
Cette image – une photo d’archive à laquelle j’ai donné un titre, traduit malheureusement une statistique implacable en même temps qu’une réalité de plus en plus difficile à cacher, celle des ultra-orthodoxes dont la progression démographique est exponentielle dans la ville sainte.
Ce 19 octobre, Jean-François Lépine présentait dans le cadre de Une heure sur terre – sur les ondes de Radio-Canada, un reportage de Luc Chartrand sur l’explosion démographique des ultra-orthodoxes en Israël – où ils formeraient 12% de la population, et surtout à Jérusalem, où ils représentent le tiers des habitants. Ce reportage s’arrête également sur la ségrégation à laquelle sont confrontées les femmes en raison de cette montée en puissance des religieux. Ce reportage débute à 13 minutes 33 et dure une quinzaine de minutes. Quelques transcriptions des propos du rabbin Henri Kahn suivent, plus loin.
Une réflexion aussi intéressante (de la part de Luc Chartrand) que le constat est paradoxal: Israël a été créé par des laïques qui souhaitaient accueillir sur son territoire un peuple dispersé qui se définit essentiellement par sa tradition religieuse, riche et ancienne… Le paradoxe est-il à ce point profond que l’État ainsi formé puisse maintenir son idéal démocratique? C’est la question que posent certains des témoins interrogés. Tous des Juifs israéliens…
À certains égards, les quartiers ultra-religieux de Jérusalem ne sont guère différents de ce que pouvait être Birmingham, Alabama, avant la déségrégation. Dans les transports publics, les barbus s’assoient à l’avant forcent (en les injuriant ou en les intimidant physiquement) les femmes à s’asseoir à l’arrière; pourtant – et ça n’est pas dans le reportage! – cette pratique est contraire au droit israélien, comme l’a confirmé la High Court le 6 janvier 2011.
On December 17, 2011, Tanya Rosenblit, a secular Israeli woman refused to move to the back of Egged bus 451 from Ashdod to Jerusalem, where women commonly sit in the back, when told to by a Haredi man, who allegedly called her a shikse, a derogatory word for a non-Jewish woman. A policeman called to the scene by the busdriver, instead of explaining the law to the offending man, asked Rosenblit to move to the back. The incident made headlines both in Israeli and international media, and Rosenblit was hailed as « Israeli Rosa Parks ». [2] According to an Egged spokesperson, who condemned the incident, the number of such incidents is increasing.
On December 28, 2011, a Haredi man allegedly asked a female IDF soldier on city bus line 49A in Jerusalem’s Ramat Eshkol neighborhood to move to the back of the bus. When she refused, he allegedly called her a « slut » and continued to harass her until the driver called the police. The man was arrested and charged with sexual harassment and unruly misconduct in a public place before being released on bail. – Wiki
Dans ce reportage de Luc Chartrand, le rabbin fondamentaliste Henri Kahn qualifie de parfaitement légitime le vandalisme à l’égard de publicités qui représentent le corps ou le visage d’une femme; c’est là encourager la désobéissance civile, dans la mesure où la Cour a considéré illégale toute forme de discrimination basée sur le genre (sexe). L’enseignement du rabbin, c’est: la Loi divine, qui condamne l’immodestie de la femme, a préséance sur la Loi des hommes.
Ça n’est pas anodin: se plier à cette Loi divine, c’est en somme empêcher les femmes de faire de la pub. Un peu comme les Talibans leur interdisent de s’instruire…
J’ai bien noté: le phénomène de la ségrégation, et la violence qui l’accompagne, vont en s’aggravant. Calvaire! Mais ce n’est pas terminé, si j’en crois l’évolution démographique et la tendance lourde…
Les stats
J’entends déjà les protestations: Radio-Canada est un repaire de judéophobes primaires, ils ont dû construire un scénario et faire jouer des acteurs! Et puis, ils ont dû inventer des stats…
On connaît la chanson! Je me suis donc donné la peine de fouiller, et j’ai trouvé. Sauf indication contraire, les chiffres, tableaux et graphiques ci-dessous proviennent d’une source israélienne des plus fiables, le Jerusalem Institute for Israel Studies, un organisme indépendant fondé en 1978 à l’initiative du maire de Jérusalem.
En Israël, 17,3% des familles comptent au moins 4 enfants. À Tel Aviv-Yafo et Haifa, ce chiffre tombe à 4 ou à 4,5% et vise essentiellement des familles de 4 et de 5 enfants. Par contre, à Jérusalem – une ville qui compte évidemment une population arabophone -, 24,9% des familles comptent 4 ou 5 enfants, et 11,4% en comptent au moins 6… On ne s’étonnera donc pas du poids grandissant de Jérusalem dans la démographie israélienne. Des données plus complètes peuvent être consultées sur le site du JIIS.
Le tableau qui suit peut également être consulté sur le site du JIIS.

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