
La campagne de Mitt Romney vire au désastre. Et comme c’est souvent le cas quand ça va mal, la chasse aux boucs-émissaires est ouverte, comme le rapportait Richard Hétu. Ce dernier ajoute toutefois que Romney lui-même n’est pas sans reproche:
Évidemment, le candidat est responsable en bout de ligne des ratés de sa campagne. La semaine dernière, Mitt Romney n’a pas seulement trébuché en accusant Barack Obama de sympathies pour les extrémistes musulmans. Il a également raté une chance de se démarquer du président sur l’Iran, affirmant sur ABC vendredi qu’il n’y avait pas de différences entre lui et son rival sur les «lignes rouges» à tracer vis-à-vis de la république islamique.
La question juive
Romney a eu beau se faire l’écho de Bibi Netanyahu et qualifier Obama de couilles molles face à l’iran, les Américains d’origine Juive ne le suivent pas dans cette voie, selon un sondage Gallup encore inédit, de rapporter le Jerusalem Post: Unreleased Gallup poll shows American Jews prefer the president to Romney by ratio of 70 to 25, Buzzfeed reports.
Buzfeed précise que le sondage quotidien (tracking poll) a été réalisé entre le 1 juillet et le 10 septembre; 30% des hommes d’origine juive appuieraient Romney, mais seulement 20% des femmes.
Quelle conclusion en tirer? Se pourrait-il qu’une majorité des Judéo-Américains soient opposés à la ligne dure que pratique le gouvernement Netanyahu – une ligne dure avec laquelle Romney se dit très à l’aise alors, alors que Obama, lui, se montre plus tiède. Trop mou, dira son adversaire…
Alors, le lobby Juif, l’incontournable lobby Juif, qui représente-t-il, au juste? Pourquoi les Judéo-Américains n’appuient-ils pas massivement Mitt Romney? Est-ce en raison de leur soutien aux politiques sociales des Démocrates et de leur ouverture plus grande aux communautés culturelles? Il y a peut-être un peu de cela. Mais bon, on nous dépeint généralement la diaspora juive comme étant particulièrement portée vers le communautarisme et solidaire. Alors, pourquoi cet appui massif à un président Démocrate que son adversaire dépeint comme un ennemi d’Israël?
Rick Santorum, les « smart people » et les Libertariens
We will never have the media on our side, ever, in this country, » Santorum, a former Pennsylvania senator, told the audience at the Omni Shoreham hotel. « We will never have the elite, smart people on our side. »
[…] Santorum also criticized the libertarian wing of the Republican party for not supporting what he sees as the pillars of conservatism: religion and family.
« When it comes to conservatism libertarian types can say, oh, well you know, we don’t want to talk about social issues, » Santorum said. « Without the church and the family, there is no conservative movement, there is no basic values of America. » – Rosie Gray, 15 septembre 2012
C’est qui, ça, les « smart people« ? Et pourquoi sont-ils si réfractaires au credo républicain, for God’s sake? Ne serait-ce pas parce que, par application du discours de Jésus Christ, ils ont su faire fructifier les talents que Dieu leur avait accordés? Ou encore parce que, en accord avec le discours évangélique, ils partagent avec les moins nantis et rejettent donc l’individualisme des Republicans?
Pauvres Libertariens, condamnés à l’hétérosexualité et à embrasser les pieds de Jésus-Christ, eux qui refusent déjà les modestes sacrifices que leur impose le gouvernemaman!
Du mépris, que du mépris, rapporte Mother Jones, clip à l’appui
Le site MotherJones, qui loge à gauche, vient de publier le clip tourné le 17 mai 2012 chez Marc Leder, à Boca Raton, devant 150 convives qui avaient déboursé 50000$; Romney avait investi dans l’un des fonds de Marc Leder, Sun Capital… un fonds à la réputation douteuse, précise Nicholas Kristof dans Le Monde, édition du 18 septembre, sur la foi d’infos tirées du NY Times, édition du 21 janvier 2012.
Mais comme on le verra plus loin, Romney a déjà mis fin à la chasse aux « électeurs indépendants ». Quoi qu’il en dise dans ce clip, il a renoncé à les séduire.
Une tranche de 47% de la population américaine accorde au Président un soutien inconditionnel, peu importe ce qu’il fera ou dira. Une population qui est derrière lui, qui sont dépendants du gouvernement, des gens qui se voient comme des victimes, qui croient que le gouvernement doit assumer la responsabilité de leur bien-être, qui estiment qu’ils ont droit aux soins de santé, à la nourriture, au logement, à tout ce que vous pourriez imaginer! Tout leur est dû et le gouvernement devrait le leur accorder. Et ils vont voter pour ce Président, sans se poser de questions… Lire la suite