Une source généralement bien informée [1] me miaule à l’oreille que l’élection d’un gouverne et ment Harpie majoritaire risque d’entraîner le Canada dans un tsunami constitutionnel sans précédent.
Le Canada sera alors inondé de réformes spectaculaires. Des réformes qui risquent de faire des vagues, et qui feront couler quelques larmes chez ces nostalgiques du Canada des moumounes.
Un nouveau drapeau
Le drapeau du Canada a fait son temps. La couleur rouge a fait son temps. La feuille d’arabe a fait son temps.
Aucun croquis n’est encore disponible, mais on peut imaginer sans peine quel look d’enfer aura le nouveau drapeau de Harperland.
Sur fond bleu conservateur, une moumoute argentée recouvrira tout l’espace qu’occupent encore les deux larges bandes rouges sur le drapeau, bandes qui traduisent improprement la vocation maritime du Canada, ad marée basse usque ad marée haute.
L’expression traduisait mal le fait que le Canada permet généreusement à trois océans de chatouiller ses rivages majestueux. La moumoute argentée pourra enfin suppléer à cette impardonnable lacune: c’est que, contrairement aux bandes rouges qui l’ont précédée, la moumoute a du toupet, elle! Deux sideburns et un toupet qui les jouxte, ça fait trois océans, non?
Et à l’endroit occupé par la feuille d’arabe dans ce vilain drapeau rouge-communisss qui afflige les Canadiens depuis le 15 février 1965 [date à laquelle il obtint la royale sanction], un chasseur F-35, ailes et museau déployés, viendra enfin rappeler la mission guerrière du Canada sur la scène internationale.
Une nouvelle image… et un nouveau nom
À quoi bon les vers en latin, puisque personne ne les comprend, mis à part les curés, les avocats pis les snob [snobs? Heu… du latin sine nobile – sans noblesse!]? Le Canada se donnera une devise résolument moderne: qui n’est pas avec nous est contre nous. On aura reconnu, bien sûr, la prose de ce grand intellectuel qu’est Doublevé Bush, un homme qui aura inspiré la pensée politique de bon nombre de Canadiens de grand talent, dont notre Premier-Ministre lui-même. Ce n’est que justice que le Canada lui rende hommage en s’inspirant ainsi de son oeuvre dans le choix de sa nouvelle devise.
Il n’y aura plus d’emblème floral; les fleurs, c’est pour les moumounes. Et terminée, l’époque du castor; place au carcajou!

Pas mal plus viril qu’un gros rat à queue aplatie, non?
Quand au nom Canada, il fait trop folklorique, il n’est pas assez descriptif, et il est depuis trop longtemps associé aux missions de paix de l’ONU et à ces premiers-ministres communistes que furent Lester B. Pearson, Pierre Elliott Trudeau et Jean Chrétien. Le Canada sera donc désormais connu sous le nom, beaucoup plus évocateur de GUNAD!
Ça sonne un peu comme « gonad(e)s », non? Justement. Notre gouvernement a des couilles et il n’hésite pas à les montrer!
Le Gunad se dotera d’un logo distinctif, à défaut d’avoir l’air « distingué »: un appareil génital mâle, regroupé en forme d’arme de poing dont le pénis formera le canon, alors que les gonades poilues formeront la crosse… (!). Gaaaaaarde à vous!
La manchette du jour
Tel que le rapportait le journaliste Hugo DeGrandpré dans l’édition du 31 mars du journal La Presse:
Réélu, le gouvernement conservateur aiderait à financer la majeure partie du projet hydroélectrique du Bas-Churchill, à l’aide d’une garantie de prêt «ou d’un autre soutien financier»…
Québec pourrait profiter d’une contribution semblable pour un autre projet dans l’avenir, y compris un projet d’Hydro-Québec. Le Parti conservateur se dit en effet disposé à accorder le même genre d’aide financière aux projets d’énergie propre qui répondraient aux critères suivants: importance nationale ou régionale; faisabilité et mérite économique et financier; et réduction significative des émissions de carbone.
Bien que la nouvelle n’ait pas encore transpiré et que l’information à cet égard ne soit disponible qu’au compte-gouttes, le gouvernement Charest serait tout près d’une entente avec le gouvernement fédéral.
En contrepartie de son accord au soutien financier du projet hydroélectrique du Bas-Churchill, Québec pourrait bénéficier à son tour d’une aide substantielle d’Ottawa dans la construction d’un aqueduc qui permettrait d’acheminer l’eau des eskers d’Amos jusque vers les marchés américains.
Sur ce, n’oubliez pas de changer l’eau de votre poisson rouge.
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[1] Il s’agit de Moustache, mon chat polyglotte à six doigts.