La séparation provoquerait des changements profonds dont les effets se feraient sentir pendant des années. Sans l’ombre d’un doute, le Québec traverserait une période de profonds et pénibles bouleversements.
[…] Le dollar canadien serait-il remplacé par un dollar québécois ? Quelle serait la valeur de ce dollar québécois ? Qu’adviendrait-il du passeport canadien si bien vu partout dans le monde ? – Claude Castonguay, dans La Presse +. 24 mai
Aaaaah, le passeport Canadian, ridiculisé sous Kim-Jung Harper partout à travers le monde (sauf en Israël et chez Tim Horton’s)… Et la piasse-à-Lévesque qui revient à l’avant-scène; Jean Chrétien l’avait sommairement évaluée à 75 cennes. Mais quelqu’un se souvient-il des 66 cennes que valait la piasse à-Chrétien en ’98? Si, si, soixante-six cennes, cibouère!
The Man from Trois-Pistoles – Cousin Victor, sur ce point divague quelque peu: pour tromper la guigne qui s’accroche aux mollets charnus de ce mot honni qu’est RÉFÉRENDUM, il suffirait de parler simplement de patente à gosses ou de consultation de la populace, ça pognerait tellement plusse et les électeurs fédérastes seraient aisément confondus, du-du-dum-dum! Ostie toastée des deux bords!
Wô, là, Victor! T’as beau appartenir à la race des grands fabricateurs de mots et de locutions toastées des deux bords, tu crois vraiment que si un mot plus vendeur et moins épeurant que RÉFÉRENDUM pouvait exister, il serait pas déjà offert en solde chez Langue-Dépôt? Tu te souviens pas du slogan ‘Si ça existait, on l’aurait’?
Les sparages linguistiques d’un Chef annoncé
S’il est élu chef du Parti québécois et éventuellement premier ministre du Québec, le député Alexandre Cloutier assujettira les entreprises privées relevant des lois fédérales à la Charte québécoise de la langue française.
Au Québec, il englobe près de 1800 entreprises et quelque 170 000 employés, selon certaines estimations. – Jean-Marc Salvet, Le Soleil, 24 mai 2016
Pensée magique? La loi 101 – qui a donné au Québec sa Charte de la langue française, a été adoptée le 25 août 1976 et depuis, elle a fait l’objet de plusieurs révisions; le PQ a toujours rêvé de soumettre ces 1800 entreprises et 170000 salariés à la Charte de la langue française mais il s’est toujours buté à un obstacle infranchissable, d’ordre constitutionnel.
Si bien que des entreprises comme le CN ou BMO/Bank of Montreal – à titre d’exemple – causent au Québec dans la langue qu’elles ont elles-mêmes choisie. Period!
Alexandre Cloutier détient une maîtrise en droit constitutionnel et, à ce titre, il se dit (en 2016) persuadé que ‘l’évolution de la jurisprudence donne le droit au Québec d’exiger des entreprises privées relevant des lois d’Ottawa qu’elles se conforment aux dispositions de la Charte de la langue française’. – Jean-Marc Salvet, Le Soleil, 24 mai 2016
Est-ce à dire que le gouvernement Marois, qui a perdu le pouvoir il y a à peine deux ans, s’était traîné les pieds en 2013 et en 2014? Cloutier ajoute: ‘Dès le jour 1 de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement du Parti québécois, cet élargissement de la Charte de la langue française sera mis en oeuvre’. – Jean-Marc Salvet, Le Soleil, 24 mai 2016
Ah oui? Le gouvernement Marois a exercé le pouvoir pendant un peu plus de 18 mois, avant sa défaite d’avril 2014. Certes, il s’agissait d’un gouvernement minoritaire, plus ou moins à la merci d’un éventuel coup de force de la CAQ et du PLQ. Mais Alexandre Cloutier – LE spécialiste du droit constitutionnel au sein du cabinet, n’avait pas encore levé le p’tit doigt après 18 mois de gouvernance souverainiste, mais il promet cette fois d’agir dès le premier jour.
On me permettra de paraphraser (encore une fois) le porte-parole jalapeno de Langue-Dépôt, si le pouvoir de soumettre ces 1800 entreprises à la Charte de la langue française avait existé en 2014, le PQ l’aurait exercé…
Strike One.
Les sparages du Cousin Victor
Pas toujours d’accord avec Cousin Victor, qui parfois perd le Nord. Surtout quand il mord, gunbitch!
‘Le référendum étant devenu une hydre à neuf têtes, il serait temps de jeter ce mot-là aux orties. Pourquoi ne pas le remplacer par CONSULTATION DU PEUPLE QUÉBÉCOIS ou par quoi que ce soit d’autre qui aurait le mérite de changer la donne?’, a-t-il questionné.
[VLB] ‘estime que même si ces candidats tentent de projeter une image de renouveau ‘leur langage est celui de ces vieux politiciens dont je rêve comme eux qu’ils débarrassent le plancher’. – Le Hournal/Agence QMI, 24 mai 2016
Un langage de VIEUX POLITICIEN? Calvaire! VLB serait-il coupable d’âgisme? Auquel cas, je crains que bon nombre des auteurs publiés par sa maison d’édition – avec lesquels il a échangé l’an dernier des propos acerbes, seront tentés de lui mettre ses 70 ans bien sonnés sous le museau.
De Jean-François-Lisée, il écrit:
‘Je mettrais un vieux deux piastres sur le fait que le jour de la fermeture des candidatures, on le trouvera sur la liste des abonnés absents. Cet homme fait d’arrogance, de fatuité et de narcissisme est en possession tranquille de la VÉRITÉ, ce qui explique sans doute qu’il a souvent tendance à prendre sa vessie pour une lanterne’
C’est vrai que le Marquis de Lisée fait un peu prétentieux. C’est vrai que sa candidature ne sera pas sérieusement considérée et qu’il fera bien piètre figure dans cette course. Mais… dans un certain sens, tenir le rôle du punching bag, ça témoigne d’une grande humilité!
Quel objectif Lisée et Pierre Céré poursuivaient-ils donc en 2015? Ils ont sonné l’alerte. Ils ont mis en garde. Et ils ont eu raison; le PQ aurait dû se méfier et, derrière ce symbole du poing levé, le vainqueur de 2015 était bien plus vulnérable qu’il n’y paraissait à prime abord. Le moment Péladeau n’a pas duré, et il aura fait très mal au PQ.
Quel objectif Lisée poursuit-il en mai 2016? À ses adversaires déclarés ou non, il enseigne la science de la politique. C’est lui, le chef d’orchestre. C’est lui qui définit l’agenda. Il multiplie les déclarations qui incitent à la réflexion; on ne parle que de SES propositions – d’abord le retour de la notion de bon gouvernement, la nécessité d’une longue préparation au référendum. Le lendemain, une bombe, dont s’emparent les médias: il faut geler les revenus des médecins.
Où tout cela conduira-t-il le Parti Québécois? Assurément dans une direction de laquelle Cousin Victor a détourné les yeux.
Revenons, le temps d’un bref instant, vers cette réflexion Claude Castonguay: que l’on soit d’accord ou non avec le spectre qu’il a évoqué, la vérité, c’est qu’il aura suffi à Philippe Couillard de promettre au nom du PQ un RÉFÉRENDUM dont le Parti ne voulait même pas pour que le Parti Québécois enregistre un score anémique. Malgré la Commission Charbonneau. Malgré les odeurs de corruption.
Que recherche donc VLB et avec lui tous les impatients, sinon la défaite en 2018, puis une autre en 2022, puis encore une autre en 2026?
La fin de la convergence souverainiste?
Les p’tits-copains d’Option Nationale, de leur côté, semblent tenir pour acquis que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il est prêt pour le pays.
Les kids d’Option Nationale dénoncent la tiédeur des candidats déclarés à la chefferie du PQ:
L’absence d’un engagement clair en faveur de la souveraineté du Québec par les candidats à la direction du Parti québécois (PQ) menace les travaux de la Table de concertation sur la convergence des forces souverainistes.
C’est ce que soutient Jocelyn Beaudoin, le président d’Option nationale, dans une lettre envoyée aux médias lundi. – La Presse Canadienne. 23 mai
En entrevue au 98,5 FM (Cogéco), Jocelyn Beaudoin en a rajouté une couche:
En entrevue lundi, M. Beaudoin questionne même la pertinence de poursuivre la démarche de convergence dans le contexte actuel.
Option nationale rejette la proposition de Jean-François Lisée de repousser la tenue du référendum à un deuxième mandat péquiste. «Il faut assumer notre position», affirme sans détour M. Beaudoin. – texte du FM 98,5, 23 mai
Le risque, ici, c’est de laisser Couillard et le PLQ scrapper littéralement le Québec par cette gouvernance improvisée au jour le jour.
Ce dont le Québec a besoin, c’est de leaders visionnaires, occupant un poste qui leur permette d’influencer son orientation. La création de la Caisse de Dépôt, il y a 50 ans, a été inspirée à Jean Lesage par un économiste brillant, le jeune Jacques Parizeau. La Caisse gère aujourd’hui des actifs de plus de 250 milliards de dollars; c’est un success story.
Et si Antonio Barrette était devenu Premier-Ministre en lieu et place de Lesage, Parizeau aurait-il pu mettre en place cette Caisse de Dépôt qui est devenue un symbole de Québec Inc? J’en doute.
Dans les circonstances, le Québec de demain a-t-il les moyens de renoncer aujourd’hui à l’option d’un bon gouvernement?
Aussi longtemps que le PLQ va demeurer au pouvoir, il n’y aura ni référendum ni patente-à-gosse-avec-un-nom-inventé-par-le-Grand-Scribe-à-barbe-de-Trois-Pistaches.
La dure réalité de la vraie vie
Et dans un Québec où le Parti Libéral jouit d’un laisser-passer virtuel (free-ride) dans (plus ou moins) 45 circonscriptions, aucun des trois autres partis ne peut espérer former un gouvernement sans renoncer formellement à tenir un référendum sur la souveraineté ou l’indépendance.
Les kids d’Option Nationale n’ont rien à perdre; peu importe leur programme constitutionnel, ils ne vont pas séduire plus de 5 électeurs sur 1000, à l’échelle du Québec – et de 15 ou 20 électeurs sur 1000 dans leurs châteaux-forts (!).
Le barbu de Trois-Pistaches n’a rien à perdre; il n’est pas candidat et plus il alimente la polémique par ses déclarations incendiaires, plus ses romans et essais pourront trouver preneur.
Et faire peur au monde, c’est payant et ça va demeurer payant pour les Libéraux auprès de leur clientèle naturelle.
Continue de piaffer, le barbu. Et surtout, fais-toi plaisir et prends connaissance des sondages. Dont celui-ci, publié dans La Presse + du 26 mai et dont l’extrait ci-dessous est tiré. …
Les candidats à la succession de Pierre Karl Péladeau peuvent spéculer à loisir sur la tenue d’un référendum, cela ne change rien du point de vue des électeurs péquistes. La majorité des répondants estime qu’il faudra évaluer la situation avant d’appuyer sur le bouton et de lancer la consultation sur l’avenir du Québec. « En gros, on peut dire que les supporters du PQ ne sont pas pressés », observe Youri Rivest.
Bien sûr, c’est La Presse +. Bien sûr, c’est les Libéraux-à-Desmarais. Bien sûr, les questions ont été pipées de manière à truquer les résultats. Bien sûr. Sauf que mes yeux à moi, et mes oreilles à moi, ils me disent la même chose et pourtant, ils sont full saparatiss…