Le Hournalle, Lise Ravary et les modes de suppression des ‘matières FOÉTALES’

À mon âge et avec ma carrière, on a gagné la permission de dire certaines choses. – Lise Ravary (page de présentation, Huffington Post) [HYPERLIEN vers le HuffPost]

Non, Lise Ravary, mentir n’est pas un droit!

Surtout que sur ton fil Twitter, tu te décris comme journaliste indépendante, auteure, chroniqueuse et blogueuse pour le Journal de Montréal et emmerdeuse de première. [HYPERLIEN twitter].

Emmerdeuse de première, ça, non seulement je te le concède mais j’applaudis à deux mains. Vraiment. Même si, côté idéologie, nous sommes à des années-lumière, toi and moi. Mais quand tu écris dans le Hournalle: Tuer un enfant dans le sein de sa mère n’est pas un crime [HYPERLIEN vers le Hournalle], là, tu mens comme une arracheuse de dents dopée aux opioïdes [1]. Et ça, aussi bien pour la hournaliste que pour le Hournalle, c’est la mère de toutes les fautes. T’as pas fait exprès, mais tu mens. Ton Journal ment. Ton boss ment à travers toi.

Le suspect ne peut-être accusé du meurtre de l’enfant, seulement de tentative de meurtre sur la mère. […] FAIL

Tuer un bébé en gestation de 34 semaines […] n’est pas un crime.  FAIL.

Parce que ce n’est pas un bébé, un enfant ou une personne. C’est un foetus et il n’a aucun droit. C’est une chose au sens de la loi.  FAIL

Je sais, ton article apporte certaines nuances, perdues au milieu de nulle part. La plupart de tes lecteurs auront décroché AVANT et – quoi qu’il  en soit, même APRÈS l’exposé de ces nuances, tu remets ça: TUER UN FŒTUS, C’EST PAS UN CRIME. C’est ça, ton TITRE, et c’est le titre que tes lecteurs vont retenir. Journalisme 101…

Or ce titre est trompeur, voire même carrément malhonnête. J’me répète: une journaliste – ce que tu affirmes être – n’a PAS le droit de tromper ainsi ses lecteurs. Éthique 101

Tu iras  raconter  tes bobards au DPCP – le Directeur des Poursuites Criminelles et Pénales, ma belle Lise. Parce que lui, il t’a pas écouté, et il a déposé des  accusations de tentative de meurtre sur la personne de la mère, et de meurtre prémédité de la ″chose″, comme tu dis.

″On peut commettre un homicide si on inflige des blessures à un enfant avant ou après sa naissance, et si de ces blessures résultent en la mort alors qu’il était devenu un être humain, a expliqué Me Anne Aubé [représentante du DPCP]. ″ [HYPERLIEN vers l’articlede TON Journal]

L’enfant est né vivant, mais pas fort. Il a vécu, mais pas longtemps. Il est mort des blessures qu’il avait subies alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère. Donc… c’est  un meurtre. Et donc, tu avais TOUT faux. Cette info était disponible quand tu as publié ton papier; que tu sois pas formée en droit, je comprends. Mais toute la journée, de criminalistes ont commenté à la radio et sur RDI – et peut-être même  sur LCN (que je fréquente trrrrès rarement).

Le premier avocat venu aurait pu te renseigner, si tu avais eu l’étoffe  d’une VRAIE journaliste. As-tu songé à corriger ton texte, Lise Ravary? As-tu songé à ta réputation et à  ta crédibilité? FAIL!

Tu te doutes bien, la scribouilleuse, que cet écart pourrait te valoir un sérieux blâme devant le Conseil de presse, mais le Conseil de presse, le Grand Péladong s’en kâlisse comme de sa dernière chemise et les plaintes contre son hournal, il s’en torche. Alors non, personne ne va  perdre son temps à porter  plainte.

Dommage. Parce que vois-tu, le Grand Péladong – ze big boss du Hournalle, c’est aussi ze chef démissionnaire du PQ. Alors forcément, quand le Hournalle du Big Péladong publie  des fake news, c’est ni Somnifère Legault ni le Bon Docteur Couillard qui vont s’en plaindre. Politique 101.

Comme le un poète anonyme, toutte est  dans toutte.  Si le fœtus n’avait pas été vivant quand les médecins l’ont sorti du corps de sa mère dans une vaine tentative de lui sauver la vie, aucune accusation de meurtre n’aurait pu être portée, j’en conviens.

Tu es Pro-Choix, écrivais-tu dans cet article. So am I. Et je perçois ton cri du coeur – aussi maladroit soit-il, comme un plaidoyer en faveur de certains ajustements  législatifs. J’en suis!

Entre le maintien du droit à l’avortement et la responsabilisation criminelle d’un geste visant à interrompre la vie d’un fœtus sans l’accord de sa mère, la ligne est mince mais je presse le gouvernement fédéral de la tracer. Me semble à moi que pourrait être assimilable à meurtre toute  interruption de la vie d’un fœtus qui serait à la fois délibérée, contraire aux volontés exprimées par la mère et qui n’est ni rendue nécessaire pour  protéger la vie ou la santé de la mère, ni souhaitable pour des motifs reliés au pronostic relatif au fœtus.

Une telle législation ne risquerait ni  de compromettre le droit de la mère d’avorter AVANT d’avoir atteint un stade prédéterminé de sa grossesse, ni de compromettre les avortements dits thérapeutiques, ni d’accuser les médecins qui pratiquent l’avortement en clinique dans le cadre que prévoit la Loi. Suffirait de mettre quelques jurisconsultes et gynécologues-obstétriciens sur le dossier.

Oui, la ligne est mince. Mais il y  a sûrement moyen… Suffit de s’y mettre.

Annexe: Code Criminel du Canada, article 223

• (1) Un enfant devient un être humain au sens de la présente loi lorsqu’il est complètement sorti, vivant, du sein de sa mère :

  • a) qu’il ait respiré ou non;

  • b) qu’il ait ou non une circulation indépendante;

  • c) que le cordon ombilical soit coupé ou non.

• (2) Commet un homicide quiconque cause à un enfant, avant ou pendant sa naissance, des blessures qui entraînent sa mort après qu’il est devenu un être humain.

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[1] Lise Ravary a vaincu sa dépendance à la coke, au début des années ’90. Puis, après 16 ans  de  sobriété, elle a pris une méchante débarque: ″je suis disparue «de la carte» pendant deux ans après avoir quitté Châtelaine, en 2009, sans jamais dire pourquoi. J’étais devenue accro à l’Oxycontin, un opioïde deux fois plus puissant que la morphine, que je prenais pour un mal de dos. Mais le thérapeutique a rapidement cédé la place au récréatif.″, écrivait-elle le 23 juillet. [HYPERLIEN vers la sortie de placard].

C’est cette Lise-là que j’apprécie. Pas celle qui ment effrontément.