Kwé!
Voilà bien un billet qui m’aura arraché les tripes, un peu comme notre bienveillante ministresse s’est arraché quelques larmes; ceux qui me lisaient déjà au moment de la publication de mes premiers coups de gueule sous ce pseudo de Papitibi l’avaient déjà deviné..
Le 19 avril 2008, au lendemain de la première diffusion du docu de Richard Desjardins, Le peuple invisible, j’avais publié chez Richard Hétu un commentaire qui a servi de trame à l’un de mes premiers billets sur le présent blogue. Le troisième d’une série qui en compte aujourd’hui plusieurs centaines…
Quelques-uns de ces autochtones, que j’ai connus, vous ont été présentés par Desjardins. […] Vous êtes déjà émus? Et pourtant, tout n’a pas encore été dit.
L’une des « vedettes » de ce film coup-de-poing est de Maniwaki. Il a parlé, lui, d’un MUR INVISIBLE.
Il faut se promener dans les rues de Val d’Or pour le voir, ce mur. Les deux communautés, blanche et amérindienne, s’y côtoient, au Wal-Mart ou sur cette longue « Main » qu’est la 3e avenue. Mais je n’y vois (presque) jamais Blancs et Algonquins s’arrêter pour se serrer la main ou discuter. La méfiance. L’invasion, même, diront certains. Car ils sont plutôt visibles, les Algonquins, sur la 3e…
Tout n’avait pas encore été dit. Le pire était encore à venir, comme l’a démontré ce reportage-choc présenté à l’émission Enquêtes, cette semaine.
Et tout n’a pas encore été dit sur cette femme disparue il y a un an et demi, Cindy Ruperthouse – point de départ de la journaliste Josée Dupuis et prétexte à son premier déplacement à Val d’Or.
Cindy Ruperthouse, algonquine portée disparue
La première fois que j’ai rencontré Cindy Ruperthouse, elle squattait une maison qui semblait abandonnée, sans électricité, à proximité du centre d’hébergement pour femmes Alternatives pour Elles, à Rouyn-Noranda – où sans doute elle avait dû essayer de trouver refuge. Sans doute? Non, je ne sais pas mais ça demeure un drôle de hasard qu’elle ait fourni cette adresse à son avocat! C’était il y a une douzaine d’années, sinon un peu plus. Mes souvenirs nous appartiennent, à elle et à moi; non, je ne révélerai pas ici le motif de mon intervention ni le contenu de nos conversations, mais je dirai que le juge siégeait à Val d’Or et puisqu elle se disait sans ressources, c’est moi qui fournissais le transport vers et depuis le Palais de justice.
Puis un jour, je reçois confirmation de la présentation d’une requête quelconque; impossible de communiquer avec Cindy par téléphone, son chum – avec lequel elle était en froid – avait sans doute cessé de payer la facture. Suis allé trois ou quatre fois chez Cindy pour l’en informer de vive voix et, à défaut, j’ai accroché partout la même note « Appelle-moi. Urgent. Sans faute. »
Au jour dit, je me suis rendu à mes frais à Val d’Or et déclaré que je n’étais plus en mesure de remplir mon mandat. La suite, bien sûr, je ne la connais pas, mais de toute évidence, la décision n’a pas dû favoriser Cindy…
Le mur invisible du silence…
Radio-Canada a appris que des policiers de la Sûreté du Québec ont fait part de leur mécontentement à la sous-ministre de la Sécurité publique. Dans une rencontre, les patrouilleurs ont affirmé sentir qu’ils n’ont plus la confiance du gouvernement. Selon les informations recueillies par Radio-Canada, des policiers ont jeté leurs insignes sur la table et ont demandé à prendre congé. Le syndicat des policiers n’a pas réagi à ces nouvelles informations. – Ici.Radio-Canada, 23 octobre 2015
J’ai mal à ma Police. Cette info est-elle digne de foi? Si elle ne l’était pas, j’imagine qu’aussi bien le bureau de la Ministre, la Sûreté du Québec et la Fraternité des policiers se seraient empressés d’y apporter un démenti formel. Or, de démenti, il n’y a pas le moindre signe.
Et si cette info devait être confirmée, n’est-ce pas là la confirmation la plus éclatante du fait que ces femmes algonquines ont raison d’hésiter à porter plainte, de peur des représailles? Est-ce que ça ne confirme pas en même temps à quel point les personnes en autorité ont foiré en autorisant les policiers visés à maintenir leur emprise sur la communauté algonquine et ses femmes?
En même temps, est-ce que ce ne serait pas là la confirmation la plus éclatante du danger qu’encourent ces femmes, quel que soit le policier à qui elles auront affaires? Si les policiers sont solidaires les uns des autres au point de défendre l’indéfendable, comment peut-on imaginer que des victimes de leurs collègues accepteront de se confier à eux? Est-ce que, pour elles, ça ne sera pas synonyme de « big trouble« ?
Enfin, comment peut-on imaginer que l’enquête que mèneront les policiers du Service de Police de Montréal puisse produire des résultats tangibles? Des témoins potentiels qui lancent leur insigne sur la table en guise de solidarité envers leurs collègues dépravés accepteront-ils de les dénoncer auprès des enquêteurs? Poser la question, n’est-ce pas y répondre
L’enquête par la SQ: bullshit!
Avant que la ministre Thariault n’exige que l’enquête soit menée par un AUTRE corps de police que la SQ, les tit-jos connaissant se faisaient aller le plumeau dans les pages du Hournal de Mourial. Ils étaient plusieurs à qualifier ce pauvre Papitibi d’ignorant qui n’a jamais rien vu: moins ils en savent, et plus fins connaisseurs ils se croient
- La SQ qui enquête sur la SQ? Drette là, il y a comme un petit problème, genre… – Papitibi
- @Papitibi t’as jamais entendu [parler] des enquêteurs internes? C’est un peu comme les resto Tim Hortons qui ont leurs propres inspecteurs sanitaires, ben là c’est pour la propreté des agissements et du personnel au lieu des lieux. – Kévin G.
- @Papitibi Vous qui semblez connaitre les rouages des corps policiers vous devriez savoir que les policiers enquêtés par les affaires internes (la discipline) aimeraient être enquêté par n’importe qui d’autre que les affaires internes. Une comparaison boiteuse peut-être, comme les militaires qui voient débarquer les M.P. hichhhh…. – François Bossé
- La SQ enqête sur la SQ?????? – Luc dit Le Grand
- @Luc dit le grand Les enquêtes internes que tout corps de police important a. – Hilarion LeFuneste
C’est sûr c’est sûr c’est sûr que les enquêtes internes je connais pas ça, moi qui ai pourtant servi de personne ressource en ’71 ou ’72 dans le cadre d’une telle enquête. M’enfin… Cela dit, la soit-disant police des polices, celle qui débusque les ripoux, non, ça n’existe pas encore au Québec, sinon dans les dossiers qui mettent en cause un enquêteur soupçonné d’être de mèche avec la mafia – Ian Davidson et Benoit Roberge, genre, comme; il y va alors de la sécurité des membres de l’escouade.
Mais pour enquêter sur le viol d’une pouilleuse prostituée algonquine par un honnête policier blanc et père de famille, non, ça, je n’y crois pas.
Les budgets de Radio-Canne
Cette enquête menée par l’équipe de Josée Dupuis ne confirme-t-elle pas le caractère essentiel de la mission de Radio-Canada. Quelqu’un connaît l’audimat de l’émission Enquêtes? En québécois, on dit « cotes d’écoute »… C’est sûrement très loin des scores du Banquier de Julie ou des péripéties de Marie Lamontagne à l’Unité 9 de Lietteville.
Doit-on se contenter par ailleurs d’un procès à ces polices-à-la- pissette-ardente? Ha! Les crisses de sauvages du Nord, c’est pas les Algonquins des environs de Val d’Or, c’est les ceusses qui ont prêté serment de défendre les citoyens contre toute forme d’abus et d’injustice…
Mais compte tenu des règles qui prévalent dans un procès criminel – présomption d’innocence et bénéfice du doute raisonnable, les policiers seront vraisemblablement acquittés et le procès qu’ils auront subi les aura rendus encore plus odieux envers les victimes.
La solution est ailleurs. Une commission d’enquête qui portera sur le système plutôt que sur les individus – victimes et agresseurs. Mais, et on l’aura sans doute noté, c’est justement ce genre d’enquête qu’a toujours refusé d’instituer le Grand Calife de Calgary. Mais il n’est plus aux commandes et Junior a promis de la faire, lui, cette enquête.
Croisons nous les doigts…
Il aura fallu qu’Édith Cloutier s’en mêle pour que le sort de ces femmes aux mains de la SQ soit dévoilé. […] Édith Cloutier, membre de l’Ordre du Canada, membre de l’Ordre du Québec, ex-présidente du conseil d’administration de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, directrice du Centre d’amitié autochtone de Val d’Or. Une femme éduquée, posée, réfléchie, sereine. Une femme de pouvoir aussi et qui n’a pas froid aux yeux. Une femme de mémoire qui n’a jamais oublié ni renié ses origines. – Camil Bouchard, Ph.D (psycho), Le Journal de Montréal, 24 octobre 2015
J’ai connu des Mathias, des Papatie, des King, des Chief, des Wabanonik, des Kistabish, des Cloutier, des Ottereyes, des Robinson, tous membres d’une nation anishnabè. Tout comme j’ai connu – mais en des circonstances différentes – Édith Cloutier. Une grande dame. Puisse-t-elle être entendue…
L’oeil observateur?
Je précise à l’intention de tous ceux et celles qui sont moins familiers avec la langue algonquine: le mot KWÉ! qui ouvre le présent billet, c’est un mot de bienvenue…
Et pour ceux et celles qui ont cru reconnaître le sigle de la Sûreté du Québec, je dis: regardez-y de plus près. Non, c’est pas écrit « Service Intégrité Justice » sur le bandeau. Quelqu’un a réussi à le trafiquer ignominieusement! Aaaagh, les ordures!
Hum… ça me fait penser qu’il y a désormais 29 Indiens qui siègent à la Chambre des communes, dont 10 sont issus des Premières-Nations. Un record. Apparence que les Premières-Nations n’ont jamais voté aussi « massivement » que cette fois-ci, tellement le sauvage de Calgary les a fait vomir…
Les 19 autres? Des Indiens, des vrais. Des Indiens originaire de l’Inde, dont 15 ont été élus sous la bannière Justin. Ça aussi, c’est un nouveau record.
Et parmi ces Indo-Canadiens, 15 sont des Punjabis.
Le Chandigarh Tribune note que plus de Punjabis siègent au Parlement canadien qu’au Lok Sabha (13), Chambre basse du Parlement indien, qui compte pourtant 543 sièges. – source: La Presse Plus
Notre démocratie est malade: our democracy is Sikh! Combien de turbans au sein du Conseil des Ministres? Heu… puisque 8% des députés Justiniens sont nés en Inde et que la plupart sont Sikhs, s’il n’y en pas un minimum de deux, ce sera de la discrimination!
Je disais ça de même, là là…
Excellent danseur de « Bhangra », le Justin, que l’on voit sur ce clip: https://www.youtube.com/watch?v=R8ypraEielc
On le décrit comme the best white-guy bhangra dancer on earth.