occulte et un parti politique élu pour une cause qui utilise de droits une partie des fonds fédéraux déboursés par le peuple du Québec.
Libre à vous d’attribuer ce même argent à des députés npédistes qui vont s’en servir pour combattre l’indépendance de ce même peuple.
Puisque vous avez beaucoup de talents à personnaliser le débat politique en le caricaturant savamment, pouvez-vous prendre un peu de hauteur pour faire de même avec Tommy dont le parcours politique autant idéologique qu’économique est déjà bien marqué par l’opportunisme et l’ambition. Si vous manquez de faits journalistiques, ne vous gênez pas, je vais vous les procurer. D’ici là, il m’apparaît évident que passé de ministre libéral province de Québec à 1er ministre néodémocrate fédéral, ce n’est pas très différent de ministre progressiste-conservateur fédéral passé à 1er ministre libéral province de Québec comme James l’a fait, il n’y a pas si longtemps après tout.
Par en bas ou par en haut, il est comme l’autre en service commandé pour le Canada. Gardez-vous bien de prendre en considération combien Tommy verra à s’entendre avec Arthur Couillard qui ne demande pas mieux, pour passer à l’Histoire, que le Québec réintègre le giron de la constitution canadienne dont vous connaissez pourtant la perfidité de son implantation.
Hélas, il arrive que taire une douleur passé nous amène inconsciemment à s’en procurer d’autres, comme ces amis solidaires qui risquent de se voir encore plus marginalisés quand les npédistes, arrivés en néo-libérateurs, vont utiliser leur caisse électorale en provenance du peuple du Québec pour s’implanter sur la scène nationale du Québec, à leur détriment. C’est ça la quadrature du cercle?
@ François
Je ne confonds rien, François. Je ne compare pas Trépanier à Tit-Bock; je dis tout simplement qu’il y a similitude dans les fonctions. Deux bagmen, chacun à un niveau politique différent, chacun avec des méthodes différentes, chacun avec des motivations bien différentes. Mais ça reste deux collecteurs de fonds. L’un pour le maire Tremblay, l’autre pour le Bloc.
C’est quand même pas ma faute à moi si Jean-Claude Pomerleau a publié le 6 septembre dans Vigile,net (l’organe officieux des souverainistes identitaires) un éditorial où il met l’emphase sur l’équation DÉPUTÉ ÉLU ==> financement de l’option.
C’est pas ma faute à moi si Ti-Bock, de son côté, n’a pas eu l’honnêteté de divulguer l’intérêt financier pour le Bloc dans le rejet de l’option NPD au Québec.
C’est pas ma faute à moi si l’entêtement idéologique de Harper à ne pas partager avec Québec les données québécoises du registre des armes d’épaule (même attitude face au projet de Kathleen Wynne de créer en Ontario l’équivalent de la RRQ: « Je suis fier de lui mettre des bâtons dans les roues », concluait-il) va coûter au Québec bien plus que les $500000 par année pour chaque bloquiste élu. C’est pas ma faute à moi si le NPD et le PLC promettent d’éliminer le péage annoncé sur le Pont Champlain, une mesure conservatrice qui risque de faire très mal à l’économie du Qc.
C’est pas ma faute à moi s’il y a eu 47 morts à Mégantic en raison du laxisme des Conservateurs et de leur inféodation au lobby des sables bitumineux.
C’est pas ma faute à moi si – pour l’instant – il importe avant tout de crisser les Conservateurs dehors en raison de ce qu’ils ont déjà coûté et promettent de coûter à l’avenir aux Québécois.
Vous m’excuserez, François, mais à mon avis, l’intérêt du Québec passe par un changement de gouvernement à Ottawa, avant les intérêts particuliers du Bloc et de « la cause ».
D’ailleurs, c’est pas ma faute à moi si Lulu Bouchard avait dit à l’époque que le succès et l’utilité du Bloc se mesurerait avant tout à la brièveté de son existence. Vous souhaitez le prolobger? Vous souhaitez donc étirer son écher?
= = =
Vous en faites pas, François, le vieux Papi est assez grand pour faire la part des choses; je ne SUIS PAS partisan du NPD, et j’ai depuis longtemps affiché ma déception face au choix de Tom « Alliance-Québec » Mulcair comme leader; cela dit, et indépendamment de l’opinion que j’ai pu me faire de Mulcair, son parcours et son idéologie profonde, je conserve assez d’objectivité pour lui reconnaître un immense talent de « jouteur » (ou de « debater, en anglais). Un plaideur sait reconnaître le talent et l’efficacité d’un autre plaideur.
Et quand je mets TOUS les arguments dans le blender, les PLUS et les MOINS, les POUR et les CONTRE, j’en arrive à la conclusion que même si je dois me pincer le nez, un Mulcair à la tête du pays vaut mieux que « more of the same shit ».
Je sais compter, itou: peu importe si mon député sera NPD, Conservateur, Trotskyste, Libéral, Libertarien, Chrétien ou Bloquiste, et même si 78 bloquistes étaient élus le 19 octobre, l’indépendance ne pourra pas se faire avant que Couillard soit battu.
Ce qui me rappelle malheureusement que Péladeau n’était pas le bon gars pour le PQ; Péladeau, ça reste AVANT TOUT un Conservateur, qui s’est entouré chez Québecor de Conservateurs.
Cheval de Troie? Tit-Bock aime ce qu’il voit au PQ, dans la mesure où il est lui-même au moins aussi Conservateur que souverainiste. D’ailleurs, Péladeau n’a-t-il pas lui-même souscrit à la Caisse des Conservateurs, du PLQ et de l’ADQ avant de mettre 5 cennes dans la caisse du PQ? Jamais contribué au Bloc, par ailleurs.
Alors oui, François, je vois clair et non seulement je vois clair mais j’estime avoir une vision périphérique du jeu politique…
Très bon billet Papi, et bonne intervention de François Dupuis et bonne réplique de votre part!
Qu’on tourne la situation dans le sens qu’on veut, si 40 bloquistes sont élus au Québec, qui va gouverner à Ottawa? Les chances sont bonnes que ce soit Harper encore une maudite fois! Est-ce que la cause en sera plus avancée?
Moi non plus Mulcair ne me convainc pas vraiment pour la défense des intérêts du Québec, mais je pense qu’un facteur beaucoup plus important pour « la cause », et de loin, est ce qui se passe avec le PQ. Et malheureusement, comme Mulcair, PKP ne me convainc pas vraiment.
On s’entend sur une chose dont je n’ai pas parlé; je dois aussi me boucher le nez avec Péladeau. Mais comme la respectabilité de Duceppe ne peut être mise en cause, je serai fier d’accorder mon vote au Bloc. Lulu avait bien des qualités mais il en a dit des vertes et des pas murs; et pour reconnaissant que je lui sois il y a des limites au rôle de l’égo dans la vie politique et pourquoi serait-il le dépositaire de la longévité du Bloc.
Il y a des conséquences aux gestes qu’on pose; je ne vous apprends rien. Harpeur mérite d’être défait, c’est certain. Ce n’est pas de ma faute non plus, ni de la faute du Québec s’il est là comme il l’a été et comme il l’est à notre détriment et à celui de la majorité canadienne. Mais pourquoi est-ce si inacceptable de mener le combat de l’indépendance ou d’y renoncer sur la scène fédérale? Les écossais sont obligés de le faire. Les catalans aussi.
Pourquoi faudrait-il venir, encore une fois, à la rescousse d’un voisin dont l’intérêt est de repousser plus loin les dimensions de notre terrain et qui n’entend surtout pas nous le laisser gérer à notre manière? Pourquoi, une fois de plus, prendre un « beau risque » qui risque d’être un autre coup de Jarnac de ceux qui aiment tant nous faire de grandes déclarations d’amour quand nous nous apprêtons à assumer notre destin. Pourquoi attendre, comme le demande ce matin, par le biais de La Presse-Desmarais, l’ancien bloquiste Boulerice, et reporter à plus tard l’indépendance, le respect et la protection de notre langue, le choix de vivre pour le pays qu’on n’aime?
Il y a péril en la demeure? Quelle demeure? Celle qui sent la schnoutte d’Harpeur, celle de tous les centralisateurs féféraux, dont Tommy n’est pas le moindre, celle de tous les backlasheux du Québec qui tapissent le Canada d’un océan à l’autre le moindrement qu’on lève la main pour exiger le respect de ce que nous sommes. S’il y a péril en la demeure, c’est celui de la nôtre auquel il faille faire face, ne serait-ce que parce que ça fait trop longtemps que ça dure et que ça use à la longue .
Ce n’est pas de ma faute si je dois continuer d’aller sur le terrain du voisin, juste lui parler dans le blanc des yeux, quand j’en ai la chance. C’est pas le NPD et Boulerice qui vont le faire à ma place. Vous auriez du mal à m’en convaincre si on regarde l’Histoire du Canda des 50 dernières années.
La journée des élections, j’ai surtout pas le goût d’entendre Mulcair déclarer qu’une ère nouvelle s’ouvre au Canada; que le vote massif des québécois au NPD est le signe indéfectible de leur appartenance; que l’ère des changements constitutionnels est arrivé. Parce que c’est ce que Couillard espère, ce pourquoi il n’a pas appuyé Trudeau et aussi par ce que Mulcair a justement voté pour lui. On a aussi chez nous de la schnoutte qui sent la même chose.
C’est ça le péril en la demeure, refusez de nettoyer les écuries d’Augias. Elles sont pourtant pleines à raz le bord. Dans la schnoutte, il y a des germes aussi mortels que des armes à feu. Ça fait juste moins de bruit quand ça se répand. Quand ça pète, il est trop tard.
Merci de m’entendre. Comme vous le voyez, votre style me stimule.
Au demeurant, Me Bertrand, un des co-fondateurs du Bloc québécois, n’est-il pas aussi un excellent plaideur?
@ François 16h04
Sans le modifier autrement, j’ai aéré votre texte en le divisant en paragraphes.
« Mais pourquoi est-ce si inacceptable de mener le combat de l’indépendance ou d’y renoncer sur la scène fédérale? Les écossais sont obligés de le faire. Les catalans aussi. »
Je connais plutôt bien les lois constitutionnelles du Canada – auxquelles vous et moi sommes soumis à notre corps défendant; par contre, je ne suis pas très familier avec les Constitutions espagnole et british. Ce que je sais, par contre, c’est que l’élection de 78 députés du Bloc ne suffira pas à faire l’indépendance; par contre, il suffit de 63 sièges sur 125 au PQ ou à une coalition PQ/QS/ON(?) pour déclencher un processus référendaire.
L’Espagne compte 50 provinces mais je ne crois pas que les 50 provinces se soient jointes pour former un état fédéral, comme c’est le cas au Canada. J’imagine que tant pour les Écossais et les Catalans, le Parlement « régional » ne dispose pas du pouvoir constitutionnel de se séparer, alors que chez nous, le pouvoir de se joindre au Canada (exercé en 1867 pour le Qc et en 1949 pour TN/L) confère le pouvoir de quitter la fédération. C’est à Québec que la game va se jouer. Pas à Ottawa.
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« comme la respectabilité de Duceppe ne peut être mise en cause »
De cela je conviens… bien que je déplore cette alliance BQ/PQ qui exclut notamment les Solidaires, auxquels moi je m’identifie. Le Bloc perd une partie de sa raison d’être lorsqu’il ne parvient pas à fédérer tous les indépendantistes du Québec derrière une cause commune. En 95, pour le référendum, Lulu Bouchard, Parizeau et le petit Mario Dumont avaient été réunis sous le parapluie du OUI; pourquoi le Bloc exclut-il ces souverainistes qui ont récusé le PQ? QS 10%, PQ 30%, donc – sur cette base, le Bloc exclut au départ un souverainiste sur quatre.
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« Ce n’est pas de ma faute si je dois continuer d’aller sur le terrain du voisin, juste lui parler dans le blanc des yeux, quand j’en ai la chance. »
Les USA, c’est le terrain du voisin. Le Canada? Disons que je m’y sens un peu comme un chambreur. Mais quand le « logeur » refuse de faire l’entretien du système de chauffage ou du réservoir à eau chaude, j’en pâtis. Alors que si Obama néglige son système de chauffage, ça ne me touche pas…
Je veux bien emménager un jour dans ma propre maison; encore faudrait-il que l’entrepreneur-général (son prénom est Pierre Karl) commence à monter les murs! En attendant, je vis en chambre chez Stephen Harper. Et quand il refuse de réparer son robinet, j’ai pas d’eau… D’où mon souhait qu’il vende à un proprio plus sympa, le temps que ma cabane soit prête.
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« Au demeurant, Me Bertrand, un des co-fondateurs du Bloc québécois, n’est-il pas aussi un excellent plaideur? »
Guy avait à Rouyn-Noranda deux clients qu’il partageait avec mon bureau, et quand il avait besoin de fouiller un point de droit pendant ses procès rouyn-norandiens ou de discuter de stratégie, c’est chez nous qu’il se ramassait. D’ailleurs, le jour où j’avais arraché quelques dents à frette dans la gueule d’un ministre Libéral aujourd’hui à la tête d’une pétro-gazière junior, c’est à Guy Bertrand que j’ai raconté le tout quand je suis rentré à mon bureau.
Cela dit, si Mulcair est difficile à suivre avec son passé thatcheriste et son présent « social-démocrate avec pas de déficit« , Guy Bertrand a lui-même effectué quelques virages idéologiques particulièrement spectaculaires, vous ne croyez pas? Épisode nettement fédéraliste pur et dur, notamment, à une certaine époque!
1. Le SNP, parti national écossais, a fait élire au printemps 56 des 59 sièges au parlement de Londres, dit palais de Westminster. Ce n’est pas ça qui va lui donner son indépendance. Mais dans la foulée du dernier référendum, ça garde le sujet à l’ordre du jour de la Grande-Bretagne, les fers au four. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Parti_national_écossais
Pour la Catalogne, aux élections régionales anticipées de fin du mois, les deux principaux partis indépendantistes forment un « bloc », pour une liste commune, question de faire élire le plus de députés au parlement catalan comme le souhaite leur président, ce qui transforme cette élection en publiciste [PLÉBISCITE, de corriger Papi!]`. Le gouvernement de Madrid et la constitution espagnole ne reconnaît pas le droit à l’autodétermination de la Catalogne. Les Catalans en font une question de légitimité.
2. En refusant l’urgence de choisir, en limitant le combat de l’indépendance à la robinetterie et à une question de chauffage, vous oubliez comme le fait une large partie du mouvement souverainiste depuis quelques années, la question linguistique et sa portée culturelle. Là il est question de l’air qu’on respire. Sur la schnoutte, on en a assez dit et si c’est aussi juste que nous l’affirmons de part et d’autres, arrêtons de nous plaindre et munissons-nous de masque à gaz et avançons. Pour moi, le Bloc en fait office et vous n’êtes pas en mesure de faire de même avec les hen-pédistes.
2. Informé comme vous l’êtes, j’aimerais bien savoir d’où vous détenez que « l’alliance Bloc-PQ » exclut les Solidaires. De nombreux candidats du Bloc ont été fort déçus de la position de QS qui a plutôt, d’après ce que je sais, comme aux précédentes élections fédérales, choisi de laisser le choix à ses membres sur cette question. La FTQ a fait un peu de même après s’être ravisé de donner son appui au NPD. « Voter pour le candidat le plus susceptible de battre Harper dans votre compté. » On ne peut dire qu’au Québec les conservateurs aient la cote. QS fait comme Ponce Pilate. Il se donne l’apparence de s’en laver les mains, comme aux précédentes élections fédérales. Bien qu’en coulisse, on s’inquiète de l’avenir, si la vague orange décide de faire son lit le long du fleuve et d’y nicher les oisillons d’ine aile provinciale. Ce qui serait après tout dans l’ordre des choses d’un parti fédéral au pouvoir et qui tiendrait désormais à le conserver. Se draper dans l’étendard de l’exclusion comme aime le faire QS doit cesser. Bien que passer maître dans l’art de la division dialectique et matérialiste (un se divise en deux), – quand ça fait son affaire- à moins de trouver une manière de mettre des députés indépendantistes au pouvoir, il n’y aura pas de prochain référendum. C’est vous même qui le rappeler. Et l’indépendance sera reporté aux calendes grecques. Le « jeu » démocratique actuel, l’inexistence d’une proportionnelle ne le permet pas. À quand un travail de fonds sur les consensus. La position de QS sur l’indépendance est carrément attentiste. Presque de l’orde des conditions gagnantes. Ou pire, à nos conditions. Ne ouvrait-il y avoir des négociations gagnant-gagnât. Manque-t-on d’imagination à ce point? On semble préféré les petits jeux mesquins de rapports de force, comme aux temps des groupuscules. Et surtout arrêtons de reporter sur la faute de l’autre les échecs qui s’accumulent au bénéfice de qui vous savez. Nous avons une propension à terriblement personnaliser le jeu politique. Les meneurs ne courent pas les rues tant que ça. On les brûle vite au Québec. Comme au temps des sorcières.
3.Me Bertrand s’est excusé du détour fédéraliste, est revenu au Bloc et fait actuellement la promotion d’une prochaine constitution d’un Québec fédéré qui inclurait les Premières nations.
Par Papi: Guy B a beau s’en être excusé, ce détour, il l’a bel et bien fait, et il l’avait fait de manière tellement ostentatoire et solennelle que sa crédibilité de souverainiste en avait pris un coup! Quand à l’exclusion de QS des cartons du Bloc, elle est antérieure à l’élection de 2011, sauf erreur, et ça tient probablement aux accusations lancées contre QS, dès le départ, à l’effet que ce n’était pas un VRAI parti souverainiste.`
Il faudrait qu’on m’explique comment on fait l’indépendance quand l’option récolte depuis plusieurs années, quoi? 30-40% d’appuis? C’est bien beau vouloir et vouloir très fort, mais qu’on le veuille ou non, il manque des « conditions gagnantes ».
C’est vrai que sortie de nulle part, une performance exceptionnelle du Bloc, une trentaine de députés, disons, pourrait changer la donne ou en tout cas enverrait un signal fort. Mais soyons honnête, rien n’indique qu’il en sera ainsi, le momentum n’est pas là.
Et cette impulsion à mon avis elle doit venir de la scène provinciale. C’est à Péladeau à faire ses preuves dans les prochaines années pour faire en sorte que le mouvement reprenne de la vigueur. C’est illusoire d’espérer que le Bloc fasse un score cet automne alors que le PQ se relève d’une défaite humiliante qui a suivi un gouvernement minoritaire de 18 mois.
La baballe est dans les mains de Péladeau. Je n’exclus pas qu’il puisse nous surprendre.
@ Spritzer 19:16
Non seulement ne nous vois-je pas collectivement au coeur d’un élan vers l’indépendance – au coeur d’une situation d’urgence nationale telle que tous les souverainistes lèveront le poing en l’air pour réclamer LE PAYS. mais dans l’ordre des priorités du Québécois moyen (aussi bien fédéraliste qu’indépendantiste), ce qui importe de toute urgence, c’est d’élire à Ottawa un gouvernement qui souffre lui-même du mode de financement des partis politiques.
Je creuse ici un peu plus dans ma réponse à François Dupuis, de toute évidence! Élire 20 députés du Bloc et contribuer ainsi à l’élection d’un gouvernement Harper minoritaire (maybe), ça n’est pas aider le Bloc à se financer. Le salaire du député, ses frais de déplacement vers Ottawa ou à l’Intérieur de sa vaste circonscription rurale, ça ne sert pas vraiment le Parti. Par contre, un gouvernement NPD qui remettrait en vigueur le régime de financement public en fonction des suffrages obtenus, ça, ce serait plus efficace pour le Bloc.
= = =
« Et cette impulsion à mon avis elle doit venir de la scène provinciale. C’est à Péladeau à faire ses preuves »
Péladeau peut bien parcourir le Québec à vélo avec sa Julie sous les bras pendant que Drainville pose les questions à l’Assemblée Nationale, c’est une idée qui pourrait sembler aussi séduisante que géniale… si PKP était lui-même un tribun et/ou un pédagogue exceptionnel, mais ç’est loin d’être le cas. Drainville aurait été bon dans ce rôle. Pas PKP.
Et puis, le mandat « sans droit de regard » donné à Claude Béland et 2 autres, ça ne va pas rassurer ceux que Péladeau doit convaincre. Les inconditionnels lui sont acquis mais c’est les sceptiques qu’il doit intéresser à la cause, et une forte proportion des sceptiques voient très bien le conflit d’intérêt de PKP et ça les rend frileux.
Je l’ai toujours dit, PKP, c’est pas le bon cheval. Élocution déficiente, absence de charisme et conflit d’intérêt en filigrane: Couillard peut bien rire dans sa barbe.
@Papitibi
« Je l’ai toujours dit, PKP, c’est pas le bon cheval. Élocution déficiente, absence de charisme et conflit d’intérêt en filigrane: Couillard peut bien rire dans sa barbe. »
Et en même temps je suis tenté de faire l’avocat du diable et de dire qu’au moins avec lui, l’objectif est clair. Et qu’il a l’air de savoir ce qu’il fait et où il va. Du moins c’est l’impression qu’il donne.
Le gars est habitué avec son expérience du monde des affaires de se fixer des buts et de prendre les moyens pour les atteindre, tous les moyens. On peut prendre le centre Vidéotron comme exemple, payé avec du financement public svp, et son pari de ramener les Nordiques semble vouloir réussi contre toute attente.
Nos prévisions à son égard sont qu’il va se casser la gueule, Couillard va le manger tout rond, jamais il ne fera l’indépendance parce qu’il n’est surtout pas celui qu’il faut pour réaliser cet objectif. Mais alors qu’est-ce qu’il fait là? Il ne réalise pas qu’il n’est pas l’homme de la situation? Son instinct d’homme à succès ne l’a pas mis en garde contre l’idée de se lancer en politique et de faire un fou de lui?
Parfois je me demande s’il n’a pas un plan depuis le début et qu’il n’arrivera pas à confondre les sceptiques, à commencer par Couillard qu’il pourrait surprendre la garde baissée. Parce qu’autrement – il est un homme intelligent quand même malgré son air hébété devant les caméras – je ne comprends ce qu’il est venu faire en politique si c’est pour échouer lamentablement comme on le prévoit tous.
Par Papi: « son air hébété« ??? C’est pas moi qui l’aura dit! 😉