
Le Canada est le premier investisseur étranger dans le secteur minier au Brésil, avec la présence d’une quarantaine de sociétés, dont les producteurs d’or Kinross et Yamana Gold. En 2012, les investissements des sociétés canadiennes dans ce secteur au Brésil ont dépassé les 2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros), soit 19 % du total des investissements miniers dans ce pays. – Le Monde, 8 octobre 2013
Parmi ces investisseurs du plusse meilleur pays du monde, il faut également compter Iamgold, cette minière qui prête son nom à cette affreuse boîte à savon qui héberge les Huskies de Rouyn-Noranda.
Télévision Globo a révélé le 6 octobre que le Centre de la sécurité des télécommunications Canada aurait intercepté des communications du ministère des mines et de l’énergie du Brésil:
Les documents, qui émanent du Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC), ont été rendus publics par l’ancien analyste américain Edward Snowden. Ils montrent un schéma détaillé des communications du ministère, comprenant les appels téléphoniques, les mails et la navigation sur Internet.
Le Canada a des intérêts importants au Brésil, en particulier dans le domaine minier, a déclaré le ministre des mines, Edison Lobao, à la télévision Globo, estimant que cet affaire était « grave ». « Il y a de nombreuses firmes canadiennes qui sont intéressées à faire des affaires dans notre pays. Mais je ne peux pas dire si l’intérêt d’espionner chez nous vient de là, pour favoriser les intérêts de certaines firmes en affaires », a ajouté M. Lobao. – Le Monde, 7 octobre 2013
Des sources brésiliennes indiquent qu’il pourrait s’agir d’espionnage industriel pour le compte d’un consortium de minières canadiennes:
Bien que l’information sur les réserves minérales du Brésil soit publique, le ministère conserve également quantités de données confidentielles à l’intérieur d’une salle bardée de murs d’acier. La violation de ce coffre-fort préoccupe bon nombre de responsables brésiliens , qui l’ont qualifié de prélude à un espionnage industriel.
« L’information peut servir des entreprises qui pourraient avoir un intérêt à enchérir sur l’exploitation de nos ressources. C’est très grave « , d’affirmer sur le portail de nouvelles GLOBO M. Pinguelli Rosa, un ancien président de Eletrobrás, une société d’utilités publiques sous contrôle du gouvernement brésilien. «Ils savent à l’avance ce qui va se produire; or ce sont des milliards de dollars qui sont en cause ici. . C’est un jeu de milliards de dollars. Il n’ya aucune petite chose. « Le Brésil possède certaines des plus grandes réserves de pétrole pré-salifères et de minerai de fer. » – Chesney Hearst, The Rio Times, 10 octobre 2013 [ma traduction]
The Guardian, à Londres, s’est montré particulièrement critique à l’égard du gouvernement Harper et de ses accointances incestueuses avec le lobby pétro-minier:
À la réunion du C.S.T.C. portant sur « la sécurité du développement des ressources énergétiques », en mai 2013, les repas étaient offerts par Enbridge, une compagnie pétrolière canadienne en quête d’approbation de projets de pipelines controversés depuis les champs de sables bitumineux.
Depuis son arrivée au pouvoir, le premier ministre conservateur Stephen Harper a mis l’appareil gouvernemental au service d’un programme de développement des ressources naturelles, partagé de l’information avec la grande entreprise et cherché à mettre le couvercle sur l’opposition des Premières Nations et des écologistes.
Harper a mis la politique étrangère du Canada au service des projets d’exploitation minière et pétrolière et son gouvernement leur accorde son soutien financier pour des projets en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. – Martin Lukacs et Tim Groves, The Guardian, 9 octobre 2013
Les Corporate Welfare Bums de Calgary
Les médias mainstream ont traité l’affaire sans avoir l’air de s’interroger sur l’aspect « corporate welfare bums » que pourrait comporter cette collaboration apportée par l’agence gouvernementale aux minières canadiennes Lire la suite