Le présent billet se veut en quelque sorte un complément au précédent. Il y sera encore question de broute-minou, et de pipi blanc, mais cette fois, à la lumière d’observations sur le terrain, si je puis dire.
En raison de mon parcours professionnel, j’ai croisé le chemin de nombreux enfants et adolescent(e)s abusé(e)s par des adultes et dont la santé psychologique et le développement social ont été, pour ce motif, largement compromis.
Je puis témoigner, par mes observations, de la difficulté, pour un enfant et même pour un adolescent, de faire le lien entre les attouchements ou les abus dont il/elle a été victime, d’une part, et son incapacité à faire confiance, à évoluer en société ou à développer son estime de soi,
Ces enfants, bien souvent, refuseront de parler; ils se sentent souillés, et ils en éprouvent de la honte. Dans d’autres cas, l’enfant refusera de parler, car il aime son abuseur et refuse de poser un geste susceptible de nuire à ce dernier, ou même, simplement, de mettre fin à une relation dans laquelle il croit trouver son compte.
De nombreux abuseurs créent et entretiennent une sorte de besoin, et parfois même un besoin purement narcissique. T’es tellement beau! T’es tellement belle! Et quand les abus s’accompagnent d’une quelconque gratification, l’enfant se laissera souvent acheter.
Et puis, un jour, cet enfant qui disait OUI se met à dire NON. Il se referme sur lui-même. Parfois, il attente à sa vie, ou feint de le faire, en se mutilant. Ce qui est une manière, silencieuse, de crier son désespoir.
La pointe de l’asperge…
La fiction demeure bien en deçà de la réalité, dont elle n’est trop souvent qu’une pâle copie.
« Maman, j’aime pas ça quand papa il met du pipi blanc dans mon oeil… » Lire la suite