Le bonhomme est octogénaire.
Les faits dont on l’accuse ne sont pas anodins; il est cité à comparaître le 10 janvier prochain sous des accusations de fraude envers le gouvernement, de fabrication de faux documents et de recyclage des produits de la criminalité.
En 2005, le témoignage de M. Corriveau à la commission d’enquête publique avait permis de constater que ce graphiste et libéral notoire en menait large dans la foulée des contrats fédéraux de commandites, presque dix ans plus tôt.
Le commissaire John Gomery avait affirmé dans son rapport que M. Corriveau était «l’acteur central de ce système élaboré de pot-de-vin». – La Presse Canadienne, 13 décembre 2013
Influent, le vieux grincheux!
L’enquête de la GRC a révélé que M. Corriveau aurait mis en place un système de ristournes. Il aurait promis d’utiliser son influence à Ottawa pour permettre à des firmes de communication du Québec d’obtenir des contrats du gouvernement fédéral. En retour de quoi, il aurait obtenu pour lui-même et d’autres personnes « des avantages ou des bénéfices totalisant plusieurs millions de dollars ». – Radio-Canada, 13 décembre 2013
Certains des faits soumis à l’attention de la Commission Gomery en 2005 remontaient à la période précédent le référendum tenu le 30 octobre 1995 – remporté par le camp du NON par une majorité de 54288 voix. Compte tenu des 4,7M de voix exprimées (taux de participation: 93,5%!), c’est des pinottes. Mais le Fédéral y avait mis le paquet. Et, disons-le franchement, triché effrontément. Le gouvernement fédéral n’est pas lié par les Lois du Québec. Le plafond des dépenses pour les comités du OUI et du NON, on n’en a rien à cirer; nous autres, on va dépenser tout ce qu’on veut et « fuck la démocratie »!
Le gouvernement Chrétien, celui-là même qui est responsable de cette entourloupe, c’est aussi le gouvernement de la loi sur la clarté référendaire. Nous autres on a tous les droits quand vient le temps de fausser les résultats d’un référendum [1], mais vous-autres, je vous jure que vous allez devoir vous tenir les oreilles droites!
Mais revenons plutôt à notre octogénaire, l’un des acteurs (instigateurs?) de cette belle crossette référendaire…
J’imagine déjà son avocat – sans égard à qui ce sera – plaider que de si longs délais constituent une atteinte directe au droit de tout accusé à une défense pleine et entière. Lire la suite