C’est bien connu – du moins c’est ce qu’on raconte à Toronto et à Calgary, la société québécoise est foncièrement xénophobe, sinon même raciste, alors que le Rest of Canada, lui, est très ouvert aux z-importés et aux couleurés. Voici pourtant un fait divers auquel ni The Montreal Gazette, ni les médias francophones n’ont fait écho. CBC en a parlé. Mais pas Radio-Canada. Pourquoi?
Matthew Green vit à Hamilton, Ontario, où il est membre du Conseil municipal depuis 2014. Il est Noir. Il est le seul des 15 membres du Conseil qui ne soit pas d’origine européenne. Hamilton et Québec sont sensiblement de même taille, et bien que le quart des habitants soient nés à l’étranger, ça reste une ville blanche.
Et le 26 avril, non seulement deux policiers de SA ville l’ont-ils accosté sans motif mais ils l’ont soumis à un interrogatoire viril. Ils n’avaient rien à lui reprocher, outre la couleur de sa peau. Profilage ethnique et « carding » en cause…
À tous ceux qui estiment que le fichage ethnique par la Police est chose du passé, j’ai moi-même été arrêté arbitrairement et soumis à un interrogatoire par la Police de la Ville dont je suis membre du Conseil municipal. – le tweet de Green sur son compte OFFICIEL
Ce n’est qu’à compter du 1 janvier 2017 que l’Ontario interdira que l’origine ethnique apparente d’un individu puisse servir de motif pour l’accoster arbitrairement et lui poser des questions dans le but de constituer sur lui une fiche » [« card »].
Il était 15 heures, ce 26 avril, et après s’être rendu à la rencontre d’un électeur, Matthew Green attendait l’autobus dans le quartier qu’il représente à la table des élus; alors qu’il s’était réfugié sous un viaduc pour se protéger des intempéries et consulter ses courriels à l’écran de son téléphone, deux policiers l’ont accosté pour lui demander pourquoi il se trouvait là et lui intimer l’ordre de circuler.ce qu’il faisait là, lui ont demandé ce qu’ils faisaient là, ont exigé qu’il « circule » et l’ont interrogé sur un ton franchement agressant, a-t-il rapporté dans sa plainte écrite [1] et en entrevue au Hamilton Spectator logée auprès du Service de police.
Les policiers ont entrepris de le harceler et de l’intimider même après qu’l’ont confronté, intimidé et harcelil remettait constamment en doute la véracité de ses explications en doute sa crédibilité
“I was just there in business casual clothes checking my smartphone, and he was basically making me justify my existence in my own community,” he said. – Dan Taekema, The Toronto Star, 27 avril 2016
Quand ils lui ont demandé de s’identifier formellement, Green a décliné ses titre et identité et il a noté un changement de ton et d’attitude immédiats. Are you OK, Sir? Oooops! Il est malheureusement un peu tard pour rentrer la pâte à dent dans son tube…
Pourquoi avoir planté ci-dessus la photo de cette autre élue, Judi Partridge? Parce que j’imagine mal les deux mêmes sangliers en rut brasser la blonde Judi avec le même acharnement. Voilà.
« It criminalizes innocent people, dehumanizing them and making them question their own place in their community. »
— Matthew Green, Hamilton city councillor
Pourquoi les jeunes Noirs de Montréal-Nord se méfient-ils à ce point des forces patibulaires?
Voici, en terminant, le commentaire édifiant d’une redneck de Toronto, sans doute fière de cette blanchiturde blafarde dont les dieux lui ont fait cadeau, et à qui le jaune va par ailleurs très bien.
Une langue aussi sale que celle de Don Cherry? C’est peut-être sa douce, qui sait?
Après l’alcootest, le textotest (textalyzer) pour la polisse?
Le breathalyzer a fait des p’tits!
Le Tech Times rapportait le 14 avril 2016, sous la plume de Menchie Mendoza [ma traduction]
Un nouveau projet de loi sur la sécurité routière pourrait bientôt autoriser les policiers de l’État de New-York à scanner le téléphone mobile du conducteur pour découvrir s’il en a fait usage avant ou pendant un accident.
L’amendement met en évidence le danger que comporte toute distraction au volant et fait écho aux affirmations de la Highway Traffic Safety Administration nationale (NHTSA) à l’effet que l’action de texter au volant peut être jusqu’à six fois plus dangereux que l’alcool au volant.
Un auteur rattaché au New-York Times, Matt Richtel, a publié à la une de l’appli StarTouch, ce 29 avril, un article où il fait état de statistiques récentes sur le fléau des textos au volant chez les jeunes conducteurs de l’Ontario. En cette matière, Richtel n’est pas un nobody, lui qui a reçu en 2010 un prix Pulitzer après la publication de ses reportages percutants sur les dangers reliés à l’emploi de téléphones mobiles au volant.
Un sondage réalisé en 2013 révélait que plus de un tiers des étudiants ontariens de 10e, 11e et 12e année – soit 108000 étudiants environ, avaient texté au volant au moins une fois au cours des 12 derniers mois.
La technologie du textalyzer pourrait identifier les conducteurs qui ont utilisé leur appareil mobile pour texter, envoyer un courriel ou poser tout autre geste prohibé par la législation de l’État de New York, comme le fait de tendre son appareil à l’oreille.
Le refus du conducteur fautif de remettre son téléphone à l’agent de la paix qui lui en fera la demande pourra conduire à la suspension de son permis de conduire, un peu comme le refus de donner un échantillon d’haleine.
À suivre…
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[1] le texte de la plainte déposée à la police est disponible sur le site du Toronto Star. Et sur le site du Huff Post.
« Voici pourtant un fait divers auquel ni The Montreal Gazette, ni les médias francophones n’ont fait écho. CBC en a parlé. Mais pas Radio-Canada. Pourquoi? »
Si l’incident se produit à Montréal, c’est à peu près certain qu’il y en aura un écho dans le ROC, mais les Québécois en général s’en foutent de ce qui se passe dans le ROC. Voilà pourquoi les médias ne rapportent pas ce genre d’Incident.
« Un sondage réalisé en 2013 révélait que plus de un tiers des étudiants ontariens de 10e, 11e et 12e année – soit 108000 étudiants environ, avaient texté au volant au moins une fois au cours des 12 derniers mois. »
Ici le permis de conduire est à 16 ans qu’on atteint en 12e année, ou secondaire V. Est-ce différend en Ontario? Les élèves de 10e et 11e conduiraient, là-bas? La différence vient peut-être du fait qu’ici on passe de la 6e au secondaire I, ou 8e année. On saute la 7e, contrairement à l’Ontario je suppose, ce qui fait qu’ils atteignent leur 16 ans en 11e et peut-être 10e année.
@ Spritzer
Si l’incident se produit à Montréal, c’est à peu près certain qu’il y en aura un écho dans le ROC, mais les Québécois en général s’en foutent de ce qui se passe dans le ROC…
Si l’incident se produit à Montréal, C’EST CERTAIN qu’ils vont en parler dans le Roc et les rednecks vont commenter avec délectation, que ce soit sur la page web des médias ou dans les médias sociaux.
Il y a aussi de la politique dans ce silence des médias québécois. Les médias fédéralistes (La Presse, les journaux Cauchon, The Gazette) n’ont sûrement pas intérêt à informer les Québécois des errances canadian; leur intérêt, c’est plutôt de laisser les Québécois sous l’impression qu’ils sont tous des xénos alors que les Rest of Canadians sont des anges de compassion envers les races et les coloured.
Là où je comprends moins bien, c’est quand le Hournalle de Mourial et son frangin de Québec, deux créatures-à-Pédalo, acceptent de publier des insignifiances dans la section « le sac de chips », à titre d’exemple (genre: ce père de famille tue un écureuil devant son fils de 4 ans) mais ne comprend pas l’intérêt à « éduquer » son public, constitué en bonne partie de self-hating québécois…
À La Presse, la ligne éditoriale ne transpire pas que dans les textes des Pratte. Dubuc et ceux qui les ont remplacés à l’édito, mais cette ligne éditoriale peut très bien s’afficher aussi dans le choix des sujets dont le Journal traitera. Refuser d’informer, c’est une autre manière de former les esprits. Et donc, de DÉSinformer.
@Papi
Pas mal vrai ce que vous dites au sujet du choix de ce qui se publie ou non. Vrai aussi que la crainte et le mépris pour les souverainistes et le Québec rétif en général a toujours fait en sorte que la presse du Roc est plus vicieuse envers le Québec que l’inverse, même pour les médias plus nationalistes de la province. L’animosité est plus grande dans un sens que dans l’autre.