Regardez-moi ces yeux injectés de sang. Regardez-moi ce regard tordu, qui sent la haine! Ce bébé est un meurtrier; qu’on lui tranche les doigts un à un! Et qu’on lui transperce les yeux; c’est un monstre…
Non, ça n’est pas celui-là que le policier Kashif Muhammad a obligé de comparaître devant un tribunal du Pakistan sous une accusation de tentative de meurtre! Celui-là, il doit être bien pire que le petit veinard veineux qui affiche son plus beau sourire ci-dessus!
Le bébé, nommé Mohammad Musa, avait été arrêté début février avec d’autres membres de sa famille pour avoir lancé des pierres à des représentants d’une compagnie de gaz naturel qui menaient une opération pour traquer des personnes piratant des compteurs de gaz dans les faubourgs de Lahore. – Le Figaro, 4 avril 2014
Le poupon, âgé de 9 mois, s’est présenté devant le Tribunal biberon au bec, dans les bras de son papy. Ah, quelle belle invention que ces papys… Lire la suite
John James a raison: le gouvernement a fait des efforts, qu’il me faut saluer. Il a raison: les concessions consenties par le gouvernement constituent, pour certains étudiants, un progrès certain. Était-ce suffisant? Apparemment, non. Car l’argent demeure un obstacle à l’éducation supérieure pour bon nombre d’étudiants qui ont le talent et la volonté de poursuivre des études qu’ils n’ont pas les moyens d’entreprendre.
Mais John James n’est pas que Premier Ministre; il est également le ministre de la jeunesse. Et à vue de nez, le Premier Ministre semble avoir muselé son Ministre responsable de la jeunesse, au point où ce dernier n’aura même pas obtenu de son Premier Ministre l’autorisation d’échanger ne serait-ce qu’une poignée de mains avec les leaders étudiants.
Aussi mauvaise conseillère soit la colère, la préparation, la présentation et l’adoption du projet de l’oie 78 n’en ont pas moins été dictées par la colère et le ressentiment plutôt que par la sagesse et le détachement dont certaines éminences grises associées au PLQ ont su faire preuve – Claude Castonguay et Jean Cournoyer, par exemple.
Avant même que le contenu du projet de l’oie fut connu, le public s’était rangé massivement derrière le gouvernement, selon un sondage pour le moins prématuré commandé à CROP par la Maison Sagard. Quelques jours plus tard, le 21 mai, Le Journal de Montréal publiait les résultats d’un sondage réalisé par Léger Marketing APRÈS l’adoption du projet de l’oie, une fois connues ses dispositions-assommoir.
Et là, surprise! Non seulement le bon peuple considère-t-il cette loi inutile, mais il confirme le statut de héros des leaders étudiants Martine Desjardins et surtout, Léo Bureau-Blouin. Gaby, lui, traîne « loin derrière » – au niveau des chefs de parti!
Sur les 1 186 répondants, 73 % pensent que la loi spéciale ne permettra pas de rétablir la paix sociale au Québec. L’option la plus populaire reste la négociation […]
Selon [Christian Bourque, v-p de Léger Marketing], plus la population analyse la loi, plus elle se fait hésitante.
L’encadrement des manifestations passe, comme en témoigne le consensus autour du règlement municipal anti-masque, mais la répression et sa portée plus large que le conflit étudiant, non.
Ainsi, 54 % des répondants se disent en « total désaccord » avec les amendes salées données aux simples citoyens et associations étudiantes et avec le caractère englobant de son application.
La Maison Sagard a présenté ses excuses, et reconnaît qu’ellae a agi avec trop d’empressement; elle a donc commandé un nouveau sondage, pour effacer le premier.
Plus de 620 arrestations en une nuit!
Si le rythme des arrestations se maintient – plus de 600 dans la nuit du 23 au 24 mai – le ressac contre la Loi 78 s’accentuera encore davantage, et ce, même si la Loi 78 n’a pas encore été invoquée à Montréal. Lire la suite
Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, n’en est pas à sa première tentative de diaboliser les opposants à son nouveau projet de Loi droit portant sur l’Internet: « ou bien vous vous rangez du côté du gouvernement, ou bien vous défendez les pédophiles », affirmait-il ce lundi. En novembre dernier, il accusait le Parti Libéral de favoriser les droits des pédophiles et du crime organisé aux dépens des droits des honnêtes citoyens. Il y a deux semaines, il a exhorté les Néo-Démocrates d’être à l’écoute des corps policiers et des gouvernements provinciaux, et leur demandait d’apporter plutôt leur soutien à ces mesures législatives destinées à protéger les Canadiens et leurs enfants. Le Ministre présentait ainsi son projet de Loi sur la surveillance électronique, une Loi qui obligera les fournisseurs d’accès internet et téléphonique à installer à leurs frais de coûteux équipements de surveillance et à fournir sur demande un compte-rendu des activités en ligne de leurs abonnés, et ce, sans réelle supervision judiciaire. Mais les faits ne corroborent aucune des accusations du Ministre. – Jesse Kline, The National Post, 14 février [traduction: Warren Peace, assisté de Moustache]
Quand l’ultra-conservateur National Post se range du côté des opposants à un projet de Loi du ministre de la sécurité publique du mensonge et de l’intrusion dans la vie privée, c’est qu’il y a vrrrrraiment lieu de s’opposer! On ne s’étonnera donc pas de la réaction unanime des députés de l’opposition.
Je reviendrai – dans un prochain billet – sur le caractère mensonger et démagogue du ministre et de son projet de Loi. Pour l’instant, on me permettra de gruger un autre os. Ces propos, tous les journalistes présents les ont entendus. Entendus… plus d’une fois, dans la bouche de Vic Toews, comme le démontre ci-dessus le journaliste du National Post. Et surtout, ils ont été consignés dans les registres officiels de la Chambre. Ce qui n’a pas empêché Toews de hurler qu’il avait été mal cité.
Aaron Wherry, du Macleans, rapporte cet échange surréaliste entre Vic Toews et un journaliste de la CBC qui lui remet le nez dans sa marde:
The Public Safety Minister has apparently moved past trying to parse himself to simply denying the official record. Consider this exchange from this morning’s news conference on the long gun registry.
Reporter:The other question I have is maybe I misunderstood you yesterday but I thought you said that you never said what you said in the House which is you can either stand with us or with the child pornographers. Did you actually say?
[…]Vic Toews:That’s not what I said. On CBC, you’re with CBC aren’t you?
[…]Vic Toews: They played the entire clip of what I said. It was very clear what I said. I’ve explained it on CBC a number of times.
Reporter: I’m talking about what you said in the House of Commons and I heard you say at the news conference yesterday that you didn’t say that. Did I misunderstand you?
Vic Toews: You just misquoted me again.
Oh yeah? Le journaliste vous aura mal cité, Mossieu le minisse? Eh bin non, Mossieu, on ne vous a pas mal cité. Vous êtes un lâche, et j’en veux pour preuve cet extrait vidéo et le contenu du hansard – le journal des débats à la Chambre des Communes, dont je cite l’extrait suivant: [1]
Francis Scarpaleggia, député Libéral: Mr. Speaker, the government is preparing to read Canadians’ emails and track their movements through cellphone signals, in both cases, without a warrant.How can we trust the Conservatives with such sweeping powers when they use Facebook to keep law-abiding Canadians out of a public meeting? Is this 2012 or 1984?How can we trust them not to use private information to intimidate law-abiding Canadians gathering, for example, to protest a pipeline or to protest pension cuts?
Réponse de Vic Toews: Mr. Speaker, I thank the member for the opportunity to tell him that every province unanimously supported moving forward with the legislation, legislation that was introduced first under the Liberal government, by his party.As technology evolves, many criminal activities, such as the distribution of child pornography, become much easier. We are proposing measures to bring our laws into the 21st century and to provide the police with the lawful tools that they need.He can either stand with us or with the child pornographers.
Mais le ministre s’en tient à sa dénégation et démontre ainsi toute l’étendue de sa malhonnêteté intellectuelle…
Le projet de Loi: un titre tronqué… et trompeur
titre de la Loi: Loi édictant la Loi sur les enquêtes visant les communications électroniques criminelles et leur prévention et modifiant le Code criminel et d’autres lois
titre abrégé: Loi sur la protection des enfants contre les cyberprédateurs.
Il n’y a rien d’inhabituel à abréger le titre d’une Loi pour en faciliter la référence devant les Tribunaux. Tout comme il n’est pas inhabituel de référer à une institution par un nom plus court que son nom légal. Quelqu’un sait-il qu’est-ce, au juste, que the Royal Institution for the advancement of Learning? Suffit de cliquer dessus pour lui découvrir un nom plus familier.
Le problème, ici, c’est que la Loi n’est pas destinée principalement à contrer le cyberhameçonnage des enfants sur Internet; elle vise surtout des objectifs moins « vendeurs« . Les expressions « cyberprédateurs » et « internet predators » n’apparaissent d’ailleurs que deux fois dans la Loi… dont une fois dans dans le titre abrégé. Étrangement, on y traite bien davantage de concurrence (19 occurences; l’équivalent anglais competition est cité 18 fois). Le nom du Service Canadien du renseignement de sécurité (SCRS) est cité 22 fois; le Canadian Security Intelligence Service, lui, y est nommé 24 fois.
Et ce kâlisse de Vic Toews tente de faire passer les opposants à cette Loi pour d’ignobles défenseurs des cyberprédateurs qui s’en prennent aux enfants des honnêtes gens!!! Que je sache, la Loi sur la concurrence n’a rien à voir avec le cyber broute-minou. Pas plus, d’ailleurs, que le SCRS!
Voilà en quoi Vic Toews fait preuve d’une démagogie qui sent les oeufs pourris.
Surtout que qualifier les opposants d’alliés des cyberprédateurs, ça fait plutôt glamour, et ça peut rapporter gros, d’un strict point de vue électoral. Voilà qui fait de la démarche un procédé tout à fait abject.
Le procédé est tout simplement abject.
Vivement 2015!
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[1] Transparence totale: le site dont j’ai fourni la référence est un « miroir » du véritable journal des débats, qu’on trouvera plutôt ici: http://www.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?DocId=5380035&Language=E&Mode=1&Parl=41&Ses=1#Int-6591127 Le problème avec ce site, toutefois, c’est qu’il ne permet pas de repérer facilement la citation. J’ai néanmoins vérifié, et les deux textes concordent parfaitement. Vic Toews est donc bel et bien un lâche!
Excellente, cette édition spéciale de 24 heures en 60 minutes, ce mercredi 12 octobre, à RDI.
Ce que j’en ai retenu plus particulièrement? Une intervention de la neuropsychologue Maryse Lassonde, intervention qui a sans doute passé inaperçue auprès de ces 99% de la population qui demeurent insensibles à la question du développement des lobes frontaux du cerveau chez l’adolescent.
Qui est Maryse Lassonde?
Depuis 1997, elle est la neuropsychologue attitrée des Canadiens de Montréal. Son travail auprès de ces joueurs l’a amenée à s’intéresser aux impacts des commotions cérébrales sur le cerveau des sportifs.
[…] Et dans la littérature scientifique, il y a plusieurs cas de joueurs multi-commotionnés qui ont commis un suicide. Et lorsqu’on fait l’autopsie des cerveaux de ces joueurs, on se rend compte qu’ils présentent beaucoup d’anomalies et qu’ils sont très semblables à ce qu’on voit dans un stade avancé de la maladie d’Alzheimer. Donc, dans bien des cas, les commotions entraînent aussi la dépression.» – source: Télé-Québec, 7 octobre 2010
2010? Oui… ce constat avait été émis avant le décès de ces trois anciens enforcers de la NHL qui se sont suicidés en l’espace de quelques mois, au cours de l’été 2011. Madame Lassonde appartient à l’élite mondiale des chercheurs et théoriciens en matière de commotions cérébrales.
Et qu’a dit Maryse Lassonde, à l’occasion de cette émission spéciale de 24 heures en 60 minutes?
Madame Lassonde participait alors, en tant que personne-ressource, à un panel de quelques dizaines de personnes: des joueurs autrefois commotionnés, des instructeurs, des parents, des éducateurs, le président de Hockey-Québec, le président de la LHJMQ, des agents de joueurs professionnels, etc. La vaste majorité des intervenants disait souhaiter une interdiction totale des contacts violents et des bagarres dans le hockey mineur et, pour certains, dans la NHL et les autres ligues professionnelles.
En gros, madame Lassonde invoque, à l’appui de cette interdiction souhaitée dans les ligues non professionnelles, le lent développement des lobes frontaux du cerveau, qui n’atteignent leur pleine maturité qu’à 23 ou 24 ans chez la plupart des individus. Avant cet âge, les neurologues enseignent que le développement incomplet des lobes frontaux du cerveau est un obstacle majeur au processus de prise de décision éclairée.
Ici, je complète l’opinion formulée par la neuropsychologue Lassonde au moyen de données scientifiques dont j’ai déjà publié la référence sur ce blogue. Ce que dit spécifiquement madame Lassonde, c’est qu’il vaudrait mieux interdire carrément la mise en échec, puisque le joueur de moins de 23 ou 24 ans n’est pas capable de prendre lui-même une décision éclairée: peut-il, doit-il et avec quelle vigueur appliquera-t-il la mise en échec, le cas échéant? Ça fait partie du processus de raisonnement complexe que le cerveau n’est pas ENCORE en mesure de réaliser à cet âge. Lire la suite