L’image ci-dessus est une capture d’écran du menu du bar Tapas Le Tapageur, à Sherbrooke. Le client – Simon-Pierre Canuel, commande le tartare du BAS mais on lui sert celui du HAUT, malgré qu’il eut pris la peine de confier au serveur qu’il est allergique aux poissons et fruits de mer.
Même le prestigieux Figaro a mordu dans cette histoire.
Canuel habite à 300 km du Tapageur; il n’est sûrement pas très familier avec les différences dans la présentation visuelle des deux plats. L’odeur? Je veux bien reprocher au client son incapacité à distinguer l’odeur du boeuf de celle du saumon, mais alors, pourquoi le serveur ne l’a-t-il pas lui-même relevée? Peut-être les condiments et les efforts du chef avaient-ils trompé même les narines bien entraînées au fumet exotique du saumon?
La lumière était tamisée, plaide la victime. Peut-être une ou deux consommations auront-elles altéré ses perceptions olfactive autant que visuelle? Quoi qu’il en soit, le serveur, lui, aurait dû être sobre (Canuel l’aurait vu caler un shooter à une table voisine) et surtout, ces plats-là, il les sert soir après soir, et c’est un professionnel. Sans compter que là où il a pris possession du plat préparé pour son client, l’éclairage était loin d’être tamisé.
La présentation du plat incorpore une branche de céleri et des ombrelles d’aneth frais? Un serveur expérimenté, soucieux de la santé de son client et avec toutes ses facultés intellectuelles (pas de shooters!) aurait immédiatement reconnu là le tartare aux deux saumons. Bref, pour avoir confondu les deux assiettes de tartare, le serveur ne sera pas cru. Il est cuit.
″J’ai informé mon conjoint qui est médecin résident. Il m’a dit qu’il fallait aller à l’hôpital. On a avisé le serveur, qui s’est excusé en me disant qu’il allait m’apporter du boeuf. C’est à ce moment que j’ai commencé ma réaction anaphylactique et à avoir des difficultés respiratoires.″ – Simon-Pierre Canuel, propos rapportés par Geneviève Proulx, Ici. Radio-Canada Estrie, 4 août 2016
Quelle réaction allumée, de la part du serveur! Vous en faites-pas, je vais vous échanger votre saumon pour du bon boeuf, ça va vous ressusciter! Le serveur est-il incompétent au point d’évaluer qu’il suffit de remplacer le plat allergène pour mettre fin aux symptômes et conséquences d’un choc anaphylactique? Doit-on remettre en question la qualité de la formation qu’il a reçue de son employeur?
Et quelle réaction allumée de cette blogueuse du Huff Post:
Cette histoire me met en tabarnak et me donne la nausée. […]
[…] Chère ″victime″, peut-être que le serveur aussi était fatigué ou juste distrait, il n’est pas médecin lui, il est serveur. L’erreur est humaine. C’est la vie. Mais ton chum médecin et toi étiez deux pour penser à l’Épipen…
À la radio, je l’ai entendu dire: ″Le serveur a même pris un shooter avec la table voisine.″ Ha ben calvaire, quelle faute!!! Quel manquement à sa profession de serveur. Faut-il être un serveur dégueulasse pour prendre des shooters avec ses clients. – Bianca Longpré, 4 août 2016. Huff Post
La Bianca, c’est cette harpie qui vit avec François Massicotte – un humoriste pourtant aussi respectable que respectueux; faut croire que les contraires s’attirent!
Hey, la blogueuse-avec-pas-de-cervelle, si j’ai bien compris, tu n’aurais pas objection à ce que le chirurgien qui te jouera un jour dans les ovaires se laisse distraire su’a job par un p’tit shooter? Comme tu dis, l’erreur est humaine, n’est-ce pas! C’est pas pareil? Bin oui, c’est pareil; quiconque tient la vie ou l’intégrité physique d’un tiers entre ses mains a L’OBLIGATION DE garder les idées claires.
T’es payé pour faire une job? Y a des responsabilités qui viennent avec; bien sûr, on n’exigea pas du serveur de tapas qu’il sache comment traiter une fracture ouverte du tibia mais on s’attend quand même à ce qu’il prenne un minimum de précautions avant de livrer un plat à un client qu’il sait allergique au saumon.
Responsabilité civile / pénale: des distinctions nécessaires
Comme tous les Tit-Jos Connaissant. Josephte ″Connaissante″ Longpré aura confondu le Code civil et le Code criminel, dont les régimes de responsabilité sont à l’opposé l’un de l’autre. D’ailleurs, en droit criminel, la responsabilité se traduit par un verdict de CULPABILITÉ.
Si la victime de cette méprise devait poursuivre les propriétaires Francine LaRochelle, Gilles Gagné et Jasmin Vallières (chef propriétaire) pour la faute de leur employé, le juge saisi de l’affaire pourrait sans doute assimiler l’omission de la victime de porter sur lui un auto-injecteur à une faute qui aura contribué au dommage. Dans quelle proportion?
Le Tapageur n’est pas un comptoir à patates frites; le client est en droit de s’attendre à plus. Ces attentes, ce sont les propriétaires qui les ont créées, à eux de les assumer:
Nouvellement chef propriétaire du Tapageur, Jasmin Vallières réalise de véritables prouesses culinaires en alliant judicieusement créativité et technique. Épaulé de sa brigade de cuisiniers, il prouve son amour pour la gastronomie en créant de succulents tapas. Avec ses vins d’importation privée… – Le Tapageur
C’est le restaurateur qui choisit dans quelle ligue il veut évoluer: la National Hockey League, la Kontinentalnaïa Hokkeïnaïa Liga (KHL), l’American Hockey League, la East Coast League … ou une ligue de garage.
Le Tapageur a choisi d’évoluer chez les professionnels, deux coches en dessous du Toqué!, du Pied de cochon, de Joe Beef ou du Européa. Huit coches au dessus du trio Big Mac, et douze coches au dessus du manger mou des CHSLD… Un resto que les ados boutonneux ne peuvent pas se payer; c’est justement ce standing qui a attiré à sa table le couple formé de Simon-Pierre Canuel et son conjoint.
Cela dit, ce n’est pas d’un procès en responsabilité civile qu’il est question ici, mais d’accusations en vertu de l’article 221 du Code Criminel, dont j’ai reproduit le texte à l’intérieur de l’image ci-dessus. Le jeune serveur est PASSIBLE DE 10 ans. ce qui en fait l’un des crimes les plus sérieux au Canada.
Servir le mauvais plat à un client peut vous amener au poste de police. Un serveur du restaurant Le Tapageur de Sherbrooke l’a appris mercredi, après avoir arrêté pour avoir servi un tartare de saumon à un client allergique. Il pourrait avoir à répondre à une accusation de négligence criminelle. – Ici.Radio-Canada, 4 août 2016
Et dans le cadre d’une accusation portée en vertu du Code Criminel, le juge ne PEUT PAS tenir compte de l’insouciance de la victime face à son ÉpiPen; la seule chose qui doit être mesurée, ici, c’est le degré de négligence de l’accusé. Possible que la Direction des Poursuites Criminelles et Pénales ne porte aucune plainte, s’il estime qu’une condamnation est improbable.
L’un des points qui feront l’objet d’une enquête, c’est l’apparence et la présentation habituelles des deux assiettes tartare: une branche de céleri de 15 cm dans l’assiette de saumon, ça passe difficilement inaperçu au milieu d’un plat par ailleurs dépouillé… Si le serveur en était à son deuxième quart de travail et n’avait jamais servi ce plat, il ne sera peut-être pas mis en accusation; le tit-coune ne sera jugé coupable que si le juge estime que, placé dans les mêmes circonstances un serveur d’expérience et de formation comparable aurait probablement commis la même erreur.
C’est ça, le critère. On comprendra ici que s’il y a moyen de démontrer que que le serveur a abusé des shooters pendant son quart de travail, ce sera considéré comme un facteur aggravant. Surtout que la conduite du serveur se serait alors éloignée des standards reconnus dans la profession.
Emma Czornobaj
On se souvient de Emma Czornobaj? Non, bien sûr…C’est cette jeune de 21 ans qui avait immobilisé sa voiture dans la voie de gauche de l’autoroute 30 pour aider une famille de canards. Coupable de négligence criminelle, la jolie Emma. Échec de la défense canards…
″Est-ce qu’une personne raisonnable et prudente s’arrêterait sur une bande d’autoroute pour aider quelques canards″, a lancé [à l’intention des membres du jury la procureure de la Couronne] Me Chassé. – Michael Nguyen, Le Journal de Montréal, 3 juin 2014
Cé pô pareil pantoute. Les faits. non. Les principes en jeu, oui. Et dans un procès, la similarité dans les principes en litige compte davantage que la similarité dans les faits. Et pour paraphraser la question posée par Me Chassé aux membres du jury:
Est-ce qu’un serveur raisonnable aurait servi à son client allergique au poisson un plat dont la présentation confirme que ce n’est pas le tartare de boeuf pourtant commandé, mais le tartare aux deux saumons avec la tige de céleri et les ombrelles d’aneth frais?
L’obcession ÉpiPen chez Mononc’ Menton
Pôv’ François Massicotte! Il aurait dû se mettre en couple avec Mononc’ Menton plutôt qu’avec sa grébiche, finalement! Qu’on en juge:
Pour revenir à l’histoire du gars qui a dû être hospitalisé d’urgence après avoir mangé un tartare de saumon à Sherbrooke, c’est vrai que certains serveurs ne prennent pas les allergies au sérieux.
Mais en même temps, quand tu souffres d’une allergie potentiellement mortelle, n’est-ce pas ta responsabilité première de toujours traîner un EpiPen avec toi? – Richard Martineau, Le Hournal, 7 août 2016
En réponse, cette perle, adressée à une certaine Geneviève Beaulieu: Si vous allez voir Mike Ward en spectacle, n’oubliez pas d’apporter votre épipen! À bien y penser apportez en deux. – Kill Bill
C’est vrai que même une toute petite mordée dans l’humour ″fin″ de Mike Ward risque de déclencher un violent choc anaphylactique chez certains jeunes handicapés particulièrement allergiques au tartare de goujat. Il y a des gens, comme ça, qui semblent vouloir poursuivre la terre entière pour un simple tartare ou pour une farce trop épicée..
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Bien sûr que les personnes intolérantes ou allergique à certains produits alimentaires ou à la piquure de certains insectes devraient traîner sur elles leur ÉpiPen. Et pourquoi pas deux, comme le suggérait le dividu Kill Bill quelques lignes plus haut?
Mais c’est pas vraiment mini, un ÉpiPen. Cinq pouces et demi de longueur, un diamètre de plus d’un pouce… mais combien de mâles transportent avec eux un sac à main? Et ceux qui osent passent pour des feufis! Mourir de honte, ou mourir étouffé en raison d’un choc anaphylactique?
Blague à part, il y a les gens qui ounlient de porter sur eux l’injecteur qui pourrait leur sauver la vie, et il y a ceux qui IGNORENT qu’un tel instrument leur est devenu essentiel. Les allergies, ça évolue. Le lundi, tu manges des pinottes et tu ne réagis pas; deux jours plus tard, l’usage d’un couteau contaminé au beurre d’arachide pourrait te tuer mais tu n’en es pas encore conscient…
À trois mois d’intervalle j’ai reçu une injection à l’occasion d’un séjour au CHUM, à Montréal. La première fois, no problemo, aucune réaction; la deuxième fois, la réaction a été immédiate et mes voies respiratoires ont été obstruées en moins de deux. Heureusement, j’étais entouré de médecins et d’infirmières.
Alors que j’étais adolescent, j’ai subi une batterie de tests qui ont confirmé des dizaines de produits alimentaires ou pharmaceutiques dont j’aurais intérêt à me tenir éloigné..Et les guêpes, simonaque!
Un demi-siècle, j’ai perdu depuis longtemps le compte des piqûres de guêpes auxquelles j’ai miraculeusement survécu! J’évite encore – autant que possible, les oeufs et les produits laitiers… mais j’ai cessé depuis longtemps de me scotcher les babines systématiquement, advienne que pourra! Et, ô sacrilège, mon chat perd une tonne de poils par semaine.
Faque…
Il n’y a pas d’intention de négligence. Vous faites du droit de pacotille. Et vous vous dites juriste?
Mais pourquoi tenez-vous tant à être publié? N’est-ce pas là maladif?
@ Claude M
« Mais pourquoi tenez-vous tant à être publié? N’est-ce pas là maladif? »
Et si je te retournais la question? Pourquoi tiens-tu tant à m’adresser des commentaires dont tu sais qu’ils ne seront pas publiés? T’aurais du savoir, pourtant, toi dont les déjections ne passent plus.
Pourquoi celle-ci? Mais pour mieux te ridiculiser, voyons!
Tu crois vraiment que je ne t’ai pas reconnu à ta première incursion sous le pseudo CLAUDE M? Dois-je te rappeler cette réponse que je te faisais le 26 juillet (21h01) [extrait]: ce raisonnement […] que tenait autrefois un immonde trou de cul qui se prétendait honorable??? Ta réaction, depuis, démontre hors de tout doute que ou bien TU es ce trou de cul purulent, ou bien tu es celui dont la langue se délecte de ce sirop qui lui sort du fond de la craque.
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Il n’a a pas d’intention de négligence. Vous faites du droit de pacotille. Et vous vous dites juriste?
Intention de négligence, tu dis? Et depuis quand le DPCP (la « couronne ») a-t-elle l’obligation de prouver hors de tout doute raisonnable que la personne accusée de négligence criminelle avait l’intention d’être négligente?
Quand tu fais des recherches sur internet sur la notion de négligence criminelle, au moins, essaie de citer correctement ce que tu as lu. Et si t’as pas cherché, bin… t’es encore plus con!
Tu écris « il n’y a pas d’intention de négligence; ça aurait eu du sens si tu avais écrit « il n’y a pas de d’intention criminelle ». L’absence d’intention criminelle, ça, c’est un moyen de défense reconnu, mais on peut être trouvé coupable de négligence criminelle sans avoir eu l’intention d’être négligent.
À preuve, cette jeune femme, Emma Czornobaj, à qui j’avais consacré un billet le 4 juin 2014: https://papitibi.wordpress.com/2014/06/04/la-defense-canard-a-laccusation-de-negligence-criminelle/
Czornobaj a été trouvée coupable, la défense « canards » n’a pas tenu: elle a été trouvée coupable de négligence criminelle et elle a interjeté appel: http://journalmetro.com/actualites/national/527923/emma-czornobaj-interjette-appel-de-son-verdict/
By the way, j’étais alors de ceux qui estimaient que preuve de l’intention criminelle n’avait pas été faite. Preuve de néglicence? Bien sûr que oui. Mais intention criminelle? J’en doute encore.
Transposons maintenant au cas du serveur, à qui son client a pris la peine de préciser qu’il est allergique au poisson. S’est-il montré négligent dans la gestion de la commande et des directives reçues du client? YESSSS!
S’il avait présenté le plat au client, dans l’ignorance de son allergie au poisson, non, ce ne serait pas de la négligence criminelle. Mais il savait. Il aurait dû le noter. Et, mais ça c’est une opinion personnelle, yinque à voir le plat, il aurait dû se rendre compte qu’il y avait une branche de céleri et des ombrelles de fenouil, ce qui veut dire TARTARE AU DOUBLE SAUMON.
Mais s’il était nouveau dans cet emploi et pas encore familier avec la présentation pourtant très distinctive des plats, alors là il PEUT avoir une défense.
Selon ce que j’ai compris, le serveur aurait remis à la victime le tartare de saumon commandé par son conjoint, et au conjoint le tartare de boeuf commandé par la victime; voilà qui expliquerait pourquoi aucun des intéressés n’a reconnu la méprise à l’odeur. Mais, je le répète, la présentation visuelle des deux plats était très différente l’une de l’autre. D’où mon verdict de négligence… à première vue.
Ça te va comme ça, crisse de trou de cul?
Oh, en passant, pourquoi as-tu de nouveau visité ce blogue à 13h07. Vraiment, tu préfères Firefox? Et le service chez Bell, c’est bon?