Granby: la mort d’un ange

Ça remonte à quand, mon dernier billet? Au moins une éternité, si ce n’est pas deux.

Pourquoi cette éclipse, alors? Bin… les yeux, c’est comme une  digue! Les miens ont cédé. Me  documenter sur un sujet, c’est devenu difficile. Et comme j’estime devoir alimenter ce blogue avec pas trop de faussetés, alors j’ai préféré m’abstenir de publier ici. Mais bon, un ophtalmo essaie de réparer tout ça à coups d’injections dans le blanc des yeux. Résultat non garanti. We will see what happens… Ou peut-être qu’on verra pu rien pantoute!

Je sévis néanmoins sur L’Amérique dans tous ses états: https://richardhetu.com/

Alors qu’est ce qui me met, moi, dans tous mes états? La mort de cette fillette de 7 ans à Granby, que la DPJ n’a pas su protéger.

Bill Morneau et le fédéralisme médical

Montréal a eu son Monsieur 3% – Bernard Trépanier, un collecteur de  fonds (″bagman″) sans scrupules formé chez les Conservateurs.

Les Libéraux de Junior Trudeau ont importé à Ottawa un Bill Morneau formé à Toronto, un Monsieur 3% d’une autre espèce.

L’un a pigé dans la cagnotte; l’autre a – au contraire, fermé sa tire-lire aux provinces une fois ce seuil de 3% atteint. Mais le plus goujat des deux, c’est… heu…

Les larmes de Croc O’Tartuffe

On le sait maintenant, le docteur Tartuffe Barrette a présenté ses plus plates excuses à Diane-Elmire Lamarre [1], celle qu’il avait accusée d’avoir mis sur pied le système de ristournes Lamarre et d’avoir pigé dans le plat de bonbons; Diane Lamarre semble sceptique. sinon même pétrifiée devant ces excuses plus ou moins spontanées…

C’est d’autant plus  amusant de comparer aujourd’hui ces excuses à ces quelques délires non-partisans glanéssur le blogue  de Richard  Therrien:

• La petite clique (Nos artistes péquistes) contre le Ministre Barrette…..C’était pathétique. Barrette s’est très bien défendu. – John005, 13 mars, 23h57
• On a bien aimé l’attitude du Ministre Barrette. De la classe.
  Quelle arrogance de la part de la pharmacienne!! Soutenue par la tit’ clique péquisssss de Tlmep, elle se présente même en “femme-victime”!!! – Fr.L, 14 mars, 01h24
• Bravo pour le courage de Gaétan Barette pour aller dans ce nid de péquistes. – JeanLudovicH, 14 mars, 06h43
• Le ministre a gardé son calme même si la clique du Plateau était réunie pour le blackballer. Si [Diane Lamarre] trouve que la politique est difficile pour une femme et bien qu`elle retourne à sa pharmacie et une autre femme plus capable qu`elle la remplacera.!!!! – Nickat, 14 mars, 10h34
• Bravo au Ministre Barrette pour son attitude face à l’arrogante Mme Lamarre et ces clowns pqsssss payés avec les $$$ des citoyens canadiens. – Fr.L 14 mars, 11h56
• Si Diane Lamarre ne peut supporter la chaleur, qu’elle sorte de la cuisine. Le docteur Barrette a gagné des points pour son parti hier aux yeux des téléspectateurs. Voilà un homme fort, ça ne me surprend pas que tous les séparatistes inspirés par leur médiocrité s’en prennent à lui. – Denis 825, 14 mars, 12h34

Règle générale, l’épaisseur des zépais est inversement proportionnelle à la minceur de leur culture politique, quoique certains d’entre eux sont probablement des zombies en service commandé. Des mercenaires de la bêtise, payés pour noyer le poisson.

Charbonneau-les-fôtes et le chef

La surabondance de matière grise et de connaissances autour d’une table, c’est un obstacle à une saine gouvernance:

« Tu ne peux pas avoir 21 prix Nobel au conseil [municipal]. Tu vas passer le temps à mesurer les idées, pis tu n’avanceras jamais » – Gilles Vaillancourt, cité par Ici.Radio-Canada, 7 octobre 2013

Pourquoi Francine Charbonneau a-t-elle hérité du rôle de ministre de la région de Laval? Gilles Ouimet [1] – député de Fabre – n’était-il pas disponible, et prêt à servir? Philippe Couillard aurait-il pris conseil auprès de l’ancien maire de Laval?

Depuis la formation de ce cabinet Charest où la parité hommes-femmes avait été respectée – une première au Canada, le PLQ a du mal à répéter l’exploit; Ouimet aurait-il été sacrifié pour faire place à une femme? Ou par application de l’axiome Vaillancourt?

Mais alors, pourquoi Francine Charbonneau-Lagaffe n’a-t-elle  pas cédé sa place, au Ministère de la famille, à une Marguerite Blais qui était à la fois plus qualifiée, aussi féminine. immensément plus populaire et redevenue disponible

Après « How to Steal an Election », Philippe Couillard présente son chef d’oeuvre: Bulldozer, the Movie

On retourne-back au débat que se livraient les chefs de partis sur les ondes de LCN-TVA-TVA Sports le 27 mars dernier.

Le chef de la CAQ a frappé sur le clou de la bureaucratie. Il a reproché au chef du PLQ de ne pas avoir donné suite à la promesse électorale de faire disparaître les agences de santé.

Le libéral a mis en doute qu’il y a nécessité de couper. Plusieurs de ces fonctionnaires donnent des services directs à la population, a-t-il répondu.

[…] «Vous parlez de ménage, mais ça finit par du saccage dans les services publics», lui a lancé Philippe Couillard. – Simon Boivin et Michel Corbeil, Le Soleil, 27 mars 2014

C’est sur  la foi de sa critique du programme de la CAQ que les électeurs ont voté Couillard plutôt que Legault. Une fois au pouvoir, Couillard n’a plus qu’à mettre  en oeuvre le programme de Legault, et voilà, le tour est joué et la fraude électorale, consommée.

Jean Charest s’y était essayé en arrivant au pouvoir en 2003. Ça s’appelait la réingénierie, un concept fumeux de sous-traitance emprunté au secteur privé. […] Même s’il n’en a guère parlé en campagne électorale et même si l’exercice ressemble étrangement au « saccage » que la Coalition avenir Québec, selon ses dires, promettait.

C’est un grand classique. Le parti nouvellement élu découvre un trou dans les finances publiques qui le pousse à revoir ses plans et à imposer des coupes imprévues. Un trou que des experts indépendants, après avoir épluché les données financières du gouvernement, ont commodément révélé au lendemain de l’élection. – Robert Dutrisac, Le Devoir, 26 avril 2014

Le p’tit verre d’eau du bon Docteur Couillard

Pour reprendre les mots du chroniqueur François Pouliot, la «bien grosse tempête dans un tout petit verre d’eau» dont le Roy Felippe Premier, dit Sans Couilles s’était moqué plus tôt, est en train de sortir du verre.

Le jeudi 10 juillet, le bonhomme disait (déjà?) regretter cette expression malheureuse.  Parti à la pêche aux diamants bruts dans la région des Monts Otish, le Premier-Médecin (et Premier-Ministre) a jeté cet hameçon – que le principal intéressé a dû avaler de travers: « Le ministre Yves Bolduc a manqué de prudence en acceptant une prime de prise en charge de patients alors que des élections générales étaient dans l’air… »

Mais ça n’était pas encore terminé. Comme le rapportait cette fois La Presse Canadienne, en ce 14 juillet,

le premier ministre Philippe Couillard croit qu’il faut modifier un programme de primes pour s’assurer que les médecins de famille qui la reçoivent atteignent l’objectif visé d’augmenter la prise en charge de patients. 

M. Couillard a affirmé lundi qu’«à la lumière» de la controverse provoquée par le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, il faut revoir les critères pour le versement de cet incitatif.

[…] «L’exigence actuellement, ce n’est pas la prise en charge, mais l’inscription de la clientèle, a-t-il dit. On a besoin de modalités beaucoup plus précises quant à l’aspect prise en charge et suivi.»

AJOUT (17 juillet): Et puis, le 16 juillet, voilà que le Maître-Poutinier d’Alma fait un pas de plus. Non seulement vais-je rembourser à la RAMQ 50% des primes perçues pour des patients que j’ai abandonnés moins de 12 mois après en avoir pris charge, tel que le prescrit la Loi, mais  l’autre 50%, je vais le donner à des organismes caritatifs reliés au domaine de la santé. Zêtes contents, là? – Alexandre Robillard, La Presse Canadienne, 16 juillet 2014

Ventre-saint-gris! Mais jusque où déferlera cet élan de générosité du bon Doc? Je veux pas casser le party, mais à cette gratuité se rattachent quelques bénéfices d’ordre fiscal, bien sûr… 

« Affaire Bolduc »: et le Code de déontologie, bordel?

Le Ministre de la goinfrerie médicale ne semble pas très bien informé des balises imposées par le Code de déontologie des médecins, cet ordre professionnel dont lui-même et Yves le Cupide sont des membres très en vue.

Il semble également avoir oublié que dans une vie antérieure qui a pris fin il y a quelques mois à peine, il avait déblatéré jusqu’à plus soif sur le laxisme des politiques adoptées par les bons docteurs Couillard et Bolduc à la tête du ministère qu’on lui a confié aux seules fins d’occulter les abus de ses collègues médecins.

Or le voilà justement qui mord à belles dents dans la CAQue:

M. Barrette a également répondu aux critiques du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, et son député Éric Caire, qui ont jugé que M. Bolduc n’a pas assuré adéquatement ses fonctions comme député. 

«Je les invite à prendre leur retraite immédiatement parce que si, quand on est député de la deuxième opposition, on est au bout de notre rouleau en termes de charge de travail, il ne pourra pas être premier ministre», a-t-il dit. – Alexandre Robillard, La Presse Canadienne, 9 juillet 2014 [dans Le Devoir]

Propos condescendant et particulièrement méprisant à l’égard du job de député; je m’estime donc autorisé à qualifier ce sinistre minus de gros plein de marde! Respect calls for respect, after all!

Il n’a rien compris à la critique, le gros tas. Ou alors il cherche à esquiver de manière à protéger une ordure aux doigts croches. Je serai bon prince et lui accorderai toutefois le bénéfice du doute: son QI est inversement proportionnel à son tour de taille. C’est pas de sa faute; c’est une tare génétique.  

«On punit et on met au pilori quelqu’un qui a une capacité de travail qui est au-dessus de la moyenne, et qui a du plaisir à le faire, a-t-il dit. […] Qu’on ne vienne pas me dire que Yves Bolduc, dans sa capacité de député de l’opposition, était incapable de faire ce qu’il a fait tout en mettant en péril sa fonction de député, c’est ridicule. […] Quand François Legault et Éric Caire disent que c’est impossible, c’est de la foutaise et que les deux prennent leur retraite, ils sont donc incapables d’occuper des postes ministériels.»

C’est pas ça le problème, crisse de nabot. Personne ne fait reproche au d-o-c-t-e-u-r au grand coeur d’avoir soigné des patients pendant qu’il en avait le temps. Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir créé de toutes pièces une prime gargantuesque en tant que ministre [1], pour, quelques mois plus tard, se prévaloir de ce programme taillé sur mesure pour Yves-Bolduc-le-bon-médecin-de-famille.

Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir du côté gauche de la gueule affirmé que les patients passent avant tout, pour ensuite, de la main droite piger dans la cagnotte et, du côté droit de la gueule, accepté un fauteuil de ministre qui l’aura forcé, pauvre de lui, à laisser tomber ces patients-censés-passer-avant-tout.

Bolduc a reçu de l’État un salaire de député pour un travail soit-disant à temps plein, il a reçu de l’État une prime de $215000 pour prendre charge de 1500 patients, et il a collecté de l’État (RAMQ) les honoraires reliés à l’usage de la castonguette.

Va pour la castonguette, encore qu’il me soit permis de douter de la qualité de la rencontre du médecin et de son patient. Va pour les gages versés au député. Mais pour la prime versée en contrepartie d’un engagement à long terme, c’est N-O-N NON. C’est pas parce que la prime n’est pas remboursable au delà de 12 mois que l’engagement pris par le docteur Bolduc est respecté.

Bref, la seule personne ici qui aurait dû être disqualifiée de tout poste de ministre, c’est Yves Bolduc. Pas parce qu’il n’est pas un gros travaillant. Mais, tout simplement parce qu’en laissant tomber ses 1500 patients sans s’assurer qu’un collègue assume le suivi de leurs dossiers, il a démontré par a+b qu’il avait l’obligation de refuser la limousine. 

« J’ai fait ce que j’avais le droit de faire » (Bolduc)??? Bullshit!

J’ose espérer que le syndic du Collège des médecins osera remettre en question le côté éthique du retrait du DOCTEUR devant la promesse d’une limousine ministérielle; Bolduc a ainsi fait passer ses intérêts personnels devant les intérêts des 1500 patients qu’il avait pris en charge contre rétribution incitative. À l’oeil, il me semble qu’il y aurait lieu pour le syndic de faire enquête, eu égard à ces articles du code de déontologie, dont la version fournie par le bon docteur Bolduc lui-même permet d’estimer qu’ils n’auraient pas nécessairement été respectés: 

Affaire Bolduc: la dérape âgiste du Dr Gaétan « Bubba » the Rett

M. Barrette, qui s’est livré à une charge à fond de train contre M. Castonguay, lui a recommandé de prendre sa retraite à la suite de ce qu’il a qualifié de dérapage. 

«Un individu de la stature de Claude Castonguay qui fait ce parallèle-là, c’est de la malhonnêteté intellectuelle pure, a-t-il dit. S’il n’est pas capable de prendre sa retraite, Claude Castonguay, quelqu’un devrait peut-être lui dire de la prendre. Dites-moi ce qui justifie que Claude Castonguay, dans une entrevue, fasse un parallèle entre la Commission Charbonneau et Yves Bolduc, c’est inacceptable d’un individu qui a déjà été lui-même ministre de la Santé.»

Réplique du vieux-spectre-à-Castonguay:

«Je ne veux pas engager de discussion avec le docteur Barrette. Tout ce que j’ai à dire, c’est que c’est un grossier personnage avec lequel il n’est pas possible d’engager un dialogue civil», a-t-il dit. –  Alexandre Robillard, La Presse Canadienne, 9 juillet 2014 [dans Le Devoir]

« J’ai fait ce que j’avais le droit de faire » (Bolduc)??? Bullshit!

Dans le cadre du prochain billet, je ferai une revue exhaustive des dispositions pertinentes du Code de déontologie des médecins, dont la responsabilité incombe à la toute jeune et très discrète ministre de la Justice, Stéphanie Vallée. Sans vouloir faire ici un vilain jeu de mots, je doute qu’elle fasse le poids devant le trio médical de ce gouvernement [1].

Quelques réactions du bon peuple aux propos du bon docteur

Claude Castonguay et la RAMQ: la farce Bolduc a assez duré…

 Monsieur le premier ministre,

Nous venons d’apprendre que Yves Bolduc, votre ministre de l’Éducation, a reçu pendant qu’il siégeait dans l’opposition son salaire de député, sa rémunération de médecin et une prime de 215 000$ pour avoir inscrit 1500 patients sur sa liste. 

Il s’est évidemment servi de sa connaissance du système de rémunération des médecins consenti alors qu’il était ministre de la Santé. C’est ainsi qu’il est allé chercher le maximum en donnant le minimum, aussi bien comme député qu’en tant que médecin. 

Alors que le Québec traverse une période difficile, il a donné le pire des exemples en se servant à deux mains dans notre pauvre assiette à beurre. Il n’est plus digne de conserver la haute fonction de ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. 

[…]

Et c’est signé Claude Castonguay.

Claude Castonguay n’est pas n’importe qui. Fellow de l’Institut canadien des actuaires, Ministre de la santé sous Robert Bourassa, père de la carte-soleil et de la castonguette, père – également – du Code des professions et, à 85 ans, il demeure une figure de proue de l’influent think tank CIRANO (Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations).

Le CIRANO, c’est la droite à tout crin [1]. Pour le parti Libéral du Québec, ce groupe de réflexion est un allié naturel auquel il ne craint pas de s’adresser quand il a besoin d’un avis « neutre et impartial » qui – le hasard fait vrrrraiment bien les choses – traduit parfaitement les choix retenus par le gouvernnement. s’adresse à l’occasion.

Deux économistes de renom, Luc Godbout et Claude Montmarquette, ont produit bénévolement, en 10 jours, un rapport neutre sur les finances publiques du Québec. – Alexis Gagné, L’Actualité, 29 avril 2014

Godbout et Montmarquette comptent parmi les têtes d’affiche du CIRANO. Une analyse bé-né-vo-le, prélude à un budget Leitao assorti de coupures sauvages dont le gouvernement s’est bien gardé de révéler qu’elle affecte les services  au citoyen…

Aux yeux de Flip-Flop Couillard,  voilà une «bien grosse tempête dans un tout petit verre d’eau».

Bin non, justement. Surtout pas dans un contexte d’austérité budgétaire.

Surtout pas quand, selon ce que confirmait Claude Castonguay en entrevue ce 7 juillet au 98,5 FM  « la plupart des médecins de famille ne sont même pas capables d’atteindre 1500 patients ». – entrevue menée par Louis Lacroix, Puisqu’il faut se lever, à 01:45

«Yves Bolduc prétendait assumer deux fonctions qui demandent un maximum d’efforts en même temps. C’est clair que ce n’était pas possible. » – Claude Castonguay en entrevue le 7 juillet 2014 à ICI Radio-Canada Première

[petite question bête et méchante: Si la plupart des médecins sont incapables de suivre 1500 patients, de combien de patients pouvait s’occuper décemment Yves Bolduc, qui exerçait à temps  partiel?]

Yves Bolduc n’a pas réagi. Son attaché de presse répète que le ministre n’a rien à se reprocher, puisqu’il a reçu le même traitement que les autres médecins. – Ici.Radio-Canada Info, 7 juillet 2014

Yves Bolduc – ou l’art de farcir le dindon

• Favorisez donc la libre circulation des grains, en empêchant tous les engorgements funestes. Quel est le moyen de remplir cet objet ? Ôter à la cupidité l’intérêt et la facilité de les opérer. Or trois causes les favorisent, le secret, la liberté sans frein, et la certitude de l’impunité.  – Maximilien de Robespierre: Sur les subsistances, séances de la la Convention, 2 décembre 1792

Alors qu’il était Ministre de la Santé, le Dr Yves Bolduc avait instauré un régime de primes pour les médecins en exercice qui acceptaient d’assurer le suivi de patients laissés pour compte.

Comme le révélait jeudi le quotidien Le Soleil, une lettre d’entente signée avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) en 2011, au moment où le Dr Yves Bolduc occupait le poste de ministre de la Santé et des Services sociaux, permet aux médecins de toucher un forfait, en sus de leur rémunération à l’acte, chaque fois qu’ils prennent à leur charge un patient qui n’a pas de médecin de famille […] La lettre d’entente prévoit que les médecins doivent assumer cette prise en charge pour une période minimale de 12 mois, à défaut de quoi le forfait est réduit de moitié. – Robert Dutrisac, Le Devoir, 4 juillet  2014

Sur le plan des principes, c’était là une excellente mesure; quand un médecin prend sa retraite ou décède, le dossier de ses patients n’est pas transféré automatiquement à un collègue et, pour les aînés atteints de maladies chroniques, c’est le drame. Les cliniques sans rendez-vous? C’est souvent le bordel… un cataplasme sur une jambe de bois.

Le diable est toutefois dans les détails.

En sa qualité de Ministre, Bolduc a ouvert la porte à des abus, en n’imposant aucune limite aux prises en charge; le ministre Réjean Hébert a imposé en juin 2013 une limite de 150 nouvelles prises en charge par année.

Pire encore, telle que libellée, l’entente signée par le Ministre Bolduc permet à un médecin de s’engager à prendre en charge un nombre illimité de nouveaux patients, et s’il devait renier son engagement dès le  le lendemain, il pourra conserver 50% de la prime. Or, selon le degré de vulnérabilité des patients qu’il avait acceptés, cette prime s’élève de 100000$ à 208600$ par tranche de 1000 nouvelles prise en charge.

S’il quitte après un an, le médecin pourra conserver 100% de la prime reçue.

Bref, en sa qualité de Ministre, Yves Bolduc a échappé le ballon.

Un ballon qu’il a toutefois recouvré habilement, en sa qualité de médecin,