Rita, la Ministre-Ritalin

 

Depuis sa nomination le 28 janvier 2016 à titre de Ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques, c’est comme si le Ritalin avait cessé de faire  effet sur Rita De Santis.

Les épidémiologistes les  plus réputés se perdent en conjectures: de kossé qui a ben pu provoquer la métamorphose de cette ex-doctorante en biochimie (1977) en Mrs Goof, une hybride en jupons de Gaston LaGaffe et de Mister Hyde? Reportage exclusif!

Des chercheurs émérites de l’Université de Dār as-Salām [ دار السلام ], en Tanzanie, estiment qu’une bactérie présente de mai 2007 à juillet 2012 dans la robinetterie du siège sôôôcial d’Investissement-Québec pourrait être en cause. 

Rita De Santis a connu un parcours remarquable. Présidente du Comité de la gouvernance et de l’éthique du Centre hospitalier de St. Mary de 1996 à 2012, présidente du Comité de la gouvernance et de l’éthique de Concordia University, de 2005 à 2012, de l’Université Concordia… bref, l’intérêt de la madâââme pour les questions d’éthique et de gouvernance n’est plus à démontrer.

Alors qu’elle était associée au bureau montréalais du réputé cabinet d’avocats Davies Ward Phillips et Vineberg – dont les origines remontent au 19^e siècle, la madâââme était aussi impliquée dans  la communauté italienne que dans  la communauté d’affaires; de 2007 à 2010, elle a d’ailleurs siégé au Conseil d’administration d’Investissement Québec.

Les patentes-à-gosse corporatives, le financement à coups de milliards et les fusions d’entreprises, c’est tout à fait dans l’ADN du cabinet duquel matante Rita est issue; dans les circonstances, de la voir aboutir à Investment Kweebec, c’était dans l’ordre  des choses!

Et ça explique sans doute pourquoi elle avait commenté en avril que l’objectif de $150000 que devaient atteindre chacun des membres du cabinet Charest en matière  de financement, c’est des peanuts. On sait bin, quand  on voit passer les millions en rangs d’oignons chez Philips Vineberg, cent cinquante mille tomates, c’est un peu comme une pincée de sel sur la fesse du cochon qui cuit su’l feu!

‘Je ne suis pas née au Québec et au Canada. Je suis immigrante. Quand j’ai commencé l’école, je ne parlais ni l’anglais ni le français […] En 6e année, ma maîtresse m’a dit : ma chérie, tu ne vas jamais réussir dans la vie, tu parles avec un accent italien. Alors oublie-le. Toute personne qui parlerait à un enfant comme elle m’a parlé devrait être tuée, massacrée, jetée, je ne sais pas où’ – Rita De Santis,  20 mai 2016

De Santis a déposé le 12 mai à l’Assemblée Nationale le Projet de Loi 101 visant à permettre au Directeur Général des Élections de récupérer plus facilement entre les mains des partis politiques certaines contributions illégales qui auraient servi à leur financement.

Le Parti libéral n’a rien fait d’anormal en refusant de rembourser 3500 $ en dons illégaux, malgré une demande du Directeur général des élections, a affirmé mercredi la ministre responsable des Institutions démocratiques, Rita de Santis. […] Pour M^me de Santis, la décision de la directrice du parti était parfaitement justifiée.

‘Dans la lettre, le DGE a lui-même dit que ce sont des demandes hors prescription, a dit la ministre. Il a dit qu’il n’y a aucune obligation légale de faire ce paiement.’

[…] ‘M^me Marie-Ève Ringuette a vu la lettre et, comme n’importe qui à l’intérieur d’une organisation, a dit je n’ai pas l’obligation de le payer, pourquoi je le payerais?‘, a-t-elle ajouté. – Martin Croteau, La Presse, 8 juin 2016

Pourquoi, en effet? Et  qui est-ce qui pose la question le 8 juin? Heu… c’est la Ministre responsable de la Réforme des Institutions démocratiques. C’est la Ministre qui a déposé quelques semaines plus tôt un projet de Loi qui va pourtant en sens contraire.

Ah, cohérence, quand tu  nous tient!

Voici, par ailleurs, ce qu’en pense Me Gilles Ouimet, qui a démissionné du caucus libéral après avoir été laissé de côté par Philippe Couillard, incapable de reconnaître le lui le grand juriste dont on fait généralement les grands ministres de  la Justice.

Si Gilles Ouimet avait voulu crucifier De Santis sur la  place publique, il n’aurait pu trouver de meilleurs clous. Chez Rona, bien sûr!.

Et les bact’ries dans la robinett’rie, ça vient?

Oups! Un peu plus pis j’allais oublier ces foutus microbes!

Rewind, donc. Matante Rita De Peanuts a siégé de 2007 à 2010 au Conseil d’Administration d’Investissement-Québec, confirme le site de l’Assemblée Nationale.

Drôle de coïncidence,  pendant toutes ces années [1], tante Peanuts a siégé aux côtés de l’actuel titulaire du Mystère des Transports [2], Jacques RoNa Daoust.

On connaît les  erreurs de parcours de Jacques Daoust (Ya Bada BaDoust, dans la version Ygreck), ce pauvre Ministre qui a perdu sa sous-ministre et son chef de cabinet après avoir d’abord blâmé un traitement de texte pour sa confusion.

[Martine] Ouellet soupçonne que quatre pages du rapport aient disparu. Une erreur de pagination que le ministre des Transports, Jacques Daoust, attribue à une mauvaise connaissance du logiciel Word.

«Ce n’est pas croyable ce qu’on nous conte en pleine face, a pesté Mme Ouellet. On nous prend vraiment pour des valises. – Le Soleil, 19 mai 2016

Même la très  digne Forbes, aux States, a ridiculisé ce pauvre Ya Bada BaDaoust:

When asked by a journalist how he could legislate a service he has never tried, the 68-year-old responded that one does not have to try drugs to ban them. This is the same minister who recently blamed missing pages in an important government report on his lack of familiarity with Microsoft Word. – Jared Meyer, Forbes, 3 juin 2016 [3].

Ce même Jacques Daoust se bat bec et ongles pour tenter de nier la véracité du procès-verbal du 15 décembre 2014 -que Sylvain Gaudreault a déposé à l’Assemblée nationale, lequel PV confirme que le ministre responsable avait été consulté avant la liquidation du bloc d’actions de RONA. Or, à l’époque, LE ministre responsable, c’était Jacques Daoust.

Investissement Québec est une organisation pointilleuse. Aussi pointilleuse que la vérificatrice générale. On n’a donc pas à douter de l’exactitude des procès-verbaux de son conseil d’administration. – Michel Hébert, Le Journal de Montréal, 9 juin 2016

Comment Daoust peut-il affirmer avoir été tenu dans l’ignorance? Il était Président et Chef de la direction chez Investissement Québec jusqu’en 2013, et avant d’acquérir un bloc de 17% dans le capital-actions de Rona, l’organisme avait dû solliciter l’approbation du Ministre. En 2014, c’est lui qui devient LE Ministre responsable de l’organisme qu’il dirigeait un an plus tôt.

Les dénégations de Daoust ne font pas le poids, par ailleurs, devant les  récentes révélations de  Robert Dutton, qui lui, était encore à la tête de Rona quand l’américaine Lowe’s avait déposé une  première offre – hostile, en 2012.

Je le dis sans  la moindre partisannerie: aucun juge ne saurait considérer le témoignage de Jacques Daoust plus crédible que le contenu d’un procès-verbal qu’il cherche à nier. C’est du droit. Period! Bref, le Daoust, il est cuit.

Si c’est la science qui le dit… 

Matante Peanuts pis Mononc’ Ya Bada Badaoust auraient partagé l’eau d’un pichet contaminé. en mars ou  avril 2008. Voilà qui expliquerait pourquoi – selon les chercheurs de Dār as-Salām – ils seraient tous les deux atteints de ce syndrome neuro-dégénérescent qui leur aurait dicté ces quelques citations particulièrement loufoques des derniers mois.

Pardonnez-leur, disait le Christ, car ils ne savent pas ce qu’ils font… Soit, pardonnons… à la condition que lebon Docteur les mette à la  retraite!

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[1] En Vérité, en Vérité je vous le dit, l’Homme a présidé le Conseil d’Administration et dirigé Investissement Québec (et ses filiales) de juin 2006 à 2013, après une longue carrière à des postes de direction chez SNC et dans le domaine bancaire: Source: Assemblée Nationale.

[2] L’expression Mystère des  Transports du Québec est de Paul Arcand (98,5 FM), le frère du Ministre Pierre Arcand. L’un des deux pratique la langue de bois…

[3] Transparence totale: cette référence provient du moins humble des candidats à la chefferie du PQ. Rendons à César sa salade…