Au lendemain de l’attentat perpétré le 15 avril 2013 pendant le marathon de Boston par les frères Dzhokhar et Tamerlan Tsarnaev, Justin Trudeau avait osé suggérer qu’l pourrait être opportun de s’attarder aux causes profondes [root causes] de cet attentat, si on souhait empêcher d’autres carnages.
« over the coming days » it would be necessary to « look at root causes. » He continued, « We don’t know if it was terrorism, or a single crazy, or a domestic issue or a foreign issue — all those questions. But there is no question that this happened because of someone who feels completely excluded, someone who feels completely at war with innocence, at war with society. » – Junior Trudeau, cité par Leslie MacKinnon, CBC News, 17 avril 2013
Harper, qui n’en rate pas une, s’était empressé de ridiculiser le p’tit Trudeau.
“When you see this type of violent act, you do not sit around trying to rationalize it or make excuses for it or figure out its root causes,” […] “You condemn it categorically, and to the extent you can deal with the perpetrators, you deal with them as harshly as possible.” – Harper, cité par Aaron Wherry, MacLean’s, 17 avril 2013
Mais était-ce si vraiment ridicule que ça, surtout si on considère cette question plantée entre les dents d’un Conservateur d’arrière-banc par le bureau de Stephen Harper? Alors que la police amorçait à peine son enquête, la députation conservatrice parlaient déjà d’un attentat terroriste. Pire, ça n’est pas tout à fait dans ce sens que semble progresser l’enquête. Et ce mardi matin, le ministre Steven Blainey en rajoutait une couche:
Contrairement à Lise Thériault, qui a déclaré ne vouloir tirer aucune conclusion sur cet événement tant que l’enquête est en cours, Steven Blaney a quant à lui évoqué d’entrée de jeu un acte lié à une idéologie terroriste. – Ici.Radio-Canada, 21 octobre 2014
Attitude to-ta-le-ment irresponsable, s’il en est une: il n’y a pas de terrorisme sans terreur, et la dernière chose à faire, c’est bien pour un gouvernement, de faire une telle publicité à un « attentat » et ainsi répandre ce sentiment de terreur que peut-être (peut-être!!!) cette tête fêlée cherchait à susciter.
Le terrorisme, c’est une chose. La conversion soudaine à l’islam d’un cerveau particulièrement perméable aux courants les plus radicaux, c’est autre chose. Et surtout, entre la défense de l’État face au « terrorisme » et la politique politicienne et bé-bêtement partisane, il y a une marge qu’il me paraît indécent de franchir. Exploiter la mort d’un soldat à des fins partisanes, c’est pas fort!
Avant qu’un quelconque Han-Luc puisse se croire autorisé à m’associer au Djihad, je tiens à préciser que l’auteur du présent billet milite pour l’éradication totale du so-called État Islamique et souhaite que des bottes foulent le sol irakien et syrien pour y arracher toutes les racines de ce chiendent.