″C’est un bel homme!!!″ – Alice
C’était un Libéral (ouache!), il aurait pu être son père, elle avait ses règles.
″C’est un bel homme″, dira-t-elle encore à Anne-Marie Dussault avec un trémolo dans la voix et des yeux qui dansent le tango.
″Finalement, il m’invite à sa chambre, j’y vais. […] Jusqu’à un certain moment, j’étais consentante, JE VOULAIS, mais un baiser c’est pas un contrat, une caresse c’est pas un contrat, c’est pas parce qu’on s’enlace ou nécessairement que ça doit mener à une relation sexuelle.″
Réaction de jeune fille naïve qui n’a pas encore beaucoup vécu… Son vis-à-vis – un séducteur professionnel à l’aube de la quarantaine, voit les choses différemment: la seule présence de la proie dans l’assiette du prédateur confirme son consentement à être consommée.Tout est en place: le sexe est déjà allumé, et l’alcool aura depuis longtemps éteint ses toutes dernières inhibitions.
Le one-night stand se sera terminé à l’hôpital, avec ou sans points de suture (selon la version) mais avec prélèvements (trousse médico-légale). Ça n’aurait pas suffi à vous dissuader de le revoir, ça, mamzelle? Êtes vous sûre que vous étiez pas d’accord?
Mais il y aura eu une deuxième fois. Était-elle naïve, la p’tite? Heu…La deuxième fois, ″ça a été plus violent, j’dirais. Je dois dire que j’étais vraiment mêlée, j’ai dit à ma coloc, je suis montée à sa chambre, JE LE VOULAIS, LÀ , a-t-elle confié à Anne-Marie Dussault avec une expression d’enthousiasme juvénile. […] Je suis retournée, je sais pas avec quelle idée. un peu masochiste mais… [laissé en suspens].
Je lance pas cette bombe là – que j’ai lancée hier, avec des incertitudes. J’AI – JAMAIS – DIT – OUI.
Si une femme, une fille, sent que pendant une relation sexuelle ne se sent pas libre de dire ″JE VEUX ARRÊTER″, c’est une agression sexuelle. Si une fille se sent agressée, C’EST une agression sexuelle.
Alice n’a sûrement jamais pris connaissance de la jurisprudence récente de la Cour Suprême mais ces deux phrases coup-de-poing qu’elle a livrées au 24/60, ça en est une traduction fidèle.
Et le niveau de langage du Sklavounos, demande Dussault? ″C’est digne d’un film porno″. C’est madame Sklavounos qui va être jalouse; des belles choses comme ça, il ne lui en dit jamais, le salopard!
Aujourd’hui, je me sens écrasée, je me sens petite devant quelque chose de trop grand pour moi […] Je reçois toutes sortes de messages, des messages assez horribles, mais je veux aller de l’avant.
Quien toé, Vincent Olivier. #GameOverLesConnes ? C’est quoi ce bruit sourd que j’entends gonder? You’d better watch out for your own balls, asshole…
Pauvre dividu auto-proclame manifestement non-violent. Les articles 318 et suivants du Code criminel ont beau être en désaccord avec la définition qu’a adopté ce trou de cul mal torché, ça n’a aucune valeur, c’est rien que des mots. n’est-ce pas?
To CONSENTIR or not to CONSENTIR, that is the question
C’est contre l’avis de son conseiller juridique qu’Alice a livré ces témoignages; tous les membres du Barreau en conviendront, elle a ainsi donné des outils à l’avocat qui accompagnera Sklavounos à son procès, si procès il y a. Dommage. Son conseiller, c’est Julius Grey; Julius a pourtant suffisamment d’envergure et d’autorité pour mettre son poing sur la table: shut the hell up, for God’s sake!
Me Grey en est conscient, comme le sont tous les avocats et tous ceux qui se sont intéressés au procès de Jian Ghomeshi, au verdict d’acquittement et aux motifs invoqués par le juge. En toute déférence, c’était son devoir de s’assurer qu’elle avait compris.
Or, de toute évidence, elle n’a rien retenu des enseignements qu’il y a lieu d’en tirer; tout ce qu’elle ne devait pas faire, elle l’a fait, et son conseiller juridique aura été impuissant à l’en dissuader. Dommage.
Pas de points de suture, a-t-elle dit à La Presse. Points de suture, a=t-elle confirmé ensuite au Journal, avant de revenir à sa version initiale.
À la suite d’une discussion avec ses avocats, elle dit maintenant ne pas avoir eu de points de suture, même si elle l’a affirmé à plusieurs reprises lors de deux entretiens avec Le Journal. – Marie-Renée Grondin, Le Journal de Québec, 21 octobre 2016
Quelle aubaine pour Sklavounos… et pour son avocat!
L’entrevue avec Anne-Marie Dussault aura par ailleurs affecté encore un peu plus la crédibilité de la jeune fille, dont on sent toute la fragilité et toutes les contradictions intérieures. Lui, je le voulais, mais la relation sexuelle, c’était NON. Vous conciliez ça comment, mamzelle? Pour un criminaliste, le contre-interrogatoire d’Alice, ça sera du bonbon!
En contrepartie, le Sklavounos n’est pas tout à fait sorti du bois, surtout si (à l’insu du bon Dr Couillard ??????) ses déplacements dans les couloirs de l’Édifice du Parlement étaient précédés d’une sorte d’Alerte Marcel – comme dans Marcel Aubut et ses doigts fouineurs? C’est que sa réputation de harceleur impénitent était faite depuis longtemps à Québec. Dites, madame Sklavounos, vous étiez au courant?
Gerry Sklavounos a invité une jeune femme à partager un verre et à discuter de politique. Elle s’est rendue au restaurant Louis-Hébert, à Québec, où des employés l’ont tout de suite dirigée vers une salle privée où elle s’est retrouvée seule avec l’homme. Ils ont bu beaucoup d’alcool. ″Après le souper, on a traversé en haut, dans sa chambre″, a poursuivi la jeune femme, qui avait 20 ans au moment des événements, en 2014. – Marco Bélair-Cirino et autres, Le Devoir, 21 octobre 2016
Sounds familiar? La procédure est la même, sauf qu’ici, le personnel a rabattu une proie vers le ″prédateur″ – toujours présumé innocent, par ailleurs. Gerry Sklavounos et Antoine Xénopoulos (le propriétaire de l’Auberge/Restaurant Louis-Hébert) sont de vieux potes. Se pourrait-il – dans les circonstances, que le restaurateur et son personnel aient pu contribuer aux parties de pêche du tombeur Gerry? Je n’insinue rien, c’est yinque une question!…
De jeunes employées ont commencé à parler, rapportait le Devoir. ″À un moment donné, je passais dans le corridor, puis […] il m’a dit : ″Damn, she’s hot″, des choses comme ça″, a-t-elle relaté. À un autre moment, le député lui a ″mis la main dans le bas du dos″, a-t-elle ajouté.
Bon, assez parlé. Pour ce qui est du droit applicable, je vais donc me contenter de citer une source fiable, la clinique Juripop:
Il est essentiel de venir démontrer que la victime ne consentait pas à la relation sexuelle, et que cela constituait donc une agression. Pour que ce consentement soit valable, il est primordial, tout au long de l’activité sexuelle, que la personne soit consciente et lucide. Le consentement doit donc être réel et présent tout au long de l’acte sexuel.
[…] il n’est pas exigé de prouver que la plaignante a refusé de consentir à l’agression sexuelle en adressant son refus à l’accusé. Autrement dit, la plaignante n’a pas à dire non, ni à crier, ni à se débattre pour pouvoir énoncer son non-consentement.
Suffi qu’elle n’ait pas dit OUI.
Le bel Adonis n’en était pas à ses premières tentatives d’importer un poisson rouge dans son aquarium. Or, c’est bien connu, le consentement des poissons rouges est soluble dans l’alcool. Plus l’alcool descend, plus le consentement remonte… mais peut-être alors n’est-il pas vraiment libre et volontaire?
La version d’Alice est un peu molle. Mais si elle a pris la peine de préciser qu’elle avait ses règles, ça ne ressemble pas à un OUI très ferme. Et avec ou sans déchirure, l’épisode s’est terminé à l’Hôpital. À des fins de prélèvement seulement? J’en doute… Et s’il fallait que l’examen fait à l’hôpital comporte des traces d’ADN et suggère un quelconque recours à la force, le bel Adonis risque gros!
″Il m’écrivait des trucs, genre, n’en parle pas à personne, je te fais confiance″. – Alice Paquet, entrevue au Journal de Québec, 20 octobre 2016
La jeune femme ne semble pas avoir élaboré par la suite. Courriel? Texto? De tels messages ont peut-être laissé des traces; quoi qu’il en soit, si preuve en est faite, ces supplications du ″prédateur″ pourraient confirmer qu’il était conscient de l’absence de consentement.
Ce qui m’amène à cet extrait du jugement La Reine VS Ewanchuk, [1999] 1 R.C.S. 330.
[99] Je suis entièrement d’accord avec le juge en chef Fraser que la défense de croyance sincère mais erronée ne peut être soulevée que dans les cas où l’accusé a d’abord pris des mesures raisonnables pour s’assurer de l’existence du consentement.
C’est autour de cette décision de la Cour Suprême que s’articule le droit applicable en matière de consentement. Une jeune avocate aurait conservé précieusement les textos, courriels ou whatever (le cas échéant); d’un autre côté, peut-être Sklavonis se serait-il abstenu de laisser de telles traces de son méfait si sa partenaire de sexe avait eu des connaissances en droit…