Non, les jeux ne sont pas faits, mais en ce lendemain de Super Tuesday, la pente du challenger Marco Rubio – le favori de l’establishment Républicain depuis le retrait de Jeb Bush – paraît insurmontable. P-a-r-a-î-t. Encore que, puisque les prévisionnistes donnent Trump perdant dans un affrontement contre les Dems en novembre, la haute gomme pourrait bien torpiller Trump pour laisser passer Ted Cruz, considéré comme plus présentable aux yeux de l’électorat dit indépendant, dont l’appui est essentiel.
Le flou entourant l’admiration mutuelle de Donald Trump et de ce ce White Supremacist et ancien dirigeant du KKK, David Duke, embarrasse souverainement les bonzes du Parti qui fut autrefois celui d’Abraham Lincoln…
Le KKK? « Un groupe dont je ne connais rien. » Pourtant, son papa Fred Trump, avait été arrêté en 1927 après avoir participé à une manifestation du Klu Klux Klan et d’un mouvement fasciste d’émigrés italiens qui a dégénéré en émeute. Deux morts, rapportaient par ailleurs les médias en 1927. – Le Monde, 28 février
Grand papa Friedrich « Trump », lui, est né à Kallstadt (Bavière, Allemagne) en 1869. Une vieille famille de vignerons dont le patronyme s’écrivait à l’origine DRUMPF. le papy a émigré en 1885. Cent trente ans plus tard, le petit-fils hurle pourtant: Érigeons un mur autour de l’Amérique. Dehors, les z-importés!
Le vieux Friedrich serait fier de son petit-fils… Sous le titre Why Donald Trump trumps Donald Drumpf, le Boston Globe se demandait en septembre 2015 si la marque Trump (Trump building, Trump Vodka, Trump Classic Cars, Trump Drinks Israel, Trump marks Mattress, etc) aurait pu être arborée aussi fièrement par Le Très Humble sous ce nom un peu schtroumpfé de Drumpf… Le Globe, c’est ce journal qui a révélé à la face du monde le scandale des prêtres pédophiles, dont Tom McCarthy a tiré le scénario du film SPOTLIGHT, sacré best movie of the year; bref, c’est du sérieux!
Comme des milliers de médias outre-frontière, l’agence Bloomberg a publié un bilan de la course aux délégués, telle que compilée par Associated Press. Je traduis….
Des caucus par ci, des Primaires par là. Des délégués, et des superdélégués. Des règles différentes pour les Démocrates et pour les Républicains. Un processus qui s’étend sur cinq mois, État par État, peut dérouter même les initiés.
Pourtant, en bout de ligne, ça n’est plus qu’une question de mathématiques: dans l’un et l’autre Parti, le candidat qui recueille le plus grand nombre d’appuis parmi les délégués remporte la nomination. […]
Pour l’emporter à la Convention Démocrate, un(e) candidat(e) doit avoir recueilli 2383 appuis; 1001 voix lui sont déjà acquises, dont 544 ont été désignés à l’occasion des caucus et des Primaires; 457 sont des superdélégués qui, contrairement aux délégués, ne sont engagés pour leur candidat que pour le seul premier tour… Cela dit, avec deux candidats en lice, il n’y aura évidemment qu’un seul tour!
Sanders, lui, a su rallier 349 délégués (et 22 superdélégués); on ne peut donc pas le tenir pour déclassé, et la course pourrait donc durer longtemps avant qu’il ne se considère définitivement largué. Ce Super Mardi, il a quand même remporté le Minnesota, le Colorado et l’Oklahoma… Dans les États du Nord-Est et de la Côte ouest, ses appuis pourraient bien aller en augmentant.
Chez les Répus
Le problème avec Donald Drumpf, c’est que s’il recueille de forts appuis, il sont quand même nombreux, parmi les Républicains déclarés, à se dire incapables de voter pour lui à l’occasion d’une élection présidentielle.
une candidature Trump semble vouée à l’échec. L’institut de sondage Gallup a trouvé que Trump était le candidat à la présidentielle qui recueille les opinions défavorables les plus élevées de l’histoire. Selon un autre sondage, 48% des électeurs républicains déclarent qu’ils ne voteraient pas pour Trump s’il était le candidat du parti – difficille de réunir une majorité lorsque la moitié de son propre camp ne veut pas voter pour vous, et ce avant même que l’adversaire n’ait commencé à vous taper dessus. – Pascal-Emmanuel Gobry, Atlantico, 1 mars 2016
Peu importe qui couronneront les Démocrates, Trump est perçu comme tellement radical qu’il est donné perdant; par contre, Rubio etCruz pourraient battre Clinton, mais si l’un ou l’autre des trois Reps de tête devait affronter Sanders, ce dernier – disent les sondages à HUIT mois du scrutin (ouf!) donnent Sanders gagnant.
Et ce 2 mars, Adam Alter, du Washington Post, s’amusait de cette aversion marquée envers la candidature Drumpf: mardi soir, écrivait-il, la recherche « move to Canada » a culminé sur Google alors que Trump raflait la mise lors du Super Tuesday. Mais, concluait-il, l’exode vers l’Île du Cap Breton n’aura pas lieu!
Certes, le bonhomme a volé bon nombre de voix lations aux candidats Rubio (un patronyme qui signifie « le blond »!) et Cruz. Et ce, même s’il avait déjà « refusé » à Jeb Bush le droit de parler espagnol dans SA maison. Speak White American! Certes, il est parvenu à l’emporter dans des communautés que l’on croyait acquises à Ted Cruz, les Chrétiens évangélistes.
Malgré tout, cette avance de 285 à 161 n’a rien d’insurmontable… Enfin, le pauvre Canada risque fort d’être envahi par des hordes de réfugiés en provenance du Sud. Et on n’a même pas de mur pour les arrêter!
#je suis Bernie!
Je ne sais pas qui est la mère du jumeau de gauche; le jumeau de droite, lui, est sorti de l’imagination et des ateliers d’une jeune femme partisane. Les poupées sont fabriqués à la main et vendues $80 pièce (2 à 3 heures de confection par poupée). Une multinationale a proposé à Emily Engel de les fabriquer en usine; elle a refusé.
C’est ça, la différence entre Donald Drumpf et Bernie Sanders. Drumpf, ça sonne comme un vent tricoté serré entre les deux fesses, et ça sent ce que ça sonne…
Et moi, #je suis Bernie. All the way…
la page à papi 
Trump président, il y aurait de quoi être nerveux tellement il m’apparait imprévisible, irrationnel.
Par contre avec Hillary ce n’est pas mieux. Une interventionniste financée par Wall Street et des milliardaires Juifs dont la loyauté va en premier lieu à une nation autre que les États-Unis.
Je ne crois pas trop au succès final de Trump pour la présidence, mais ce que je veux voir (en prenant pour acquis que c’est lui et Clinton qui s’affronteront) c’est Trump qui continue, comme il l’a fait jusqu’à présent, à dénoncer l’interventionnisme et l’influence néfaste des néocons sur la politique extérieure des US.
Je lisais que ces derniers sont en train de quitter le GOP devant la marche victorieuse de Trump et que plusieurs songent maintenant à appuyer Clinton. Trump a dénoncé l’intervention en Irak et a blâmer Bush (une rareté pour un républicain) et ceux qui ont menti sur les ADM, une allusion directe aux néocons, et il a promis d’être plus impartial dans le conflit israélo-palestinien.
Dans ses communiqués de presse, celui du 28 février au sujet de l’appui donné par le sénateur Jeff Sessions se termine de cette façon:
The events of history have aligned to give the people this fleeting chance to bust up the oligarchy – to take back control from the ‘Masters of the Universe’ return it to the good and decent and patriotic citizens of the United States.”
Jeff Sessions avait déjà utilisé l’expression Master of the Universe en parlant de Mark Zuckerberg. Et maintenant Trump l’emploi au pluriel. Ça promet.
@ Spritzer
S’il fallait que Drumpf soit élu à la présidence,quel beau couple il formera avec Kim-jong Un; j’ose espérer que quelqu’un trouvera le moyen de déploguer le bouton rouge!
Cela dit, Rubio et Cruz sont des idéologues; Trump n’en est pas un. Démocrate défroqué? Opportuniste? Showman? Grande gueule qui aime se regarder dans le miroir? Clown semi-professionnel? Girouette? Une fois élu, jusqu’à quel point va-t-il s’adapter à la fonction? Avec Cruz et Rubio, au contraire, what you see is what you get.
Qui, de ce Trump imprévisible ou de cette Hillary très prévisible, constituera le plus grand danger? Je ne sais pas. Sauf que avec Hillary, on peut se « rassurer » avec ses limites qu’on peut imaginer, alors que avec Trump, tout peut arriver!
Comme Bloomberg peut apparaître rassurant, quand on y pense!