Naomi Lakritz est éditorialiste au Calgary Herald – un journal Conservateur s’il en est un. Ezra Levant, lui, bin… c’est Ezra Levant – une pute reptilienne à grande gueule, tellement à droite de l’extrême-droite que, à ses côtés, Stephen Harper fait figure de bolchevique! Ezra Truc n’aime pas Naomi, qu’il avait qualifiée le 9 août 2008 dean atheist Jewish feminist dhimmi.
En 2008, pourtant, Ezra n’avait pas encore été approché par les émissaires de Pierre-Karl Péladeau, dont les médias SUN (journaux et Sun TV Network) lui auront permis d’atteindre le paroxysme des propos orduriers…
Cette pauvre Naomi a publié le 31 octobre, dans SON Calgary Herald, un billet décapant, sous le titre: Cessez de blâmer Notley; elle ne fait que réparer les dégâts de Ralph Klein. J’en cite (en traduction) le paragraphe introductif: Lire la suite
La France aux Français, hurle cette Génération Identitaire, voisine du Front National: Ici on et en France dans notre propre pays et y’as tout c’est étranger qui viennent foutre la merde dans notre pays qui dégage de la France ce la il sont pas invité car il nous pique tout a nous les français
[traduction avec-pas-d’fôtes: Ici on EST en France dans notre propre pays et IL y a TOUSCES étrangerS qui viennent foutre la merde dans notre pays; QU’ILS dégageNT de la France,CEUX-LÀ; ilS [ne] sont pas invitéS car ilS nous piqueNT tout, à nous, les Français.
C’est presque aussi craquant qu’un texte de madame la Minisse de la famiyye, Franssine Charbono… ce qui n’est pas peu dire. Tu veux préserver le caractère franco-français de la France? Aie au moins la décence d’éviter ce charabia imbuvable, osti de gnochon!
La France aux Français, l’Allemagne aux Aryens, la Hongrie à la honte. Et le Canada aux démagogues… À chacun son Führer, en somme. Des hordes de musulmans crypto-terroristes déferlent sur l’Europe, depuis – notamment – la Syrie et l’Irak. Dont ce petit garçon de trois ans, Aylan Kurdi, de Kobane, rejeté sur la plage de Bodrum, en Turquie. Lire la suite
Le plat aura coûté trop cher, mais pour les papilles et pour les yeux, quel régal, ces Jeux de Sotchi et en particulier, les cérémonies de clôture!
Un spectacle à couper le souffle; oui, la Russie de quelques-uns de mes lointains ancêtres [1] a brillé de mille feux, tant sur le plan sportif que sur le plan culturel. Un accueil bien plus chaleureux que les observateurs l’avaient prédit… et quelques traits de génie.
À commencer par cette touche d’autodérision plutôt inattendue. L’un des cinq anneaux qui devaient s’ouvrir lors des cérémonies d’ouverture était demeuré fermé et sans doute le responsable de ce méga-FAIL avait-il été déjà été décapité ou donné en pâture à un tigre de Sibérie. Du moins, le croyait-on! Mais ces Poutiniens ont plutôt reproduit la défaillance au crépuscule des Jeux… avant, bien sûr, que le cinquième anneau ne s’ouvre comme par magie.
Inusité, également, le mode d’extinction de la vasque olympique par le souffle puissant de la mascotte nounours sur une réplique de la flamme au milieu du stade. Et cette larme… Lire la suite
On fait reproche aux juristes, rappelait le 30 janvier un étudiant en droit dans la page des lecteurs du Devoir, d’avoir une conception de la société qui serait trop « légaliste », pour ne pas dire trop étroite. D’une certaine manière, le droit n’est pas perçu comme un guide orientant la réflexion (comme c’est normalement le cas dans une société de droit), mais bien comme des oeillères limitant la portée du débat. – Christophe Achdjian, dans Le Devoir, 30 janvier 2014
Ce texte faisait écho à cet autre, publié une semaine plus tôt sous la plume d’un certain Robert Cadotte:
il était une fois, il y a 225 ans cette semaine, la Révolution française. Le peuple, excédé par les lois iniques et injustes du roi l’envoya à la Bastille. Beaucoup de juges et d’avocats eurent aussi droit à la guillotine pour avoir défendu et appliqué des lois iniques et injustes. Cinq ans plus tard, la Révolution promulgua une loi abolissant l’esclavage. Pour les révolutionnaires, le droit divin et éternel n’existait pas. C’était le peuple qui devait voter les lois. C’était le peuple qui était le souverain et définissait le droit.
[…] Il était une fois, il y a quelques jours, le Québec. Le peuple souverain désirait adopter une loi sur les valeurs québécoises. Mais c’était sans compter sur les avocats qui accusent maintenant le peuple de vouloir changer une loi éternelle décrétée par Dieu en 1982.
Ce Cadotte me semble pourtant brillant, ce qui ne l’empêche pas d’être particulièrement malhonnête dans sa recension de l’Histoire. Après tout, si certains juges et avocats doivent être jugés (!) pour leur rôle de valets du pouvoir établi, d’autres, et ils sont bien plus nombreux, se sont portés au contraire à la défense des opprimés contre les abus d’un pouvoir arbitraire… comme, par exemple, celui qu’aura exercé Duplessis contre les minorités (Juifs et surtout témoins de Jéhovah) et les travailleurs de l’amiante (conflit des mineurs d’Asbestos).
Je suis généralement en désaccord avec les opinions politiques exprimées par Michel Lebel, ci-devant constitutionnaliste et professeur de droit à la retraite. En revanche, il m’est difficile de ne pas me rallier à la vision qu’il exprimait du droit, en guise de réponse à ce commentaire de Robert Cadotte:
Les Chartes des droits et libertés sont là pour protéger les personnes et les minorités des excès et des abus possibles de la majorité. L’Histoire nous montre bien ce qu’une majorité parlementaire, sans contrôle judiciaire fort et indépendant, peut faire. Mieux vaut ce contrôle que pas de contrôle du tout! Et comme il s’agit de droit, le rôle de l’avocat est aussi nécessairement bien important!
Le fondement de toute démocratie est la souveraineté du peuple, mais celle-ci doit toujours s’exercer dans le respect des droits et libertés garantis par une ou des lois fondamentales.Une démocratie est faite de pouvoirs et de contre-pouvoirs.
Michel Lebel a également réagi au texte publié par l’étudiant Achdijian le 30 janvier:
Nous vivons au Québec depuis quelque temps dans un discrédit à l’égard droit, des avocats et des juges. Tout ce beau monde serait au seul service du statu quo, alors que le monde du ministre Drainville, le vrai peuple, le monde ordinaire, serait la seule voie du progrès, de la pensée juste, de la démocratie! C’est le triomphe du populisme et d’un anti-intellectualisme certain. Duplessis renaît de ses cendres!
Les couteaux volent bas. Même au Devoir, dont le lectorat s’apparente de plus en plus à celui des dretteux nationaleux qui hantent les pages des lecteurs de Vigile.net.
Et vous , M. Lebel, à part d’insulter le peuple, où vous situez-vous ? Lisez bien attentivement le mémoire de M. Rocher et essayez de nous dire que c’est le « triomphe du populisme et de l’anti-intellectualisme. Si vous éprouvez des difficultés à le comprendre, il me fera plaisir de vous aider. – Jean-Pierre Marcoux, 30 janvier
Monsieur Lebel, peut-être pouvez-vous nous expliquer comment les juges et les avocats se sont barricadés ainsi hors de la société québécoise?
Ne serait-ce pas en oblitérant la vérité derrière des serments malhonnêtes que leurs maîtres leur ont demander de prêter? Dans ces conditions, quelle sorte de justice rendent-ils depuis des années? – Patrick Lépine, 30 janvier
On voudra bien excuser ici cette sortie un peu drue, mais j’en ai plein le cul d’entendre parler du gouvernement des juges. Désolé, mais au mieux, c’est de la science-fiction – du moins au Canada et au Québec, et au pire, cette accusation témoigne d’une méconnaissance crasse. Lire la suite
Il m’arrive de me commettre dans les médias étrangers – comme le WaPo, par exemple. Ou encore de me glisser dans leur cage et de chatouiller les gorilles qu’héberge le National Post.
La Charte-à-Drainville a provoqué chez nos voisins quelques haut-le-coeur; même que parfois, le vent a rapporté de l’ouest et même du sud quelques relents de vomitoire. Faut dire, à la décharge des éditorrieux de Washington ou de New-York que là-bas, ils ne lisent pas le Québécois; ce qu’ils savent – ou croient savoir de nous, ils le tiennent de ce qu’ils ont lu dans les médias de Toronto.
Et tout le monde sait, de Vaudreuil-Dorion à Blanc-Sablon, combien ils nous chérissent, ces Rest-of-Canadians. C’en est vraiment touchant…
Non, le Post ne leur sert pas des bananes au déjeuner. M’enfin, pas le fruit. Juste la pelure, et ils sont fort nombreux à pogner une débarque su’à p’lure…
À commencer par u certain Second Class, le 5 octobre, à 0h10:
it was a french speaking Quebec nationalist who disguised himself as a Canadian nationalist named Pierre Trudeau who imposed « bilingualism » (frenchification) on all English speaking institutions. […] Quebec nationalist Trudeau imposed « bilingualism » (frenchification) but not in Quebec. Trudeau, Parizeu, Levesque, Bourassa, they were all the same.
Ouep! Trudeau et Lévesque, même nationalisme, même combat! Surtout, que personne ne s’étouffe, là, là… Lire la suite
Il aurait suffi, le 30 octobre cette année là, que 27145 Québécois de plus penchent du bon bord pour transformer une défaite en victoire référendaire , aussi mince soit-elle. Avec une majorité de deux voix, eut-il paru légitime de décréter l’indépendance du Québec? Moi, je ne le crois pas mais ça, c’est une autre histoire.
Ce qui m’importe, ici, c’est la candeur de ce traficoteux d’élection, Gilles Cloutier, capable de soudoyer les électeurs en leur livrant quelques vaches ou un téléviseur…
«Je pouvais donner quatre vaches (…) deux télévisions», a-t-il confié. Certains pouvaient se faire paver leur route, d’autres recevaient des laveuses ou des sécheuses. –Mélanie Colleu, Journal de Montréal, 30 avril 2013
Aaaaah, le bon vieux temps!
Le référendum de 1995
Lors du référendum de 1995, Gilles Cloutier a coordonné les activités du camp du non pour la région Laurentides-Lanaudière, ce qui correspond, explique-t-il, à 35 circonscriptions.
Il soutient avoir alors dépensé des milliers de dollars, non déclarés, pour installer dans chaque circonscription des panneaux de publicité du camp du non.
« J’ai fait passer ça par une compagnie d’enseignes et je trouvais des amis qui étaient en affaires et le compte allait là. Fait que c’était eux autres qui payaient. Ceux qui étaient bien partisans du non, ils payaient les affiches et les installations », a-t-il expliqué, ajoutant que l’agent officiel du camp du non n’en a, bien sûr, rien su.
« Le feu prenait dans nos pancartes la nuit. Il fallait les remettre. C’était une grosse bataille, c’était serré. On s’est battu jour et nuit. » – Radio-Canada, 30 avril 2013
Les 35 circonscriptions de la région Laurentides-Lanaudière étaient – et sont encore – en période de croissance démographique accélérée et plusieurs d’entre elles comptent parmi les plus peuplées. Rien à voir avec les Iles-de-la-Madeleine… Cette région regroupe donc un peu plus de 30% de la population totale du Québec, ce qui aura sans doute largement suffi à faire basculer le vote de suffisamment d’électeurs pour voler littéralement le référendum aux forces du OUI. Le camp du NON l’avait emporté par 2362648 voix contre 2308360. Des 4,67 millions de voix exprimées dans l’ensemble du Québec, plus de 1,4M proviennent de cette région dont notre prestidigitateur électoral était responsable pour le camp du NON.
Faire basculer 28000 voix du OUI vers le NON, ça ne représente après tout qu’un dérisoire électeur sur 500. C’est bien peu, et c’est surtout bien peu pour de si larges sommes dépensées illégalement en toute impunité. Et surtout si on prend en compte les marges de tricherie de 40% auxquelles ce bon monsieur Cloutier reconnaît lui-même devant la Commission Charbonneau s’être habitué.
Efficace, le procédé Cloutier? Le bonhomme dit avoir organisé une soixantaine d’élections clé en mains alors qu’il occupait la fonction de vice-président au développement des affaires (!) pour les entreprises de génie-conseil Roche (1995-2006) et Dessau (2006-2009); son taux de réussite est supérieur à 90%, affirme-t-il… Lire la suite
Développé d’abord par le français Pierre Joseph Proudhon au milieu du XIXe siècle, l’anarchisme s’oppose rapidement au marxisme dans la mesure où cette dernière idéologie donne à l’État un rôle prépondérant dans la longue phase (lesocialisme) qui va du capitalisme au communisme (stade où l’État a disparu, selon les textes de Marx).
L’anarchisme s’oppose également au capitalisme et au libéralisme considérés comme de l’exploitation et de la domination. L’anarchisme préconise un «ordre naturel» sans pouvoir – ce qui serait l’anarchie.
Voilà pour la définition, que j’ai empruntée à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Simple et limpide, si bien que tout le monde y adhère, ce qui permet d’en débattre à la fois avec passion et intelligence.
Tout le monde? Pas tout à fait. Quelque part au pays des Ghoules, le village de Tatagonix résiste à l’invasion des armées confédérées de la Raison et de la Connaissance. Les villageois s’y expriment d’une seule voix, celle de leur barde Dontetrèdeonnemix, président fondateur de l’Union internationale des bardes libertariens.
Sous l’impulsion de son docte barde, le village de Tatagonix semble s’être donné pour mission de réinventer toutes les définitions du dictionnaire politique. Démarche par ailleurs en accord avec le crédo libertarien: libââârté totale, et rejet de toutes les normes, qu’elles soient édictées par l’État ou par la logique la plus élémentaire.
Les anarchistes:
Les anarchistes ne veulent pas éliminer l’état. Pour pour rien que cette racaille haineuse et jalouse essaye d’expliquer sa médiocrité en parlant des écarts de richesses et des actions que le gouvernement doit prendre pour que cet argent soit redistribuer dans leurs poches.
C’est en faisant son entrée dans le ring que Justin Trudeau a dévoilé son arme secrète: sa camisole, d’un rouge libérule éclatant, arborait le logo d’un commanditaire inattendu – le Bloc Québécois!
Dans le coin gauche, son entraîneur Pauline Marois était fébrile; c’est que le p’tit ne semblait pas faire le poids devant un Brazeau spécialiste des arts martiaux, alors que Mini-PET, lui, n’avait jamais combattu. Au son de la cloche, le Sénateur d’origine algonquine s’est d’ailleurs rué sauvagement sur la tête à Papineau [1], qu’il a martelée de coups vicieux, ce qui est bien sûr typique des combats de rue que mène le Parti Dévastateur à la Chambre des Communistes.
Mais le Justin a su faire preuve de résilience, à l’image de son entraîneur, surnommée la femme-caoutchouc de l’Île Bizarre. Lire la suite
Le sourire de Smiling Jack s’est éteint à 4h45 ce 22 août.
Avec lui disparaît l’un des politiciens les plus attachants et les plus charismatiques qui soient nés au Québec. Je souffre d’une forme traitable de cancer de la prostate, avait-il annoncé. Il avait su rassurer. Et rassurer, notamment, l’électorat, au point, On l’avait cru en rémission, et puis, soudain, il y a quelques semaines, apparaît un Jack Layton émacié
A man is not what he thinks he is, but what he thinks, he is! – citation tirée du texte de présentation de Jack Layton dans son album de finissants, en 1967
Tout est dans la virgule finale. Autant dire que le futur maire de Québec ne saisira pas…
Arrière petit-neveu d’un Père de la Confédération, William Steeves, petit-fils d’un député duplessiste (Gilbert Layton), fils d’un ministre de Brian Mulroney (Robert Layton), l’homme était-il de gauche? Je sais, certains de mes amis en doutent. Je n’en doute pas. Mais s’il était de gauche, Jack n’appartenait pas à la gauche radicale. Une gauche, disons, plus pragmatique, capable de compromis, aussi bien avec le gouvernement de Paul Martin qu’avec celui de Stephen Harper.
Ces compromis – que d’aucuns qualifieront plutôt de honteuse compromission – auront ravivé les doutes. Non, ça n’était pas de la compromission; Layton a, tout simplement, su monnayer sa force électorale et obtenir de partis plus à droite qu’ils mettent en vigueur une partie de son propre programme.
Qu’importent donc les doutes: Jack Layton aura transformé le NPD, et il en aura élargi la base électorale – surtout au Québec. – au point où
Moi qui ai grandi à Montréal, j’ai toujours associé le patronyme « Layton » à mon premier système de son… acheté sur la Sainte-Catherine Ouest, chez Layton Audio. Tiens, le voilà, cet adagio, en version Maurice André. À la trompette. Comme celle qui avait bercé mes 20 ans…
Sitôt installé, mon nouveau joujou m’a enfoncé au fond des oreilles l’adagio d’Albinoni. Et c’est l’adagio qui me trotte dans la tête, ce matin où la tristesse est de mise.
= = = = =
Jack Layton ne part pas complètement.
Lui survit une trâlée de nouveaux députés, dont la la plupart ont été attirés en politique par le sourire foudroyant de Jack Layton. Et quelques autres, sans doute, parce qu’ils y ont vu l’occasion de mettre un p’tit kek chose de pas très engageant à leur CV. Surprise! Les voilà élus. Et engagés…
Lui survivent également Olivia Chow, sa conjointe, et ses enfants, Sarah et Mike; ce dernier siège, comme l’avait fait son père, au Conseil municipal de Toronto. Et une petite-fille.
Lui survit, surtout, le NPD, à qui il aura insufflé une bonne dose de fierté.