Il n’y en aura pas de facile!!!
Ni pour DSK, ni, d’ailleurs, pour le District Attorney Cyrus Vance Jr, celui qui avait misé sa carrière politique sur la condamnation fortement médiatisée – du moins l’espérait-il – d’un alien qualifié de socialiste.
Ce fils d’un ancien Secretary of State (sous Jimmy Carter) a perçu cette affaire scabreuse comme un tremplin vers une carrière politique susceptible de surpasser, en prestige, celle de son paternel et homonyme. En ce sens, le revirement spectaculaire de l’opinion publique n’est PAS une très bonne nouvelle pour Vance Jr, d’autant plus que son assurance du début – pour ne pas dire son arrogance – se retourne aujourd’hui contre lui. Autant les grands titres du New York Post l’avaient bien servi, autant, aujourd’hui, il doit porter le bonnet d’âne, non seulement en raison de cet entêtement, mais parce que son bureau n’aura pas su empêcher ces fuites qui discréditent désormais la Diallo et en font l’Alien du jour.
Est-ce bien mérité? Au début, l’affaire s’annonçait bien. DSK semblait vouloir s’empêtrer dans des versions contradictoires, et Nafissatou Diallo posait en victime idéale d’un potentat socialiste plein aux as, surpris en violation (oups!) du discours traditionnel de la gauche caviar sur l’exploitation éhontée des classes ouvrières!
Je ne vais pas reprocher à Cyrus Vance son enthousiasme délirant des premiers jours; d’autres que lui auraient pavoisé tout autant. Quant au Perp Walk de l’inculpé menotté et humilié devant une presse assoiffée de sensationnalisme, ça me pue au nez, mais Vance n’en aura pas été l’inventeur.
Mais son acharnement, alors qu’aux yeux des plus grands experts du droit criminel son chien est mort, ça, c’est autre chose.
D’une part, Vance connaît, mieux que quiconque, les faiblesses de la preuve.
Je sais, je sais, des voix s’élèvent contre cette Justice misogyne qui exige de la pauvre victime femelle un niveau de crédibilité plus élevé que celui qui est exigé du violeur mâle.
Désolé, mais ça n’a rien à voir. Quelle que soit l’accusation, et quel que soit le sexe de l’accusé(e) ou de la victime, quand la déclaration de culpabilité dépend de la valeur probante du témoignage de la victime, n’importe quel juriste SAIT que le témoignage d’une victime surprise à s’être parjurée ne suffira pas à convaincre le juge au delà de tout doute raisonnable. C’est comme ça, et ce serait comme ça si la condamnation d’une femme devait reposer sur le témoignage d’un témoin de sexe masculin dont la crédibilité est plus que douteuse.
Les tergiversations de Cyrus Vance: du bonbon pour DSK et pour le Pati Socialiste? Lire la suite